Tuesday, July 26, 2005

Temps : Jour J+21
Je suis de retour. J'ai survécu à la route la plus dangereuse du monde ! Quelle aventure ! Depart 8h du mat, retour 22h. Evidemment, avec ma chance du moment ce samedi fut le pire jour niveau météo. Bien fait d'avoir payé les $4 de plus pour louer un surpantalon, et une surveste. Départ dans le froid, le vent et la neige à La Cumbre (4600m) pour 64km et 3600m de dénivelé négatif. D'abord sur 10 km d'une route goudronnée en plutôt bon état. Paysage magnifique dominé de sommets à plus de 5500-6000m recouverts de glaciers, virages en épingle à cheveu a plus de 60 km/h d'une route de montagne comme on les aime. Mais très vite, nous rentrons dans des nuages de bruine fine mais transperçante. Les masques, dépourvus d'essuie-glaces, commencent à nous empêcher de voir. Les 2 guides nous font remonter dans le minibus qui nous suivra tout du long, on recharge les vélos sur le toit pour nous redéposer quelques 10kim plus bas. Là,a la route goudronnée -en travaux depuis quelques kilomètres- s'arrête définitivement pour découvrir l'entrée de La route la plus dangereuse du monde. Une route de terre et de cailloux de la alrgeur d'un véhicule, série de tournants à flancs très abruptes de montagne. Déjà les paysages arides des hautes terres ont laissés place à une végétation luxuriante typique des forêts semi-tropicales humides malgré les 3000m d'altitude. Enfin tout ça c'est en temps normal. Quand on est chanceux comme moi et qu'on le fait ajourd'hui, la terre se transforme en une boue épaisse qui gicle de toute part recouvrant vélo, masque et habits (à ce moment-là le masque ne sert plus du tout et c'est sans protection que les yeux se noient d'eau et de giclées de boue qui viennent se coincer dessous les paupières). Quant à la splendide et effrayante vue, les nuages perdus au milieu desquels nous descendons à des vitesses effrénées, ne nous laisse que quelques mètres (une dizaine grand maximum) de visibilité. Ce jour-là, même les personnes souffrantes des formes de vertiges les plus violentes auraient pu faire la route. La route dont le bord gauche est très précisément délimité ; on sait qu'il y a un flanc de coteaux de 1000m minimum mais on en devine rien. En ce qui concerne le bord droit, il nous apparaît très clairement, falaise droite comme un mur recouverte de verte végétation , laissant couler, agravées par la pluie qui n'en finit pas, des chutes impressionnantes, certaines dont on distingue à peine le haut, tombant à même la route, la détruisant peu à peu. Et quand il ne s'agit pas de prendre des douches froides en roulant sous lesdites chutes (peu nous chaut d'être encore un peu plus mouillés à ce stade), ce sont -plus bas- des amusantes traversées à gué de rivières au débit redoublé. Là où ça devient franchement comique c'est d'imaginer que ce chemin est un axe routier majeur, seule route reliant La Paz et l'Altiplano aux Yungas, et le nord de la Bolivie. Pour cela, affluent dans les deux sens un grand nombre de véhicules (bus et camions majoritairement) souvent à des vitesses délirantes. Quand 2 véhicules doivent se croiser, la priorité est à celui qui monte. Celui qui descend doit donc, parfois en compagnie des 5 véhicules qui le suivent, reculer jusqu'au point de croisement le plus proche disponible pour doubler, points régulièrement disposés toutes les quelques centaines de mètres.
La douche et le buffet chaud servis à Coroico furent salvateurs mais vite il fallut reprendre cette même route dans le sens contraire, à bord du bus cette fois-ci, pour rentrer sur La Paz.

1 comment:

Renaud Delaplace said...

Et bien non mon cher Manu, car j'ai acheté des appareils jetables, donc dans tous les cas tu y auras droit, de gré ou de force. Je connais une bonne technique expérimentée pour moi par mon ami Kubrick dans Orange Mécanique