Thursday, September 15, 2005

Temps : Jour J+68
Tatiana a cours de littérature française du XVIIème siècle de 2 à 4 sur Zadig. Je l'accompagne jusqu'à sa salle de classe et je profite ensuite de ses deux heures de cours pour me promener dans le grand campus de l'UNC (Université Nationale de Colombie) la meilleure et la plus grande université publique du pays. Je passe à travers de grandes étendues d'herbes qui séparent les bâtiments dont les murs sont recouverts de slogans de protestation taggés. Une université bien engagée et contestataire comme on les aime. La place principale annonce la couleur d'entrée puisqu'elle porte le nom de Plaza Che Guevara. Vétérinaire, sciences humaines, chimie, physique, langue, ingenierie agricole, mécanique. Sur un autre mur une citation de pablo Neruda sur la révolution.

Je fais une pause au bord d'un terrain de foot et j'assiste à une partie de foot féminin à 6. Le niveau n'est pas très élevé mais l'ambiance ne manque pas. Drôle de coïncidence, c'est en plein Festival du Film Français que je suis arrivé à Bogota. Ce jour, c'est Cine Al Parque. Sur un grand écran au milieu du Parque de la Independiencia est diffusé "Le Peuple Migrateur". Nous y arrivons vers 17h mais cinéma en plein air oblige, il faut attendre la nuit pour que le film puisse commencer. Tatiana donne son cours de Français à 20h et cela fait trop tard, nous nous rabattons donc sur le MAMBO (Musée d'Art Moderne de Bogota) qui possède une salle de ciné qui participe au festival et c'est comme ça que je me retrouve à voir mon premier film français en plus de 2 mois. Et quel film ! "Le Temps Retrouvé" d'après l'oeuvre monumentale de Marcel Proust. Un film qui fait montre de beaucoup de fidélité aux romans sur lesquels il est basé puisqu'il en possède les mêmes lenteurs, ennuis, et accumulation de personnage propre à la confusion. Mais cela reste un film intéressant et une touche culturelle un peu différente dans mon voyage.

Temps : Jour J+69
En milieu de matinée nous partons pour découvrir le centre ville. Première étape, le Museo del Oro.

Une exposition d'un nombre impressionnant de pièces d'orfèvrerie préhispanique dont certaines d'une finesse et d'une qualité saisissante,

bien disposé et présenté, différentiant chacune des nombreuses cultures précolombiennes du sol colombien par leur spécificité et leur habitat.

Et même après tant de vitrines sur deux étages, il restait tellement de pièces (ce qui ajoutées au nombre conséquent d'objets qui furent fondus ou ramenés chez eux par les Espagnols donne une quantité difficile à imaginer) que la toute dernière salle du musée présente plusieur centaines de pectoraux, colliers et bracelets mais d'une manière plus originale ; il ne s'agit plus d'en admirer les détails de près pièce par pièce mais de faire ressortir cette impression de quantité par un agencement où chaque bijou n'est plus là comme tel mais comme partie d'une plus grande entité, d'un dessin mis en valeur par des jeux de lumières.

Une fois dehors et après avoir mangé nous nous rapprochons du coeur de la ville, la
place centrale ici dénommée Plaza Bolivar.

Le libérateur s'y tient, majestueusement, en son centre.

Puis nous remontons vers l'est et le vieux quartier colonial de la Candelaria, un passage par le dernier étage de la Bibliothèque Nationale pour en apprécier la vue et nous terminons par un expresso au Juan Valdez qui se pose d'ores et déjà comme sérieux concurrent de Starbucks et autres fournisseurs de cafés rapides et dérivées mais avec l'avantage de fournir celui de ladite marque, un très bon café colombien.
Bogota est une ville énorme -je l'ai déjà mentionné- et pour se déplacer le choix se pose toujours entre la voiture, le bus ou le taxi. Il s'agit d'une ville toute en longueur mais dotée d'un ingénieux système de notation de rues à l'américaine ce qui permet à n'importe quelle personne de se rendre à n'importe quel endroit par la simple indication de deux nombres.
Toute en longueur, elle est bordée à l'est par une chaine de montagne, communément dénommée La Sierra. Première parallèle aux montagnes on trouve la Carera Prima et, en allant vers l'ouest, leur nombre augmente jusqu'à . A un certain point se trouve la Calle 1 (première rue) qui est perpendiculaire aux Careras et donc de direction Est-Ouest. Pour donner une idée de la taille de la ville, vers le Nord, leur nombre va jusqu'à 200 et d'autres partent vers le sud. Evidemment toutes les Calles ne sont pas rigoureusement parallèles, pas plus que les Careras mais on s'y retrouve relativement vite et relativement facilement. Enfin vite c'est vite dit, le moindre déplacement en ville vue les dimensions prend facilement une demi-heure. Plutôt c'est la durée d'un trajet pour se rendre en un lieu considéré comme "proche" par un Bogotanais. C'est dire !
Le vieux centre-ville est situé entre les premières Carreras et entre les Calles 13 et 20. La maison de Tatiana est sur la calle 48 avec 18. Pour revenir à temps pour son cours il faut donc descendre 30 Calles et 10 Carreras, ce que nous fîmes en bus et à pied. Pas de chance un cours le vendredi soir de 16 à 18h !
Le soir nous retournâmes à la Candelaria pour écumer les bars. Coussins par terre, chaise-table en bois-bougies et fresques aux murs puis nous finîmes parr un grand lieu, institution des nuits de Bogota depuis plus de 30 ans, où s'y dansent de manière effrénée salsa, merengue et toutes ces danses dont la Colombie est un peu la deuxième patrie. Une excellente soirée, plein de délires et de bons moments ;)

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