Tuesday, September 27, 2005

Temps : Jour J+82
Du coup nous fûmes au lit tôt, propice pour un lever également tôt et un départ avant 8h pour prendre une lancha hors de prix (15,000 pesos) qui nous amènera à la Playa Blanca. Je changeai mes plans de visiter la ville de jour ce matin-là afin de les suivre dans ce lieu enchanteur, la plus belle plage de Cartagena, sic. Je pensais bien évidemment ne faire que remettre cela à plus tard, comptant sur la possibilité de rentrer tôt sur cartagena le lendemain matin. Possibilité de prendre une des deux lanchas qui passent chaque matin entre 5h30 et 6h que me donne Gilbert, notre hôte français fana des théories créationnistes et surtout anti-évolutionnistes, chez qui nous louons un hamac pour passer la nuit dans cet endroit paradisiaque.
Il a bien fallu attendre 1h30 dans la lancha ammarrée à l'embarcadère situé derrière le marché crade, vivant et boueux que nous dûmes traverser pour le rejoindre. 1h30 que suffisamment de personnes arrivent pour remplir la lancha.

Il est plus de 10h30 quand nous posons le pied nu sur cette plage de sable fin.

Je consacrai la journée à des occupations enfantines : baignade,

promenade sur la plage à la chasse aux coquillages et aux coraux,

contemplation des nuages, d'une richesse de formes et de variétés comme je n'en avais pas admiré depuis longtemps. Les cieux de la Sierra possedant une couverture nuageuse monotone d'uniformité, d'autant que l'angle de vue vertical est réduit par les sommets alentours,, quand les moutons qui survolaient cette mer d'un tel bleu offraient tant de splendeurs de reliefs et de couleurs.

La plage donnant sur l'ouest le comble fut bien évidemment d'admirer le coucher de soleil et la magnificience des teintes dont il para le ciel.

La journée magique se serait conclue par une nuit magique, dormant dans un hamac à la belle étoile, bercé par le son des vagues et le chant des animaux nocturnes, si à l'inconfort du hamac (dure expérience des permières fois) ne s'était ajouté une affreuse douleur de migraine m'obligeant à veiller une bonne partie de la nuit.

Temps : Jour J+83
D'autant qu'il fait encore nuit le matin suivant lorsqu'on me réveille à 5h conformément à ma demande afin d'attrapper une des deux lanchas qui se suivent généralement entre 5h30 et 6h. La malchance avec les transports me reprend et les deux étant pleines, aucune ne prend même la peine de s'approcher suffisamment près de la plage, pour qu'elles se puissent hêler. Vers 6h30 j'abandonne mon poste d'attente et retournant prendre un café et une aspirine chez le sieur Wittenberg, j'examine les options restantes : attendre la lancha suivante qui passe à 13h ou économiser les 15,000 pesos et aller en pied jusqu'à Santa Anna, le village le plus proche, à deux heures de marche, pour y attraper le premier véhicule jusqu'au canal et de là, le premier bus jusqu'à Cartagena, cette option ne devant pas revenir à plus de 3,000 pesos soit une économie non-négligeable de 12,000 pesos ($5), ajouté à cela la possibilité de trouver dès le chamin de Santa Anna un véhicule et m'épargner ainsi une partie des deux heures de marche. Il faut dire que bien qu'ayant laissé quelques affaires à Bogota je me suis tout de même encombré de mon sac à dos plus le gros sac qui doit bien encore égaler la quinzaine de kilos. Après un moment de réflexion, le côté économique ainsi que la possibilité de rallier Cartagena plus tôt et donc de pouvoir y prendre quelques photos par un jour de beau temps et y faire quelques visites culturelles l'emporte. Me voici donc en short-T-shirt et sandales avec mes sacs à dos et de ventre dont les bretelles sont un peu douloureuses à cause des coups de soleil sur les épaules chopés la veille, parti sur les chemins, à slalomer entre les étendues de boue et les vastes flaques de la largeur du chemin, une piste du type garde-forestier. Je mettrai bien sûr plus d'une fois le pied dedans. Je croise nombreux piétons fort amicaux, vélos, motos, et même un quad mais personne pour me transporter. J'arrive quasimment au village lorsque j'entends enfin le bruit d'un moteur un peu plus conséquent. J'arrête le camion déjà peuplé à l'arrière et son conducteur accepte de m'emmener jusqu'à Cartagena. "Pour combien ?" demaindais-je. "Rien" me répondit-il. Complètement épuisé par les deux heures de marche et le poids des sacs, je grimpe à l'arrière les jambes chancelantes mais heureux à l'idée d'économiser 15,000 pesos. Nous empruntons ce chemin boueux jusqu'au canal que nous traversons en bac puis la route s'améliore à partir de l'autre rive. Le chauffeur vient me parler une ou deux fois, me demandant d'où je viens, me racontant qu'il a de la famille à Bordeaux et il s'avère qu'il peut me déposer directement au Terminal de transport, n'ayant plus à cause de la fatigue le courage d'errer dans les rues de Cartagena. Le pluie qui recommence à tomber alors que nous approchons de la ville me rassure dans cette idée : je ne verrai pas Cartagena de las Indias par un jour de beau temps. Pas cette fois-ci. Il est plus de 10h quand le camion me dépose non loin de l'entrée du Terminal et à 10h30 le bus pour Bogota dans lequel je suis assis part. Même compagnie qu'à l'aller on me négocie le billet à 60,000 (70,000 à l'aller) plus 5,000 de commission pour mon négociateur. Ça aurait été un voyage comme un autre (comme l'aller), le bus étant tout de même d'une classe en desous, si de violentes pluies orageuse ne s'étaient abattues sur nous une grande partie du trajet et si le bus et notamment le haut de la vitre de mon siège ne fuyait point. Pour le reste, l'air conditionné toujours réglé un peu fort me dérangea un petit peu moins qu'à l'aller. Je vis Bruce Tout-Puissant pour la deuxième fois et Pirates des Caraïbes, film de circonstance.

Temps : Jour J+84
8 heures du matin. Terminal de Bogota. Je dois être chez Tati avant 8h30, heure à laquelle elle part donner ses cours de violon. Je me positionne donc dans la file d'attente des taxis à la sortie du Terminal. Mon tour arrive enfin et à 8h25 je suis devant la grille. Tati part au même instant. C'est fort agréable de retrouver une maison amie et confortable. Je prends une douche, je fais une lessive, je petit-déjeune puis je me mets à la mise à jour du blog ce qui m'occupera jusqu'à 13h, heure à laquelle Tati reviens de ses cours de violon. Une heure plus tard nous sommes en voiture direction Villa de Leyva. La Autopista Norte est une fois de plus très chargée et nous roulons au pas, mais une seconde d'inattention suffît pour que je heurte le pare-choc arrière de la camionnette de devant. Le temps de régler la situation et, aucun dégat important n'étant à déplorer, nous reprenons la route. Il me sera décidément tout arrivé en Colombie : quasi-amende, crevaison et maintenant accident...
Il est quasi 18h quand nous pénétrons dans Villa de Leyva. Tout de suite son style se fait remarquer : rues étroites et grossièrement pavées, maisons basses sans étages, blanches, avec leur caractéristique toit de tuiles. La plaza est revêtue des mêmes pavés. Un immense carré bien régulier bordé des mêmes maisons et d'une église romane d'une architecture minimaliste et sans ornementations et, au centre, une fontaine de pierre toute aussi simpliste. Tout ici respire l'authenticité d'une ville coloniale des premiers temps de la colonisation.
Nous nous mettons en quête d'un hôtel immédiatement avec la contrainte d'un pari que je fis avec Tati de dormir pour 7 ou 8,000 par personne quand elle me soutenait que le prix le plus bas était de 20,000. Je m'arrête discuter avec la tenancière d'une petit restaurant pour qu'elle m'indique quelques hôtels bon marchés. Le premier de ceux-ci où je me rends est une charmante demeure coloniale avec ses chambres encerclant un patio carrelé et joliment fleuri de bonzais. On nous y demande $10,000 par personne. Je suis prêt à accepter, étant le prix pour lequel je dormis dans un hôtel bien plus miteux à Cartagena mais Tati continue la négociation. Et elle fît bien car nous l'eûmes après d'apres discussions à 8,000 chacun. Une chambre comportant un lit double, un lit simple, deux lits superposés et une salle de bain privée avec eau chaude. On nous fournit même les serviettes et le savon ce qui en fait un des meilleurs endroits où j'ai dormi en Amérique du Sud. Pour remercier la tenancière du restaurant nous y allâmes dîner ce soir-là et nous fîmes bien car nous y eûmes un repas complet avec fruits, soupe, plat principal et verre de jus pour 3,500 pesos et le tout d'une excellente cuisine et sans radinage sur les quantités.
Villa de Leyva possède deux avantages en plus de son charme architectural : une taille raisonnable grâce à laquelle elle garde une agréable tranquilité et où tout peut se faire à pied mais malgré tout une vie nocturne animée avec nombre restaurants et bars sympathiques. Ajouté à cela la proximité de Bogota (moins de 3 heures de route) cela en fait un lieu réputé et donc très cher pour y posséder une maison secondaire.
De cette vie nocturne nous profitâmes bien malgré la fatigue de deux dernières nuits difficiles : la migraine dans le hamac puis la suivant dans le bus.

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