Sunday, May 13, 2012

J26-J27


J26 : Kampott – Phnom Penh
Lever 6h30 pour le rendez-vous 6h45 devant la guesthouse. Encore une fois le tuk-tuk tardera à venir mais le bus, toujours de la même compagnie, ne sera que raisonnablement en retard. Certes 2h30 doit durer le trajet mais ils sont quasiment toujours sous-évalué  ce à quoi il faut rajouter les bouchons de la capitale qui, même à 10h du matin, sont encore suffisant pour retarder notre arrivée d’une bonne heure. Le quartier backpackers autour du lac, où doit probablement se situer la guesthouse que m’avait recommandé Camille, ayant été entièrement acheté par la Chine pour assécher le lac et en faire un quartier moderne avec expropriations, hausse des prix et tout ce qui va avec, je nous dirige plutôt vers le centre, cela ayant l’avantage d’être plus pratique et faisable à pied avec nos sacs depuis l’endroit où nous dépose le bus. C’est tout du moins ce que j’assure à Luke qui me suit. C’est sans compter la lourdeur et la chaleur déjà accablante de cette fin de matinée –chaleur exacerbée par les effets d’une grande ville : circulation automobile dense et rayonnement des hauts immeubles et de l’asphalte- et le plan géométrique de cette ancienne ville qui rallonge incomparablement les distances : impossible de couper ou prendre des raccourcis. Nous partons donc du vieux marché, le Psar Thmei, situé au niveau de la rue 63 et 130 à la recherche d’une guesthouse du Lonely située rues 18 et 164. Bref, près de 50 rues à descendre puis 30 à monter perpendiculairement. Pas une si petite balade que ça… Ajouté à cela la grosse difficulté que tous les numéros n’existent pas et qu’on a vite fait de dépasser la rue que l’on cherche dans un sens comme d’ans l’autre puis pour peu qu’il n’y ait plus de rues pour réaliser son erreur avant un bon moment, on se rajoute facilement 5 minutes de marche dans un sens plus 5 dans l’autre. Enfin le cas où le numéro que l’on cherche semble ne pas exister ou tout du moins pas au niveau où l’on se trouve : on marche dans un sens, dans l’autre, on s’arrête, on sue avec le gros bardas sur le dos. On abandonne l’idée d’aller à la guesthouse que nous recherchons et puis, assure le chauffeur de tuk-tuk qui veut absolument nous prendre pour une course, leurs prix ont augmenté, ils n’ont plus de chambre à $3 comme avant. On se laisse convaincre et amener pour $1 à la Okay Guesthouse au sud du Palais Royal où là, c’est sûr, il y a des chambres à $5. En réalité ce sera $6, pas moyen de négocier mieux mais devant ce qui semble être une pénurie d’hébergements bon marchés à cause de la faramineuse inflation que la ville connaît ces dernières années. Prise de possession de la chambre, internet, repos puis c’est déjà l’heure du déjeuner, un petit boui-boui plus loin dans la rue paraît un bon plan. Ce ne le sera pas. Quelconque. One ne peut pas gagner à tous les coups. Enfin nous entamons le programme de visite : Palais Royal, Pagode d’argent et Musée National. Mais il n’est que 13h et le palais ouvre à 14h donc ce sera petit plaisir bien mérité : un expresso ! Derrière le palais, dans le quartier des bars à vin, un quartier chic fréquenté par les expatriés, un café/salon de thé de style très français où je commande mon café pour $1, un abus enfin bon. On a tendance à oublier qu’il s’agit d’une ancienne colonie ; il est vrai qu’il y a peu de chose pour nous le rappeler, à part l’Avenue Charles de Gaulle ou bien… les pains et les pâtisseries typiquement françaises : croissants, pains au chocolat, éclairs, macarons. C’est un macaron au café qui me fera craquer (pour $1 de plus) en se mariant divinement avec l’expresso. Un instant purement magique pour des sens déshabitués ! Sans parler de la propreté et du confort des toilettes ! Nous nous rendons au Palais, nous offrir à la mendicité de nombreux amputés, sans doute victimes des mines et autres bombes non-explosées, traces d’un pays encore en guerre ou guerre civile il y a peu. Toutes les splendeurs et richesses restantes des nombreuses guerres et bouleversements politiques qui ont ravagé le pays tout au long de son histoire, des pillages semblent avoir été réunies à Phnom Penh et tout particulièrement dans le Palais Royal dont le temple principal affiche ostensément les plus beaux matériaux du pays, derrière tel un OVNI se cache un pavillon de verre et d’acier du type exposition universelle de 1899 offert au Roi du Cambodge par Napoléon III. Mais c’est surtout la Pagode d’argent qui récèle tous les trésors du pays, tel un musée des trésors royaux. Son nom, elle le doit aux centaines de plaques d’argent qui recouvrent le sol du bâtiment pour un total de plusieurs centaines de tonnes de métal. Quant à l’intérieur, c’est une des plus belles collections au monde de représentations bouddhistes à côté desquelles la collection des plus précieux présents faits au monarque par des chefs d’état étrangers fait pâle figure : bouddhas de jade ou d’émeraude d’un seul tenant, de marbres, d’argent ou d’or, ciselé des plus belles pierres précieuses… Sur les quatre faces de la muraille enserrant la pagode d’argent, une gigantesque fresque de quatre fois 400 mètres de long représentant les épisodes d’une mythologie indienne très populaire au Cambodge : le Ramayana. Enfin avec une librairie, plusieurs châsses dédiées à différents souverains passés, un grenier, un petit temple contenant une empreinte de pied de Bouddha situé sur une colline artificielle, une maquette du fameux Angkor Wat de 5mx5m pour nous préparer à notre future visite. Il est 15h passée et, le musée fermant à 17h, je veux me dépêcher de m’y rendre pour n’en rien rater. Il doit en effet être le musée renfermant la principale collection du pays d’œuvres des anciens Khmers ; c’est à dire contenir la quasi-intégralité des pièces trouvées sur les sites des différents temples d’Angkor. Au final, on en fait le tour en à peine plus d’une heure. Pas décevant mais pas un nombre extravagant de pièces. Principalement des sculptures de pierres trouvées sur les sites et exposées là pour les protéger. Elles sont le plus souvent été remplacées par des copies in-situ, sauf bien sûr celles dont n’ont été retrouvé que parties , certaines vraiment magnifiques. Cependant un peu d’histoire et d’informations sur la redécouvertes des temples au XIXème siècle mais peu de réelles nouveautés. Ensuite, promenade au bord de la rivière Tonle, qui coule depuis le lac Tonle Sap au sud de Siem Reap, et de sa confluence avec le Mékong. Nous nous reposons à l’auberge puis ressortons prendre l’apéritif au Foreign Correspondant Club (le FCC pour les intimes) un bar un peu classe fréquenté par les expatriés. Mais comme c’est happy hour les prix sont abordables : $1 la bière pou moi, $1,50 pour le whisky pour Luke. Pour le dîner, les plans sont déjà faits, ce sera ce qui deviens d’ores et déjà une tradition  (à partir de 2 fois c’est une habitude) : dîner pour la bonne cause. Le restaurant choisi s’appelle Romdaeng et semble devoir ses qualités autant à ses œuvres en tant qu’ONG que à sa gastronomie. Espérons-le car nous sommes devenu exigeant avec le temps. A nouveau il nous faut descendre 20 rues dans un sens et 15 dans la perpendiculaire. Le bâtiment colonial est somptueux, les prix également, offrant une terrasse sur laquelle les tables se prêtent à merveille à un excellent dîner. Nous réfléchissons un moment avant de pénétrer dans l’établissement tant les prix sont atrocement élevés. Avec des plats entre $5 et $7 l’unité, nous sommes quelque peu effrayé, surtout Luke. Compréhensible quand on n’a depuis plus d’un mois jamais mangé pour plus de $3-4 ! Mais une comparaison avec le coût de la vie sur nos continents respectifs et la consolation de la destination caritative/bienfaisante de nos dépenses nous encourage. Pas de place en terrasse, malheureusement, on nous conduit dans une petite salle à l’étage où nous ne pouvons pas non plus nous installer sur le balcon mais à une petite table de deux personnes parmi les trois équipant la vaste pièce. Nous ne serons pas trop dérangé par le voisinage. Le premier coup d’œil à la carte se fixe d’abord sur les prix avant que, tout deux, nous ne nous intéressions au même point du menu : l’araignée. Pas la pièce de viande, non, mais bien le membre de la famille des arachnées que nous avions déjà aperçu à Skuon et que nous n’avions pas osé goûter. Sans même réflexion nous commandons une assiette pour nous deux comme mise en bouche. Trois tarentules bien noire mais pas aussi poilues que nous avions pu le penser, cuites au four, se présentent bien vite sur notre table. Nous les observons sous toutes les coutures, puis bien vite nous nous saisissons chacun d’une et, un peu sous forme de défi, croquons à pleine dents arrachant ainsi les pattes avant, la tête et une petite partie du thorax, et mastiquons avec véhémence. La peau, ou plutôt l’exosquelette à part être croustillant à souhait n’a pas de goût et ne fait que protéger la chair blanche contenue à l’intérieur, y compris dans les pattes, blanche comme du blanc de poulet bien cuit et au goût…. de poulet ! C’est étrange ce fait que toutes les viandes un peu originales sont décrites comme ayant le goût du poulet mais ici c’est vraiment le cas ! La chair est vraiment très bonne, étonnement bonne même ! Le seul moment un peu difficile c’est quand on arrive à l’abdomen, en effet celui-ci est à moitié rempli d’une substance noirâtre, soit les œufs soit la soie pour la toile, pas répugnante mais pas très bonne –qui gâche un peu le goût de la chair. La bravade transformée en expérience culinaire intéressante, nous allons jusqu’à nous partager la troisième pour le plaisir des sens. Cette découverte balaye nos derniers doutes vis à vis des prix élevés et nous redemandons le menu. Je profiterai du côté très gastro du restaurant pour goûter le Fish Amok, plat national à base de poisson (comme son nom l’indique) servi dans une feuille de bananier origamisée en bol. Quand à Luke, le goût des découvertes culinaires le pousse encore plus loin et il commande un plat de bœuf sauté aux fourmis rouges. L’affiche du restaurant vantant l’innovation culinaire de sa gastronomie avec pour slogan « des araignées aux fleurs de nénuphars : une expérience gastronomique » ne mentait pas et c’est ravi que nous attraperons un tuk-tuk pour rentrer à la guesthouse, ne regrettant pas un seul cent dépensé.
Le retour en moyen locomotionné et payant s’explique par l’impatience de Luke de retrouver un groupe de Hollandaises avec qui nous avions discuté la veille et plus tôt dans la journée et il était convenu de se retrouver pour passer la soirée ensemble. Et il espère bien me faire jouer une nouvelle carte pour la plus jolie du groupe, répondant au nom de Manon. Ni l’envie de ne pas me faire exploiter une fois de plus, ni le peu d’intérêt porté aux camarade néerlandaises, mais la fatigue me rattrapant ; après avoir discuté un moment dans la salle à manger de la guesthouse, je me retire pour répondre à l’appel du pieu.
Le rendez-vous est déjà fixé à 9h avec Monsieur Hout, le chauffeur de tuk-tuk de notre premier passage éclair dans la capitale, pour nous trimballer toute la journée avec un programme exigeant comprenant la visite des deux mémoriaux du génocide perpétré par les Khmers Rouges.

J27 : Phnom Penh
J’ai bien entendu Luke ne pas rentrer seul dans la chambre tard dans la nuit ou plutôt tôt dans la matinée, mais je me réveille bien reposé, en forme pour affronter la journée, ce qui n’est pas son cas. Sans même quelque chose dans le ventre, nous nous installons dans le tuk-tuk pour un relativement long trajet, en effet les Killing Fields ne sont pas situés à Phnom Penh mais à Cheung Eok, 12km au sud-ouest de la ville. Un trajet d’autant plus long que heure de pointe ou pas, il semble bien que la ville souffre constamment d’embouteillages quelle que soit l’heure de la journée. Notre chauffeur/pilote devra donc se faufiler entre les cohortes de véhicules motorisés de toute sorte : camions, bus, minibus, voitures, motos, tuk-tuks et autres.
Comme le nom du mémorial l’indique, il s’agit d’un grand espace vide bordé par des murs de 3 côtés et par un lac du quatrième ; vide, mis à part le mémorial en lui-même, en forme de haute tour, semblable aux hautes châsses du Palais Royal. C’est pourquoi la visite avec un audioguide s’impose. Ancien cimetierre chinois (certaines tombes ou bouts de tombes avec des inscriptions chinoises dessus demeurent éparpillées un peu partout sur le site) dont les Khmers Rouges se sont servis comme d’un champ d’exécution et de fosses communes pour les opposants au régime ; c’est à dire très rapidement tout le monde (1/5 de la population a été liquidée), tout ceux qui avaient fait des études, portaient des lunettes, avaient été dénoncés, s’étaient plaints… Emprisonnés à Tol Sueng ou S21 où les prisonniers étaient interrogés et torturés ; ils étaient amenés ensuite ici par camions de nuit, les yeux bandés, liés les uns aux autres, déchargés, comptés. Un registre des prisonniers extrêmement précis était tenu pour s’assurer qu’aucun ne survive ou ne parvienne à s’échapper. Puis, alignés devant une fosse tandis que des haut-parleurs gueulaient des chants révolutionnaires qui longtemps firent croire aux environs qu’il s’agissait d’un lieu de réunion des membres du partis, et éliminés le plus souvent à l’arme blanche : des outils, des matraques voire l’écorce du palmier à vin terriblement tranchante. Dans un silence pesant, les visiteurs déambulent, casque sur les oreilles, autour de petits cratères ronds de quelques mètres de diamètre, fosses rebouchées que les intempéries ont fait réapparaître et desquels les pluies lors de la saison humide continuent à faire remonter à la surface des os ainsi que des morceaux de tissues malgré le nettoyage et inventaire complet du site de ses cadavres qui eu lieu en 1980. Après l’arbre contre lequel étaient tués les nouveau-nés, celui où étaient suspendus les haut-parleurs qui diffusaient les chants révolutionnaires assourdissants pour dissimuler les cris et les bruits de violence, les différents charniers ayant contenus jusque 400 morts et enfin le monument commémoratif contenant les plus gros restes des cadavres, et près de 2 heures passées en plein soleil, il est l’heure de partir mais pas moyen de trouver Luke.
Il me faudra chercher 20 bonnes minutes à l’intérieur, à l’extérieur, demander auprès de notre chauffeur, refaire le tour complet de la visite, ressortir du site un peu plus loin, presque paniqué et convaincu qu’il est parti puis le trouver assis à un restaurant consommant son habituel coca-cola chaud dégazé. Le chauffeur qui m’avait assuré ne pas l’avoir vu est garé juste à côté. Nous repartons pour la ville et la prison-centre de sécurité de Tol Sueng aussi appelé S21.
Ancienne école dont les salles de classes ont été transformées en cellules : uniques pour les prisonniers importants, ou multiples, séparées par des cloisons de bois ou de briques selon les moyens pour les moins « dangereux ». Dans la cour on tombe d’abord sur les tombes des tous derniers prisonniers retrouvés morts lors de la libération du pays par les Vietnamiens. Contrairement à ce que l’ont peut croire en regardant les photos de l’état des prisonniers, il y eut quelques survivants dont un qui vendant son livre sur place. Egalement dans la cour, un portique de sport dont les barres d’accroche des cordes sont réutilisées pour suspendre les prisonniers par les bras attachés derrière le dos et à qui on plongeait la tête dans l’eau pour les ranimer lorsqu’ils perdaient connaissance. Dans certaines cellules, des panneaux explicatifs renseignent sur le pays sous le régime des Khmers Rouges, notamment l’évacuation forcée de Phnom Penh dès le lendemain de la prise de la capitale par les Khmers Rouges, les témoignages des employés de la prison, ainsi que sur les procès des anciens dirigeants du régime et leur implication dans le génocide. Sans doute le plus impressionnant : le fait que les couloirs donnant sur l’extérieur étaient barricadés de barbelés pour empêcher les prisonniers de s’échapper ou bien de sauter pour se suicider.
Il est déjà 14h et nous n’avons toujours rien ingéré à part une gaufre avant d’entrer dans S21, il est grand temps de déjeuner. Direction donc le Marché Russe, passage semble-t-il obligé à Phnom Penh et où je veux faire mes emplettes de Noël et où nous trouverons forcément les traditionnels restaurants-échoppes du marché, exactement ce qu’il nous faut. Nous déjeunons donc d’un plat de nouilles agrémenté de pâtés impériaux puis c’est la traditionnelle séance de négociation pour chaque objet touché sur un stand du marché : écharpes, baguettes, chemises… Enfin tout de même l’occasion de finir les cadeaux de Noël après ceux achetés déjà à Kampott. La priorité suivante c’est d’acheter et écrire des cartes postales et comme nous disposons en théorie du tuk-tuk pour la journée, nous demandons à Mr Hout de nous emmener à la poste centrale où nous nous procurons cartes postales et timbres et nous écrivons sur place les premières que nous postons aussi sec. Encore un dernier détour par la gare construite à l’époque coloniale puis par quelques compagnies de bus et agences de tourisme pour trouver le meilleur prix pour le premier bus de la matinée pour Siem Reap. Une fois n’est pas coutume c’est une agence de tourisme qui propose le meilleur prix pour le bus de 7h du matin que la compagnie de bus elle-même ; prix incluant le trajet en tuk-tuk depuis la guesthouse.
Nous retournons enfin à la guesthouse. Une bière, internet et nous sortons chercher un endroit pour dîner. Là, nous n’arrivons pas à nous entendre sur le resto, je propose un ou deux du Lonely et Luke préfère aller au petit bonheur la chance. Nous nous entendons tout du moins sur la direction : vers le sud. Un quartier de Phnom Penh où nous n’avons pas mis les pieds. Au passage sur l’immense place au bout de la rue de notre guesthouse et bordant le côté sud du Palais Royal, à côté des groupes pratiquant l’aérobic/chorégraphie de groupe, un jeu de lumières sur les fontaines qui nous distraient un moment avant que nous poursuivions notre promenade. Mis à part quelques rues bordées de logements très pauvres, nous marchons un moment sans rien trouver qui nous satisfasse tous les deux ; nous finissons par rebrousser chemin, l’obscure rue dans laquelle nous nous trouvons ne promet rien plus avant. Finalement un peu par chance, nous finissons par passer dans une rue sombre devant le type de restaurant que nous recherchons : cuisine et clientèle locale. Le comble c’est que c’est la présence d’un quadra-quinquagénaire australien seul à une table qui nous convainc définitivement. Il vit à Phnom Penh depuis au moins 10 ans et parle donc Khmer : ce sera lui qui commander à notre place et tant mieux car, et c’est à ça que l’on reconnaît qu’on a réussi à trouver un endroit hors des sentiers touristiques, les serveurs ne parlent pas un mot d’anglais. Surtout, en habitué –il semble venir commander à emporter assez régulièrement ici- il saura, pendant que Luke demande son habituel lok-lak, me recommander une spécialité de la maison : un simple poulet-hot chili mais assaisonné pour un cambodgien : un vrai régal avec du piment frais et piquant comme on l’aime !
Le tuk-tuk devant venir nous cherche à 6h30, pas de sortie ce soir : retour direct à l’auberge, un peu de lecture et au lit tôt –d’autant plus facile pour Luke qui n’a pas eu beaucoup de sommeil la nuit passée. Malgré la chaleur, accablante dans la journée, pour cette nuit, je diminue la force du ventilateur au minimum. Nous l’avions au max depuis que nous sommes arrivés, ce qui est bien la plupart du temps, mais il arrive toujours un moment dans la nuit où l fait un peu trop froid et c’est probablement à cause de ça que ma gorge est un peu douloureuse aujourd’hui.

Friday, April 13, 2012

J22-J25


J22 : Don Det
Lever beaucoup plus matinal (9h) pour départ à 10h, nous louons des vélos au coin de la rue et descendons vers le sud de l’île par la piste est puis vers l’île suivante Don Kon, les 2 étant reliées par un pont. Il s’agit d’une ancienne voie ferrée construite par la France à l’époque coloniale pour faire du Mékong l’axe commercial de l’Asie du Sud-Est et pouvoir remonter jusqu’en Chine. Pour atteindre cet objectif, les nombreux rapides qui entourent les 4000 îles et notamment à l’ouest de Don Kon étaient un problème et furent donc construits 2 ports pour décharger puis recharge les bateaux à la pointe sud de Don Kon et à l’est de Don Det et entre les 2 une voie ferrée de 10 kilomètres avec un pont entre les 2 îles. C’est le but de notre balade. En descendant Don Det nous apercevons le Jungle Bar où une soirée est organisée le soir même ; ça fait tout de même un peu loin (15 minutes de marche depuis notre bungalow), nous traversons le pont et feintons le péage d’entrée de l’île, puis un chemin caillouteux sur lequel à part quelques touristes à vélos, nous croisons nombre de mini-bus/Sawngthaew qui descendent les groupes de touristes (dont un paquet de Chinois) faignants ou gros à l’extrémité sud de l’île pour y prendre un bateau et aller voir les dauphins de l’Irrawady, une espèce de dauphin d’eau douce menacée, puis les emmener aux chutes La Phi (« des esprits »). Arrivés au point le plus méridional de l’île (l’un des plus méridional de tout de Laos) on nous propose le tour en bateau mais nous refusons malgré la fascination de la vue sur les nombreuses îles et le Cambodge, de l’autre côté, où nous nous rendons le lendemain. Puis nous reprenons les vélos à la recherche de la route longeant la côte ouest pour nous rendre aux chutes. Par hasard le chemin nous même à une belle plage avec un restaurant où tous les kayakistes sont réunis dont les 3 Allemandes de notre Guesthouse à Vang Vieng. Le tour de kayak d’une journée incluant deux chutes sur le Mékong et l’excursion dauphin semble comporter bien plus de marche et de temps morts que ces personnes ne l’avaient imaginés. Lucie reste là mais Luke et moi décidons de remonter le Mékong en sautant sur les gros rochers qui le parcourent à cet endroit pour rejoindre la cascade pour éviter de devoir payer l’entrée. Mais c’est quasiment l’heure la plus chaude de la journée (14h) et il semble que la cascade soit bien plus loin que prévu, aussi, nous finissons par renoncer. Une fois de retour à la plage nous somme bien en sueur ; le moment idéal pour un bain dans le Mékong. Lucie en fait de même et je trouve le moyen de m’écorcher le pied. Pas vraiment ce dont j’avais besoin avec déjà toutes celles de Vang Vieng. Nous reprenons nos bicyclettes pour enfin arriver aux chutes qui finalement ne coûtent que 1000 Kips –beaucoup d’efforts pour rien donc, enfin pour la beauté du Mékong à cet endroit paradisiaque. Nous admirons donc les chutes, pas très hautes (2 à 3 mètres) mais très large et surtout puissantes. A la saison humide cela doit être vraiment impressionnant ! Nous rejoignons la pointe nord de l’île, traversons le pont et suivons la voie ferrée jusqu’au ré-embarcadère, on pourrait dire, situé sur la côte est de Don Det, à peu près au milieu et qui sert maintenant de base de départ pour les minibus dont j’ai parlé plus haut. Arrêt suivant : la guesthouse pour une douche bien méritée et pour payer notre séjour : 3 nuits à 25,000 soit 1,25€ la nuit ! mais on ne peut pas trop se délasser car il faut être à 16h au « Pai in Laos » qui organise tous les soirs un tour en bateau gratuit pour admirer le coucher du soleil sur une toute petite île –limite un banc de sable. Nous gardons donc les vélos pour nous y rendre plus rapidement, tellement rapidement que je roule sur un poulet le tuant à moitié. C’est cons les poulets. Et je parle pas des coqs ! 2 bateaux chargés de gens, d’une glacière pleine de bières pour déguster sur place, et de pas mal d’herbe avec La en figure de proue de l’une, et navigation de 20 bonnes minutes pour atteindre la fameuse île de sable au milieu du Mékong. En arrivant, on s’installe sur le sable, chacun se saisit d’une bière ; les conditions idéales sont réunies pour apprécier à sa juste valeur un coucher de soleil enchanteur. Une fois de retour au « Pai » nos estomacs gargouillent tellement que nous filons dare-dare ) notre canine pour y déguster une dernière fois les merveilles culinaires de la maîtresse de maison. En plus, nous sommes devenus de vrais bon clients, nous y avons nos habitudes à présent : de plus grosses portions épicées à souhait (« Makh-Té ») nous sont préparées et la veille la cuisinière nous avait offert d’acheter du poisson le lendemain matin pour que je puisse enfin essayer une de ses spécialités à base de poisson (jusque là nous étions limités au bœuf et au poulet). Ce sera donc le cas pour cette soirée de fête avec 3 belles tranches de poissons frits du Mékong –Luke se satisfera une fois de plus de son curry-coco et Lucie ne pourra pas terminer sa salade de papaye mais sans papaye et avec du concombre : trop pimenté ! Mauvaises habitudes que les nôtres ! Nous repassons au bungalow et Luke, un peu malade, ira se coucher directement, nous laissant Lucie et moi aller seuls, dans l’obscurité la plus totale, au jungle bar avec nos bicyclettes. Il s’agit d’une maison en bois au milieu d’un terrain, barbecue et feu de bois dehors, tables basses et coussins pour s’asseoir à même le sol « dedans » -assez similaire au « Pai » finalement. J’y retrouverai Casey, l’Australienne, discuterons avec un cuisiner français qui a acheté le terrain voisin et y a fait construire sa maisons il y a 3 ans. L’appel du lit se fait bientôt plus fort surtout que Lucie part à 9h pour son excursion en kayak et nous avons décidé d’enfin nous rendre au Cambodge et nous voulons profiter du bateau des groupes ayant acheté un bus direct auprès d’une agence, soit 9h30. La soirée se terminera tout de même à tchatcher dans les hamacs de notre balcon. Que la vie est dure !

J23 : Don Det – Kompong Cham
Le réveil sonne mais je me rendors puis émerge vers 9h10. Il faut faire vite ! Mais je cherche Luke et Lucie en vain. Une fois sur la rue principale je les trouve en train de boire un iced-coffee. Je demande à Lucie si elle n’avait pas rendez-vous à 9h. Elle me répond : « oui, quelle heure est-il ? » Je lui dit 9h15 alors elle part en courant au lieu de rendez-vous en nous criant au revoir de loin. Nous retournons prendre nos affaires à la guesthouse et il est 9h35 quand nous nous pointons sur la plage qui sert d’embarcadère : pas un chat ! Nous regardons un peu aux alentours et cherchons un éventuel groupe. Rien. On nous apprend que les rendez-vous des groupes pour le Cambodge étaient à 8h. Bon. Un jeune Cambodgien qui travaille pour l’agence de voyage/bus devant laquelle nous nous trouvons nous explique qu’il n’est pas possible de traverser la frontière par nos propres moyens avec les transports locaux. Il finit par me convaincre et moi Luke et nous lui achetons le billet qui inclut bateau/minibus/bus jusque Stung Trep, la première grande ville derrière la frontière pour US$15 sous la promesse qu’il appelle son chauffeur (nous supposons le même que celui de ceux qui sont partis à 8h ce matin) pour qu’il nous attende. Le prix est tout de même une arnaque mais frontière rime souvent avec arnaque… Après très peu d’attente nous embarquons à deux dans un longboat local (c’est à dire plus étroit et sans siège) et 10-15 minutes après nous remontons la berge. Le marinier ne nous suit pas et nous indique seulement la route principale. Nous montrons notre billet et on nous invite à aller un peu plus loin. Arrivé au restaurant qui fait office de billeterie/terminal de bus, nous trouvons déjà des gens installés et on nous informe que le bus ne devrait pas tarder. En face, même chose pour le restaurant/terminal sûrement d’une autre compagnie dont je questionne les personnes. Ils sont bien un de ces groupes partis à 8h du matin de l’île et deux heures plus tar ils n’ont fait que traverser le Mékong. Et dire que la plupart vont à Siem Reap et ont encore 10 heures de bus devant eux ! Quant à nous, nous attendrons une petite demi-heure qu’un minibus arrive sur lequel nos sacs sont arrimés avant de nous entasser à 12 dedans. Heureusement que la frontière n’est qu’à 20 minutes de route. Une toute nouvelle arche est en train d’être construite que nous contournons pour nous rendre aux guichets de sortie du pays pour commencer une intense série de soutirage d’argent de la part des officiers des frontières. Au Laos, pour obtenir le tampon de sortie, on nous demande 20,000 LKI parce que c’est dimanche. Une fois passé sous une barrière nous marchons 200 mètres à travers le No Man’s Land avant de tomber sur une femme derrière une table au bord de la route. On exige de nous US$1 et on nous donne un papier à remplir tout en prenant notre température (pour la grippe aviaire sans doute) puis on nous invite à nous diriger vers une maison en bois de l’autre côté de la rue : le bureau des visas. Là, nouveau papier à remplir (carte d’entrée/sortie du pays), l’officier me parle en français ; ce qui fait bizarre après n’avoir rencontré jusqu’ici de tout le Laos uniquement un vieux mafieux qui parlait français ; et demande une photo et US$23 (normalement c’est 20) plus $2… parce que c’est dimanche ! Les formalités effectuées nous chargeons nos sacs dans le bus qui nous attend de l’autre côté. Il semble que nous soyons les seuls à vouloir nous arrêter à Stung Trep – tous les touristes vont directement à Siem Reap. 20 minutes plus tard quand tout le monde a terminé ses formalités et est monté dans le bus, plein à craquer, il se met en route. Rapidement le bus s’arrêtera pour faire monter des femmes et des enfants, à qui Luke et moi cèderons nos places et nous serons donc assis dans le passage central sur des petits tabourets. Un des employés du bus, très sympathique et parlant un anglais correct nous fera la conversation et nous enseignera nos premiers mots en Khmer. Il descendra à Kratie –car entre temps un de ses collègues a réussi à nous vendre le billet pour que nous prolongions le trajet jusque Kompong Cham. Mais mon idée est arrêtée, je vuex voir cette ville avec l’unique pont sur le Mékong de tout le Cambodge. Premières impressions du pays depuis la fenêtre du bus : le soleil tape, il fait chaud et tout est plat. Incroyablement plat. Les rizières agrémentées de palmiers à perte de vue sont remplies d’eau contrairement au Laos où le riz était déjà récolté et où les paysans faisaient les foins. La nuit tombe à peine quand nous traversons l’impressionnant pont sur le Mékong, le bus continue, continue, continue, ne semble pas vouloir s’arrêter jusqu’à ce que je demande : ils nous avaient oubliés ! Et maintenant nous somme à 2-3 kilomètres du centre, et pas 1 kilomètre comme les employés du bus nous disent alors que nous essayons de faire en sorte qu’ils nous payent le tuk-tuk pour le centre-ville, mais pas moyen.  Tout d’un coup quand il s’agit d’argent, plus personne ne parle anglais ! Nous marchons donc vers la ville plusieurs minutes avant qu’un vieil homme sur son scooter s’arrête et propose de nous emmener. Nous essayons à 3 avec nos 2 backpacks sur le scooter mais ça ne sera pas possible et finalement un autre chauffeur s’arrêtera aussi et nous négocions $1 pour les 2  Nous découvrons LE moyen de transport du Cambodge : la moto ! Au bord du Mékong, nous finirons par dégoter une guesthouse miteuse, la chambre la plus pourrie où j’ai dormi de tout le voyage que nous n’arriverons même pas à négocier à moins de $4… La première activité fun sera la chasse au cafard dans la salle de bain pour pouvoir prendre une douche. Nous sortons ensuite dîner et suivons le conseil du Lonely Planet du dîner pour la bonne cause. Un peu plus loin au bord du fleuve se trouve le restaurant Smile tenu par une ONG qui a pour but de former de jeunes Cambodgiens aux métiers de la restauration. Nous serons tout simplement bluffé. Pour une première expérimentation de la cuisine Khmer, nous aurons le droit à un régal des papilles, le tout pour un prix plus qu’abordable ($4 le plat) du coup nous n’hésitons pas à prolonger le plaisir et la générosité avec dessert et whisky pour digérer. Au final l’addition de $10 par personne en fera le repas le plus cher de notre voyage jusqu’à présent mais ce sera sans le moindre regret. Luke tombera en extase pour le lok-lak : du bœuf sauté avec un œuf au plat agrémenté d’une sauce sel-poivre-citron. Quand le poivre est aussi bon que celui qu’on trouve au Cambodge, c’est un régal. Les autres plats de la carte sont tout aussi réussis : on sent la recherche de la finesse et l’équilibre dans la moindre des sauces, y compris un curry de base. Il fera bon contempler le ballet des geckos sur les murs du restaurant une fois la nuit tombée. Du coup il est près de 23h quand nous sortons du restaurant à la recherche d’un distributeur de billets où nous ne pourrons retirer que des dollars (ce qui sera le cas dans tout le pays : étrange un pays où les distributeurs de billets ne fournissent pas la monnaie locale !) Il faudra donc retourner le lendemain à l’heure d’ouverture pour changer nos dollars en Riels au guichet. Pour demain aussi internet. Il est définitivement trop tard pour trouver une échoppe ouverte et tandis que nous longeons un « bar » local ouvert dans une arrière rue sombre à la terrasse duquel quelques jeunes Cambodgiens sirotent quelques bières, nous les entendons nous appeler : « Hello ! » Même dans l’obscurité, deux occidentaux qui passent dans la rue ne passent pas inaperçus. Nous nous décidons à répondre à leur sollicitation pour une ou deux bières. Le groupe de jeunes (5 garçons et 2 filles) sera enchanté bien que ne parlant pas tous anglais de commander plusieurs carafes de bière pour nous arroser avec abondance et tandis qu’un mec gay au moyen d’une papier mal écrit en anglais me fera comprendre que je plais à sa sœur, la plus jolie des 2 filles (ils savent être directs quand la langue pose problème, je l’avais déjà noté au Laos), un autre gay plus extraverti, limite ladyboy passera toute la soirée à faire des avances concrètes (il se montrera très tactile) à Luke malgré la clarté du refus de ce dernier. Mais face à leur gentillesse et leur générosité (un des mecs payera la bière pour tout le monde) nous décidons d’oublier les plans de visite du lendemain et d’aller en boite de nuit avec eux. Nous montons à 2-3 personnes par scooter (le leur pour eux et celui d’une chauffeur pour nous) et nous traverserons le pont une deuxième (puis plus tard une troisième), la boite se trouvant sur l’autre rive. Ce sera une expérience inoubliable. Nous fûmes bien évidemment les seuls occidentaux de la boite et donc l’attraction de la soirée. Ce fut très amusant de faire la fête, danser et boire avec eux. Une fois de retour en ville, un des mecs me fît encore plus clairement comprendre que la jolie fille avait besoin d’un toit pour passer la nuit et je lui offrirai donc le mien –même si elle ne s’attendait sûrement pas à ce que nous logions aussi piteusement- et Luke découvrira les joies de la  « mate card » balcon.

J24 : Kompong Cham – Phnom Penh – Kampott
Au réveil avec peu d’heures de sommeil –il n’est encore que 9h- la première chose que la miss fait est d’appeler quelqu’un sur son téléphone portable. Peu de temps après je comprends que ses amis ladyboy et celui qui m’a poussé dans ses bras sont venus la chercher -au moins ce n’est pas pour me tomber dessus. Luke attend déjà désespérément depuis plus de deux heures de pouvoir réintégrer la chambre, le soleil l’ayant réveillé et la chaleur l’empêchant de dormir plus avant. Il sera dur de convaincre les 3 que nous ne souhaitons pas sortir petit-déjeuner avec eux de suite, qu’il nous faut nous laver et dormir encore un peu. Je leur dis que nous pourrions nous retrouver dans 1h-1h30 mais la barrière de la langue est très grande et finalement nous nous séparons. Je m’allonge pour une petite sieste d’une demi-heure qui deviendra une sieste de trois heures. Il est midi passé soit l’heure de sortir déjeuner au Smile. Avant nous passons à la banque changer notre argent. La qualité du repas sera encore une fois loin de nous décevoir. Nous faisons le tour des 3 compagnies de bus pour savoir laquelle offre le premier départ pour Phnom Penh et à 13h, la dernière à laquelle nous demandons a un départ 15 minutes plus tard. Le timing est donc plus que serré pour repasser à notre guesthouse faire les sacs, payer la nuit et revenir. Nous prenons tout de même les billets en nous faisant assurer que le bus nous attendra. Il nous faut plus de 10 minutes pour rentrer à pied. Puis on nous demande $10 au lieu de 4 pour la nuit sous le prétexte que nous n’avons pas fait le check-out avant midi. Après une longue négociation nous nous entendons sur 16,000 Riels ($6). Il nous reste moins de 5 minutes pour retourner à l’agence de bus, aussi le gérant de la guesthouse qui voit que je cherche une moto, prend la sienne, fait 200 mètres, revient avec une autre et nous y emmène pour R2000 par personne. En arrivant un bus est stationné mais des européens nous indiquent que c’est celui qui vient de Phnom Penh duquel ils descendent juste. Dommage, le père avait 3 filles tout bonnement magnifiques… Nous leur recommandons le Smile puis on nous indique un minibus dans lequel nous devons monter, nos sacs entassés dans le minuscule espace à bagage de 20 centimètres entre la porte du haillon et le dossier de la banquette arrière sur laquelle nous nous installons. Il y avait bien un bus mais comme il est plein on aura le droit d’être entassé dans un minibus. Un des arrêts sera à Skuon, célèbre pour ses araignées frites qu’essaieront de nous vendre plusieurs de la horde de vendeurs assaillant notre bus à son arrivée au terminal –la plupart des petites filles extrêmement démunies qui n’ont que des mangues, papayes et ananas pelés et découpés dans un mini-sac plastique- mais nous n’oserons pas goûter. En fin d’après-midi nous atteignons enfin Phnom Penh, la montagne de Penh –du nom de la vieille femme sensée avoir fondé la ville. Le choc est radical ; après n’avoir pratiquement pas vu une ville digne de ce nom au Laos ainsi que quasiment aucun véhicule privé, ici c’est une vraie métropole asiatique envahie d’autos et de vélos, scooters et autres moyens de transport qui se faufilent les uns entre les autres au pied de gigantesque tours, la plupart en construction –la Chine investissant massivement dans la capitale cambodgienne ces dernières années, rachetant des surfaces en masse soit pour les construire soit pour les revendre avec une grosse marge. A cause des rues complètement bouchées, il nous faudra plus d’une heure pour atteindre le mont Penh avec son temple, le chauffeur du minibus ne nous déposant même pas au Psar Thmei, le vieux marché, centre de gravité de la ville et surtout point de départ de tous les moyens de transport longue distance où nous espérions trouver un bus directement pour Kampott où j’ai pour mission d’acheter du poivre. En effet cette population énorme, cette activité débordante, ce stress intense ne nous poussent qu’à fuir cette métropole tels de petits animaux apeurés.
Comme c’est étrange de décrire ses première impressions d’un pays qu’on a déjà quitté…
Du temple, les tuk-tuks demandant $3 pour nous amener au vieux marché, nous nous y rendons à pied : il nous faudra un gros quart d’heure de marche. Là, le premier chauffeur de tuk-tuk qui nous aborde, Monsieur Hout, nous apprend que les minivans pour Kampott ne partent pas du Psar Thmei, contrairement à ce qu’indique le Lonely mais d’un autre marché plus au sud-ouest. Je cherche d’autres personnes pour confirmer cette information –qui s’avèrera exacte- et Luke négocie finalement avec lui pour qu’il nous y emmène à un prix honnête et nous aide une fois là-bas à trouver un minivan pour Kampott et nous obtenir le prix payé par les locaux. Le tuk-tuk coûte $3 pour les deux, quant au minivan ce sera $5 –un peu cher pour un prix de local mais bon, si nous voulons absolument être à Kampott ce soir, il faut y mettre le prix. Enfin quand on voit le confort offert, c’est tout de même un peu surévalué. En effet, le minivan en question est plein à rabord avant même que nous arrivions –non de gens comme nous en avions l’habitude jusque là mais de chargements divers : meubles, paniers gigantesques, sacs de riz, matériaux de construction, … Le haillon doit être maintenu par des sangles. Nous regardons par la porte latérale où nous sommes sensés nous asseoir : il reste une banquette sans dossier et passablement défoncée. Là, je m’installe à côté d’une mère portant sa petite fille malade sur ses genoux. Luke sera encore plus inconfortable : derrière moi, assis sur une planche de bois, les jambes repliées sur la poitrine, dos à la fenêtre. Le départ, prévu à 19h, se fera avec la demi-heure de retard règlementaire. La durée du trajet sera supérieure à celle annoncée, comme d’habitude, avec de nombreux arrêts pour faire monter/descendre de nombreux passagers. Ce sera d’ailleurs le cas à peine 5 minutes après le départ. Nous pensions que le minibus était plein. Erreur ! Les « sièges » sur le moteur, dos au conducteur n’étaient pas tous occupés. Au plus fort de la fête, nous serons jusque 14 personnes en rang d’oignons. Heureusement, plus nous approchons de notre destination, moins de personnes restent à bord et nous découvrirons le confort de l’inconfort mais avec de l’espace ! A un des nombreux arrêts, la mère descend du bus et me met sa fille dans les bras le temps qu’elle achète quelque chose. La pauvre petite fille malade dort et ne se rend compte de rien. Il est 22h passées quand on nous dépose, nous les 2 derniers passagers du minivan, dans une rue d’une petite ville sensée être Kampott. Avec la carte du Lonely Planet et une forte dose d’intuition, je comprends où nous sommes et devons suivre une enfilade de rues non-éclairées pour rejoindre le coin de la ville où se trouvent hôtels et restaurants. En effet, à cette heure aussi indue, deux priorités s’offrent à nous : trouver un endroit pour manger et un pour dormir. Difficile d’en prioriser un par rapport à l’autre mais nous nous accordons sur l’ordre chronologique. L’idée de départ de manger les fameux spare ribs « Rusty Keyhole » (dont Luke avait l’eau à la bouche depuis qu’un mec à Don Det les lui avait recommandés) avait, le trajet du bus s’éternisant, été raisonnablement considérée comme non-réalisable mais nous commençons tout de même par nous renseigner au fameux restaurant. La cuisine est déjà fermée ce qui est peu surprenant. Nous tentons un deuxième restaurant baptisé d’après un personnage du Livre de la Jungle dont la propriétaire/gérante anglaise était en train de former deux serveuses –tout particulièrement leur anglais- qui nous donnera quelques conseils : un endroit pour dormir et le seul endroit encore ouver pour manger. Nous nous y rendons : un pub anglais, le « Red Bar » dont la femme du propriétaire, une cambodgienne, nous invite à faire nos courses le lendemain à côté de son restaurant de cuisine khmer et à y manger ensuite. Nous ingurgitons bien vite mon curry (indien) et un plat de frites puis nous mettons à la recherche d’un logement : il est quasiment minuit. Les endroits où nous demandons tout d’abord coûtent des $6 ou 7. Nous marchons un peu plus vers la rue où se trouvent 2 guesthouse bon marchés d’après le Lonely. Nous ne trouvons là qu’une rue sombre et des portails fermés. Les seuls endroits où nous avons l’occasion de parler avec âme qui vive sont complets sauf un hôtel de plusieurs étages dont les voitures garées en bas ne nous disent déjà rien qui vaille –en effet c’est $13 qu’on nous demande pour une chambre avec climatisation (plus de chambres avec ventilateurs disponibles). Nous commençons à  désespérer quand derrière une haute grille blanche fermée nous percevons une voix qui nous offre un dortoir pour $4. Beaucoup plus dans nos standards, nous nous empressons d’accepter. Nous pénétrons en fait dans une chambre avec 3 lits dont un est déjà occupé par un employé/stagiaire de la guesthouse qui se lève pour nous accueillir. Nous posons nos affaires et tombons littéralement endormis malgré la meute de chiens qui se met d’un coup d’un seul à hurler à la lune (ou à autre chose).

J25 : Kampott – Kep – Kampott
Le réveil sonne très tôt, 8h30, aux vues de l’arrivée très tardive et de la courte nuit mais le programme de la journée est clair : le matin visite de la ville (quelques bâtiments coloniaux intéressants) et emplettes (poivre et autres cadeaux de noël), à midi départ pour Kep pour passer l’après-midi sur la plage et rentrer le soir sur Kampott pour se faire masser (Lucie m’avait chaudement encouragé à le faire, chose non-encore réalisée à ce moment-là) et enfin cerise sur le gâteau pour Luke : les spare-ribs du « Dusty Keyhole ». Dans la salle du petit-déjeuner après une bonne douche, je découvre un ordinateur avec internet gratuit. Parfait, une des choses du programme en moins à faire. Le temps d’attente pour mon petit-déjeuner (salade de fruit et café) s’y prêtera parfaitement. Le petit-dej de Luke, malgré plusieurs réclamations n’arrivera jamais et nous partons avec tout notre équipement alors qu’il est encore à jeun. La rue complètement noire et déserte de la veille se révèle très animée le jour venu : de nombreuses guesthouse, des agences de voyage… Nous entrons dans la Blissfull Guesthouse, voisine de celle où nous étions, et Luke s’y renseigne : une chambre avec lit double et salle de bain privée est disponible pour le soir même pour $5, soit seulement 2,5 par personne. La comparaison ne faisant pas de doute, nous y disposons nos affaires et partons pour la journée. A l’agence de voyage en question je me renseigne pour le bus aller-retour pour Kep départ 13h retour 18h que je négocie à $5 avec pick-up à la guesthouse. J’en profite également pour acheter le billet pour rentrer à Phnom Penh par le premier bus le lendemain matin : 7h, $3 ; rendez-vous 6h45 devant la guesthouse pour être amené au bus. Voilà donc la journée organisée jusqu’au lendemain matin ! Nous trouvons rapidement le magasin indiqué la veille au soir par cette femme dans le pub et y passerons un certain temps, à cause de mes exigences : plutôt qu’un sac de 100g de poivre à choisir entre blanc, noir et rouge, je lui demande de me faire 6 sacs de 100g avec un tiers de chaque ce qui lui demande un certain travail pour peser 33,33g 18 fois et faire toutes les opérations à la calculette. Une fois que j’ai eu choisi 2 belles écharpes, nous la laissons finir de préparer et allons acheter au supermarché voisin une serviette de bain pour $3 –il a oublié la sienne à Don Daeng et la mienne n’a pas survécu à Kompong Cham. Luke qui meurt de faim commande son lok-lak de petit-déjeuner/repas de midi au restaurant khmer de la bonne femme juste voisin du magasin. Un petit tour en ville jusqu’à une librairie ne nous laissera que le temps d’admirer le vieux pont français mais pas plus puis retour à la guesthouse poser nos achats, prendre nos affaires de bains dont 2 serviettes neuves et nous attendons à l’heure dite (12h15) le tuk-tuk qui doit nous amener au bus. Il n’arrivera qu’à 13h –heure du départ prévu- mais le bus ne se situant qu’à une honorable distance de 300 mètres que nous aurions parcourue à pied à peine moins vite, nous sommes toujours à l’heure. Je passe au guichet pour changer les billets de l’agence en billets officiels de la compagnie de bus (Sorya Phnom Penh) et apprend que le retour n’est pas à 18h comme promis par le jeune de l’agence mais à 17h. Il y a un autre départ à 16h également. Nous nous satisfaisons de celui de 17h. Cela devrait tout de même nous laisser assez de temps pour profiter de la baignade. Après à peine 40 minutes (vraiment la porte à côté) d’une route pas terrible à travers les rizières de l’arrière-pays nous débarquons à Kep, le St Tropez du Cambodge colonial. Un peu exagéré tout de même : en gros une étroite bande de sable qui sert de plage au pied de collines luxuriantes abritant de grosses villas. Le roi lui-même y a un palais ! Il y a deux plages aussi nous longeons la côte pour trouver le meilleur spot de baignade. La deuxième particularité de la ville de Kep ne manque pas de nous sauter aussitôt aux yeux : les énormes sculptures kitsch ; cela va d’une grande « femme de marin nue attendant le retour de son époux » tout blanche sur une jetée, au crabe gigantesque au milieu d’un rond-point et j’en passe. Le crabe, la spécialité culinaire de Kep mais le retard du petit-déjeuner de Luke a ruiné le plan d’en manger dès notre arrivé ici. Une fois atteint l’extrémité de la Coconut Beach, assez sale, plage un terme étant assez exagéré, étant donné l’absence complète de sable ou de toute surface plane permettant de descendre dans l’eau, nous faisons demi-tour et retournons à la première plage, pas terrible, mais qui au moins justifie son nom, malgré les invitations des gérants de bars à hamacs, un principe que je n’ai vu jusqu’ici qu’au Cambodge, à nous restaurer ou nous désaltérer dans les hamacs suspendus aux piliers de bois recouverts d’un toit de palme ou de bambou et dont le sol est surélevé sur piloti –le tout avec vu sur la mer bien évidemment. Une fois l’endroit propice trouvé nous posons à peine nos affaires sur une chaise longue qu’une vendeuse de rue ne parlant pas un mot d’anglais vient nous réclamer $1 par transat. Peu probable que lesdits transats lui appartiennent ni même qu’elle les gérât ; enfin nous convenons avec elle (ou contre sa volonté de $1 pour les 2 en échange de la surveillance de nos affaires lorsque nous nous baignerons. Mais nous ne parviendrons pas à lui faire comprendre cette close du contrat. D’ailleurs aussitôt l’argent reçu elle disparaît. Nous pouvons enfin savourer de nager dans la mer de la Baie de Thaïlande avec de nombreuses îles paradisiaques (dont l’île du lapin –Rabbit Island) et même le Vietnam en ligne de mire. L’unique bain de mer du voyage, de l’année même ! Quatre blonde déboule soudain juste un peu plus loin. Luke ne manquera pas d’aborder la conversation en les prévenant de la petite arnaque des chaises longues. Il apprend ainsi qu’elles sont suédoises et logent à Kep mais ont loué un tuk-tuk pour les emmener à Kampott pour la soirée et quand elles partiront, une viendra nous proposer de nous retrouver là-bas dans la soirée. Elles acceptent de se joindre à notre dîner (les spare-ribs attendues avec tant d’impatience), rendez-vous 19h30 donc. Vers 16h nous en avons fini avec la baignade d’autant que la marée montante a recouvert l’eau d’appetissantes algues vertes et la plage de tous les déchets de la terre alors qu’elle était plutôt propre à notre arrivée. Le programme de la soirée, déjà chargé, venant de se remplir d’une contrainte supplémentaire, je propose que nous attrapions le bus de 16h mais faute de prise de décision, nous le voyons passer sans avoir envisagé le moindre mouvement. Cela rallonge donc notre temps de lecture et raccourci celui de la douche. Un quart d’heure en avance nous sommes déjà installés sur le rebord du trottoir entouré de tuk-tuks dont les chauffeurs jouent à jongler avec une mini-balle équipée d’un volant (proche de celui du badminton), sport très populaire dans le sud-est asiatique et dont j’aurai l’occasion de voir au long du voyage quelques techniciens affirmés d’une très grande qualité. Un chauffeur plus âgé se contente de les regarder et nous fera la conversation un moment, ne nous rassurant tout d’abord pas tellement sur les chances de voir arriver notre bus –notre peur augmentant avec le retard de ce dernier. Le vieil homme nous quitte et sera remplacé par un français, propriétaire d’une guesthouse et qui se moquera de la nuée de « mouches », les chauffeurs de motos et tuk-tuks se ruant à l’arrivée du bus, le précédant même d’autant –alors que lui-même en se trouvant là ne fait rien d’autre que la même chose : attendre les touristes pour les ramener chez lui. Il ira même jusqu’à me donner sa carte dont je n’aurai que faire… Du coup le soleil est couché et le retour se fera de nuit. Nous nous rendons directement à la guesthouse consommer en vitesse les 2 bières pression offertes par la maison pour chaque résident –nous voulions les emporter avec nous mais l’offre n’est valable que pour une pression qui seront donc descendues vite fait bien fait, une bonne préchauffe pour la soirée ! Une douche éclair, direction centre-ville, au bord de la rivière qui est en fait la mer –il s’agit d’une baie en fin de compte- où 2 échoppes de massage par des aveugles se font face. Nous nous changeons dans l’arrière-boutique puis nous installons côté à côté sur les tables de massage et un employé guidera les 2 masseurs aveugle jusque nos tables. Après une brève discussion ils se mettent à l’œuvre. Ils essaieront bien de faire la conversation –tout au moins le mien, le seul qui parle anglais des deux- en m’apprenant des phrases en Khmer que j’aurai du mal à répéter à travers le trou pour le visage de la table de massage tandis qu’il me démonte le dos et que j’oublierai deux minutes plus tard. La relaxation totale nécessaire pour profiter de l’intense travail musculaire et osseux du dos n’est pas le meilleur prérequis pour assimiler du vocabulaire nouveau. Pour un premier massage (pourtant spécialité locale de l’Asie du Sud-Est- l’expérience sera très enrichissante et très bienfaisante. Une demi-heure plus tard nous sortons comme neufs et revigorés et courons presque jusqu’au restaurant 200 mètres plus loin où les filles nous attendent sagement autour d’un verre de bière. La mauvaise nouvelle qu’elles nous annoncent et que confirmera le serveur c’est que les spare ribs sont déjà toutes parties. C’est un choc pour Luke. Le choix sera donc plus difficile et il se rabattra sur une assiette-grill incluant une rostbratwurst… lol. Peu intéressé par la cuisine occidentale ce sera un plat local pour moi. Alors que les premiers plats commencent à nous être servis, le couple à la table voisine reçoit une assiette de spare ribs et les yeux de Luke suivant l’assiette volante furent tellement évocateurs que notre voisin lui en offrît généreusement. Le dîner se déroulera dans une très bonne atmosphère même si les suédoise auront tellement mauvaise conscience de voir leur chauffeur les attendre devant le restaurant sans rien faire alors qu’elles l’ont payé pour cela, qu’elles iront lui filer une rallonge pour que la soirée puisse continuer jusque 23h-23h30. Elles n’auront pas la permission de minuit en quelque sorte… Nous termineront par un whisky à la terrasse d’un bar proche toujours en bord de mer puis les quatre cendrillons rentreront se coucher à Kep et nous feront de même éprouvés par une bonne et longue journée sans mentionner l’air marin ni le massage !

Saturday, March 31, 2012

J15-J21


 Notre Not-Tubing s’étalera sur
J15/16/17
Au J16 nous réalisons pour la première fois les effets du vortex de Vang Vieng. Déjà 3 nuits que nous sommes «stucked into the vortex of Vang Vieng » ! Il est temps de rejoindre notre prochaine destination encore peu déterminée. Agos qui a été la plus active d’entre nous (tour des grottes et lacs avant notre arrivée, puis matinée d’escalade) a repéré le tour en kayak : au lieu de descendre à Vientiane en bus (5-6 heures de trajet) ; pour 170,000 Kips la journée, un bus nous prend avec nos bagages pour nous emmener sur la Nam Lik pour la descendre 3 heures durant puis vient nous chercher à l’arrivée pour nous emmener jusque Vientiane. C’est presque aussi rapide, pas beaucoup plus cher (100,000, soit 10€ mais le repas de midi et les kayaks et équipements sont inclus). Nous décidons donc de le faire le lendemain, mais en sortant du tubing nous faisons la fête comme d’habitude et oublions d’aller réserver. Nous décidons donc de mettre le réveil à 7h pour que Agostina aille réserver le matin même. Mais quand je toque à leur porte le matin vers 8h je n’entends qu’un « sorry » et j’en conclu que le plan n’a pas marché. J’apprendrai en me levant (vers 11h-midi) qu’il n’y avait plus de places. Ce sera donc GO pour un troisième jour de tubing sans oublier avant de réserver le kayak pour le lendemain. Tout le monde finira honnêtement cette dernière soirée : Luke qui ne se privera pas de faire la connaissance de la Suède vu que Sophie est partie, Nahima et Julien, Sami embrassera à tour de bras mais sans mettre de cartouches et quant à moi je flirterai jusqu’à un point avancé (c’est à dire jusqu’à ma chambre) avec une Islandaise au nom inprononçable mais sans conclure. Agos quant à elle sera au lit très tôt après avoir comme à l’habitude des Argentines skypé pendant des heures. Suffisamment bourré et un peu dégoûté je vais me coucher avant même la fermeture du Q-Bar. J’entendrai Luke rentrer quelques heures plus tard, m’annoncer qu’il s’est détruit la tête au whisky avec la mafia Lao (j’apprendrai plus tard qu’il ne s’agissait pas de whisky Lao mais de bouteilles à US$200 l’unité) et s’affaler sur le lit.

J18 : Vang Vieng-Vientiane-Pakse
Lever difficile surtout qu’il s’agit de faire les sacs, payer la chambre et le bus doit venir nous chercher à 9h tapante. J’ai souffert toute la nuit de 2 plaies au pied dues aux nombreuses idioties sur les rochers parfois coupants de la rivière. Le risque d’infection étant trop grand pour le prendre, je me fais accompagner en vélo par mon docteur berbère à une pharmacie pour y acheter des antibiotiques (par voie orale à défaut de pommade) –que j’avais en fait déjà dans ma trousse de médicaments- et de la Bétadine pour désinfecter la plaie. Une journée de kayak avec la plaie qui restera humide toute la journée (le coup du sac plastique autour du pied ne sera pas très efficace) n’est évidemment pas la meilleure chose dans ces conditions. Je serai de retour à 9h pile pour embarquer dans le Sawngthaew om nous attendent déjà 9 personnes dont 3 couples plus Agos et Luke dans un bien piteux état qui le poussera à s’allonger sur les backpacks du groupe entassés à l’avant du trunk arrière du bus pour dormir malgré l’horrible route tape-cul et poussiéreuse à laquelle nous aurons le droit pendant uen grosse heure pour rejoindre le pont sur la Nam-Lik qui sera notre point de départ. Les kayaks doubles déchargés, on se répartit par 2 : je serai avec Agostina (à l’arrière heureusement, ce qui est le plus intéressant) et Luke et l’autre participant célibataire se répartiront avec les 2 moniteurs Laos. On nous annonce trois rapides dont les deux premiers difficiles, la pause de midi ensuite et le troisième facile. En réalité ils seront plus qu’abordable surtout en ce début de saison sèche –encore plus avec un minimum de technique ; et le reste du temps, ce sera un bon exercice pour les épaules et les dorsaux : c’est à dire calme plat avec peu de courant. Par contre les paysages compenseront mille fois tout cela avec une rivière magnifique aux rives sauvages. Un décor enchanteur ! La pause de midi sur un gros rocher au soleil (pas pour très longtemps car il disparaîtra au fur et à mesure derrière les arbres et les falaises escarpées de la rive) où nous pourrons nous baigner et où les Laotiens feront un feu pour faire cuire des brochettes de poulet servies avec une petite baguette et du riz sauté plus quelques bananes en dessert. Nous pagayerons encore une bonne heure avant ‘atteindre le point où nos kayaks seront chargés sur le Sawngthaew avec lequel nous sommes arrivés et qui rentrera sur Vang Vieng tandis que nous embarquons avec nos sacs sur un autre pas plus confortable pour 2 heures de mangeage de poussière dont 1 de très mauvais chemin avant qu’on nous dépose au centre-ville de Vientiane. En arrivant au pays de la poussière (ce que sera plus ou moins tout le sud du pays) j’apercevrai depuis le bus un centre de formation de l’armée et même quelques policiers. Je m’étais déjà très étonné de n’avoir en plus de 15 jours dans le nord du Laos vu aucun officier de police ni militaire. C’est très étrange et conforte l’impression de tranquillité et de sécurité ressentie dans tout le pays. Tout aussi déroutant de se retrouver dans une grande ville pour la première fois depuis Bangkok –et encore, aucune comparaison possible : beaucoup de pavillons et à peine quelques immeubles de 5-8 étages. Nous ne pouvons et ne voulons pas nous attarder de toute façon. Nahima, qui ne voulait pas faire de kayak a pris le bus de 13h de Vang Vieng en compagnie du Shérif (qui lui restera quelques jours à la capitale) et Agos et elle avient déjà acheté le billet pour le bus de nuit couchette pour Sippandon (les 4000 îles) et donc notre plan est de retrouver Nahima au terminal de bus de Vientiane où nous achetons un billet pour le même bus que les filles. Un tuk-tuk nous amène donc au terminal vers 18h mais Nahima n’’y est toujours pas. Le bus sur leur ticket devait partir à19h mais quand nous achetons les billets (seulement pour Pakse où je veux faire une halte) il ne doit partir qu’à 20h. Nahima arriver plus d’une heure trente plus tard –nous nous inquiétions déjà. Je croise une Allemande voyageant avec 2 amies qui étaient dans notre Guesthouse à Vang Vieng alors que nous sommes en train de monter dans le bus. Elles font le même trajet mais avec un autre bus. Le Sleeping Bus est une vraie découverte pour moi. Je pensais avoir plus ou moins déjà vu de ce qui se fait en matière de bus de nuit avec sièges plus ou moins inclinables –souvent plutôt moins- mais là il s’agit sur 2 niveaux de compartiments de 2 mètres sur 1,5 mètres avec matelas en mousse, couvertures et oreillers. Un bon prérequis pour passer une nuit honnête. Nous nous installons tête bèche pour optimiser la place, on nous sert un riz sauté accompagné d’une immonde sauce en sachet puant le poisson et tout le monde s’endort très vite. Je dormirai moyennement bien à cause du froid de la climatisation, la couverture trop petite et le chauffeur peu avare en klaxon, très bruyant par ailleurs : à chaque fois qu’il double ou croise un véhicule, y compris un vélo ainsi qu’à chaque intersection.

J19 : Pakse-Ban Muang-Don Daeng
7h30, encore bien dans le colletard quand le bus pénètre dans ce qui ressemble à un petit terminal suivi d’une horde de chauffeurs de tuk-tuk et de mini-bus qui viennent assaillir les touristes à peine réveillés jusque dans le bus pour les emmener soit dans leur minibus pour les 4000 îles (pour 80% des passagers du bus) ou à Champasak pour visiter les ruines pré-Angkoriennes ou encore leur proposer de les mener au town center en tuk-tuk. Le temps d’émerger et d’analyser notre situation puis que nous disions au revoir aux Argentines et je me rends compte que nous sommes tout près du centre, notamment la banque où à l’ouverture, à 8h30, je pourrai échanger mes dollars, et du café Sinouk qui propose le fameux café du Plateau des Bolovens –la région productrice de café du Laos- que je veux goûter pour éventuellement en rapporter. En s’installant en terrasse, j’aborde la conversation avec Lucie, seule à sa table avec son guide du routard. Nous passerons bien 1h30-2h à faire connaissance en dégustant un croissant et mon premier expresso depuis mon départ. Un vrai plaisir… Après avoir changé mon argent pour pouvoir enfin rembourser mes dettes après de Luke, nous nous décidons pour le plan suivant : visiter le Musée de Champasak (situé à Pakse) puis le marché, de là partent des Sawngthaew pour Ban Muang au sud de Pakse au bord du Mékong et de là un bateau nous amènera à Don Daeng, une grande île sur le Mékong, plus calme et moins touristique que Don Khong, une des îles Sippandon. Dans une chaleur nettement plus forte que ce que nous avons connu jusque là, un tuk-tuk nous dépose au musée qu’entre temps Lucie et Luke ont décidé d’abandonner au profit d’un Spa & Massage. Sur 2 étages, à part quelques pièces archéologiques intéressantes mais non documentées et des armes de la guerre du Vietnam, le reste ne sont que des photos et des graphes excel imprimés en noir et blanc et stabylotés, propagande des différents ministères du gouvernement. Mais pour 10,000 Kips (1€), que demander ? Je retrouve les deux à l’extérieur, le spa n’ouvrant qu’à 15h30 et nous nous rendons au marché. Après avoir apprécié visuellement ou gastronomiquement une variété de produits, nous trouvons un Sawngthaew pour 10,000 LKI pour Ban Muang. De là, il nous faut négocier dur et consommer quelques boissons pour obtenir un bateau pour Don Daeng pour 40,000 par personne. La traversée est pourtant courte (10-15 minutes). Nous débarquons sur l’immense plage arrosée par le Mékong, point le plus septentrional de l’île. Nous nous enfonçons ensuite dans le village qui en occupe la pointe nord. Le premier bâtiment est une guesthouse (c’est ça ou logement chez l’habitant et comme je ne me suis pas douché depuis 2 jours –5 pour Luke- ; c’est sur la guesthouse que se porte notre choix) mais on nous fait signe qu’elle est complète. On nous mène donc 2 maisons plus loin, chez l’habitant donc, où après conciliabule on nous attribue à une maison. La première priorité est une douche dans la cabane en pierre servant de douche/toilette à l’extérieur de la maison puis de déjeuner (il est déjà 13h). Nous nous engageons à manger 2 fois (midi et soir (nous voulons partir tôt pour les ruines le lendemain matin) et dormir, soit par personne 30,000 plus deux fois 20,000. La femme de la maison -une maison en bois traditionnelle sur des pilotis assez élevés -2 mètres environ- 2 salles fermées ; les chambres et un espace ouvert contenant la cuisine et la pièce de vie- nous sert dans cette dernière le repas traditionnel qui se rapproche du repas dans le village Hmong : un plat de riz commun et une assiette à soupe par personne contenant carottes, patates douces, choux et poulets plus la soucoupe de piment. Nous nous en mîmes plein la panse. Après un petit repos pour éviter les heures chaudes de la journée nous nous mettons en marche pour visiter l’île. La route principale descend le long de la côté vers le sud entre temples écoles et maisons puis nous rejoignons la plage en traversant les cultures la surplombant. Un peu plus loin, une lodge à US$60 la nuit donne à Luke l’idée de consommer une bière et pouvoir ainsi profiter de la piscine, idée qui plaît à Lucie qui veut se baigner mais a un peu peur de la propreté et de la salubrité du Mékong. Nous nous installons donc en terrasse et commandons 1 Beerlao et 3 verres. 25,000 (2,5€) pour la Beerlao la plus chère que nous ayons consommé au Laos. A peine avons-nous jeté nos corps dans l’eau de la piscine qu’un serveur ou le gérant vient nous avertir que les étrangers au lodge doive payer $8 pour bénéficie de la piscine. Nous ressortons aussitôt de l’eau bien décidés à ne pas payer. Ensuite nous continuerons encore un peu sur la plage avant de retourner sur le chemin principal que nous quittons immédiatement à la recherche d’une chemin pour traverser l’île d’ouest en est, l’île faisant 10 kilomètres du nord au sud ce qui est trop pour notre balade de l’après-midi. Nous nous enfonçons à travers les champs de riz déjà récoltés et dont la paille a également été moissonné, seul le bas de quelques tiges s’offre à l’appétit des nombreux buffles parcourant la zone. Nous mettons du temps à atteindre le village sur la rive est de l’île et encore plus pour rejoindre la pointe nord et notre maison. Du coup le soleil est déjà couché quand nous rentrons. Ratée l’occasion d’un beau coucher de soleil sur le Mékong ; ce sera pour une autre fois. En rentrant nous nous installons sur la natte au sol de la pièce commune, jouons avec la petite fille de la famille le temps que la mère de maison nous prépare le dîner. Ce sera sensiblement la même constellation qu’à midi avec à la place du poulet, une petite assiette chacun de petits poissons grillés très bons dont il faut ronger la délicieuse chair autour de l’arrête centrale. La queue aussi est très savoureuse. Nous discutons avec le grand-père pendant la soirée qui parle quelques mots d’anglais. Lucie essaye surtout d’améliorer ses connaissances en Lao –sa facilité avec les langues et pour le marchandage ainsi que son instinct féminin étant les qualités qu’elle mettra en avant lorsqu’il s’agira de continuer à voyager ensemble. Encore une fois la situation du livre d’anglais sans traduction d’un niveau bien trop difficile pour une fillette de 12 ans que nous sommes sensés aider ce à quoi s’attèlera Luke mais à part l’aider avec la prononciation lors de la lecture du texte, il ne pourra faire que peu. L’exercice de traduire bêtement mot à mot à partir d’un dictionnaire anglais-lao étant relativement stupide et inutile pour un élève. Avec la nuit dans le bus et la journée chargée, et une encore plus le lendemain, à 21h nous trouvons un repos bien mérité et confortable sur le matelas à même le sol mais entouré d’une moustiquaire (nous sommes quasiment à la belle étoile si l’on oublie le toit au dessus de nos têtes), quant à Lucie elle bénéficie d’une pièce fermée (enfin façon de parler) à part. La nuit sera bonne si l’on omet le coq qui est vraiment le plus stupide des volatiles et s’en donnera à cœur joie pour rivaliser avec son chant avec tous les coqs de l’île au beau milieu de la nuit.

J20 : Don Daeng – Champasak – Wat Phu – Pakse – Ban Nakasang – Don Det
De la journée qui commence sur une île du Mékong et finit sur une île du Mékong 150 kilomètres plus au sud. Dès 5h30-6h du matin tout le monde est réveillé et actif dans la maison, seuls les 3 falangs continuent à dormir pour Luke et moi jusque des 7h30 ! Nous payons, disons adieu et remercions bien la famille et nous dirigeons vers « l’embarcadère » dont nous avions parlé avec le grand-père la veille, c’est à dire la plage de la pointe nord de l’île où des planches sur le sable se succèdent jusqu’à un petit promontoire presque inondé. Le grand-père nous rattrape avant même la plage pour nous confier à un de ses voisins qui le suivait et sera notre batelier. 10 minutes et 10,000 LKI par personne plus tard, nous nous installons au café en terrasse situé au dessus de notre point de débarquement. Nous dégustons un café (un thé pour Luke) puis demandons que nous puissions laisser nos backpack là le temps de notre visite du Wat Phu, sortons sur la rue principale (et unique) de ce petit village à la recherche d’un moyen de transport aller-retour pour les ruines. Après de nombreuses propositions et des brochettes froides de saucisses et de porc que nous jetons après les avoir goûtées, nous nous entendons sur le prix de 80,000 aller-retour avec attente aux ruines comprises avec un chauffeur de tuk-tuk et nous partons. 40 minutes d’une mauvaise route pleine de nids de poules et nous arrivons aux ruines. Il est près de 11h et nous n’avons rien mangé depuis le lever alors nous prenons un déjeuner sommaire (papaya salad, sticky rice et omelette) avant d’entre dans cette merveille de ruine pré-Angkorienne. Le sommet qui le domine, le Wat Phu, ressemble à un pénis qui est un symbole attribué à Shiva. Le fait qu’une source émerge d’une grotte a entraîné les populations à considérer la source et la montagne comme sacrés. Un long chemin entre 2 grands bassins mène à la porte du site dont il ne reste pas grand chose puis à 2 palais magnifiques derrière l’un desquels un plus petit bâtiment est dédié au taureau sacré, monture de Shiva. Puis de là, des escaliers de pierres disloquées bordés de Nagas et recouverts avec le temps de chaque côté de magnifiques et odorants frangipaniers. Au terme de l’ascension, on parvient au temple dans la Sala duquel était conservé le symbole phallique arrosé par une dérivation de la source. Maintenant une dizaine d’effigies de Bouddhas le remplace et le site fut également vénéré par la suite lorsque le bouddhisme devint la religion dominante. Au pied de la montagne derrière les temples, la source émergeant de la grotte ainsi que plusieurs images sacrées (crocodiles, éléphants, empreintes de pied de Bouddha) sont taillés à même la roche ou dans des blocs de pierres indépendants. Lorsque nous redescendons pour quitter le site vers 13h avec l’idée de rallier Pakse au plus vite pour attraper le dernier bus pour Sipandon sensé partir à 15h30, nous tombons sur Aymeric et Grégoire. Sympa de les revoir, ils ont terminés 3 jours de trip en moto dans les Bolovens et Aymeric rentre le lendemain en France. Peu avant 14h nous sommes de retour avec le tuk-tuk au restaurant où nous récupérons les sacs et devant lequel nous nous entendons avec un minivan qui est OK pour nous ramener à Pakse pour 80,000 LKI mais il ne veut nous déposer qu’au nouveau marché où la veille j’avais cherché en vain du café et je pensais retourner au Sinouk Café pour leur en acheter car ils en vendaient engrains y compris verts , origine Plateau des Bolovens. Contre plus d’argent les 2 Laotiens sont d’accord pour nous emmener jusqu’au centre. Nous refusons. Ca me laisse l’occasion de chercher un peu mieux au marché –nous n’avions pas fait tous les bâtiments la veille. Mais ce sera en vain. Le café vert en grain, je m’en doutais fortement, n’est pas une denrée que le Laotien moyen va acheter au marché… Du coup nous nous décidons pour une nouvelle tactique : nous nous séparons. Pendant que Lucie et Luke se rende en tuk-tuk au terminal de bus (à 8 kilomètres à l’extérieur de la ville) pour prendre les billets pour Don Det pour nous 3, je négocie avec un chauffeur qui s’avèrera ne pas parler un mot d’anglais qu’il m’amène au Sinouk Café puis retour jusqu’au terminal pour 30,000 LKI. Il s’arrête à un premier café puis à un deuxième qui ne sont pas le bon. C’est à ce moment que je réalise qu’il n’a pas compris la destination indiquée. Mais ni mes explications, ni le fait de lui indiquer sur la carte du Lonely Planet ne semble remédier au problème. Alors qu’il s’apprête à faire demi-tour et partir dans la mauvaise direction, il demande à un autre chauffeur arrêté au bord de la route à qui je parviens à faire comprendre le nom du café et qui l’explique à mon chauffeur. J’achète les précieux grains et 1 minutes et 1 expresso gratuit plus tard je suis à nouveau assis à côté de mon chauffeur (il s’agit d’un side-car tuk-tuk) pour 15-20 bonnes minutes à une moyenne parfois ridicule, la pauvre moto ne supportant pas bien le poids de la remorque, de son passager, son sac, surtout à contre-vent en montée. Nous pénétrons un terrain terreux, sorte de marché désaffecté, toujours autant inquiet de n’avoir peut-être pas su expliquer à nouveau ma destination. Et puis non, nous arrivons par derrière à un vieux terminal de bus en béton perdu au milieu de ce qui semble un immense terrain désaffecté qui n’est que poussière. A peine arrivé je tombe sur mes 2 compagnons qui semble m’attendre impatiemment en compagnie du chauffeur de bus. Ce ne sera pas vraiment un bus d’ailleurs mais un bon vieux Sawngthaew avec une dizaine de personnes et les paquets, sacs de riz et autres livraisons au milieu. Enfin ce ne seront que 2h30 de trajet pendant lesquelles Lucie et Luke commenceront à se rapprocher et qui sera conclut par un magnifique coucher de soleil. Puis nous arriverons à Ban Nakasang, nous négocions la traversée pour 3 pour 30,000 chacun et il est à peine 18h30 quand nous débarquons sur la plage de Ban Hua Don Det (le village au nord de Don Det). A la recherche de The Mamas and the Papas, une guesthouse recommandée par Camille, nous marchons 20 minutes vers le sud sur le chemin longeant la rive est de l’île, mais elle affiche complet de même que celles plus loin sur le même chemin, du coup nous basculons sur le plan B : retourner jusqu’en haut de l’île pour prendre le chemin longeant le côté ouest et trouver un bungalow avec vue sur le coucher de soleil sur le Mékong. Nous trouvons enfin notre bonheur pour 30,000 le bungalow, nous négocions à 20,000 pour celui de Lucie car elle est seule. A 19h30-20h après nous être installé et s’être relaxé un moment sur nos hamacs (pas les plus confortables que je connaisse mais bon) nous retournons sur l’artère est de l’île à la recherche d’un dîner et des Argentines (j’avais rencontré en arrivant un des français dreadlocks que nous avions déjà croisé à plusieurs reprises à Luang Prabang puis à Vang Vieng et il nous avait renseigné sur la guesthouse où elles restaient) –nous n’aurons pas à chercher ni l’un ni l’autre : un petit endroit sale et sombre avec seulement deux tables, appelé Monkey Bar mais le contraire de tous les restos/bars touristiques de l’île, et à l’une d’elle Nahima. Elle nous informe que bien que l’endroit ne paye pas de mine, c’est la meilleure cuisine de l’île. Les plats, entre 20 et 30,000 LKI, concoctés sur un unique feu (nous serons servis l’un après l’autre) derrière un « bar » en pierre se révèleront d’une finesse extraordinaire et nous aurons tôt fait du « restaurant » notre cantine durant ces trois jours. Pour Luke ce sera presque coconut-curry matin, midi et soir. Il se contentera aussi de samossas aux légumes le matin. Puis après avoir fait un saut sur internet juste en face où se trouvait Agos à notre arrivée, nous sortons tous ensemble à l’unique bar un peu festif de l’île, le « Pai in Laos » -Pai étant un lieu bien connu des backpackers en Thaïlande pour ses bonnes soirées, dont le propriétaire, « La » deviendra un pote. Nous y retrouverons une Marie (l’autre est rentrée à Bruxelles le lendemain de notre arrivée à Vang Vieng). Il y a tout de même un semblant de couvre-feu et le volume de la musique diminuera nettement chaque soir à 23h30, ce qui compromettra grandement les chances d’une grosse fête mais pas celles d’une bonne soirée. Même sil es prix sont nettement plus élevés qu’à V.V. Luke et Lucie rentrerons plus tôt que moi qui avait du attendre un long moment que Casey, une Australienne, ait envie de rentrer pour pouvoir la raccompagner. Elle disparaîtra cependant au milieu de la nuit de mon bungalow pour rentrer au sien et ne pas effrayer la copine avec qui elle voyage.

J21 : Don Det 
Le lever sera tardif, suivant la règle d’or : un jour de glande suit un jour super chargé (ou l’inverse). Une fois debout je cherche Luke et Lucie qui revienne vers 12h30 après avoir bu un café. Vers 14h nous sortons déjeuner à notre cantine, une petite balade, internet, et nous somme de retour vers 16h pour nous installer dans nos hamacs avec des chips et des bières et apprécier le magnifique coucher de soleil. Le soir, cantine, puis « Pai in Laos » qui sera plus calme que la veille et dodo.

Sunday, March 11, 2012

J12-J14


J12 : Phonsavanh-Phakeo
Au lever je me sens normal, nous filons donc au rendez-vous devant l’agence où nous devons laisser nos sacs pendant les 2 jours. Un chauffeur avec son minivan est là mais l’agence est fermée. Comme il ne parle pas anglais, pas trop moyen d’obtenir des informations. Alice et Luke me laisse à surveiller les sacs et partent chercher un endroit pour acheter à manger. Nous sommes sur la rue principale mais il est encore tôt, il ne fait pas encore jour, et rien ne semble ouvert. Ils aboutiront donc au marché lui au contraire tout débordant d’activité mais ne réussiront qu’à trouver des petits sacs plastiques de sticky rice (riz gluant) et un sac de morceaux de poulet pas assez cuit et que nous serons oblité de délaisser. Entre temps, le chauffeur est parti –je m’imaginais pour chercher le guide avec qui il semblait avoir téléphoner mais il revient seul. Finalement il me passe son téléphone portable et le patron de l’agence m’informe que le guide est en retard mais ne va plus tarder. Il arrivera avec 20-30 minutes de retard. Nous embarquons pour 1 heure de route vers l’est. Au village où nous descendons et faisons quelques provisions, commence notre trek. D’abord en descendant dans la vallée à travers des énormes buissons ornées de magnifiques fleurs jaunes très odorantes, un peu semblables à des tournesols. Puis nous croisons un premier village typique avec ses maisons en bois sur piloti avec la basse-cour autour. Ae, notre guide, se révèlera un garçon charmant et très intelligent parlant un bon anglais bien qu’il n’ait pas fait d’études au delà du lycée. Il nous entretiendra beaucoup de nombreux sujets très intéressants : le Laos, sa vie, le coût de la vie, la vie des Hmongs, les UXO (bombes non-explosées de la guerre du Vietnam et leur impact sur la vie des paysans de la régions, et il sera surtout la première personne à nous parler ouvertement des problèmes complexes comme la corruption. Nous montons ensuite à travers une belle forêt secondaire (d’après le Lonely –pas d’idée de ce qui fait d’une forêt une forêt secondaire) jusqu’au village Hmong en hauteur où nous passerons la nuit. Après une pause dans le village pour voir l’école, la fontaine, la meule à maïs nous continuons au-delà à nouveau à travers la forêt pour rejoindre, perdu au milieu, le site 52 de la Plaine des Jarres. Ont été recensés dans la région une centaine de site pour un total de plus de 1000 jarres grandes de 1 à 5 mètres et pouvant peser plusieurs tonnes. One ne sait quasiment rien sur le peuple qui les fabriqua et les transporta et les disposa ainsi il y a 2500 ans, souvent au sommet de collines. Plusieurs suppositions telles que site funéraire ou stockage d’eau ou d’alcool se confrontent mais il manque d’éléments pour les départager. Après un pic-nic et une bonne sieste, nous retournons au village. Alice continuera à dessiner sur son carnet tout le long de la journée, notamment les enfants du village, ce qui les intriguera énormément. Dès 16h le soleil commence à disparaître derrière les reliefs et la fraicheur s’installera très vite. Une fois la nuit tombée nous nous asseyons sur des mini-tabourets (pour ne pas être assis à même le sol nu de la maison) autour du feu pour nous réchauffer (il fait vraiment froid la nuit dans le village) sur lequel la femme du foyer prépare sous nos yeux le repas du soir dans deux pots plus un pour le riz. Assis sur les mêmes tabourets autour d’une table ronde très basse qu’elle garnira de 2 plats d’omelette, 2 plats de feuilles vertes (une sorte de chou probablement) et 2 soucoupes de piment. Les invités et les hommes dîneront (c’est à dire rempliront régulièrement leur bol de un ou plusieurs des éléments cités accompagné par du riz) pendant que la femme resservira dans els plats qui se videront au fur et à mesure. Ce n’est qu’après la fin du dîner et des traditionnelles tournées de Lao-lao au début et à la fin du repas que la femme mangera à son tour, seule pendant que les hommes discutent autour du feu. Nous profiteront encore d’un magnifique ciel étoilé av ant de nous préparer à dormir sur des matelas à même le sol sauf Alice qui aura le lit du couple parti dormi chez des voisins.

J13 : Phakeo-Phonsavannh-Vang Vieng
Lever tôt (enfin 7h30 pour Luke et moi ce qui fait au minimum 2 heures après les villageois) ; petit-déjeuner, c’est à dire exactement le même rituel et ingrédients que la veille avec du poulet (sans les meilleurs morceaux) à la place des œufs. Puis vers 8h30 c’est le départ. A pein les premier mètres avalés que le malaise de l’avant-veille me reprend. J’en aurai pour 4 heures de marche pourtant magnifique avec une sensation de chaleur, de légers vertiges et le champ visuel rétrécit et la difficulté à fixer du regard. Plusieurs ibuprofènes n’y feront rien. Je profiterai peu des 3-4 premières heures de marche à travers forêt, rizières et montagnes avec un dénivelé conséquent. Nous arrivons enfin à la chute d’eau qui sera le highlight de la journée. Après avoir du défricher les derniers 500 mètres à la machette nous atteignons le bassin au bas de la chute où nous nous précipitons nous baigner. La fraicheur de l’eau, la beauté du lieu, la violence de l’eau sous la chute seront des remèdes efficaces. Après avoir un peu plus tôt servi à fabriquer une pipe en bambou pour mes 2 accrocs à la cigarette de compagnon, puis défriché le chemin, la machette servira à couper une feuille d’un genre de bananier qui nous servira de table pour disposer la nourriture emportée du village : un sac de sticky rice et un sac avec les mêmes morceaux de poulet qu’au petit-déjeuner. Puis la meilleure partie de la journée : remontée de la cascade pendant une grosse demi-heure et 300 mètres de dénivelé, tantôt par les côtés, tantôt à même la pierre, entre troncs, sur des troncs flottants. 30 minutes de randonnée en claquettes tantôt aux pieds, tantôt à la main. Une dernière montée par des chemins terreux pour rejoindre le bomb-village, un peu décevant finalement, où seulement quelques carcasses de cluster bombs ont été utilisées comme pilotis pour faire venir le touriste. Plus tôt dans la journée, Ae nous avait demandé si nous souhaitions partir par le bus de 16h30 –faisable mais short- ou celui de 18h. Nous avions tout d’abord répondu ce dernier pour prendre notre temps mais ayant peur d’avoir quelque chose qui nécessite des soins, je lui avais demandé d’appeler (il a eu du réseau pendant quasiment tout le trek, même au fond des forêts) pour avoir celui de 16h30. Arrivé au bomb-village il reçoit l’information qu’aucun minibus ne viendra nous chercher –c’était pourtant limite la seule chose dont l’agence devait s’occuper ! et qu’il nous faut prendre un transport public. Il est déjà 15h alors nous ne traînons pas au village et nous postons au bord de la route. Ce n’est qu’au bout d’une heure que passera le premier sawngthaew qui nous déposera à l’agence à 16h25 où un gars nous attend pour nous mener en tuk-tuk 2 kilomètres plus loin à la gare routière où le bus est prêt à partir, il nous donne nos billets ainsi qu’un sac contenant de l’eau, un essuie-main et un snack –au moins ils essayent de se rattraper ! Et nous voilà sur la même route, de bonne facture jusqu’à ce qu’elle rejoigne la route 13, vraiment horrible. Au moins nous sommes assis dans un vrai bus avec plus de place pour les jambes donc et qui amortit un peu les bosses de la route. Vers 22h nous nous arrêtons pour dîner mais je n’aurais pas le droit aux nouilles sautées dont je rêvais après n’avoir mangé que du riz ces derniers jours car le restaurant n’a que de la soupe aux nouilles que nous prendrons et qui sera mauvaise. Il est minuit et demi quand nous récupérons nos affaires à la gare routière de Vang Vieng. Ayant pris le bus aussi rapidement, nous n’avons pas eu le temps de consulter internet pour voir dans quelle Guesthouse Agostina nous a réservé une chambre. Nous rejoignons la route principale et nous fions à nos oreilles qui nous emmènent juste devant le Q-Bar qui sera l’endroit où nous passerons toutes nos soirées à Vang Vieng et devant lequel un grand nombre de gens sont bruyants et bourrés (voire sous influence d’une quelconque drogue). Parmi l’attroupement de fous (nous sommes cassés après 2 jours de randonnée et 8 heures de bus) je reconnais les Maries qui savent nous dire dans quel rue nous logeons mais pas le nom de la Guesthouse. Un américain qui était dans le bus avec nous et nous avait suivi en compagnie d’Alice (qui devait retrouver son copain au Q-Bar) sort son ordi grâce auquel Luke recevrai l’email d’Agos avec les infos. A la Guesthouse on nous donne une chambre pourrie au rez-de-chaussée et nous apercevons le fantôme de Karine, une pote de Camille et nous nous couchons tout de go. Il est 1h30 du matin.

J14 : Vang Vieng
Le tour du cadran s’est avéré nécessaire pour nous deux et vers 15h nous sommes enfin à parcourir la ville à la recherche de quoi se remplir la panse (un sandwich –ce qui constituera la principale source d’alimentation de Luke ) Vang Vieng : matin, midi et soir après les soirées arrosées), aller sur internet et changer mes dollars. Comme on est samedi, la banque est fermé, il faudra donc attendre lundi matin. En attendant, je vivrai aux crochets de Luke, ce qui n’est, ni ne sera la dernière fois (il finira même par me changer mes dollars à un taux défiant toute concurrence). Nous traînons à travers la petite ville calme (dans la journée tout au moins, car les touristes soit dorment, soit sont au tubing) sous une chaleur nettement plus intense que plus au nord (l’altitude est aussi beaucoup plus faible), traversons la rivière sur un des ponts en bois reconstruits chaque année après la saison des pluies et atterrissons au Sunset Bar qui est l’endroit où les soirées continuent après la fermeture du Q-Bar ; un comptoir en bois, un feu de camp et des hamacs suspendus dans des petites cabanes ouvertes sur pilotis, juste au bord de la rivière et au pied des pics karstiques sur l’autre rive. C’est là que nous nous installons pour admirer le coucher du soleil derrière les pics avec une Beerlao bien fraîche : un test qui se révèlera concluant pour ma capacité à pouvoir apprécier Vang Vieng (c’est à dire boire de l’alcool et faire la fête). Nous pensions voir avant 18h arriver les tubings vu que c’est l’heure limite pour les rapporter et récupérer sa caution, et avec un peu de chance croiser un de nos amis mais nous en verrons très peu et aucune connaissance. Nous rentrons donc à la Guesthouse où nous retrouvons les Argentines, Camille et le Shérif. Elles nous expliquent pourquoi nous n’avions aucune chance de les apercevoir à l’arrivée : tout comme nous l’avions déjà entendu, le plus fun, dans le tubing, c’est de le faire sans tube ! Voilà le programme des journées qui seront les nôtres à partir du lendemain. Lever en toute fin de matinée avec la gueule de boise, nourriture (brunch) puis vers 13h on se met en route : on prend un tuk-tuk tous ensemble qui nous amène au départ du tubing pour 10,000 LAK par personne. Tenue règlementaire : claquette, maillot de bain et t-shirt (qui d’est l’arrivée atterrira dans le sac et n’en bougera plus jusqu’au soir). Equipement : sac étanche pour mettre les vêtements/claquettes (on se trimballe pied nu en maillot toute la journée), l’appareil photo et l’argent : 100,000 Kips  (10 US$) suffiront pour nous 2 pour la journée et beaucoup d’alcool. L’alcool justement : buckets ! Il s’agit comme son nom l’indique d’un seau de cocktail avec plusieurs pailles, idéal pour partager avec ses amis et qui coûte seulement LKI 30,000 (US$3) ! Il y aura certes également quelques Beerlao pour se reposer ou pour les jeux à boire. Recette du cocktail de base : ¾ de whisky Lao, ¼ de coca et 1 bouteille de M-150, du Red Bull concentré ; limite des amphétamines ! On comprend mieux comment on a pu tenir aussi longtemps une aussi grande quantité d’alcool ! Au départ du tubing, on nous attache un bracelet de tissu, on nous verse un shot de whisky Lao dans la bouche et c’est parti. Il en sera de même à chaque nouveau bar. On traverse la passerelle en bois pour arriver au premier bar : gigantesque plateforme sur piloti qui fait piste de danse, terrain de jeu, poste de bronzage ; on commande le premier bucket et c’est parti ! On peut aussi se poser sur de petites plateforme au ras de l’eau pour bronzer/discuter/boire les pieds dans l’eau ! Quasiment en face, le deuxième bar avec un promontoire de 5 mètres pour se jeter à l’eau. A peine 200 mètres plus loin le troisième bar au delà duquel il est difficile d’aller tant le temps passe à une vitesse propre à Vang Vieng. Tous ces bars rivalisent par leurs attractions aquatiques (plongeoirs, toboggans, trapèze) et par la force de leur sono dont les rythmes se mélangent au milieu de l’eau. A cet endroit, sur des plateformes, des Laos sont payés pour lancer des bouteilles de plastique vides (flotteurs) au bout d’une corde aux tubers de passage pour les tirer à force de bras vers leur bar. Une journée festive à jouer dans l’eau, danser et faire des connaissances. Le dernier bar que nous atteindrons chaque soir se situe un peu plus loin, est le seul terminant tardivement (c’est à dire 20h30). Quand le crépuscule s’approche (vers 17h) nous marchons 400 mètres sur la rive gauche pour rejoindre un bateau qui nous fait traverser gratuitement pour passer les dernières heures de fête autour d’un feu de bois, avec la musique qui va bien. Le même bateau nous ramènera sur l’autre rive d’où une marche un peu plus longue (500-600 mètres) nous conduira au point où les tuk-tuks attendent pour ramener les fêtards en ville. On s’entasse donc à une petite dizaine dans ces motos avec 2 bancs molletonnés face à face dans le sens de la route pour les 10 minutes que dure le trajet retour. De là, les plus courageux/bourrés/les moins fatigués continuent directement au Q-Bar mais en général nous rentrons à la Guesthnouse pour reprendre des forces en dînant les délicieuses nouilles sautées de notre Johny’s où avec les jours nous deviendrons de bons amis de la famille et des employés. Puis pour ceux encore en état, ce sera l’enchaînement classique Q-Bar, Sunset Bar –ce dernier que nous n’atteindrons pas tous les soirs.  Les personnages maintenant : les 2 Maries ont quitté Vang Vieng pendant que nous dormions, les 2 Argentines seront toujours de la partie ainsi que Sami sauf le dernier jour, Camille était trop défait par les champignons qu’il n’a pu nous accompagner que le deuxième jour et a quitté Vang Vieng le troisième. Dès le premier soir, après avoir flirté avec elle au Q-Bar et au Sunset Bar, Luke me fera à nouveau jouer la Mate Card pour une compatriote blonde aux cheveux frisés, Sophie, qui dormira dans notre lit (à 3 donc –heureusement le lit était assez large) 2 nuits durant. 3 français dont un franco-allemand qui flirtera tout le long avec Nahima pour enfin conclure le dernier soir, 2 autres belges (Florence et ?) que nous reverront à Dondet et un tas de « potes de party » complèteront le casting.