Thursday, September 29, 2005

Temps : Jour J+85
Un réveil agréable dans un lieu agréable. Le soleil brille esseulé au milieu d'un beau ciel bleu, idéal pour illuminer la ville durant cette matinée de promenade. D'abord un café au soleil dans un des patios de ces restaurants plein de charme

puis le tour de la ville : plaza,

la plus vieille demeure transformée en un hôtel,

l'hôtel le plus luxueux,

maisons,

églises.
Puis nous déjeunons dans un autre de ces restaurants une cuisine bien fine pendant qu'une bonne pluie se met à tomber.

Le temps et la météo ne nous permirent point de rendre visite à un joli site naturel de lac et cascades. Et face aux caprices du ciel nous prenons la route pour rentrer sur Bogota via un un chemin plus cours et avec moins de péages. Mais la pluie fait des siennes et durant les 2h30 du trajet seront rares les acalmies, rendant parfois pénible et stressante la conduite sur cette route-patinoire. Il est tout de même tôt lorsque nous approchons de Bogota sous une pluie qui redouble mais j'estime que nous devrions être rendu à bon port avant 17h. C'était sans compter les bouchons de retour de week-end du dimanche soir agravés par les intempéries. Pour délester la Autopista Norte, nous sommes déviés sur un autre itinéraire via la Carrera Septima. Mais au bout d'une dizaine de minute sur cette voie sans échapatoire, la voiture se retrouve à l'arrêt complètement bloquée par un bouchon qui n'avance quasimment pas. Nous perdrons plus d'une heure dans ce ralentissement dû au final à un passage bien innondé réduisant à une voie la route. Certaines rue et avenue de la capitale sont d'ailleurs partiellement innondées ce qui n'est pas sans me rappeler Cartagena...
Pour occuper la soirée nous décidons de louer un film mais il est 21h et le vidéo-club vient de fermer, aussi nous nous rabattons sur un des dvds de la maison et notre choix se porte sur "La Casa de las dagas voladoras" (La Maison des dagues volantes), film chinois du même réalisateur que celui de "Tigre et Dragon".

Tuesday, September 27, 2005

Temps : Jour J+82
Du coup nous fûmes au lit tôt, propice pour un lever également tôt et un départ avant 8h pour prendre une lancha hors de prix (15,000 pesos) qui nous amènera à la Playa Blanca. Je changeai mes plans de visiter la ville de jour ce matin-là afin de les suivre dans ce lieu enchanteur, la plus belle plage de Cartagena, sic. Je pensais bien évidemment ne faire que remettre cela à plus tard, comptant sur la possibilité de rentrer tôt sur cartagena le lendemain matin. Possibilité de prendre une des deux lanchas qui passent chaque matin entre 5h30 et 6h que me donne Gilbert, notre hôte français fana des théories créationnistes et surtout anti-évolutionnistes, chez qui nous louons un hamac pour passer la nuit dans cet endroit paradisiaque.
Il a bien fallu attendre 1h30 dans la lancha ammarrée à l'embarcadère situé derrière le marché crade, vivant et boueux que nous dûmes traverser pour le rejoindre. 1h30 que suffisamment de personnes arrivent pour remplir la lancha.

Il est plus de 10h30 quand nous posons le pied nu sur cette plage de sable fin.

Je consacrai la journée à des occupations enfantines : baignade,

promenade sur la plage à la chasse aux coquillages et aux coraux,

contemplation des nuages, d'une richesse de formes et de variétés comme je n'en avais pas admiré depuis longtemps. Les cieux de la Sierra possedant une couverture nuageuse monotone d'uniformité, d'autant que l'angle de vue vertical est réduit par les sommets alentours,, quand les moutons qui survolaient cette mer d'un tel bleu offraient tant de splendeurs de reliefs et de couleurs.

La plage donnant sur l'ouest le comble fut bien évidemment d'admirer le coucher de soleil et la magnificience des teintes dont il para le ciel.

La journée magique se serait conclue par une nuit magique, dormant dans un hamac à la belle étoile, bercé par le son des vagues et le chant des animaux nocturnes, si à l'inconfort du hamac (dure expérience des permières fois) ne s'était ajouté une affreuse douleur de migraine m'obligeant à veiller une bonne partie de la nuit.

Temps : Jour J+83
D'autant qu'il fait encore nuit le matin suivant lorsqu'on me réveille à 5h conformément à ma demande afin d'attrapper une des deux lanchas qui se suivent généralement entre 5h30 et 6h. La malchance avec les transports me reprend et les deux étant pleines, aucune ne prend même la peine de s'approcher suffisamment près de la plage, pour qu'elles se puissent hêler. Vers 6h30 j'abandonne mon poste d'attente et retournant prendre un café et une aspirine chez le sieur Wittenberg, j'examine les options restantes : attendre la lancha suivante qui passe à 13h ou économiser les 15,000 pesos et aller en pied jusqu'à Santa Anna, le village le plus proche, à deux heures de marche, pour y attraper le premier véhicule jusqu'au canal et de là, le premier bus jusqu'à Cartagena, cette option ne devant pas revenir à plus de 3,000 pesos soit une économie non-négligeable de 12,000 pesos ($5), ajouté à cela la possibilité de trouver dès le chamin de Santa Anna un véhicule et m'épargner ainsi une partie des deux heures de marche. Il faut dire que bien qu'ayant laissé quelques affaires à Bogota je me suis tout de même encombré de mon sac à dos plus le gros sac qui doit bien encore égaler la quinzaine de kilos. Après un moment de réflexion, le côté économique ainsi que la possibilité de rallier Cartagena plus tôt et donc de pouvoir y prendre quelques photos par un jour de beau temps et y faire quelques visites culturelles l'emporte. Me voici donc en short-T-shirt et sandales avec mes sacs à dos et de ventre dont les bretelles sont un peu douloureuses à cause des coups de soleil sur les épaules chopés la veille, parti sur les chemins, à slalomer entre les étendues de boue et les vastes flaques de la largeur du chemin, une piste du type garde-forestier. Je mettrai bien sûr plus d'une fois le pied dedans. Je croise nombreux piétons fort amicaux, vélos, motos, et même un quad mais personne pour me transporter. J'arrive quasimment au village lorsque j'entends enfin le bruit d'un moteur un peu plus conséquent. J'arrête le camion déjà peuplé à l'arrière et son conducteur accepte de m'emmener jusqu'à Cartagena. "Pour combien ?" demaindais-je. "Rien" me répondit-il. Complètement épuisé par les deux heures de marche et le poids des sacs, je grimpe à l'arrière les jambes chancelantes mais heureux à l'idée d'économiser 15,000 pesos. Nous empruntons ce chemin boueux jusqu'au canal que nous traversons en bac puis la route s'améliore à partir de l'autre rive. Le chauffeur vient me parler une ou deux fois, me demandant d'où je viens, me racontant qu'il a de la famille à Bordeaux et il s'avère qu'il peut me déposer directement au Terminal de transport, n'ayant plus à cause de la fatigue le courage d'errer dans les rues de Cartagena. Le pluie qui recommence à tomber alors que nous approchons de la ville me rassure dans cette idée : je ne verrai pas Cartagena de las Indias par un jour de beau temps. Pas cette fois-ci. Il est plus de 10h quand le camion me dépose non loin de l'entrée du Terminal et à 10h30 le bus pour Bogota dans lequel je suis assis part. Même compagnie qu'à l'aller on me négocie le billet à 60,000 (70,000 à l'aller) plus 5,000 de commission pour mon négociateur. Ça aurait été un voyage comme un autre (comme l'aller), le bus étant tout de même d'une classe en desous, si de violentes pluies orageuse ne s'étaient abattues sur nous une grande partie du trajet et si le bus et notamment le haut de la vitre de mon siège ne fuyait point. Pour le reste, l'air conditionné toujours réglé un peu fort me dérangea un petit peu moins qu'à l'aller. Je vis Bruce Tout-Puissant pour la deuxième fois et Pirates des Caraïbes, film de circonstance.

Temps : Jour J+84
8 heures du matin. Terminal de Bogota. Je dois être chez Tati avant 8h30, heure à laquelle elle part donner ses cours de violon. Je me positionne donc dans la file d'attente des taxis à la sortie du Terminal. Mon tour arrive enfin et à 8h25 je suis devant la grille. Tati part au même instant. C'est fort agréable de retrouver une maison amie et confortable. Je prends une douche, je fais une lessive, je petit-déjeune puis je me mets à la mise à jour du blog ce qui m'occupera jusqu'à 13h, heure à laquelle Tati reviens de ses cours de violon. Une heure plus tard nous sommes en voiture direction Villa de Leyva. La Autopista Norte est une fois de plus très chargée et nous roulons au pas, mais une seconde d'inattention suffît pour que je heurte le pare-choc arrière de la camionnette de devant. Le temps de régler la situation et, aucun dégat important n'étant à déplorer, nous reprenons la route. Il me sera décidément tout arrivé en Colombie : quasi-amende, crevaison et maintenant accident...
Il est quasi 18h quand nous pénétrons dans Villa de Leyva. Tout de suite son style se fait remarquer : rues étroites et grossièrement pavées, maisons basses sans étages, blanches, avec leur caractéristique toit de tuiles. La plaza est revêtue des mêmes pavés. Un immense carré bien régulier bordé des mêmes maisons et d'une église romane d'une architecture minimaliste et sans ornementations et, au centre, une fontaine de pierre toute aussi simpliste. Tout ici respire l'authenticité d'une ville coloniale des premiers temps de la colonisation.
Nous nous mettons en quête d'un hôtel immédiatement avec la contrainte d'un pari que je fis avec Tati de dormir pour 7 ou 8,000 par personne quand elle me soutenait que le prix le plus bas était de 20,000. Je m'arrête discuter avec la tenancière d'une petit restaurant pour qu'elle m'indique quelques hôtels bon marchés. Le premier de ceux-ci où je me rends est une charmante demeure coloniale avec ses chambres encerclant un patio carrelé et joliment fleuri de bonzais. On nous y demande $10,000 par personne. Je suis prêt à accepter, étant le prix pour lequel je dormis dans un hôtel bien plus miteux à Cartagena mais Tati continue la négociation. Et elle fît bien car nous l'eûmes après d'apres discussions à 8,000 chacun. Une chambre comportant un lit double, un lit simple, deux lits superposés et une salle de bain privée avec eau chaude. On nous fournit même les serviettes et le savon ce qui en fait un des meilleurs endroits où j'ai dormi en Amérique du Sud. Pour remercier la tenancière du restaurant nous y allâmes dîner ce soir-là et nous fîmes bien car nous y eûmes un repas complet avec fruits, soupe, plat principal et verre de jus pour 3,500 pesos et le tout d'une excellente cuisine et sans radinage sur les quantités.
Villa de Leyva possède deux avantages en plus de son charme architectural : une taille raisonnable grâce à laquelle elle garde une agréable tranquilité et où tout peut se faire à pied mais malgré tout une vie nocturne animée avec nombre restaurants et bars sympathiques. Ajouté à cela la proximité de Bogota (moins de 3 heures de route) cela en fait un lieu réputé et donc très cher pour y posséder une maison secondaire.
De cette vie nocturne nous profitâmes bien malgré la fatigue de deux dernières nuits difficiles : la migraine dans le hamac puis la suivant dans le bus.

Monday, September 26, 2005

Temps : Jour J+76
C'est encore la recherche et l'achat des ingrédient qui m'occupe la journée et j'attaque en fin d'après-midi la confection du gateau qui cuira plus de deux fois le temps prescrit. Maudit four à gaz.
Le soir, Tatiana ne veut pas sortir, je décide donc de rappeler Lina et nous convenons d'un rendez-vous même heure, même lieu. Mais d'abord m'ayant oublié à l'heure du déjeuner nous avions convenu de sortir dîner ensemble au restaurant. Elle m'ammène donc à un restaurant de crêpes et de gauffres qui s'appelle assez étrangement "Crepes & Wafles". Mais, veille du jour de l'amour et de l'amitié (la Saint Valentin colombienne) oblige il y a devant ce populaire établissement une queue monstre. Sur ces entrefaits arrivent Adriana, la meilleure amie de Tati, dont la cérémonie de graduation avait eu lieu le jour même et qui venait fêter cela au restaurant en compagnie de son frère et de ses parents. Finalement Tati avait changé d'avis et devait sortir le soir avec sa cousine Lina et ladite Adriana. nou nous mettons en quête d'un autre restaurant et je finis par la convaincre de m'accompagner dans la Zona T, près du lieu où j'ai rendez-vous avec l'autre Lina, pour que nous y dînions et qu'elle fasse sa connaissance. C'est dans un autre Crepes & Wafles que je m'empiffre d'un Panecook ; une énorme boule de pain remplie d'un plat -pour moi ce sera poulet au curry.

Après le repas nous nous retrouvons avec Lina et une amie à elle qui continuèrent à attendre d'autres amis. Elles finirent par aller les rejoindre nous laissant à la terrasse d'un café et nous promettant de revenir ce qu'elle ne firent jamais. Au bout d'une heure nous décidons de nous rentrer, vue la journée qui nous attend le lendemain.

Temps : Jour J+77
Samedi 17 Septembre, je me lève, le temps de préparer les affaires pour le week-end et nous partons Santi et moi en voiture chercher Tati à la sortie de son cours. Une fois là-bas, nous le laissons rentrer en bus et nous prenons la route vers le nord. A cause des bouchons il nous faut plus d'une heure pour sortir de Bogota et nous voilà partis pour 5 heures de route dont les dernières 2h ou 1h30 furent une bonne route de montagne avec ses virages en épingles à cheveux la montée puis la redescente vers Susacon, le village où se trouve la finca et où nous arrivons vers 18h15.

La table est déjà mise et j'aperçois une bouteille de vin de la Rioja posée dessus. Nous l'emportons et toute la famille avec moi en fils rapporté s'installe dehors autour d'une table ronde dans le mignon "petit" jardin pour y prendre l'apéritif qui consista en Jamon Serrano sur tranche de baguette achetée à Bogota et ce vin rouge manquant de bois mais très fruité. Le repas a ensuite de quoi ravir avec, à la manière colombienne, tout sur la table en même temps : salade verte et de tomates du "jardin",

bananes plantain frites, pommes de terre évidées et remplies d'une délicieuse sauce ainsi qu'un assortiment de poivrons grillés et de tomates, le tout pour accompagner de succulentes truites pêchées en étang le jour même. Pour conclure le gateau bien évidemment ou comment se faire plaisir en faisant plaisir et faire qu'un gateau d'anniversaire me régale le jour de ma fête. J'oubliais de mentionner le hasard d'une panne de courant qui ajouta à ce repas une touche de charme supplémentaire grâce aux chandelles qui nous illuminèrent ce soir-là.


Temps : Jour J+78
Après le petit-déjeuner nous traversons la route qui coupa la propriété en deux il y a quinze ans pour aller voir les vaches

mais aussi les nombreux veaux du troupeau, une dizaine de têtes en tout mais ce n'est pas tout.

L'après-midi nous partons tout le monde dans le pick-up : les parents et l'oncle à l'avant, Tatiana et moi à l'arrière,

vers d'autres terres plus en hauteur, sur un des reliefs dominant le village, sur lesquelles paisse le reste du troupeau. en nous voyant elles accourent car elles savent que c'est l'heure du repas. En effet, Tati se charge d'étaler la poudre rouge contenant des minéraux sur les pierres plates parsemant le pré.

Elles y ont droit tous les 4 jours, 250 grammes par tête.
En rentrant, nous ne manquons pas de faire une pause pose-photos sur un rocher dominant le joli canyon Chica Moche.


Temps : Jour J+79
Une courte promenade de l'autre côté du village avant de rentrer manger puis il nous faut partir déjà pour ne point arriver à Bogota trop tardivement.

Nous faisons une halte à Paipa pour voir la laguna mais nous ne restons pas nous baigner dans les piscines thermales car je redoute le coup de fatigue de la dernière partie de la route, surtout de nuit. Du coup nous sommes de retour à Bogota suffisamment tôt pour pouvoir sortir passer la soirée avec Adriana. Une part de pizza puis une délicieuse glace en cornet deux boules : brownie au chocolat et Arequipe (une sorte de caramel mais fabriqué avec du lait) à la glacerie du Crepes & Wafles où nous n'avions pas mangé il y a trois jours à cause de la queue. Une fois nos glaces terminées, nous nous rendons chez Adriana puis au vidéo-club où nous louons Cube que nous regardâmes tous les 3 chez Tatiana. Ensuite, les filles qui devaient se lever tôt le lendemain me dirent bonne nuit et me souhaitèrent bon voyage en vue de mon départ le jour suivant et je restai encore un peu à regarder Dreams, une expérience cinématographie assez trippante d'un réalisateur japonais dont je ne me souviens pas le nom.

Temps : Jour J+80
Je me réveille vers les 10h, prépare mon sac pour un départ à pied vers midi. Je me rends sur la calle 45 où passent les colectivos pour le Terminal. Je déjeune avant d'en attrapper un et il est 13h30 quand j'achète mon billet pour le bus de Copetran pour Cartagena de 14h.
Un trajet un peu ennuyeux dans ces mêmes routes colombiennes qui tournent, qui montent et qui descendent et qui n'avaient plus le privilège de la nouveauté.
Mais ce trajet reste à souligner car il marque un nouveau départ dans mon voyage ; un nouveau départ seul vers des horizons inconnus, même si pour quelques jours seulement. Un nouveau départ après mon plus long séjour au même endroit, plus long que les 10 jours de Cuzco. Malgré tout je reprends la route machinalement malgré cette longue parenthèse, comme si je ne l'avais jamais quittée.
Les paysages ne changent guère mais le climat si et dès les premiers arrêts et même ceux durant la nuit se font sentir cette moiteur d'une chaleur toute tropicale. Dans le bus, pas de soucis, la clim est reglée à fond ce qui m'empêcha énormément de dormir, le chauffeur après l'avoir éteinte suite à ma requête, s'entetant à la rallumer à chaque fois peu de temps après. Mourir de froid dans un bus de nuit je connaissais déjà mais à cause de l'air conditionném non !

Temps : Jour J+81
C'est la pluie qui m'accueillit à Barranquilla et un orage peu avant Cartagena. Un orage et un déluge qui s'abattirent sur le bus. Pas une simple pluie mais des trombes d'eau, comme si le bus passait sous un jet d'eau, les vitres ne sont plus recouvertes de simples gouttes de pluie mais d'un épais filet d'eau. A l'arrivée au Terminal de Cartagena je suis les deux anglophones du bus. Jay, le canadien de Toronto et Robert, anglais de Londres. Ils possèdentg le Lonely Planet de la Colombie et nous partageons un taxi (8,000 pesos à 3) vers le centre ville et un hôtel de backpacker recommandé par le guide. Dès le début de la course la pluie reprend de plus belle, les rues se transforment en rivières, les gens obligés de balayer l'eau hors de leur boutique ou de leur maison. Comme à Atlanta, une autre ville sans système d'évacuation des eaux de pluie, il ne fait pas bon être piéton et marcher sur les trottoirs lorsqu'il pleut. La pluie n'est pas nécessaire pour se faire tremper, les jets d'eau produits de chaque côté par le passage des voitures suffisent. A tel point que quand nous arrivons devant la Casa Vienna, je ne sais plus si c'est une course de taxi ou un trajet en bateau que nous payons, mais la vieille Toyota jaune a dû en voir d'autres. Nous rentrons nous mettre à l'abri et demandons 3 lits. Seuls 2 sont libres mais la gérante nous conseille l'hôtel Holyday à "la vuelta de la esquina". Je conseille à mes deux nouveaux compagnons de prendre les lits en leur disant que j'irai seul dans l'autre mais ils insistent pour venir avec moi et c'est ainsi que nous nous retrouvons dans une chambre de 4 lits avec salle de bain, le tout donnant sur un patio innondé par l'eau qui coule toujours de la douche extérieure que décidément personne ne se décide à fermer.

Il était déjà 11h30 passées quand nous prîmes possession des lieux et il nous fallut attendre 13h pour profiter d'une acalmie (il pleut toujours ce que je considèrerais normalement comme une grosse pluie mais à côté de ce que je viens de voir cela peut être considéré comme une acalmie) et sortir déjeuner. A peine nous fûmes de retour dans la chambre que l'orage recommença à son plus fort niveau avec une série d'éclairs qui tombèrent tout proche et le vacarme assourdissant qui va avec. Lassés par 21h de bus et les lectures dans lesquelles nous nous étions plongés pour passer le temps pluvieux dans cette chambre moite où de l'eau ruissellait du plafond, nous finîmes par nous endormir pour une longue sieste.
Il est 18h quandm réveillés, la pluie a finalement cessé et nous sortons dîner et tenter d'apercevoir Cartagena de las Indias de nuit. une journée un peu perdue d'autant que, nous l'apprenons au fur et à mesure, la "Ley Seca" est décrétée spécialement ce jour-ci et le suivant pour éviter débordements ou manifestations lors de la visite du Président le lendemain. Il nous fut fort difficile de nous procurer de pauvres canettes de bières ce soir-là.

Saturday, September 24, 2005

Temps : Jour J+70
Le week-end est enfin là, ce qui n'empêche pas Tatiana de donner des cours de violon (elle a suivi des cours pour enseigner la méthode Suzuki) toute la matinée. L'après-midi, les parents me confient les clés de leur voiture et je me retrouve conduisant dans les rues de Bogota avec l'unique consigne de penser à allumer les feux car c'est obligatoire même de jour ici. Mais là où c'est évidemment chafouin c'est qu'il ne faut les allumer qu'une fois en dehors de la ville. Mais où commence et où s'arrête une grande mégalopole comme Bogota ? C'est une question que je comprends que je me suis posée trop tard ou que je ne me suis peut-être pas posée lorsque nous sommes arrêtés à un poste de contrôle de la Police Militaire. On ne comprend pas tout de suite la raison pour laquelle il nous a arrêté. Permis, passeport français, explication sur le propriétaire du véhicule et la raison pour laquelle je le conduis puis il nous sort : "Ce n'est pas parce que vous êtes français mais normalement c'est une amende de 380,000 pesos alors allumez vos feux !"
Le coeur battant à mille à l'heure nous reprenons la route. Une heure et demi plus tard nous apercevons enfin ce grand lac de barrage, la Laguna Guatavita.

Nous continuons la route en la contournant sur plusieurs kilomètres jusqu'arriver au village du même nom. Sur une hauteur dominant le lac, un petit lieu bien mignon avec son style unifié pour chaque édifice du village : murs blancs et toits de tuiles.

Une petite balade à pied, petit café-gateau pour profiter du charme de l'endroit.
Il est déjà nuit quand nous rentrons sur Bogota.
Le soir, en compagnie d'une amie de Tatiana et avec Santi qui nous abandonna rapidement, nous sortîmes dans la fameuse Zona T, un quartier branché de la ville. Première étape un bar type pub anglais avec bière locale et bonne zik (Stereophonics Powa!) mais mon estomac commenca à me donner des signes inquiétants. Tout d'abord je cru à un classique mal d'estomac du à un mauvais aliment ou du à l'eau. Mais le mal de tête était aussi de la partie. Nous voulions aller faire la rumba mais nous rentrâmes à la maison par précaution. Je me couchai immédiatement en espérant que la nuit fasse son effet et que je me sente mieux le lendemain.

Temps : Jour J+71
Je suis pire quand j'émerge du lit. Les amygdales légèrement enflées mais surtout cette sensation de malêtre généralisé. Un coup de froid ou une angine pensais-je. Je décide donc de laisser la journée pour me débarasser de cette vilaine maladie que je traîne. une journée affalée sur le canapé devant le pire de la télé : Fox News et CNN un jour de commémoration du crash des tours du World Trade Center combiné aux efforts de sauvetage des Louisiannais touchés de plein fouet par la gifle de Katrina. L'après-midi le chaud-froid se joint à la partie et je la passe ainsi que le début de la soirée surhabillé blotti dans des couvertures mais mourant de froid et avec de la fièvre. La nuit par précaution je m'étais procuré deux couvertures supplémentaires mais passées les premières heures, c'est chaud transpirant que je me sentis.


Temps : Jour J+72
Le matin, face au fait accompli, la douleur due aux amygdales étant devenue intolérable, je décide d'accepter la proposition de la veille de rendre visite à une cousine médecin pour qu'elle fasse quelque chose pour moi. La matinée se passe comme elle peut et vers 15h nous nous rendons chez elle à une grosse demi-heure de voiture. Je conduisis malgré les pénibles douleurs musculaires dans tout le corps, spécialement dans le cou. Il s'agirait donc d'une bactérie et le seul remède est donc de prendre un antibiotique. Il en existe sous deux formes : pilules mais cela prend plus de temps pour faire effet et on ne peut être tout à fait sûr que ça élimine complètement la bactérie ou bien injection intramusculaire dans la fesse gauche. C'est douloureux mais dans ma situation, en voyage ici, c'est mieux de s'en débarasser le plus rapidement et le plus complètement possible. Je me range donc à son conseil et nous commandons la seringue et la péniciline à une pharmacie, elle nous sera délivrée une bonne demi-heure plus tard. L'heure fatidique de s'allonger sur le ventre arrive. Lina, qui pour être pédiatre n'en est pas moins médecin, est jeune et a terminé l'anné d'internant l'année passée. Elle prépare déjà l'injection et je criai quand elle commença son affaire. La force du cri augmentant proportionnellement à la douleur croissant avec la quantité de liquide injecté dans un endroit où il n'y a pas d'espace pour l'accueillir. Mais ce fut de rester allonger à supporter la douleur persistante en essayant de se reposer qui fut le plus difficile. Selon les dires de plusieurs personnes, je m'attendais à ce que la douleur dure un à deux jours mais une heure plus tard elle avait déjà beaucoup diminué me permettant de marcher et de m'asseoir quasi-normalement. Nous partîmes ensuite nous promener dans le centre commercial voisin, très stylé avec son architecture d'inspiration coloniale où nous dégustâmes une glace puis un verre dans un café-restaurant un peu plus loin. Mais à moi l'alcool m'est interdit et je ne pouvais rien manger ni boire à cause des "très laides plaques de mes amygdales" selon les propres dires du médecin Lina.
Mes fesses me laissèrent suffisamment en paix pour que je puisse conduire sur le chemin dur retour et ainsi se termina la journée.

Temps : Jour J+73
Les courbatures encore très gênantes me contraignirent à une journée supplémentaires d'inactivité que la télé et l'ordi arrivèrent à peine à faire passer plus rapidement.

Temps : Jour J+74
Aujourd'hui je vais beaucoup mieux, prêt à reprendre le cours des visites violemment interrompu par une méchante bactérie. Ça tombe bien car Tatiana décide de m'emmener visiter la "Catedral de Sal" à Zipaquira. Je conduis donc la voiture jusqu'à ladite ville à une petite heure de route de Bogota.
Il s'agit d'anciennes mines de sel connues depuis les indiens dont l'entrée se situe à flanc de montagne et reconverties récemment (il y a moins de 10 ans) en une cathédrale aux dimensions colossales et à l'atmosphère envoûtante. La visite commence par un long chemin de croix

avec pour chacune de ses 14 stations un travail d'architecture et de sculpture en relation avec la scène.

Plus bas se visitent le coeur, la nef, la sacristie et une chapelle en l'honneur de l'architecte en remerciement à la Vierge qui lui aurait sauvé la vie en le guérissant d'une grave maladie. La nef est comme une grande galerie oblogue de 60 mètres de haut dont le plafond de sel brut est toutneu par d'imposants piliers dont la pierre fait penser à du marbre. Mais le plus époustouflant ce sont ces couleurs, certes crées par les projecteurs mais dont les reflets sur les parois de sel prennent des teintes magnifiquement amplifiées par les dimensions du lieu. C'est ainsi que dans la sacristie peuvent s'admirer deux splendides coupoles une vert émeraude

et l'autre bleu azur.

La soirée nous sortons dans un sympathique bar-boîte ou la musique est habituellement plutôt salsa-merengüe sauf le soir où nous y allèrent où elle était plutôt merdique.

Nous bûmes et dansâmes en compagnie de la charmante Sonia, la soeur d'une amie de Tati. Malheureusement mon état de ces jours passés ne me permit pas de faire de vieux os ce soir-là.

Temps : Jour J+75
Jeudi, le programme des prochains jours se précise. Les parents sont déjà depuis quelques jours dans leur finca (ferme/maison de campagne) où le père m'avait déjà invité. Nous les y rejoindrons samedi pour y fêter ensemble l'anniversaire du père. Nous partirons, Tatiana et moi, en voiture samedi midi, directement depuis le lieu où elle donne ses cours de violon et où j'irai la chercher.
J'ai déjà trouvé le cadeau que je ferai à Hernando ; ce sera un gateau de Metz. La mission d'aujourd'hui consistera donc à se procurer les ingrédients pour pouvoir en faire la préparation le lendemain.
En fin d'après-midi, Tati se joint à moi et nous repartons nous balader dans les rues du quartier à la recherche de l'ingrédient bizarrement le plus difficile à trouver : du chocolat dessert. Certes il y a bien du chocolat à boire qui, je l'ignorais, peut se présenter sous forme de tablette, ou bien du chocolat pour gateau mais destiné aux crêmes et autres nappages dont les gens d'ici doivent être friands. Mais du chocolat noir amer en tablette -élément essentiel pour le gateau de Metz- niet ! Nou nous rendons au plus grand supermarché du coin et là c'est la consternation : au rayon tablettes de chocolat, une seule tablette de chocolat noir et encore, parfumé aux fruits et aux épices... Ce n'est que lendemain que sur les conseils de la pâtisserie du même supermarché nous nous rendrons dans une boutique spécialisée en équipement de pâtisserie et là nous y achèterons un chocolat noir Nestlé semi-amer dont je me contenterai.
La soirée, je la passe : seul, pour changer et pour élargir mon cercle de connaissance bogotanaise, en compagnie de Lina, une amie de Catalina, une très sympathique bogotanaise que je rencontrai lors de l'ultime soirée que je passai à Atlanta. Le rendez-vous est fixé à 21h devant le Hard Rock Café de Bogota. Toujours délicats les rendez-vous avec une personne qu'on a jamais vue. Le lieu était suffisamment précis mais les deux seuls choses que je savais d'elle étaient le son de sa voix et qu'elle porterait un pantalon blanc. Avec 15 minutes de retard je voix s'approcher de moi une fille de taille moyenne, brune, tout sourire et tout de jean's vêtue. Elle m'expliquera par la suite que la pluie s'étant déclenchée, les conditions n'étaient pas idéales pour porter un pantalon blanc. Nous nous dirigeons ensuite vers le restaurant où elle avait prévu de m'emmener dîner. Un restaurant bien fréquenté de cuisine latino du nom de 1492. J'y déguste un bon morceau de viande presque saignant accompagné de pommes de terre et de haricots à la sauce rouge. Chose assez rare et assez plaisante pour être soulignée, je me fis inviter et par une fille qui plus est. Ayant un entretien pour un job le lendemain nous nous séparâmes et je rentrai de nuit, en colectivo, seul ; histoire de définitivement en finir avec la mauvaise réputation de Bogota concernant la violence et l'insécurité.

Thursday, September 15, 2005

Temps : Jour J+68
Tatiana a cours de littérature française du XVIIème siècle de 2 à 4 sur Zadig. Je l'accompagne jusqu'à sa salle de classe et je profite ensuite de ses deux heures de cours pour me promener dans le grand campus de l'UNC (Université Nationale de Colombie) la meilleure et la plus grande université publique du pays. Je passe à travers de grandes étendues d'herbes qui séparent les bâtiments dont les murs sont recouverts de slogans de protestation taggés. Une université bien engagée et contestataire comme on les aime. La place principale annonce la couleur d'entrée puisqu'elle porte le nom de Plaza Che Guevara. Vétérinaire, sciences humaines, chimie, physique, langue, ingenierie agricole, mécanique. Sur un autre mur une citation de pablo Neruda sur la révolution.

Je fais une pause au bord d'un terrain de foot et j'assiste à une partie de foot féminin à 6. Le niveau n'est pas très élevé mais l'ambiance ne manque pas. Drôle de coïncidence, c'est en plein Festival du Film Français que je suis arrivé à Bogota. Ce jour, c'est Cine Al Parque. Sur un grand écran au milieu du Parque de la Independiencia est diffusé "Le Peuple Migrateur". Nous y arrivons vers 17h mais cinéma en plein air oblige, il faut attendre la nuit pour que le film puisse commencer. Tatiana donne son cours de Français à 20h et cela fait trop tard, nous nous rabattons donc sur le MAMBO (Musée d'Art Moderne de Bogota) qui possède une salle de ciné qui participe au festival et c'est comme ça que je me retrouve à voir mon premier film français en plus de 2 mois. Et quel film ! "Le Temps Retrouvé" d'après l'oeuvre monumentale de Marcel Proust. Un film qui fait montre de beaucoup de fidélité aux romans sur lesquels il est basé puisqu'il en possède les mêmes lenteurs, ennuis, et accumulation de personnage propre à la confusion. Mais cela reste un film intéressant et une touche culturelle un peu différente dans mon voyage.

Temps : Jour J+69
En milieu de matinée nous partons pour découvrir le centre ville. Première étape, le Museo del Oro.

Une exposition d'un nombre impressionnant de pièces d'orfèvrerie préhispanique dont certaines d'une finesse et d'une qualité saisissante,

bien disposé et présenté, différentiant chacune des nombreuses cultures précolombiennes du sol colombien par leur spécificité et leur habitat.

Et même après tant de vitrines sur deux étages, il restait tellement de pièces (ce qui ajoutées au nombre conséquent d'objets qui furent fondus ou ramenés chez eux par les Espagnols donne une quantité difficile à imaginer) que la toute dernière salle du musée présente plusieur centaines de pectoraux, colliers et bracelets mais d'une manière plus originale ; il ne s'agit plus d'en admirer les détails de près pièce par pièce mais de faire ressortir cette impression de quantité par un agencement où chaque bijou n'est plus là comme tel mais comme partie d'une plus grande entité, d'un dessin mis en valeur par des jeux de lumières.

Une fois dehors et après avoir mangé nous nous rapprochons du coeur de la ville, la
place centrale ici dénommée Plaza Bolivar.

Le libérateur s'y tient, majestueusement, en son centre.

Puis nous remontons vers l'est et le vieux quartier colonial de la Candelaria, un passage par le dernier étage de la Bibliothèque Nationale pour en apprécier la vue et nous terminons par un expresso au Juan Valdez qui se pose d'ores et déjà comme sérieux concurrent de Starbucks et autres fournisseurs de cafés rapides et dérivées mais avec l'avantage de fournir celui de ladite marque, un très bon café colombien.
Bogota est une ville énorme -je l'ai déjà mentionné- et pour se déplacer le choix se pose toujours entre la voiture, le bus ou le taxi. Il s'agit d'une ville toute en longueur mais dotée d'un ingénieux système de notation de rues à l'américaine ce qui permet à n'importe quelle personne de se rendre à n'importe quel endroit par la simple indication de deux nombres.
Toute en longueur, elle est bordée à l'est par une chaine de montagne, communément dénommée La Sierra. Première parallèle aux montagnes on trouve la Carera Prima et, en allant vers l'ouest, leur nombre augmente jusqu'à . A un certain point se trouve la Calle 1 (première rue) qui est perpendiculaire aux Careras et donc de direction Est-Ouest. Pour donner une idée de la taille de la ville, vers le Nord, leur nombre va jusqu'à 200 et d'autres partent vers le sud. Evidemment toutes les Calles ne sont pas rigoureusement parallèles, pas plus que les Careras mais on s'y retrouve relativement vite et relativement facilement. Enfin vite c'est vite dit, le moindre déplacement en ville vue les dimensions prend facilement une demi-heure. Plutôt c'est la durée d'un trajet pour se rendre en un lieu considéré comme "proche" par un Bogotanais. C'est dire !
Le vieux centre-ville est situé entre les premières Carreras et entre les Calles 13 et 20. La maison de Tatiana est sur la calle 48 avec 18. Pour revenir à temps pour son cours il faut donc descendre 30 Calles et 10 Carreras, ce que nous fîmes en bus et à pied. Pas de chance un cours le vendredi soir de 16 à 18h !
Le soir nous retournâmes à la Candelaria pour écumer les bars. Coussins par terre, chaise-table en bois-bougies et fresques aux murs puis nous finîmes parr un grand lieu, institution des nuits de Bogota depuis plus de 30 ans, où s'y dansent de manière effrénée salsa, merengue et toutes ces danses dont la Colombie est un peu la deuxième patrie. Une excellente soirée, plein de délires et de bons moments ;)

Tuesday, September 13, 2005

Temps : Jour J+66
Le réveil sonne à 4h15, le temps de s'habiller et je file au terminal. 4h45 le bus quitte sa voie de stationnement et sort du terminal. Curieux, un bus qui part en avance ! Et vide en plus ! 2 personnes à part moi. Mais dès l'arrêt qu'il effectue juste après la sortie il commence à se remplir de manière plus conséquente (un moyen pour beaucoup de personnes d'économiser les 20 centavos de taxe du terminal) et il ne cessera de se remplir/vider lors des nombreux arrêts montée/descente de passagers tout au long des 5 heures de trajet. Ce n'est que vers la toute fin que j'aborde la conversation avec mon voisin Andres un Colombien vivant en Equateur, dans le business du transport et venant chercher une cargaison à Ipiales, la première grande ville que l'on rencontre après la frontière. je lui demande donc des conseils concernant les transports de Tulcan à la frontière puis de la frontière à Ipiales et enfin sur les bus pour Bogota. Il me dit qu'il fait souvent ce trajet (celui jusqu'à Ipiales j'entends) et me propose de m'accompagner tout du long jusque là. Je le suis donc et il m'aura grandement facilité la vie. Arrivés à Tulcan nous prîmes un bus de ligne régulière pour la place centrale afin d'éviter de payer trop cher un taxi depuis le terminal. Il paya même le bus pour moi. Sur la place nous prîmes donc un taxi qui nous déposa au poste frontière du côté Equatorien pour $0.85 chacun (au lieu de $3 depuis le terminal). J'effectuai les formalités pour sortir du pays en règle, puis celles, de l'autre côté du pont qui marque la frontière, pour entrer en Colombie. De même, pour ne pas se faire trop arnaquer sur le taux de change, il me conseilla de ne changer mes dollars qu'à Ipiales et du même coup, n'ayant pas encore de pesos, il me paya le taxi jusqu'à Ipiales ainsi que le caldo (une soupe) qui vers les 11h du matin constitua notre petit-déjeuner/déjeuner. Nous nous séparâmes enfin, les affaires l'appellant, non sans l'avoir grandement remercié de m'avoir épargné grand nombre de prises de têtes. Il est midi quand j'arrive au terminal d'Ipiales et le bus de Bolivariano direct pour Bogota, qu'Andres m'avait recommandé, va partir incessamment.

Je décide de ne prendre que le suivant, celui de 14h, de sorte que je n'arrive à Bogota qu'à 10h au lieu de 8h du matin (ce sont effectivement 20h de bus qui m'attendent), Tati ayant cours jusqu'à midi et ne pouvant pas venir me chercher au terminal avant cette heure-là.
14h30 : c'est parti pour le plus long des trajets que j'avais fait jusque là. Mais sur une route de bien meilleure qualité. La Colombie possède une infrastructure routière bien meilleure. Les routes sont larges, le revêtement de bonne facture... Mais à travers des régions encore bien accidentées. Toujours les mêmes montagnes mais à chaque fois un peu différentes. De verts sommets séparants d'impressionnantes gorges et vallées recouverts des verts des forêts de pins, des prés où paissent de noires et blances vaches et des champs. Des petites Alpes.

Enfin ce sont plutôt les Alpes qui feraient ridicule à côté de ces paysages grandioses
Sinon la Colombie, c'est comme l'Equateur, ça parle Espagnol, sauf qu'ils ont des pesos. Et ça, ça change tout. Après avoir du gérer des billets verts, je dois jongler avec les miliers et les dizaines de milier d'une monnaie non réévaluée. Fini le temps des soles ou des bolivianos et leur conversion facile. J'envisage presque l'achat d'une calculatrice. Comme relaté plus haut, le billet de bus fut parmi mes premiers achats en pesos. 80,000 ce qui est beaucoup (environ $35) mais je dois dire que je me trouve actuellement écrivant dans un des meilleurs si ce n'est le meilleur et le plus confortable de tous les bus fréquentés jusque là (et j'en ai fait beaucoup !).
Peu de temps après que j'ai commencé à essayer de m'endormir, le bus s'arrête une grosse demi-heure pour dîner. M'étant un peu empiffré de pain et de galak, je me contente d'un simple caldo qui me coûte 1,500 pesos. De retour dans le bus il est 20h30 et je m'endors rapidement.

Temps : Jour J+67
6h du matin, j'émerge après avoir réussi la performance de dormir/somnoler 10 heures d'affilée dans un bus. Belle performance. A la fenêtre, toujours les mêmes montagnes et la même région accidentée, toujours la même route qui tourne, qui monte et qui descend mais au milieu d'une brume matinale caractéristique d'un paysage de selva tropicale, qui, quelques heures plus tard, se transforme en un, beaucoup plus plat, de savane et sa végétation sèche. Un nouvel arrêt pour petit-déjeuner. Au fur et à mesure que le décor du pays et de ses viulles et villages défile sous mes yeux se révèlent les nombreuses éléments qui différencie la Colombie des pays précédents ; différences d'un pays plus développé et plus occidentalisé. D'une population plus hétérogène également, je m'en rendrai compte les jours suivants, au milieu de laquelle j'ai beaucoup moins l'impression d'être une tache étrangère, ou voire je pourrais presque passer pour un Colombien.
En approchant de Bogota, la route déjà bonne, s'élargit, passant même à 2 voies sur certains tronçons, chose que je n'avais pas vue en Amérique du Sud jusque là. La musique hispanophone diffusée à la radio, bien meilleure que celle du Pérou ou de Bolivie, s'agrémente de morceaux de pop anglo-saxonne à la mode. Aux Chevrolet, très répondues en Equateur également (la Chevrolet Corsa est assez populaire), s'ajoutent des Renault (des Twingos, mais aussi des modèles portés disparus en France comme la 9, la 11, la 12, la 18...) dues à la présence de concessionnaires de la marque dans le pays. On sent tout de même un pays confrontés à des problèmes de sécurité avec un nombre impressionnant de policiers et militaires armés jusqu'aux dents. Particulièrement aux bords des axes routiers où les controles sont nombreux. Nous aurons d'ailleurs droit à un contrôle militaire avec obligation pour tous les passagers de descendre et de présenter ses documents d'identité. On voit aussi des ensembles résidentiels gardés par un service de sécurité et de hautes clotures si courants aux US.
Il est 11h40 quand s'achèvent enfin les plus de vint heures de bus et que nous pénétrons dans l'enceinte du Terminal Terrestre, plus de 45 minutes après avoir passé la pancarte "Bienvenue à Bogota". C'est une grande ville. C'est une ville énorme de 10 milions d'habitants qui grouille de vie. Ce n'est pas la ville salle et pauvre et dangereuse dont elle a la réputation. Certes, je n'ai pas encore mis les pieds dasn les quartiers pauvres, mais elle possède des quartiers résidentiels mignons, comme celui où vivent Tatiana et ses parents. Mais je ne l'ai pas encore retrouvée, je suis toujours au Terminal, attendant au pied du bus qu'on sorte mon sac de la soute. A peine je franchis les portes vitrées qui séparent les quais des boutiques et salle d'attente de l'intérieur :
_"Usted es Renaud ?"
_"Si"
_"Soy el padre de Tatiana".
S'ensuivent les politesses d'usage et je le suis puis nous sortons du terminal. Au moment où nous allons traverser la rue, une voiture s'approche et s'arrête à notre hauteur. Une petite femme en sort que les circonstances m'aident à reconnaître immédiatement comme la mère de Tatiana. Elle m'explique que comme Tatiana n'était pas sûre de l'heure à laquelle elle sortirait de cours, ils avaient décidés avec son mari de venir me chercher. Je les remercie et leur dit que ce n'était vraiment pas nécessaire et nous roulons vers la maison. J'arrive dans un quartier résidentiel classe moyenne et nous pénétrons dans une maison dont le rez-de-chaussée et le premier étage ont été séparés en deux appartements. Peu jolie d'extérieur, je découvre un joli appartement décoré avec goût. Immédiatement tout est fait et bien fait pour que je me sente comme à la maison. Santiago, le frère, me laisse très généreusement sa chambre. Je peux m'y changer, prendre une douche, enfiler des habits propres et mettre ma quantité de linge sale à la machine. Le repas de midi est prêt et pour mon premier repas bogotanais, la mère cuisinière nous a concocté une délicieuse paella.

Bonne et en plus ça change de ce que j'avais l'habitude de manger jusque là. Ayant vécu à valencia, c'est une paella bien typique mais avec les ingrédients qui peuvent se trouver ici. il est tard quand nous finissons de manger. Je profite de l'après-midi pour me reposer un peu des fatigues du voyage mais dès le soir, Tati m'emmène dans un bar étudiant pour y écouter un petit concert de jazz bien "chevere". En première partie un combo dans un style assez planant

et en deuxième un jazz plus tonique d'un band plus conséquent (aux guitarre, basse et batterie s'ajoutent clarinette, sax ténor et trompette) avec un clarinettiste de génie qui possède une maîtrise impressionnante de son instrument.

Ce fut en bus que nous sortîmes mais pour $2 dollars de taxi nous rentrâmes.

Wednesday, September 07, 2005

Temps : Jour J+64
4h30, arrivée au Terminal de Quito. Sans lieu confortable ni intérieur pour dormir un peu en attendant le lever du jourm je m'installe dans une pouletterie/restaurant où un café et un toast m'aident à me tenir éveillé pour mettre sur papier les évènements de ces derniers/premiers jours en Equateur. Pour perdre du temps (car c'est un détour) je prends le trolebus pour partir à la recherche d'une chambre à $3. Les 3 premiers que je rencontre sont à 4 ou 4,50. c'est économique, mais pas assez. Je finis par atterir sur la Plaza Santo Domingo à l'hôtel du même nom dans une chambre donnant sur la place qui compte 2 lits dont un matrimonial. La douche n'est chaude que de 7h à 9h et de 18h à 22h mais cela est suffisant. Vue mon arrivée matinale, j'en profite immédiatement. et j'enchaîne sur un petit roupillon de quelques heures. Une fois levé, j'attaque ma balade à travers la ville qui continuera tout le reste de la journée.

Mes deux premiers objectifs : trouver un cyber pour me connecter au monde enfin depuis tant de jours mais aussi un adaptateur pour pouvoir continuer à utiliser mon chargeur de batteries, l'Equateur -tout comme la Colombie d'ailleurs- ayant eu la lumineuse idée de copier le système électrique américain (110V-fiches plates). Je fais des kilomètres avant de trouver le premier cyber ouvert (ces Equatoriens sont définitivement pas branchés) et les rares magasins ouverts n'ont pas ce que je cherche mais le chargeur qui coûte 50 à 60 dollars ! Et oui c'est dimance. Et bon dieu que c'est mort Quito le dimanche ! Je souhaitais également me renseigner sur les prix pour le Cotopaxi mais toutes les agences sont fermées. J'en trouve enfin une ouverte mais les $170 annoncés ont vite fait de me refroidir. Il apparaît que je ne ferai pas d'ascencion de volcans dans les Andes.
Après un délicieux expresso de café équatorien, je pars en repérage de bars pour sortir ce soir. Pas très fructueux le repérage. La soirée se résumera donc à un restaurant de barbecue mongol et à un retour à pied à l'hôtel, les troles terminants à 22h le dimanche. Foutu dimanche !!

Temps : Jour J+65
Je m'offre un bon tour de cadran. De nouveau, première chose, trouver cet adaptateur. Un peu plus de vie le lundi. Je fais de nombreux magasins dont un qui m'annonce un prix de $35 avant de dénicher une petite boutique d'éléctricité où pour $3.5 je trouve mon bonheur dans un cube orange qui accepte les prises à fiche ronde en plus ! Pour économiser les 25 centavos du passaje de trole, je marche jusqu'au quartier où se trouvent les agences de voyage. Un Macdo à midi qui est, vu le prix, vraiment un restaurant de riche ici. Je continue ensuite à me renseigner sur le Cotopaxi mais aussi sur les billets d'avion pour Bogota. $150-200 pour l'un, $240 pour l'autre. Ce sera ni l'un, ni l'autre.
En fin d'après-midi, je me retourne au terminal pour connaître prix et horaires des bus pour Tulcan, situé juste avant la frontière colombienne sur la route de Bogota. Ce sera à 5h demain matin pour $4,50. Je rentre à l'hôtel pour boucler mon sac et prendre la douche que je ne pourrai m'offrir demain matin vu le départ matinal avant de ressortir manger puis boire un verre pour profiter de ma dernière soirée à Quito. Aujourd'hui aura été la journée des fast-foods, je finis au KFC puis je marche jusqu'au quartier des bars (le même que celui des agences). Une pinte et il est déjà 22h, heure à laquelle s'arrête le service de Trole (même en semaine !) Ne voulant pas rentrer à pied, je cours et j'attrape le dernier.

Sunday, September 04, 2005

Temps : Jour J+59
Après deux nuits consécutives à me coucher à pas d'heure, je pensais, à tort une fois de plus, que la grasse matinée jusqu'à des midis, tant espérée, serait pour ce matin. Je me réveille avec cette impression d'avoir dormi mille ans et d'avoir encore trainé au lit après ça : pas encore 10h du matin...
Une bonne douche chaude, me racheter un câble USB (30 soles !) et l'étrenner pour enfin visionner les photos et les graver plus un peu d'internet. Le mal au ventre de la veille persistant, je saute le déjeuner et il est déjà 14h quand je me décide à partir en visite. Etant donné l'heure, les différent sites fermant à 17h, je n'aurais de temps que pour un seul aujourd'hui. Au choix : les ruines de Sipan ou le Musée de Sican. Le premier combi que je rencontre est à destination de Fereñafe ; ce sera donc le Musée Sican.
La civilisation Moche, dont je pus déjà admirer les prodiges à Trujillo tels la Huaca de la Luna, eut une importante zone d'influence, notamment au nord jusqu'à la frontière équatorienne. Sipan est le nom d'un village à côté duquel furent découvertes d'exceptionnelles sépultures Moches et une, plus exceptionnelle encore, d'un personnage de très haut rang, dite du Seigneur de Sipan.
Après la chute de la civilisation Moche se développèrent les Chimus dans la région de Trujillo et la civilisation Lambayeque du même nom qu'une ville à 15km au nord de Chiclayo et où se trouvent deux autres musées que je visiterai le lendemain.
Le musée Sican de Fereñafe expose donc objets et reconstitutions de tombres profondes de 12 mètres qui comptent parmi les plus vastes mises à jour en Amérique du Sud. 2 tombes particulièrement mystérieuses : l'une oú le personnage priincipal est enterré à l'envers en position foetale la tête séparée du corps, et l'autre où un homme est assis en tailleur face à l'est, les bras croisés, portant un masque et une coiffe d'or et de plumes.

Egalement intéressants les nombreuses céramiques et objets de cuivre, d'argent et d'or découverts dans les sépultures.
De retour à Chiclayo, après avori fait développé mon ultime caméra jetable, je décide malgré le mal au ventre de succomber à la tentation d'une pizza au feu de bois pour changer un peu de la nourriture quotidienne. En sortant il est 20h30 et la douleur atteint son apogée à tel point que j'achète une pilule pour 83 centimos à une botica (les drogueries-pharamacies locales) et je file au lit.

Temps : Jour J+60
Je me lève en ayant fait le tour du cadran ce qui ne m'était pas arrivé depuis un bail. Sans rien petit-déjeuner je me dirige vers le terminal des micros pour Lambayeque. 15 minutes plus tard je pénètre dans le musée Brunning qui réunit parmi les plus belles pièces de céramique

et d'orfèvrerie

des cultures Moche, Vicu et Chimu. Une fois n'est pas coutûme le musée est riche et bien présenté, retraçant de manière vivante toute l'histoire de la région dont une salle bien gardée exposant les réalisations en or de différentes puretés des joyautiers Chimus, une autre salle expliquant très clairement l'état d'avancement de leur technique et métallurgie.


500 mètres plus loin dans la ville, se dresse l'original bâtiment dont l'architecture moderne rappelle la forme pyramidale des temples des cultures millénaires de la région, et qui abrite le Musée des Tombes royales de Sipan, fierté de la région et du pays tout entier.
L'histoire du musée commence quand le docteur Alva, archéologue, apprend que des objets d'une valeur inestimables sont vendus au marché noir pour les collectionneurs par des Huaqueros. Une enquête le mène rapidement au village de Sipan et à ses pyramides voisines. Aidé de la police, ils mettent un terme au sacage et commencent les fouilles. Elles s'avérèrent extraordinairement fructueuse, mettant à jour une dizaine de tombe de hauts dignitaires Moches de différentes époques (le même système de construction étant employé que pour les Huacas de la Luna y del Sol) dont celle d'un personnage encore plus important accompagné de 3 femmes dont l'épouse principale, 1 enfant, 1 chien et des lamas sacrifiés et toutes ses possessions personnelles dont couronnes en or, parures de coquillages, sceptres et autres symboles de pouvoir politique et religieux en or et en argent, plastrons et autres étandards. Egalement 3 paires de parures d'oreilles en or avec incrustation de turquoise et qui compte parmi les plus beaux bijoux du monde à ce jour. Un personnage, au sommet de la hierarchie Moche, apparaissait de manière récurrente dans fresques, scultures de temples ou ornant les céramiques. Jusqu'à cette découverte, les historiens pensaient qu'il devait s'agir d'une représentation divine mais les objets d'apparat découverts dans cette tombe correspondant de manière stupéfiante à ceux portés par la représentation que le personnage a été dénommé : Le Seigneur de Sipan.
Le musée est extraordinairement bien conçu, l'entrée se fait par l'étage supérieur de la pyramide et le visiteur pénètre au fur et à mesure dans les entrailles des tombes, parcourant ses diverses reconstitutions actuelles et en l'état supposé à sa fermeture. Il expose également les trouvailles des nombreuses autres tombes dont une aussi riche et aussi intéressante dite du Vieux Seigneur de Sipan car appartenant à un personnage de même rang mais bien plus ancien, la tombe ayant été découverte dans les niveaux les plus profonds du temple. Il possède de nombreux attributs de pouvoirs identiques ou fortement semblables à ceux du Seigneur de Sipan et des analyzes ADN récentes ont révélées qu'ils appartenaient tous deux à la même famille.
La dernière salle expose les objets retrouvés notamment grâce à l'aide du FBI suite à la promulgation d'un mandat international pour la protection du patrimoine du Pérou et empêcher la revent des trésors provenants des tombes pillées et dont on pense qu'ils viendraient de celle pour laquelle l'archéologue ne put intervenir à temps.
Il est 13h quand je sors du musée. Je déjeune de la chèvre (c'est fort comme viande...) et du bord de la Panamericana j'attrape un autre combi, m'éloignant encore plus de Chiclayo, en direction de Tucume. Les ruines de cette capitale de la culture Lambayeque au pied du Cerro Purgatorio se trouvent à 2 km de la caratera, distance que malgré les demandes insistantes et répétitives des mototaxis je parcours à pied. De la ville et de ses innombrables pyramides il ne reste pas grand chose, que du sable et des collines battues par le vent et usés par l'érosion et qu'un oeil non-avisé ne devinerait pas comme les ruines d'une grande cité et de hautes pyramides. Un peu trop régulières pour être honnêtes, peut-être, ces collines. Pas grand chose à voir si ce n'est marcher au milieu de ces murs de sable, pierres et morceaux de céramiques et monter au mirador construit sur le Cerro pour apprécier la vue et l'étendue de cette autrefois grande cité.


Le retour est tout calculé, un gateau et un expresso sur la place d'Armes et il est l'heure d'aller prendre mon bus pour Mancora qui part à 21h20 avec 50 minutes de retard.
Mancora est une charmante plage à une heure au sud (et donc avant) Tumbes où j'ai décidé de me reposer une journée avant de partir explorer les mangroves de la réserve faisant la frontière avec l'Equateur, ultime objectif de mon séjour au Pérou.

Temps : Jour J+61
Somnolant depuis le départ par intermittence (le film diffusé était vraiment ininteressant), tout le monde est reveillé vers les 4h du matin par le bus qui s'arrête sur le bas-côté. Le moteur ne redémarre plus. Il faut une grosse demi-heure de trifouillages et d'essais pour qu'il reparte. Là, je demande au chauffeur et sa réponse confirme mes craintes ; nous avons passé Mancora depuis un moment. Il ne s'est pas arreté. Effectivement, une dizaine de minutes plus tard nous arrivons à Tumbes, mais j'ai changé d'avis je ne veux plus aller à Mancora. J'essaye tout de même de leur faire porter la responsabilité histoire d'en tirer une contre-partie financière. Mais niet. J'aurais du les prévenir soit-disant. C'est encore plus rageant que le couple d'Israeliens devant moi et moi, nous avons payé 20 soles quand ma voisine 13 pour le même trajet... En arrivant à Tumbes de si bon matin, mon intention était de rester dormir un peu dans le terminal puis trainer à diférentes activités afin de n'arriver point trop tôt à un hospedaje afin que je n'ai à payer que la nuit suivante. Mais face à l'insistance du Mototaxi je cède (je sais je suis faible) et je le laisse m'emmener à un hospedaje de 10 soles mais pas plus. Et c'est comme ca que j'attéris dans une chambre pas terrible avec lit double et salle de bain privée sans eau où je termine la nuit. A 10h cependant je suis debout, l'expérience de douche froide au seau ne fut pas des plus agréables et je pars me ballader en ville à la recherche d'agences et d'informations sur les tours dans les mangroves, seul intérêt de Tumbes, ville de passage proche de la frontière. Dès le premier prix annoncé, $35, j'abandonne l'idée peu convaincu de plus par les photos affichées dans l'agence. Si je ne reste pas, il s'agit de partir. Le premier bus de Cifa, une compagnie équatorienne qui relie Tumbes à Guayaquil avec arrêt à la frontière pour les formalités en bonne et due forme le tout pour $5, part à midi, trois quart d'heure plus tard. La décision est prise, je retourne à l'hospedaje, je fais mon sac et j'essaye de réclamer qu'ils me remboursent au moins une partie... Rien. J'aurais payé 10 soles pour 5 heures de sommeil. Ca m'apprendra à accepter de payer à l'avance... Et je retourne à l'agence. Déjà le bus s'apprète à partir. Une demi-heure plus tard : Adieu le Pérou, Bonjour l'Equateur. Fini le désert côtier, bonjour les vertes étendues équatoriales. De ce premier trajet en Equateur, je pourrais retenir que le pays est une grande plantation de bananiers. Enfin c'est l'unique chose que j'ai pu voir durant les 5 heures de bus qui m'emmènent à Guayaquil. La boulimie me reprend et me force à abandonner l'idée de visiter cette ville paraît-il charmante mais dangereuse. Je m'achète sans tarder un billet pour Quito pour un départ à 21h. Ce sera mon premier bus équatorien et il sera bien : sièges plus confortables et plus larges que la moyenne, moquette au sol, TV grand écran avec lecteur DVD... Mais le film est pourri une fois de plus. Alors que dans le bus jusqu'à Guayaqui, suite à la demande d'un allemand conjuguée à celle de son voisin péruvien, nous avions en lieu et place de Starship Troopers visionné d'affilée Une vie de chien, The Kid, Le cirque et le début du Dictateur. Ce fut bien agréable.

Temps : Jour J+62
4h du matin, Terminal de Quito. Pendant le trajet, je me suis rappelé les baleines. C'est le couple de Français de Kuelap qui m'en avaient parlé. En cette période de l'année, pour la saison des amours, elles se regroupent autour de l'équateur et peuvent s'observer à loisir.
Je décide, après avoir demandé autour de moi le nom de cette ville côtière que j'avais oublié, de partir immédiatement. A 5h du matin je décolle pour Santo Domingo. 3h de route passées à finir ma nuit en grand partie. Puis 30 minutes d'un autre bus pour El Carmen et 2h30 d'un troisième sur de mauvais routes traversant une forêt équatoriale non dépourvue de reliefs à destination de Pedernales.
Au final, à part le paysage, l'Equateur c'est comme le Pérou, ça parle espagnol, mais ça a le dollar et ça, ça change tout.
En arrivant, j'abandonne mon sac à l'accueil du Gran Hotel et je descends à la plage. Manquent 3 personnes pour que parte le bateau. Je déjeune puis de retour, je fais connaissance avec un groupe d'Equatoriennes et un Colombien avec qui je discute pour passer le temps. Je plais apparemment à une des filles qui veut une photo avec moi et qui m'entraine ensuite dans la partie Karaoke à l'arrière du restaurant où travaille Alex, le Colombien et m'encourage à chanter ce qu'elle ne se prive pas de faire mais on ne peut pas dire qu'elle chante juste. Finalement c'est avec une autre fille que je continue à discuter, celle qui tient la cabande de reseignement sur le tour. Vers 15h, le propriétaire commence à rentrer tous les équipements et je comprends que le tour ne partira pas. Demain matin 9h sûr, me dit-on, d'autant que ce sera samedi et que cette petite station balnéaire qui ne semble connue que des Equatoriens sera beaucoup plus fréquentée. Loupé mon plan de partir voir les baleines et rentrer à Quito dans la journée !
Je me décide donc à m'en aller récupérer mon sac et chercher un logement, non sans avoir donné rendez-vous à Veronica et Alex dans l'optique de sortir en leur compagnie le soir même.
Le gran Hotel n'a rien d'un établissement de luxe mais il est propre et bien tenu et paraissait clairement hors de mes moyens, étant donné que je ne voulais pas dépenser plus de $3 pour la nuit. C'est ce que j'explique à la gérante qui me dit qu'il n'y a pas de problème et me donne une chambre assez grande avec TV, lit matrimonial et salle de bain privée carrelée et bien propre. Je suis bouche bée quand on m'ammène ensuite serviettte, papier toilette et savon. Le très bon service en plus ! Seul hic, il n'y a pas l'eau chaude, chose courante et peu gênante dans ces pays chauds. Revigorifiante, la douche du coup... Une fois dans des vêtements propres, je me mets en quête de quoi occuper mon temps. Toujours aussi chanceux, la connexion internet du seul cyber du patelin ne fonctionne pas. Moi qui attends impatiemment des nouvelles de la famille et qui doit en donner à Tati, ça tombe bien ! Peut-être demain me dit-on. Moi je pense que le lendemain, ce sera à Quito que j'irai dans un cyber, ayant pour intention d'attrapper un bus pour Quito vers les midis-13h aussitôt que de retour de voir les baleines.
De retour à l'hôtel c'est mon ventre que je cherche à soulager avec une petite gourmandise ou une part de gateau. Voulant remercier l'hôtel de leur effort financier, je me renseigne si il se peut manger quelque chose dans la pièce attenante à l'entrée et qui ressemble à une petite cafeteria. Pour la réponse on m'envoie consulter la gérante qui vit au dernier étage de l'hôtel. C'est ainsi que je commence à discuter et à sympathiser avec elle. Elle me recommande deux pâtisseries. Une fois mon bonheur trouvé, je reviens déguster lesdites douceurs sur la terasse pour profiter de la vue et continuer la conversation à laquelle son mari se joint. Ils finissent par m'offrir le café dans la pièce cafétéria du bas et veulemtn même m'offrir à dîner. Je refuse par courtoisie, d'autant que l'heure fixée pour le rendez-vous est déjà passée. J'y vais tout de même, personne. Le gentil couple Benino et Marielena me descendent plus tard à la plage en voiture où je me mets en quête d'Alex. Pas là non plus... Je finis par apprendre qu'il a bu un coup de trop et s'est rentré coucher. Je déambule un peu sur la plage et ses nombreux petit bars et cafés de plage pas très animés, surtout pour un vendredi soir... Et je pars à la recherche de Veronica que je ne retrouverai pas. Elle était au parc quand j'etais à la plage et à la plage quand j'étais au parc. Je me couche donc dans mon grand lit double.

Temps : Jour J+63
Huit heures moins vingt je me lève et je file à la plage, ayant rencontré la veille au soir le propriétaire qui m'avait dit d'être là à 8h, qu'il y aurait du monde. Il arrive un peu après moi mais manquent toujours 5 personnes. Je prends un café et passe la matinée à converser avec Alex et Veronica -même occupation que l'apres-midi de la veille.
Vers 11h enfin, des gens arrivent pour compléter et la barque et son moteur hors-bord peuvent partir d'à même la plage un quart d'heure plus tard. On ne peut pas dire que j'étais habillé idéalement pour affronter les plaisirs d'un tour en mer dans ce type d'embarcation. Pour ne pas tremper ma seule paire de chaussure, je la retir mais le bas de mon pantalon, lui, prend l'eau quand il faut atteindre le bateau de l'eau jusqu'aux genous. Mes chaussures, posées devant moi au fond de la braque, les jambes trempées, je m'assied sur la planche de bois dont je vais subir l'inconfort deux heures durant. 5 minutes ne sont pas passées que, tous mes habits, mes chaussures et moi, nous sommes trempés jusqu'aux os à force de se prendre vague sur vague dans la figure. Et trempé est un doux mot. Je me serais baigné tout habillé que le résultat aurait été le même ! Le problème c'est l'appareil qui ne doit sûrement pas aimer l'eau salée et que je protège tant que je peux, caché dans un bout de ma manche à l'abri de mon dos. Il faut 45 minutes à être secoué dans tous les sens avec de l'eau salée qui pique plein les yeux pour atteindre un point au milieu de ce grand nulle part qu'est l'Océan Pacifique où nous commençons à chercher des baleines. Mais comment trouver une baleine au milieu de l'Océan Pacifique ? C'est comme cercher une aiguille...
Au bout d'un petit moment tout le monde se met à crier. Une première vient de montrer le bout de son nez. Ou de son dos plutôt.

Car nous ne verrons pas beaucoup plus, aucune d'entre elles ne s'étant décidée à sauter de toute sa longueur aujourd'hui, comme on peut le voir dans les reportages télévisés sur les balaines à bosses qui sont toujours tournés dans la région à cette période de l'année. Des un peu moins d'une dizaine que nous observeraons, nous ne verrons que des bouts de dos, des orifices nasaux crachant leur légendaire jet d'eau et quelques queues pour le plus petit nombre. Ravis et mouillés nous rentrons au port. Enfin à la plage d'où je prends unee mototaxi pour l'hôtel, incapable de marcher avec toute cette eau qui m'alourdit. Là, je peux mettre mes habits à sécher sur la terasse un petit peu (je ne peux pas repartir comme ça) et me doucher. Je descends et montre mes photos aux gérants. Elles ne sont pas géniales... Je partage le déjeuner avec eux et je passe le début de l'après-midi à discuter avec la gérante dans la cuisine tandis qu¡elle finit de préparer 2 gâteaux ; un pour son fils en forme de chiot des 101 dalmatiens et un d'une rondeur plus classique pour l'anniversaire d'une nièce.

C'est ainsi que je me retrouve enrolé comme chef décorateur à dessiner le chiot et ses tâches en chocolat à la poche. Elle me convaint de rester en m'offrant de partager le gâteau que je viens de terminer : une brioche vanillée recouverte de blancs en neige et de mon dessin en chocolat.

Puis je retourne à internet, toujours rien aujourd'hui. Nous nous rendons ensuite chez la grand-mère pour y manger le gâteau en compagnie des cousins-cousines et je me retrouve embarqué pour une promenade sur la plage en compagnie de la jeune soeur du gérant, déjà mère, et de ses amies aussi jeunes qu'elle. Il est tard quand nous rentrons et je commence à sentir la fatigue sûrement due à l'air marin. Je me mets en devoir de faire mon sac, ayant auparavant acheté mon billet pour le bus de Quito de 23h. Tout le village est devant les postes de télévision des quelques boutiques qui en ont pour assister à la victoire de l'équipe nationale sur la Bolivie à La Paz et qui la qualifie pour la coupe du Monde en Allemagne l'année prochaine. C'est devant la télé également que j'attends de me rendre au terminal.
Il est 23h et je quitte enfin Pedernales après avoir vu les baleines à bosses au premier point à la moitié du monde.