Thursday, November 03, 2005

Temps : Jour J+91
Avec deux heures de retard, le coucou atterit enfin à Madrid-Barajas. Une heure plus tard j'ai récupéré mes valises et je sors m'afficher sous les projecteurs et devant le public d'attente des voyageurs. Personne pour m'attendre. J'esperais pourtant qu'Adri aurait pu mettre au courant Carmen de mon arrivée. Je tire des €uros et appelle sur le portable de Carmen. Eteint. Ne sachant pas si Carmen est de retour de voyage et n'ayant pas son numéro de fixe, j'appelle le portable d'Adri qui sonne danns le vide. J'appelle sur son fixe. Personne. Je rappelle sur le portable. Même chose. Me voilà chargé comme une mule, dans l'aéroport de Madrid, mais surtout bien embarassé, ne sachant que faire. Je patiente une heure ainsi, réessayant régulièrement de rappeler sans plus de succès. Il est 16h30 quand je commence sérieusement à me poser la question de savoir si je me rends à la station de bus Avenida America pour partir directement sur Barcelone ou si je tente ma chance d'aller chez Carmen, connaissant son adresse, sans avoir appelé ni prévenu auparavant, ce qui me dérange énormément. La deuxième issue l'emporte et renseignements, un plan de métro et un plan de la ville de Madrid, tout cela pris, je me dirige vers le métro puis en métro vers une station à quelque distance de marche de la calle Pedro Rico au 13 de laquelle réside Carmen. La distance s'avère plus grande que prévue mais, en sueur, je parviens à ladite rue... au numéro 50 "et pico". je la remonte donc jusqu'au numéro 30 immeubles après immeubles après immeubles puis... plus rien. J'arrive sur un grand espace découvert parsemé de quelques bâtiments : le campus de l'Université Autonome de Madrid. J'en fais le tour, je continue ma recherche, toujours pas de numéro 13. Au bout d'un quart d'heure, toujours aussi chargé, toujours plus en sueur, je reviens sur mes pas et une personne finit par m'indiquer la deuxième rue à gauche.
Je bifurque dans cette perpendiculaire à la calle Pedro Rico qui a pour nom : calle Pedro Rico !!! Ce quartier est décidément très étrange... Je trouve immédiatement le numéro en question et au gardien dans sa cabine d'accueil devant la porte de l'édifice, je demande, plus par politesse que par nécessité, à quel étage je peux trouver l'appartement de la famille Guerrera-Garcia. Il consulte sa liste, me redemande plusieurs fois le nom de famille. Pas de ce nom-là sur sa liste. Je tente tout de même de sonner à l'interphone au numéro d'appartement indiqué sur mon bout de papier. Au 9°B je sonne :
-"Hola, soy Renaud, el amigo de Carmen"
La voix féminine qui me répond semble interloquée et hésitante.
-"Espera un momento".
Puis
-"Sube".
Conformément à l'instruction, je monte donc par l'ascenceur A-B et je sonne une nouvelle fois à la porte du 9°B. Carmen et sa soeur Pilar -que j'avais déjà aperçu en photo- m'ouvrent la porte. Quelle surprise ! Elle n'était pas au courant de mon arrivée, est de retour du Chili depuis jeudi seulement, son portable éteint, n'ayant pas repris l'habitude de l'allumer et de s'en servir. Enfin son nom de famille mais je ne m'en rendrai compte que plus tard est Guerra. Tout ceci explique déjà beaucoup d'errements.
Il est 18h15, je dépose enfin tout mon paquetage et j'humidifie enfin ma gorge dessechée.
Beaucoup de récits, beaucoup d'anecdote que nous échangeons. Retrouvailles, plus d'un an après Saint-Yorre et notre dernière rencontre.
Je fais également connaissance de Juan, le frère cadet de la famille. Les parents sont dans leur maison dans la Sierra à une demi-heure de Madrid et ne rentreront que le lendemain. Nous dînons tous les quatre puis nous sortons en voiture passer la soirée chez un ami de la fac qui habite assez loin. Une soirée tranquille entre potes, vers 2h du matin nous allons boire un dernier verre dans un bar du quartier puis nous rentrons nous coucher peu de temps après. La fatigue accumulée est grande et je m'endors sans tarder.

Temps : Jour J+92
9H du matin j'ouvre les yeux. Je reste au lit et à 10h j'entends des bruits de pas. Pilar est la première debout et je déjeune en sa compagnie. Vers 11h nous réveillons Carmen. A 13h nous sortons à pied. Les 3 frangins se rendent à la messe du Colegio voisin, une demi-heure durant laquelle après une petite balade dans le quartier je me pose à une Jamoneria/Cerveceria pour y siroter un demi en guise d'apéritif. La petite demi-heure passe vite par conséquent et nous rentrons mange. Comme c'est dimanche (ah oui donc c'était pour ça le coup de la messe) le lendemain tombe un lundi (je n'arrive pas à me décider sur laquelle de ces deux affirmations est plus syllogique que l'autre) mais un lundi pas comme les autres, pour Carmen en tout cas, car un lundi-premier jour de cours. Elle consacra donc une partie de l'après-midi à diverses occupations conséquentes telles recopiage des cours que son retour si tardif du chili lui a fait manquer. Plus tard nous nous rendons en voiture plus vers les centre-ville y retrouver à la terrasse d'un café les deux amies avec lesquelles elle entreprit cette aventure. L'une d'elles s'envole le lendemain pour Oxford où elle fait ses études. C'est donc un verre d'adieu en quelque sorte (une bière d'adieu pour moi). Après un bon moment passé tous ensemble, il nous faut nous séparer et rentrer à la maison pour mieux ressortir dans la même Jamoneria/Cerveceria de ce matin où nous retrouvons les parents rentrés de la Sierra en compagnie desquels nous dînons un repas tapas-charcuterie (jambon, jamon serrano, pommes de terre, pâté, ...). je fais ainsi la connaissance de Carmen-mère et Juan-père (j'ai toujours trouvé cela stupide et d'un incommode de prénommer les enfants comme les parents. Ayant 3 enfants il y en a au moins un qui a un prénom unique, vraiment unique...) les deux médecin en hôpital. Nous discutons beaucoup mais le dimanche soir l'appel du lit Gaspard.

Temps : Jour J+93
Les renseignements pris la veille m'amènent à un réveil à 7h30 pour un départ de la maison à 8h en compagnie de Juan-père qui me dépose au métro en emmenant Carmen à la fac. une demi-heure plus tard j'achète au guichet de la compagnie ALSA mon billet pour le bus de Barcelona de 9h (24,30€ pour 7h30 de bus). C'est évidemment cette nuit qu'il a fallu que se rappellent à mon bon souvenir les effets du décalage horaire me privant de sommeil une bonne partie de la nuit. Je ne profite pas de cette matinée de 350km de bus jusqu'à Zaragoza pour dormir puisque je la consacre au moyen de stratagèmes qui n'ont rien à envier à Mc Gyver à l'observation de l'eclipse annulaire de soleil de ce lundi 3 octobre 2005. Observation suur l'écran de l'appareil photo au zoom maximal de la reflexion sur le verre des lunettes de soleil de la diffraction de la lumière du soleil par le double-vitrage de la fenêtre du bus. au final je ne la vis jamais mieux que lorsque d'épais nuages vinrent occulter le disque solaire réduisant suffisamment sa luminosité pour en permettre l'observation. Je déjeune le bocadillo (un délicieux sandwich au jambon) préparé par Carmen-mère lors de l'arrêt à Zaragoza puis à peine reparti je m'endors durant deux heures des 300km qui la sépare de Barcelona. A l'arrivée, j'ai le choix entre descendre à la gare de Santz ou à la Estacion Norte. ne connaissant pas la seconde je descend à la gare puis je me rends en métro jusqu'à Clot et l'appartement de la famille Garcia-Canet.