Saturday, March 31, 2012

J15-J21


 Notre Not-Tubing s’étalera sur
J15/16/17
Au J16 nous réalisons pour la première fois les effets du vortex de Vang Vieng. Déjà 3 nuits que nous sommes «stucked into the vortex of Vang Vieng » ! Il est temps de rejoindre notre prochaine destination encore peu déterminée. Agos qui a été la plus active d’entre nous (tour des grottes et lacs avant notre arrivée, puis matinée d’escalade) a repéré le tour en kayak : au lieu de descendre à Vientiane en bus (5-6 heures de trajet) ; pour 170,000 Kips la journée, un bus nous prend avec nos bagages pour nous emmener sur la Nam Lik pour la descendre 3 heures durant puis vient nous chercher à l’arrivée pour nous emmener jusque Vientiane. C’est presque aussi rapide, pas beaucoup plus cher (100,000, soit 10€ mais le repas de midi et les kayaks et équipements sont inclus). Nous décidons donc de le faire le lendemain, mais en sortant du tubing nous faisons la fête comme d’habitude et oublions d’aller réserver. Nous décidons donc de mettre le réveil à 7h pour que Agostina aille réserver le matin même. Mais quand je toque à leur porte le matin vers 8h je n’entends qu’un « sorry » et j’en conclu que le plan n’a pas marché. J’apprendrai en me levant (vers 11h-midi) qu’il n’y avait plus de places. Ce sera donc GO pour un troisième jour de tubing sans oublier avant de réserver le kayak pour le lendemain. Tout le monde finira honnêtement cette dernière soirée : Luke qui ne se privera pas de faire la connaissance de la Suède vu que Sophie est partie, Nahima et Julien, Sami embrassera à tour de bras mais sans mettre de cartouches et quant à moi je flirterai jusqu’à un point avancé (c’est à dire jusqu’à ma chambre) avec une Islandaise au nom inprononçable mais sans conclure. Agos quant à elle sera au lit très tôt après avoir comme à l’habitude des Argentines skypé pendant des heures. Suffisamment bourré et un peu dégoûté je vais me coucher avant même la fermeture du Q-Bar. J’entendrai Luke rentrer quelques heures plus tard, m’annoncer qu’il s’est détruit la tête au whisky avec la mafia Lao (j’apprendrai plus tard qu’il ne s’agissait pas de whisky Lao mais de bouteilles à US$200 l’unité) et s’affaler sur le lit.

J18 : Vang Vieng-Vientiane-Pakse
Lever difficile surtout qu’il s’agit de faire les sacs, payer la chambre et le bus doit venir nous chercher à 9h tapante. J’ai souffert toute la nuit de 2 plaies au pied dues aux nombreuses idioties sur les rochers parfois coupants de la rivière. Le risque d’infection étant trop grand pour le prendre, je me fais accompagner en vélo par mon docteur berbère à une pharmacie pour y acheter des antibiotiques (par voie orale à défaut de pommade) –que j’avais en fait déjà dans ma trousse de médicaments- et de la Bétadine pour désinfecter la plaie. Une journée de kayak avec la plaie qui restera humide toute la journée (le coup du sac plastique autour du pied ne sera pas très efficace) n’est évidemment pas la meilleure chose dans ces conditions. Je serai de retour à 9h pile pour embarquer dans le Sawngthaew om nous attendent déjà 9 personnes dont 3 couples plus Agos et Luke dans un bien piteux état qui le poussera à s’allonger sur les backpacks du groupe entassés à l’avant du trunk arrière du bus pour dormir malgré l’horrible route tape-cul et poussiéreuse à laquelle nous aurons le droit pendant uen grosse heure pour rejoindre le pont sur la Nam-Lik qui sera notre point de départ. Les kayaks doubles déchargés, on se répartit par 2 : je serai avec Agostina (à l’arrière heureusement, ce qui est le plus intéressant) et Luke et l’autre participant célibataire se répartiront avec les 2 moniteurs Laos. On nous annonce trois rapides dont les deux premiers difficiles, la pause de midi ensuite et le troisième facile. En réalité ils seront plus qu’abordable surtout en ce début de saison sèche –encore plus avec un minimum de technique ; et le reste du temps, ce sera un bon exercice pour les épaules et les dorsaux : c’est à dire calme plat avec peu de courant. Par contre les paysages compenseront mille fois tout cela avec une rivière magnifique aux rives sauvages. Un décor enchanteur ! La pause de midi sur un gros rocher au soleil (pas pour très longtemps car il disparaîtra au fur et à mesure derrière les arbres et les falaises escarpées de la rive) où nous pourrons nous baigner et où les Laotiens feront un feu pour faire cuire des brochettes de poulet servies avec une petite baguette et du riz sauté plus quelques bananes en dessert. Nous pagayerons encore une bonne heure avant ‘atteindre le point où nos kayaks seront chargés sur le Sawngthaew avec lequel nous sommes arrivés et qui rentrera sur Vang Vieng tandis que nous embarquons avec nos sacs sur un autre pas plus confortable pour 2 heures de mangeage de poussière dont 1 de très mauvais chemin avant qu’on nous dépose au centre-ville de Vientiane. En arrivant au pays de la poussière (ce que sera plus ou moins tout le sud du pays) j’apercevrai depuis le bus un centre de formation de l’armée et même quelques policiers. Je m’étais déjà très étonné de n’avoir en plus de 15 jours dans le nord du Laos vu aucun officier de police ni militaire. C’est très étrange et conforte l’impression de tranquillité et de sécurité ressentie dans tout le pays. Tout aussi déroutant de se retrouver dans une grande ville pour la première fois depuis Bangkok –et encore, aucune comparaison possible : beaucoup de pavillons et à peine quelques immeubles de 5-8 étages. Nous ne pouvons et ne voulons pas nous attarder de toute façon. Nahima, qui ne voulait pas faire de kayak a pris le bus de 13h de Vang Vieng en compagnie du Shérif (qui lui restera quelques jours à la capitale) et Agos et elle avient déjà acheté le billet pour le bus de nuit couchette pour Sippandon (les 4000 îles) et donc notre plan est de retrouver Nahima au terminal de bus de Vientiane où nous achetons un billet pour le même bus que les filles. Un tuk-tuk nous amène donc au terminal vers 18h mais Nahima n’’y est toujours pas. Le bus sur leur ticket devait partir à19h mais quand nous achetons les billets (seulement pour Pakse où je veux faire une halte) il ne doit partir qu’à 20h. Nahima arriver plus d’une heure trente plus tard –nous nous inquiétions déjà. Je croise une Allemande voyageant avec 2 amies qui étaient dans notre Guesthouse à Vang Vieng alors que nous sommes en train de monter dans le bus. Elles font le même trajet mais avec un autre bus. Le Sleeping Bus est une vraie découverte pour moi. Je pensais avoir plus ou moins déjà vu de ce qui se fait en matière de bus de nuit avec sièges plus ou moins inclinables –souvent plutôt moins- mais là il s’agit sur 2 niveaux de compartiments de 2 mètres sur 1,5 mètres avec matelas en mousse, couvertures et oreillers. Un bon prérequis pour passer une nuit honnête. Nous nous installons tête bèche pour optimiser la place, on nous sert un riz sauté accompagné d’une immonde sauce en sachet puant le poisson et tout le monde s’endort très vite. Je dormirai moyennement bien à cause du froid de la climatisation, la couverture trop petite et le chauffeur peu avare en klaxon, très bruyant par ailleurs : à chaque fois qu’il double ou croise un véhicule, y compris un vélo ainsi qu’à chaque intersection.

J19 : Pakse-Ban Muang-Don Daeng
7h30, encore bien dans le colletard quand le bus pénètre dans ce qui ressemble à un petit terminal suivi d’une horde de chauffeurs de tuk-tuk et de mini-bus qui viennent assaillir les touristes à peine réveillés jusque dans le bus pour les emmener soit dans leur minibus pour les 4000 îles (pour 80% des passagers du bus) ou à Champasak pour visiter les ruines pré-Angkoriennes ou encore leur proposer de les mener au town center en tuk-tuk. Le temps d’émerger et d’analyser notre situation puis que nous disions au revoir aux Argentines et je me rends compte que nous sommes tout près du centre, notamment la banque où à l’ouverture, à 8h30, je pourrai échanger mes dollars, et du café Sinouk qui propose le fameux café du Plateau des Bolovens –la région productrice de café du Laos- que je veux goûter pour éventuellement en rapporter. En s’installant en terrasse, j’aborde la conversation avec Lucie, seule à sa table avec son guide du routard. Nous passerons bien 1h30-2h à faire connaissance en dégustant un croissant et mon premier expresso depuis mon départ. Un vrai plaisir… Après avoir changé mon argent pour pouvoir enfin rembourser mes dettes après de Luke, nous nous décidons pour le plan suivant : visiter le Musée de Champasak (situé à Pakse) puis le marché, de là partent des Sawngthaew pour Ban Muang au sud de Pakse au bord du Mékong et de là un bateau nous amènera à Don Daeng, une grande île sur le Mékong, plus calme et moins touristique que Don Khong, une des îles Sippandon. Dans une chaleur nettement plus forte que ce que nous avons connu jusque là, un tuk-tuk nous dépose au musée qu’entre temps Lucie et Luke ont décidé d’abandonner au profit d’un Spa & Massage. Sur 2 étages, à part quelques pièces archéologiques intéressantes mais non documentées et des armes de la guerre du Vietnam, le reste ne sont que des photos et des graphes excel imprimés en noir et blanc et stabylotés, propagande des différents ministères du gouvernement. Mais pour 10,000 Kips (1€), que demander ? Je retrouve les deux à l’extérieur, le spa n’ouvrant qu’à 15h30 et nous nous rendons au marché. Après avoir apprécié visuellement ou gastronomiquement une variété de produits, nous trouvons un Sawngthaew pour 10,000 LKI pour Ban Muang. De là, il nous faut négocier dur et consommer quelques boissons pour obtenir un bateau pour Don Daeng pour 40,000 par personne. La traversée est pourtant courte (10-15 minutes). Nous débarquons sur l’immense plage arrosée par le Mékong, point le plus septentrional de l’île. Nous nous enfonçons ensuite dans le village qui en occupe la pointe nord. Le premier bâtiment est une guesthouse (c’est ça ou logement chez l’habitant et comme je ne me suis pas douché depuis 2 jours –5 pour Luke- ; c’est sur la guesthouse que se porte notre choix) mais on nous fait signe qu’elle est complète. On nous mène donc 2 maisons plus loin, chez l’habitant donc, où après conciliabule on nous attribue à une maison. La première priorité est une douche dans la cabane en pierre servant de douche/toilette à l’extérieur de la maison puis de déjeuner (il est déjà 13h). Nous nous engageons à manger 2 fois (midi et soir (nous voulons partir tôt pour les ruines le lendemain matin) et dormir, soit par personne 30,000 plus deux fois 20,000. La femme de la maison -une maison en bois traditionnelle sur des pilotis assez élevés -2 mètres environ- 2 salles fermées ; les chambres et un espace ouvert contenant la cuisine et la pièce de vie- nous sert dans cette dernière le repas traditionnel qui se rapproche du repas dans le village Hmong : un plat de riz commun et une assiette à soupe par personne contenant carottes, patates douces, choux et poulets plus la soucoupe de piment. Nous nous en mîmes plein la panse. Après un petit repos pour éviter les heures chaudes de la journée nous nous mettons en marche pour visiter l’île. La route principale descend le long de la côté vers le sud entre temples écoles et maisons puis nous rejoignons la plage en traversant les cultures la surplombant. Un peu plus loin, une lodge à US$60 la nuit donne à Luke l’idée de consommer une bière et pouvoir ainsi profiter de la piscine, idée qui plaît à Lucie qui veut se baigner mais a un peu peur de la propreté et de la salubrité du Mékong. Nous nous installons donc en terrasse et commandons 1 Beerlao et 3 verres. 25,000 (2,5€) pour la Beerlao la plus chère que nous ayons consommé au Laos. A peine avons-nous jeté nos corps dans l’eau de la piscine qu’un serveur ou le gérant vient nous avertir que les étrangers au lodge doive payer $8 pour bénéficie de la piscine. Nous ressortons aussitôt de l’eau bien décidés à ne pas payer. Ensuite nous continuerons encore un peu sur la plage avant de retourner sur le chemin principal que nous quittons immédiatement à la recherche d’une chemin pour traverser l’île d’ouest en est, l’île faisant 10 kilomètres du nord au sud ce qui est trop pour notre balade de l’après-midi. Nous nous enfonçons à travers les champs de riz déjà récoltés et dont la paille a également été moissonné, seul le bas de quelques tiges s’offre à l’appétit des nombreux buffles parcourant la zone. Nous mettons du temps à atteindre le village sur la rive est de l’île et encore plus pour rejoindre la pointe nord et notre maison. Du coup le soleil est déjà couché quand nous rentrons. Ratée l’occasion d’un beau coucher de soleil sur le Mékong ; ce sera pour une autre fois. En rentrant nous nous installons sur la natte au sol de la pièce commune, jouons avec la petite fille de la famille le temps que la mère de maison nous prépare le dîner. Ce sera sensiblement la même constellation qu’à midi avec à la place du poulet, une petite assiette chacun de petits poissons grillés très bons dont il faut ronger la délicieuse chair autour de l’arrête centrale. La queue aussi est très savoureuse. Nous discutons avec le grand-père pendant la soirée qui parle quelques mots d’anglais. Lucie essaye surtout d’améliorer ses connaissances en Lao –sa facilité avec les langues et pour le marchandage ainsi que son instinct féminin étant les qualités qu’elle mettra en avant lorsqu’il s’agira de continuer à voyager ensemble. Encore une fois la situation du livre d’anglais sans traduction d’un niveau bien trop difficile pour une fillette de 12 ans que nous sommes sensés aider ce à quoi s’attèlera Luke mais à part l’aider avec la prononciation lors de la lecture du texte, il ne pourra faire que peu. L’exercice de traduire bêtement mot à mot à partir d’un dictionnaire anglais-lao étant relativement stupide et inutile pour un élève. Avec la nuit dans le bus et la journée chargée, et une encore plus le lendemain, à 21h nous trouvons un repos bien mérité et confortable sur le matelas à même le sol mais entouré d’une moustiquaire (nous sommes quasiment à la belle étoile si l’on oublie le toit au dessus de nos têtes), quant à Lucie elle bénéficie d’une pièce fermée (enfin façon de parler) à part. La nuit sera bonne si l’on omet le coq qui est vraiment le plus stupide des volatiles et s’en donnera à cœur joie pour rivaliser avec son chant avec tous les coqs de l’île au beau milieu de la nuit.

J20 : Don Daeng – Champasak – Wat Phu – Pakse – Ban Nakasang – Don Det
De la journée qui commence sur une île du Mékong et finit sur une île du Mékong 150 kilomètres plus au sud. Dès 5h30-6h du matin tout le monde est réveillé et actif dans la maison, seuls les 3 falangs continuent à dormir pour Luke et moi jusque des 7h30 ! Nous payons, disons adieu et remercions bien la famille et nous dirigeons vers « l’embarcadère » dont nous avions parlé avec le grand-père la veille, c’est à dire la plage de la pointe nord de l’île où des planches sur le sable se succèdent jusqu’à un petit promontoire presque inondé. Le grand-père nous rattrape avant même la plage pour nous confier à un de ses voisins qui le suivait et sera notre batelier. 10 minutes et 10,000 LKI par personne plus tard, nous nous installons au café en terrasse situé au dessus de notre point de débarquement. Nous dégustons un café (un thé pour Luke) puis demandons que nous puissions laisser nos backpack là le temps de notre visite du Wat Phu, sortons sur la rue principale (et unique) de ce petit village à la recherche d’un moyen de transport aller-retour pour les ruines. Après de nombreuses propositions et des brochettes froides de saucisses et de porc que nous jetons après les avoir goûtées, nous nous entendons sur le prix de 80,000 aller-retour avec attente aux ruines comprises avec un chauffeur de tuk-tuk et nous partons. 40 minutes d’une mauvaise route pleine de nids de poules et nous arrivons aux ruines. Il est près de 11h et nous n’avons rien mangé depuis le lever alors nous prenons un déjeuner sommaire (papaya salad, sticky rice et omelette) avant d’entre dans cette merveille de ruine pré-Angkorienne. Le sommet qui le domine, le Wat Phu, ressemble à un pénis qui est un symbole attribué à Shiva. Le fait qu’une source émerge d’une grotte a entraîné les populations à considérer la source et la montagne comme sacrés. Un long chemin entre 2 grands bassins mène à la porte du site dont il ne reste pas grand chose puis à 2 palais magnifiques derrière l’un desquels un plus petit bâtiment est dédié au taureau sacré, monture de Shiva. Puis de là, des escaliers de pierres disloquées bordés de Nagas et recouverts avec le temps de chaque côté de magnifiques et odorants frangipaniers. Au terme de l’ascension, on parvient au temple dans la Sala duquel était conservé le symbole phallique arrosé par une dérivation de la source. Maintenant une dizaine d’effigies de Bouddhas le remplace et le site fut également vénéré par la suite lorsque le bouddhisme devint la religion dominante. Au pied de la montagne derrière les temples, la source émergeant de la grotte ainsi que plusieurs images sacrées (crocodiles, éléphants, empreintes de pied de Bouddha) sont taillés à même la roche ou dans des blocs de pierres indépendants. Lorsque nous redescendons pour quitter le site vers 13h avec l’idée de rallier Pakse au plus vite pour attraper le dernier bus pour Sipandon sensé partir à 15h30, nous tombons sur Aymeric et Grégoire. Sympa de les revoir, ils ont terminés 3 jours de trip en moto dans les Bolovens et Aymeric rentre le lendemain en France. Peu avant 14h nous sommes de retour avec le tuk-tuk au restaurant où nous récupérons les sacs et devant lequel nous nous entendons avec un minivan qui est OK pour nous ramener à Pakse pour 80,000 LKI mais il ne veut nous déposer qu’au nouveau marché où la veille j’avais cherché en vain du café et je pensais retourner au Sinouk Café pour leur en acheter car ils en vendaient engrains y compris verts , origine Plateau des Bolovens. Contre plus d’argent les 2 Laotiens sont d’accord pour nous emmener jusqu’au centre. Nous refusons. Ca me laisse l’occasion de chercher un peu mieux au marché –nous n’avions pas fait tous les bâtiments la veille. Mais ce sera en vain. Le café vert en grain, je m’en doutais fortement, n’est pas une denrée que le Laotien moyen va acheter au marché… Du coup nous nous décidons pour une nouvelle tactique : nous nous séparons. Pendant que Lucie et Luke se rende en tuk-tuk au terminal de bus (à 8 kilomètres à l’extérieur de la ville) pour prendre les billets pour Don Det pour nous 3, je négocie avec un chauffeur qui s’avèrera ne pas parler un mot d’anglais qu’il m’amène au Sinouk Café puis retour jusqu’au terminal pour 30,000 LKI. Il s’arrête à un premier café puis à un deuxième qui ne sont pas le bon. C’est à ce moment que je réalise qu’il n’a pas compris la destination indiquée. Mais ni mes explications, ni le fait de lui indiquer sur la carte du Lonely Planet ne semble remédier au problème. Alors qu’il s’apprête à faire demi-tour et partir dans la mauvaise direction, il demande à un autre chauffeur arrêté au bord de la route à qui je parviens à faire comprendre le nom du café et qui l’explique à mon chauffeur. J’achète les précieux grains et 1 minutes et 1 expresso gratuit plus tard je suis à nouveau assis à côté de mon chauffeur (il s’agit d’un side-car tuk-tuk) pour 15-20 bonnes minutes à une moyenne parfois ridicule, la pauvre moto ne supportant pas bien le poids de la remorque, de son passager, son sac, surtout à contre-vent en montée. Nous pénétrons un terrain terreux, sorte de marché désaffecté, toujours autant inquiet de n’avoir peut-être pas su expliquer à nouveau ma destination. Et puis non, nous arrivons par derrière à un vieux terminal de bus en béton perdu au milieu de ce qui semble un immense terrain désaffecté qui n’est que poussière. A peine arrivé je tombe sur mes 2 compagnons qui semble m’attendre impatiemment en compagnie du chauffeur de bus. Ce ne sera pas vraiment un bus d’ailleurs mais un bon vieux Sawngthaew avec une dizaine de personnes et les paquets, sacs de riz et autres livraisons au milieu. Enfin ce ne seront que 2h30 de trajet pendant lesquelles Lucie et Luke commenceront à se rapprocher et qui sera conclut par un magnifique coucher de soleil. Puis nous arriverons à Ban Nakasang, nous négocions la traversée pour 3 pour 30,000 chacun et il est à peine 18h30 quand nous débarquons sur la plage de Ban Hua Don Det (le village au nord de Don Det). A la recherche de The Mamas and the Papas, une guesthouse recommandée par Camille, nous marchons 20 minutes vers le sud sur le chemin longeant la rive est de l’île, mais elle affiche complet de même que celles plus loin sur le même chemin, du coup nous basculons sur le plan B : retourner jusqu’en haut de l’île pour prendre le chemin longeant le côté ouest et trouver un bungalow avec vue sur le coucher de soleil sur le Mékong. Nous trouvons enfin notre bonheur pour 30,000 le bungalow, nous négocions à 20,000 pour celui de Lucie car elle est seule. A 19h30-20h après nous être installé et s’être relaxé un moment sur nos hamacs (pas les plus confortables que je connaisse mais bon) nous retournons sur l’artère est de l’île à la recherche d’un dîner et des Argentines (j’avais rencontré en arrivant un des français dreadlocks que nous avions déjà croisé à plusieurs reprises à Luang Prabang puis à Vang Vieng et il nous avait renseigné sur la guesthouse où elles restaient) –nous n’aurons pas à chercher ni l’un ni l’autre : un petit endroit sale et sombre avec seulement deux tables, appelé Monkey Bar mais le contraire de tous les restos/bars touristiques de l’île, et à l’une d’elle Nahima. Elle nous informe que bien que l’endroit ne paye pas de mine, c’est la meilleure cuisine de l’île. Les plats, entre 20 et 30,000 LKI, concoctés sur un unique feu (nous serons servis l’un après l’autre) derrière un « bar » en pierre se révèleront d’une finesse extraordinaire et nous aurons tôt fait du « restaurant » notre cantine durant ces trois jours. Pour Luke ce sera presque coconut-curry matin, midi et soir. Il se contentera aussi de samossas aux légumes le matin. Puis après avoir fait un saut sur internet juste en face où se trouvait Agos à notre arrivée, nous sortons tous ensemble à l’unique bar un peu festif de l’île, le « Pai in Laos » -Pai étant un lieu bien connu des backpackers en Thaïlande pour ses bonnes soirées, dont le propriétaire, « La » deviendra un pote. Nous y retrouverons une Marie (l’autre est rentrée à Bruxelles le lendemain de notre arrivée à Vang Vieng). Il y a tout de même un semblant de couvre-feu et le volume de la musique diminuera nettement chaque soir à 23h30, ce qui compromettra grandement les chances d’une grosse fête mais pas celles d’une bonne soirée. Même sil es prix sont nettement plus élevés qu’à V.V. Luke et Lucie rentrerons plus tôt que moi qui avait du attendre un long moment que Casey, une Australienne, ait envie de rentrer pour pouvoir la raccompagner. Elle disparaîtra cependant au milieu de la nuit de mon bungalow pour rentrer au sien et ne pas effrayer la copine avec qui elle voyage.

J21 : Don Det 
Le lever sera tardif, suivant la règle d’or : un jour de glande suit un jour super chargé (ou l’inverse). Une fois debout je cherche Luke et Lucie qui revienne vers 12h30 après avoir bu un café. Vers 14h nous sortons déjeuner à notre cantine, une petite balade, internet, et nous somme de retour vers 16h pour nous installer dans nos hamacs avec des chips et des bières et apprécier le magnifique coucher de soleil. Le soir, cantine, puis « Pai in Laos » qui sera plus calme que la veille et dodo.

Sunday, March 11, 2012

J12-J14


J12 : Phonsavanh-Phakeo
Au lever je me sens normal, nous filons donc au rendez-vous devant l’agence où nous devons laisser nos sacs pendant les 2 jours. Un chauffeur avec son minivan est là mais l’agence est fermée. Comme il ne parle pas anglais, pas trop moyen d’obtenir des informations. Alice et Luke me laisse à surveiller les sacs et partent chercher un endroit pour acheter à manger. Nous sommes sur la rue principale mais il est encore tôt, il ne fait pas encore jour, et rien ne semble ouvert. Ils aboutiront donc au marché lui au contraire tout débordant d’activité mais ne réussiront qu’à trouver des petits sacs plastiques de sticky rice (riz gluant) et un sac de morceaux de poulet pas assez cuit et que nous serons oblité de délaisser. Entre temps, le chauffeur est parti –je m’imaginais pour chercher le guide avec qui il semblait avoir téléphoner mais il revient seul. Finalement il me passe son téléphone portable et le patron de l’agence m’informe que le guide est en retard mais ne va plus tarder. Il arrivera avec 20-30 minutes de retard. Nous embarquons pour 1 heure de route vers l’est. Au village où nous descendons et faisons quelques provisions, commence notre trek. D’abord en descendant dans la vallée à travers des énormes buissons ornées de magnifiques fleurs jaunes très odorantes, un peu semblables à des tournesols. Puis nous croisons un premier village typique avec ses maisons en bois sur piloti avec la basse-cour autour. Ae, notre guide, se révèlera un garçon charmant et très intelligent parlant un bon anglais bien qu’il n’ait pas fait d’études au delà du lycée. Il nous entretiendra beaucoup de nombreux sujets très intéressants : le Laos, sa vie, le coût de la vie, la vie des Hmongs, les UXO (bombes non-explosées de la guerre du Vietnam et leur impact sur la vie des paysans de la régions, et il sera surtout la première personne à nous parler ouvertement des problèmes complexes comme la corruption. Nous montons ensuite à travers une belle forêt secondaire (d’après le Lonely –pas d’idée de ce qui fait d’une forêt une forêt secondaire) jusqu’au village Hmong en hauteur où nous passerons la nuit. Après une pause dans le village pour voir l’école, la fontaine, la meule à maïs nous continuons au-delà à nouveau à travers la forêt pour rejoindre, perdu au milieu, le site 52 de la Plaine des Jarres. Ont été recensés dans la région une centaine de site pour un total de plus de 1000 jarres grandes de 1 à 5 mètres et pouvant peser plusieurs tonnes. One ne sait quasiment rien sur le peuple qui les fabriqua et les transporta et les disposa ainsi il y a 2500 ans, souvent au sommet de collines. Plusieurs suppositions telles que site funéraire ou stockage d’eau ou d’alcool se confrontent mais il manque d’éléments pour les départager. Après un pic-nic et une bonne sieste, nous retournons au village. Alice continuera à dessiner sur son carnet tout le long de la journée, notamment les enfants du village, ce qui les intriguera énormément. Dès 16h le soleil commence à disparaître derrière les reliefs et la fraicheur s’installera très vite. Une fois la nuit tombée nous nous asseyons sur des mini-tabourets (pour ne pas être assis à même le sol nu de la maison) autour du feu pour nous réchauffer (il fait vraiment froid la nuit dans le village) sur lequel la femme du foyer prépare sous nos yeux le repas du soir dans deux pots plus un pour le riz. Assis sur les mêmes tabourets autour d’une table ronde très basse qu’elle garnira de 2 plats d’omelette, 2 plats de feuilles vertes (une sorte de chou probablement) et 2 soucoupes de piment. Les invités et les hommes dîneront (c’est à dire rempliront régulièrement leur bol de un ou plusieurs des éléments cités accompagné par du riz) pendant que la femme resservira dans els plats qui se videront au fur et à mesure. Ce n’est qu’après la fin du dîner et des traditionnelles tournées de Lao-lao au début et à la fin du repas que la femme mangera à son tour, seule pendant que les hommes discutent autour du feu. Nous profiteront encore d’un magnifique ciel étoilé av ant de nous préparer à dormir sur des matelas à même le sol sauf Alice qui aura le lit du couple parti dormi chez des voisins.

J13 : Phakeo-Phonsavannh-Vang Vieng
Lever tôt (enfin 7h30 pour Luke et moi ce qui fait au minimum 2 heures après les villageois) ; petit-déjeuner, c’est à dire exactement le même rituel et ingrédients que la veille avec du poulet (sans les meilleurs morceaux) à la place des œufs. Puis vers 8h30 c’est le départ. A pein les premier mètres avalés que le malaise de l’avant-veille me reprend. J’en aurai pour 4 heures de marche pourtant magnifique avec une sensation de chaleur, de légers vertiges et le champ visuel rétrécit et la difficulté à fixer du regard. Plusieurs ibuprofènes n’y feront rien. Je profiterai peu des 3-4 premières heures de marche à travers forêt, rizières et montagnes avec un dénivelé conséquent. Nous arrivons enfin à la chute d’eau qui sera le highlight de la journée. Après avoir du défricher les derniers 500 mètres à la machette nous atteignons le bassin au bas de la chute où nous nous précipitons nous baigner. La fraicheur de l’eau, la beauté du lieu, la violence de l’eau sous la chute seront des remèdes efficaces. Après avoir un peu plus tôt servi à fabriquer une pipe en bambou pour mes 2 accrocs à la cigarette de compagnon, puis défriché le chemin, la machette servira à couper une feuille d’un genre de bananier qui nous servira de table pour disposer la nourriture emportée du village : un sac de sticky rice et un sac avec les mêmes morceaux de poulet qu’au petit-déjeuner. Puis la meilleure partie de la journée : remontée de la cascade pendant une grosse demi-heure et 300 mètres de dénivelé, tantôt par les côtés, tantôt à même la pierre, entre troncs, sur des troncs flottants. 30 minutes de randonnée en claquettes tantôt aux pieds, tantôt à la main. Une dernière montée par des chemins terreux pour rejoindre le bomb-village, un peu décevant finalement, où seulement quelques carcasses de cluster bombs ont été utilisées comme pilotis pour faire venir le touriste. Plus tôt dans la journée, Ae nous avait demandé si nous souhaitions partir par le bus de 16h30 –faisable mais short- ou celui de 18h. Nous avions tout d’abord répondu ce dernier pour prendre notre temps mais ayant peur d’avoir quelque chose qui nécessite des soins, je lui avais demandé d’appeler (il a eu du réseau pendant quasiment tout le trek, même au fond des forêts) pour avoir celui de 16h30. Arrivé au bomb-village il reçoit l’information qu’aucun minibus ne viendra nous chercher –c’était pourtant limite la seule chose dont l’agence devait s’occuper ! et qu’il nous faut prendre un transport public. Il est déjà 15h alors nous ne traînons pas au village et nous postons au bord de la route. Ce n’est qu’au bout d’une heure que passera le premier sawngthaew qui nous déposera à l’agence à 16h25 où un gars nous attend pour nous mener en tuk-tuk 2 kilomètres plus loin à la gare routière où le bus est prêt à partir, il nous donne nos billets ainsi qu’un sac contenant de l’eau, un essuie-main et un snack –au moins ils essayent de se rattraper ! Et nous voilà sur la même route, de bonne facture jusqu’à ce qu’elle rejoigne la route 13, vraiment horrible. Au moins nous sommes assis dans un vrai bus avec plus de place pour les jambes donc et qui amortit un peu les bosses de la route. Vers 22h nous nous arrêtons pour dîner mais je n’aurais pas le droit aux nouilles sautées dont je rêvais après n’avoir mangé que du riz ces derniers jours car le restaurant n’a que de la soupe aux nouilles que nous prendrons et qui sera mauvaise. Il est minuit et demi quand nous récupérons nos affaires à la gare routière de Vang Vieng. Ayant pris le bus aussi rapidement, nous n’avons pas eu le temps de consulter internet pour voir dans quelle Guesthouse Agostina nous a réservé une chambre. Nous rejoignons la route principale et nous fions à nos oreilles qui nous emmènent juste devant le Q-Bar qui sera l’endroit où nous passerons toutes nos soirées à Vang Vieng et devant lequel un grand nombre de gens sont bruyants et bourrés (voire sous influence d’une quelconque drogue). Parmi l’attroupement de fous (nous sommes cassés après 2 jours de randonnée et 8 heures de bus) je reconnais les Maries qui savent nous dire dans quel rue nous logeons mais pas le nom de la Guesthouse. Un américain qui était dans le bus avec nous et nous avait suivi en compagnie d’Alice (qui devait retrouver son copain au Q-Bar) sort son ordi grâce auquel Luke recevrai l’email d’Agos avec les infos. A la Guesthouse on nous donne une chambre pourrie au rez-de-chaussée et nous apercevons le fantôme de Karine, une pote de Camille et nous nous couchons tout de go. Il est 1h30 du matin.

J14 : Vang Vieng
Le tour du cadran s’est avéré nécessaire pour nous deux et vers 15h nous sommes enfin à parcourir la ville à la recherche de quoi se remplir la panse (un sandwich –ce qui constituera la principale source d’alimentation de Luke ) Vang Vieng : matin, midi et soir après les soirées arrosées), aller sur internet et changer mes dollars. Comme on est samedi, la banque est fermé, il faudra donc attendre lundi matin. En attendant, je vivrai aux crochets de Luke, ce qui n’est, ni ne sera la dernière fois (il finira même par me changer mes dollars à un taux défiant toute concurrence). Nous traînons à travers la petite ville calme (dans la journée tout au moins, car les touristes soit dorment, soit sont au tubing) sous une chaleur nettement plus intense que plus au nord (l’altitude est aussi beaucoup plus faible), traversons la rivière sur un des ponts en bois reconstruits chaque année après la saison des pluies et atterrissons au Sunset Bar qui est l’endroit où les soirées continuent après la fermeture du Q-Bar ; un comptoir en bois, un feu de camp et des hamacs suspendus dans des petites cabanes ouvertes sur pilotis, juste au bord de la rivière et au pied des pics karstiques sur l’autre rive. C’est là que nous nous installons pour admirer le coucher du soleil derrière les pics avec une Beerlao bien fraîche : un test qui se révèlera concluant pour ma capacité à pouvoir apprécier Vang Vieng (c’est à dire boire de l’alcool et faire la fête). Nous pensions voir avant 18h arriver les tubings vu que c’est l’heure limite pour les rapporter et récupérer sa caution, et avec un peu de chance croiser un de nos amis mais nous en verrons très peu et aucune connaissance. Nous rentrons donc à la Guesthouse où nous retrouvons les Argentines, Camille et le Shérif. Elles nous expliquent pourquoi nous n’avions aucune chance de les apercevoir à l’arrivée : tout comme nous l’avions déjà entendu, le plus fun, dans le tubing, c’est de le faire sans tube ! Voilà le programme des journées qui seront les nôtres à partir du lendemain. Lever en toute fin de matinée avec la gueule de boise, nourriture (brunch) puis vers 13h on se met en route : on prend un tuk-tuk tous ensemble qui nous amène au départ du tubing pour 10,000 LAK par personne. Tenue règlementaire : claquette, maillot de bain et t-shirt (qui d’est l’arrivée atterrira dans le sac et n’en bougera plus jusqu’au soir). Equipement : sac étanche pour mettre les vêtements/claquettes (on se trimballe pied nu en maillot toute la journée), l’appareil photo et l’argent : 100,000 Kips  (10 US$) suffiront pour nous 2 pour la journée et beaucoup d’alcool. L’alcool justement : buckets ! Il s’agit comme son nom l’indique d’un seau de cocktail avec plusieurs pailles, idéal pour partager avec ses amis et qui coûte seulement LKI 30,000 (US$3) ! Il y aura certes également quelques Beerlao pour se reposer ou pour les jeux à boire. Recette du cocktail de base : ¾ de whisky Lao, ¼ de coca et 1 bouteille de M-150, du Red Bull concentré ; limite des amphétamines ! On comprend mieux comment on a pu tenir aussi longtemps une aussi grande quantité d’alcool ! Au départ du tubing, on nous attache un bracelet de tissu, on nous verse un shot de whisky Lao dans la bouche et c’est parti. Il en sera de même à chaque nouveau bar. On traverse la passerelle en bois pour arriver au premier bar : gigantesque plateforme sur piloti qui fait piste de danse, terrain de jeu, poste de bronzage ; on commande le premier bucket et c’est parti ! On peut aussi se poser sur de petites plateforme au ras de l’eau pour bronzer/discuter/boire les pieds dans l’eau ! Quasiment en face, le deuxième bar avec un promontoire de 5 mètres pour se jeter à l’eau. A peine 200 mètres plus loin le troisième bar au delà duquel il est difficile d’aller tant le temps passe à une vitesse propre à Vang Vieng. Tous ces bars rivalisent par leurs attractions aquatiques (plongeoirs, toboggans, trapèze) et par la force de leur sono dont les rythmes se mélangent au milieu de l’eau. A cet endroit, sur des plateformes, des Laos sont payés pour lancer des bouteilles de plastique vides (flotteurs) au bout d’une corde aux tubers de passage pour les tirer à force de bras vers leur bar. Une journée festive à jouer dans l’eau, danser et faire des connaissances. Le dernier bar que nous atteindrons chaque soir se situe un peu plus loin, est le seul terminant tardivement (c’est à dire 20h30). Quand le crépuscule s’approche (vers 17h) nous marchons 400 mètres sur la rive gauche pour rejoindre un bateau qui nous fait traverser gratuitement pour passer les dernières heures de fête autour d’un feu de bois, avec la musique qui va bien. Le même bateau nous ramènera sur l’autre rive d’où une marche un peu plus longue (500-600 mètres) nous conduira au point où les tuk-tuks attendent pour ramener les fêtards en ville. On s’entasse donc à une petite dizaine dans ces motos avec 2 bancs molletonnés face à face dans le sens de la route pour les 10 minutes que dure le trajet retour. De là, les plus courageux/bourrés/les moins fatigués continuent directement au Q-Bar mais en général nous rentrons à la Guesthnouse pour reprendre des forces en dînant les délicieuses nouilles sautées de notre Johny’s où avec les jours nous deviendrons de bons amis de la famille et des employés. Puis pour ceux encore en état, ce sera l’enchaînement classique Q-Bar, Sunset Bar –ce dernier que nous n’atteindrons pas tous les soirs.  Les personnages maintenant : les 2 Maries ont quitté Vang Vieng pendant que nous dormions, les 2 Argentines seront toujours de la partie ainsi que Sami sauf le dernier jour, Camille était trop défait par les champignons qu’il n’a pu nous accompagner que le deuxième jour et a quitté Vang Vieng le troisième. Dès le premier soir, après avoir flirté avec elle au Q-Bar et au Sunset Bar, Luke me fera à nouveau jouer la Mate Card pour une compatriote blonde aux cheveux frisés, Sophie, qui dormira dans notre lit (à 3 donc –heureusement le lit était assez large) 2 nuits durant. 3 français dont un franco-allemand qui flirtera tout le long avec Nahima pour enfin conclure le dernier soir, 2 autres belges (Florence et ?) que nous reverront à Dondet et un tas de « potes de party » complèteront le casting.

Friday, March 02, 2012

J9-J11


J-9 : Luang Prabang
Vers 11h passées les 2 compagnons accompagnés de Nahima viennent prendre de mes nouvelles ; ça peut aller après une longue nuit de repos ; et ont réservé une chambre pour nous dans une meilleur guesthouse en plein centre pour le même prix une chambre double avec sdb privée, où résident déjà Camille, Aymeric, Grégoire et Sami dont je fais la connaissance. Etude de pharmacie, il rédige 2 livres : un roman et un traité de pharmacologie tout en voyageant. Nous louons ensuite tous des vélos pour 10,000 la journée (il est déjà 13-14h) et parcourons la ville tout particulièrement les rives du Mékong et de la Nam Khong au confluent de laquelle se trouve Luang Prabang. Nous ne ferons pas de visite du temple principal, mes compagnons préférant rester sur leur selle et ne pas débourser le prix de l’entrée. Puis nous perdons Indiana Jones et Prince of Persia (Camille et Sami) qui s’installent en bord de Mékong en compagnie de Laotiens pour enquiller les Lao-laos et notamment le Cobra-lao (un lao-lao dans lequel toute sorte d’animaux –scorpions, salamandres, scolopendres, crapauds- reposent comme dans du formol. Après avoir fait un bon tour de la ville, nous rendons les vélos à 16h pour être au rendez-vous fixé auparvant : monter en haut du Phu Si, la colline surmonté d’un Stupa en or qui domine la ville. Nous avons entre temps retrouvé Sheriff (Sami) tout éméché et après avoir vu les différents temples/grottes/empreintes de Bouddha nous parvenons au sommet : noir de monde ! Un peu naïf d’avoir cru que nous serions les seuls touristes à avoir eu l’idée… Bref difficile de trouver un beau point de vue. Enfin bon ce sera un bon coucher de soleil sur la rive droite du Mékong. Nous redescendons et retournons à la chambre avant de ressortir dîner dans un resto du coin (Luke et Nahima préfèrerons retourner au stand de sandwich du midi et Agos restera à la chmabre pour téléphoner) en compagnie de 2 Allemandes qui sont parties de Muang Ngoi Neua en même temps que nous et serons rejoint par une autre Allemande, une pote de Shériff avec qui il passera la nuit laissant son Deputy (Camille) bourré et sans domicile fixe. Mais n’anticipons pas car c’est l’heure (23h) de se mettre en chemin pour le Utopia Bar ; le bar dont tout le monde nous avait parlé avant même d’arriver à Luang Prabang ! et auquel Sami avait invité toutes les personnes qu’il avait croisées depuis que nous l’avions retrouvé ! En effet : caché au fin fond d’un dédale de petites rues désertes, le secret le moins bien gardé du monde, l’entré de l’Utopia Bar est une immense tas de chaussures (enfin sandales, flip-lips etc) puis on pénètre sous un grand chapiteau/tente de bois avec toit de paille où les clients sont assis sur des coussins à même le sol derrière des tables au milieu d’un jardin luxuriant avec un terrain de Beach Volley et une terrasse sur pilotis avec vue sur la rivière et évidemment une petite centaine de Falangs au plus fort de la fête. Voilà pour le côté réjouissant. Le côté moins réjouissant c’est le couvre-feu imposé à Luang Prabang. A 23h30 le gérant du bar, un américain peu sympathique virait toute la clientèle en expliquant la menace de se faire retirer sa licence s’il ne ferme pas à temps. Les boîtes de nuit, elles, situées à l’extérieur de la ville, ferment à minuit trente ce qui n’est pas beaucoup mieux et ne vaut pas la peine. Il reste donc l’unique option : le bowling, lui aussi assez loin au sud de la ville, est géré par la mafia d’après les on-dits et reste ouvert toute la nuit. C’est pour ça que lorsque les énormes groupes de Falangs qui viennent de se faire virer du Utopia Bar débarquent sur la rue principale, des tuk-tuks et autres minibus les attendent pour les y mener. Nous embarquons à une dizaine de personne dans un minibus qui démarre musique à fond. 10 minutes et 5000 Kips par personne plus tard nous y sommes. 20,000 la partie et 30,000 la bouteille de whisky et la fête durera jusque des 3h du matin. Nous rentrons nous coucher avec le même chauffeur qui nous avait attendu.

J-10 : Luang Prabang
Le lever tardif ne change pas le programme du jour : les chutes de Tha Kuan Si, repoussé à aujourd’hui vu que je n’étais pas en super forme la veille. Devant la guesthouse, nous négocions un tuk-tuk pour nous 7 pour 30,000 Aller-Retour attente sur place comprise. Il nous dépose d’abord au stand de sandwich du début du marché où nous faisons notre repas de midi puis nous partons. Après 1 heure de route (30 km) nous y sommes vers 14h. Nous nous entendons avec le chauffeur pour repartir vers 16h. En bas une réserve d’ours d’Asie recueille et s’occupe de spécimens découverts en cage chez des braconniers. Nous escaladons la chute jusqu’au sommet d’où les pieds dans l’eau la vue sur la cascade et la région est magnifique. Il est déjà 15h30 donc nous devons redescendre en vitesse si nous voulons encore profiter des bassins et du plaisir d’une baignade au milieu des cascades avant de devoir rentrer sur Luang Prabang ce qui sera difficile car la descente est encore plus belle que la montée. Après 10-15 minutes de baignade/douche/massage par la cascade nous nous mettons en chemin et ma tong lâche, normal après autant d’escalade –pas grave cela me donnera l’occasion d’en acheter une nouvelle paire –ce qui sera fait dès le retour en ville- et découvrons un deuxième bassin plus grand avec cordes pour se jeter à l’eau. Nous regretterons beaucoup de ne nous être pas baigné dans celui-là. De retour en ville Luke et moi ressortons acheter des cartes postales et des timbres que nous écrirons dans un bookshop autour d’un thé. Vers 19h30-20h nous nous retrouvons tous avec les 2 Maries belges devant notre guesthouse pour dîner dans un petit restaurant de rue très sympa. L’ambiance sera tellement bonne que nous y resterons tard et il sera déjà 22h30 quand nous débarquerons à l’Utopia, soit moins d’une heure avant la fermeture –soit le temps de commander un verre. Le bowling n’étant drôle qu’une fois et certains étant fatigués ; nous décidons de terminer la soirée devant notre guesthouse avec une bouteille de whisky, sauf pour moi, au régime sans alcool. Nous sympathisons avec des Laos de la boutique d’à côté. Un des gars qui travaille au musée me confirme qu’il sera fermé le lendemain comme aujourd’hui (mardi comme lundi). Camille ayant déjà réservé le bus pour Phonsavanh pour Agostina et lui (Nahima reste à Luang Prabang un jour de plus et se rend ensuite directement à Vang Vieng) je me renseigne auprès de lui pour voir si Luke et moi pouvons encore avoir 2 places. Évidemment la guesthouse où il s’est procuré les billets est fermée et tout dort depuis longtemps à une heure aussi indue ! Tant pis ! Luke est d’accord, je mettrai le réveil à 7h pour filer acheter les billets pour un départ à 8h30. La soirée se continuera bien : discussion sympa avec les Laotiens, Luke qui abordera tout le monde dans la rue pour leur proposer un verre de whisky. Tout le monde finira bien attaqué. Sauf moi. Vers 2-3h je file me coucher.

J11 : Luang Prabang-Phonsavanh
Le réveil sonne à 7h, je file à l’autre guesthouse au coin de la rue et achète 2 places après petite négo pour le bus de 8h30 qui vient nous chercher devant notre Guesthouse puis je retourne me coucher et remet le réveil peu avant 8h pour faire les sacs et partir. Voilà un départ vraiment sur un coup de tête mais c’est ce que j’apprécie dans les voyages ! Un petit regret tout de même d’avoir raté le côté culturel probablement passionnant ; les compromis qu’on fait avec plaisir quand les gens en valent la peine. Nous commençons par un petit tour des Guesthouses de Luang Prabang pour passer chercher tous les passagers. Très rapidement, le Minivan sera plein à craquer y compris les sièges pliants, les dossiers nous défoncerons les genoux et nous attaquerons l’impayable route 13 sensée être la meilleure route du pays, l’unique axe nord-sud, en fait la pire. Nous ferons un arrêt d’une grosse demi-heure au terminal des minibus pour les formalités administratives que les chauffeurs semblent devoir y faire, où nous reverrons les Maries, Grégoire et Aymeric, eux en route pour Vientiane. Ainsi commence notre calvaire : un trajet de « seulement » 8 heures mais qui paraîtra beaucoup plus, notamment les 5 premières à nouveau sur les routes de crêtes de la Montagne Laotienne culminant entre 900 et 1300m mais tournant sans fin et au revêtement la plus la plupart du temps inexistant. Très rapidement les virages interminables et les rebonds sans fin seront un soporifique tellement puissant qu’il nous faudra tenter de somnoler à tout prix malgré l’impossibilité de se mettre dans une quelconque position acceptable sauf à dormir sur l’épaule de son voisin, ce que certains finiront par faire plus ou moins consciemment. C’est seulement lorsque nous atteindrons les hauts plateaux sur lesquels repose Phonsavanh (1200m) que la route redeviendra potable. En y arrivant, notre bus s’arrêtera au premier feu de circulation que nous ayons vu au Laos. Bizarre ! Après avoir trouvé une chambre et récupéré de l’argent, Luke discute avec une française au café internet, Alice qui cherche des gens pour faire le trek de Phakeo que j’avais repéré dans le Lonely. Nous discutions dans une agence où on nous dit de revenir plus tard quand le patron sera là. Nous nous posons à déguster une bière (mes premières gouttes d’alcool depuis ma dernière crise !) en terrasse avec Camille et Agostina. Nous retournons à l’agence où on nous demande 450,000 par personne pour le Trek. Sachant que nous devons payer la nourriture et le logement aux habitants du village Hmong en plus, Luke négocie à 360,000 LKI par personne. Une fois la négociation terminée, les gens de l’agence nous invite à dîner avec eux : un barbecue est allumé où des brochettes cuisent déjà et nous nous installons autour d’une petite table au bord de la rue au son de chansons de Lao-folk entonnées par un des hommes accompagné d’une guitare. Certes nous payons en réalité notre dîner (quelques miliers de Kips par brochette) mais le reste (Miam ! les sauterelles grillées) y compris les nombreuses tournées de Lao-lao sont offertes. De l’autre côté de la rue, le centre d’information du MAG (Mine Advisory Group) doit passer un film court à 19h, nous voulons yaller mais ratons la séance. Le rendez-vous pour le départ pour le trek étant fixé à 6h, c’est à dire lever une heure avant pour faire les sacs et acheter de quoi petit-déjeuner et déjeuner en chemin, nous décidons de rentrer nous coucher non sans une petite glace faite maison pour ce gourmand de Luke ce qui nous amènera à pénétrer dans la maison et discuter avec le propriétaire pendant que Luke aidera une adolescente avec son livre de cours d’anglais. Une fois à la guesthouse nous disons adieu à Camille et Agostina qui vont dés le lendemain à Vang Vieng où nous les rejoindrons un jour plus tard et où ils doivent nous réserver une chambre, notre idée étant de monter dans le bus directement après le retour à Phonsavanh ce qui nous ferait arriver vers 1h du matin. Une fois au lit, une bouffée de chaleur accompagnée de légers vertiges me préoccupent au plus haut point, ne voulant pas ruiner le trek de 2 jours déjà payé pour mes 2 compagnons.