J12 : Phonsavanh-Phakeo
Au lever je me sens normal, nous filons donc au
rendez-vous devant l’agence où nous devons laisser nos sacs pendant les 2
jours. Un chauffeur avec son minivan est là mais l’agence est fermée. Comme il
ne parle pas anglais, pas trop moyen d’obtenir des informations. Alice et Luke
me laisse à surveiller les sacs et partent chercher un endroit pour acheter à
manger. Nous sommes sur la rue principale mais il est encore tôt, il ne fait
pas encore jour, et rien ne semble ouvert. Ils aboutiront donc au marché lui au
contraire tout débordant d’activité mais ne réussiront qu’à trouver des petits
sacs plastiques de sticky rice (riz gluant) et un sac de morceaux de poulet pas
assez cuit et que nous serons oblité de délaisser. Entre temps, le chauffeur
est parti –je m’imaginais pour chercher le guide avec qui il semblait avoir
téléphoner mais il revient seul. Finalement il me passe son téléphone portable
et le patron de l’agence m’informe que le guide est en retard mais ne va plus
tarder. Il arrivera avec 20-30 minutes de retard. Nous embarquons pour 1 heure
de route vers l’est. Au village où nous descendons et faisons quelques
provisions, commence notre trek. D’abord en descendant dans la vallée à travers
des énormes buissons ornées de magnifiques fleurs jaunes très odorantes, un peu
semblables à des tournesols. Puis nous croisons un premier village typique avec
ses maisons en bois sur piloti avec la basse-cour autour. Ae, notre guide, se
révèlera un garçon charmant et très intelligent parlant un bon anglais bien
qu’il n’ait pas fait d’études au delà du lycée. Il nous entretiendra beaucoup
de nombreux sujets très intéressants : le Laos, sa vie, le coût de la vie,
la vie des Hmongs, les UXO (bombes non-explosées de la guerre du Vietnam et
leur impact sur la vie des paysans de la régions, et il sera surtout la
première personne à nous parler ouvertement des problèmes complexes comme la
corruption. Nous montons ensuite à travers une belle forêt secondaire (d’après
le Lonely –pas d’idée de ce qui fait d’une forêt une forêt secondaire) jusqu’au
village Hmong en hauteur où nous passerons la nuit. Après une pause dans le
village pour voir l’école, la fontaine, la meule à maïs nous continuons au-delà
à nouveau à travers la forêt pour rejoindre, perdu au milieu, le site 52 de la
Plaine des Jarres. Ont été recensés dans la région une centaine de site pour un
total de plus de 1000 jarres grandes de 1 à 5 mètres et pouvant peser plusieurs
tonnes. One ne sait quasiment rien sur le peuple qui les fabriqua et les
transporta et les disposa ainsi il y a 2500 ans, souvent au sommet de collines.
Plusieurs suppositions telles que site funéraire ou stockage d’eau ou d’alcool
se confrontent mais il manque d’éléments pour les départager. Après un pic-nic et
une bonne sieste, nous retournons au village. Alice continuera à dessiner sur
son carnet tout le long de la journée, notamment les enfants du village, ce qui
les intriguera énormément. Dès 16h le soleil commence à disparaître derrière
les reliefs et la fraicheur s’installera très vite. Une fois la nuit tombée
nous nous asseyons sur des mini-tabourets (pour ne pas être assis à même le sol
nu de la maison) autour du feu pour nous réchauffer (il fait vraiment froid la
nuit dans le village) sur lequel la femme du foyer prépare sous nos yeux le
repas du soir dans deux pots plus un pour le riz. Assis sur les mêmes tabourets
autour d’une table ronde très basse qu’elle garnira de 2 plats d’omelette, 2
plats de feuilles vertes (une sorte de chou probablement) et 2 soucoupes de
piment. Les invités et les hommes dîneront (c’est à dire rempliront
régulièrement leur bol de un ou plusieurs des éléments cités accompagné par du
riz) pendant que la femme resservira dans els plats qui se videront au fur et à
mesure. Ce n’est qu’après la fin du dîner et des traditionnelles tournées de
Lao-lao au début et à la fin du repas que la femme mangera à son tour, seule
pendant que les hommes discutent autour du feu. Nous profiteront encore d’un
magnifique ciel étoilé av ant de nous
préparer à dormir sur des matelas à même le sol sauf Alice qui aura le lit du
couple parti dormi chez des voisins.
J13 : Phakeo-Phonsavannh-Vang Vieng
Lever tôt (enfin 7h30 pour Luke et moi ce qui fait
au minimum 2 heures après les villageois) ; petit-déjeuner, c’est à dire
exactement le même rituel et ingrédients que la veille avec du poulet (sans les
meilleurs morceaux) à la place des œufs. Puis vers 8h30 c’est le départ. A pein
les premier mètres avalés que le malaise de l’avant-veille me reprend. J’en
aurai pour 4 heures de marche pourtant magnifique avec une sensation de
chaleur, de légers vertiges et le champ visuel rétrécit et la difficulté à
fixer du regard. Plusieurs ibuprofènes n’y feront rien. Je profiterai peu des
3-4 premières heures de marche à travers forêt, rizières et montagnes avec un
dénivelé conséquent. Nous arrivons enfin à la chute d’eau qui sera le
highlight de la journée. Après avoir du défricher les derniers 500 mètres à la
machette nous atteignons le bassin au bas de la chute où nous nous précipitons
nous baigner. La fraicheur de l’eau, la beauté du lieu, la violence de l’eau
sous la chute seront des remèdes efficaces. Après avoir un peu plus tôt servi à
fabriquer une pipe en bambou pour mes 2 accrocs à la cigarette de compagnon,
puis défriché le chemin, la machette servira à couper une feuille d’un genre de
bananier qui nous servira de table pour disposer la nourriture emportée du
village : un sac de sticky rice et un sac avec les mêmes morceaux de
poulet qu’au petit-déjeuner. Puis la meilleure partie de la journée :
remontée de la cascade pendant une grosse demi-heure et 300 mètres de dénivelé,
tantôt par les côtés, tantôt à même la pierre, entre troncs, sur des troncs
flottants. 30 minutes de randonnée en claquettes tantôt aux pieds, tantôt à la
main. Une dernière montée par des chemins terreux pour rejoindre le
bomb-village, un peu décevant finalement, où seulement quelques carcasses de
cluster bombs ont été utilisées comme pilotis pour faire venir le touriste.
Plus tôt dans la journée, Ae nous avait demandé si nous souhaitions partir par
le bus de 16h30 –faisable mais short- ou celui de 18h. Nous avions tout d’abord
répondu ce dernier pour prendre notre temps mais ayant peur d’avoir quelque
chose qui nécessite des soins, je lui avais demandé d’appeler (il a eu du
réseau pendant quasiment tout le trek, même au fond des forêts) pour avoir
celui de 16h30. Arrivé au bomb-village il reçoit l’information qu’aucun minibus
ne viendra nous chercher –c’était pourtant limite la seule chose dont l’agence
devait s’occuper ! et qu’il nous faut prendre un transport public. Il est
déjà 15h alors nous ne traînons pas au village et nous postons au bord de la
route. Ce n’est qu’au bout d’une heure que passera le premier sawngthaew qui
nous déposera à l’agence à 16h25 où un gars nous attend pour nous mener en
tuk-tuk 2 kilomètres plus loin à la gare routière où le bus est prêt à partir,
il nous donne nos billets ainsi qu’un sac contenant de l’eau, un essuie-main et
un snack –au moins ils essayent de se rattraper ! Et nous voilà sur la
même route, de bonne facture jusqu’à ce qu’elle rejoigne la route 13, vraiment
horrible. Au moins nous sommes assis dans un vrai bus avec plus de place pour
les jambes donc et qui amortit un peu les bosses de la route. Vers 22h nous
nous arrêtons pour dîner mais je n’aurais pas le droit aux nouilles sautées
dont je rêvais après n’avoir mangé que du riz ces derniers jours car le
restaurant n’a que de la soupe aux nouilles que nous prendrons et qui sera
mauvaise. Il est minuit et demi quand nous récupérons nos affaires à la gare
routière de Vang Vieng. Ayant pris le bus aussi rapidement, nous n’avons pas eu
le temps de consulter internet pour voir dans quelle Guesthouse Agostina nous a
réservé une chambre. Nous rejoignons la route principale et nous fions à nos
oreilles qui nous emmènent juste devant le Q-Bar qui sera l’endroit où nous
passerons toutes nos soirées à Vang Vieng et devant lequel un grand nombre de
gens sont bruyants et bourrés (voire sous influence d’une quelconque drogue).
Parmi l’attroupement de fous (nous sommes cassés après 2 jours de randonnée et
8 heures de bus) je reconnais les Maries qui savent nous dire dans quel rue
nous logeons mais pas le nom de la Guesthouse. Un américain qui était dans le
bus avec nous et nous avait suivi en compagnie d’Alice (qui devait retrouver
son copain au Q-Bar) sort son ordi grâce auquel Luke recevrai l’email d’Agos
avec les infos. A la Guesthouse on nous donne une chambre pourrie au
rez-de-chaussée et nous apercevons le fantôme de Karine, une pote de Camille et
nous nous couchons tout de go. Il est 1h30 du matin.
J14 : Vang Vieng
Le tour du cadran s’est avéré nécessaire pour nous
deux et vers 15h nous sommes enfin à parcourir la ville à la recherche de quoi
se remplir la panse (un sandwich –ce qui constituera la principale source
d’alimentation de Luke ) Vang Vieng : matin, midi et soir après les soirées
arrosées), aller sur internet et changer mes dollars. Comme on est samedi, la
banque est fermé, il faudra donc attendre lundi matin. En attendant, je vivrai
aux crochets de Luke, ce qui n’est, ni ne sera la dernière fois (il finira même
par me changer mes dollars à un taux défiant toute concurrence). Nous traînons
à travers la petite ville calme (dans la journée tout au moins, car les
touristes soit dorment, soit sont au tubing) sous une chaleur nettement plus
intense que plus au nord (l’altitude est aussi beaucoup plus faible),
traversons la rivière sur un des ponts en bois reconstruits chaque année après
la saison des pluies et atterrissons au Sunset Bar qui est l’endroit où les
soirées continuent après la fermeture du Q-Bar ; un comptoir en bois, un feu
de camp et des hamacs suspendus dans des petites cabanes ouvertes sur pilotis,
juste au bord de la rivière et au pied des pics karstiques sur l’autre rive.
C’est là que nous nous installons pour admirer le coucher du soleil derrière
les pics avec une Beerlao bien fraîche : un test qui se révèlera concluant
pour ma capacité à pouvoir apprécier Vang Vieng (c’est à dire boire de l’alcool
et faire la fête). Nous pensions voir avant 18h arriver les tubings vu que
c’est l’heure limite pour les rapporter et récupérer sa caution, et avec un peu
de chance croiser un de nos amis mais nous en verrons très peu et aucune
connaissance. Nous rentrons donc à la Guesthouse où nous retrouvons les
Argentines, Camille et le Shérif. Elles nous expliquent pourquoi nous n’avions
aucune chance de les apercevoir à l’arrivée : tout comme nous l’avions
déjà entendu, le plus fun, dans le tubing, c’est de le faire sans tube !
Voilà le programme des journées qui seront les nôtres à partir du lendemain.
Lever en toute fin de matinée avec la gueule de boise, nourriture (brunch) puis
vers 13h on se met en route : on prend un tuk-tuk tous ensemble qui nous
amène au départ du tubing pour 10,000 LAK par personne. Tenue
règlementaire : claquette, maillot de bain et t-shirt (qui d’est l’arrivée
atterrira dans le sac et n’en bougera plus jusqu’au soir). Equipement :
sac étanche pour mettre les vêtements/claquettes (on se trimballe pied nu en
maillot toute la journée), l’appareil photo et l’argent : 100,000
Kips (10 US$) suffiront pour nous 2 pour
la journée et beaucoup d’alcool. L’alcool justement : buckets ! Il
s’agit comme son nom l’indique d’un seau de cocktail avec plusieurs pailles,
idéal pour partager avec ses amis et qui coûte seulement LKI
30,000 (US$3) ! Il y aura certes également quelques Beerlao pour se
reposer ou pour les jeux à boire. Recette du cocktail de base : ¾ de
whisky Lao, ¼ de coca et 1 bouteille de M-150, du Red Bull concentré ;
limite des amphétamines ! On comprend mieux comment on a pu tenir aussi
longtemps une aussi grande quantité d’alcool ! Au départ du tubing, on
nous attache un bracelet de tissu, on nous verse un shot de whisky Lao dans la
bouche et c’est parti. Il en sera de même à chaque nouveau bar. On traverse la
passerelle en bois pour arriver au premier bar : gigantesque plateforme
sur piloti qui fait piste de danse, terrain de jeu, poste de bronzage ; on
commande le premier bucket et c’est parti ! On peut aussi se poser sur de
petites plateforme au ras de l’eau pour bronzer/discuter/boire les pieds dans
l’eau ! Quasiment en face, le deuxième bar avec un promontoire de 5 mètres
pour se jeter à l’eau. A peine 200 mètres plus loin le troisième bar au delà
duquel il est difficile d’aller tant le temps passe à une vitesse propre à Vang
Vieng. Tous ces bars rivalisent par leurs attractions aquatiques (plongeoirs,
toboggans, trapèze) et par la force de leur sono dont les rythmes se mélangent
au milieu de l’eau. A cet endroit, sur des plateformes, des Laos sont payés
pour lancer des bouteilles de plastique vides (flotteurs) au bout d’une corde
aux tubers de passage pour les tirer à force de bras vers leur bar. Une journée
festive à jouer dans l’eau, danser et faire des connaissances. Le dernier bar
que nous atteindrons chaque soir se situe un peu plus loin, est le seul
terminant tardivement (c’est à dire 20h30). Quand le crépuscule s’approche
(vers 17h) nous marchons 400 mètres sur la rive gauche pour rejoindre un bateau
qui nous fait traverser gratuitement pour passer les dernières heures de fête
autour d’un feu de bois, avec la musique qui va bien. Le même bateau nous
ramènera sur l’autre rive d’où une marche un peu plus longue (500-600 mètres)
nous conduira au point où les tuk-tuks attendent pour ramener les fêtards en
ville. On s’entasse donc à une petite dizaine dans ces motos avec 2 bancs
molletonnés face à face dans le sens de la route pour les 10 minutes que dure
le trajet retour. De là, les plus courageux/bourrés/les moins fatigués
continuent directement au Q-Bar mais en général nous rentrons à la Guesthnouse
pour reprendre des forces en dînant les délicieuses nouilles sautées de notre
Johny’s où avec les jours nous deviendrons de bons amis de la famille et des
employés. Puis pour ceux encore en état, ce sera l’enchaînement classique
Q-Bar, Sunset Bar –ce dernier que nous n’atteindrons pas tous les soirs. Les personnages maintenant : les 2 Maries
ont quitté Vang Vieng pendant que nous dormions, les 2 Argentines seront
toujours de la partie ainsi que Sami sauf le dernier jour, Camille était trop
défait par les champignons qu’il n’a pu nous accompagner que le deuxième jour
et a quitté Vang Vieng le troisième. Dès le premier soir, après avoir flirté
avec elle au Q-Bar et au Sunset Bar, Luke me fera à nouveau jouer la Mate Card
pour une compatriote blonde aux cheveux frisés, Sophie, qui dormira dans notre
lit (à 3 donc –heureusement le lit était assez large) 2 nuits durant. 3
français dont un franco-allemand qui flirtera tout le long avec Nahima pour
enfin conclure le dernier soir, 2 autres belges (Florence et ?) que nous
reverront à Dondet et un tas de « potes de party » complèteront le
casting.
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