Tuesday, August 30, 2005

Temps : Jour J+57
Bien que je fus au lit vers les 3h du matin, à 8h juste avant la sonnerie du réveil, j'ouvre les yeux. Il me faut partir tôt. En effet, l'objectif de la journée : monter à Kuelap (forteresse Chachapoyas) et en faire la visite puis redescendre et rentrer sur Chachapoyas pour y attraper à 20h le dernier bus pour Chiclayo.
C'est jour de marché à El Puente, à 40 minutes de route de Leyme. Un taxi collectif m'y emmène et j'attends sur place au milieu des poules, des cuys, et des chevaux entre 9h40 et 10h20 que parte le combi qui me dépose à Tingo une heure plus tard. Suivant le conseil de Engel, j'abandonne mon sac au comissariat, je fais les courses et remplis mon sac à dos, et j'attaque à 11h30 les 9.8km pour 3 heures et 1100m d'ascencion. Mon programme, indépendant de ma volonté, me fait malheureusement faire cette randonnée à l'heure la plus chaude de la journée. Je souffris beaucoup sous ce soleil de plomb, n'ayant de plus pas emporté assez d'eau. Ce genre de soleil qui fait désirer le moindre petit soufle de vent pour qu'il rafraichisse ou que le moindre petit nuage vienne faire un peu d'ombre. 3 heures bien éprouvantes sans le moindre petit centimètre carré d'ombre à cause de la déforestation et des cultures sur brûlis pratiquées ici comme partout ailleurs. Le programme est un peu serré. Il me faut être de retour à Tingo avant 18h pour attrapper un combi pour Chachapoyas (on me dit qu'il y en a beaucoup) et prendre là-bas le bus de 20h.
Vers 14h30 je parviens à la forteresse épuisé. Il faut 1h30 pour redescendre ce qui ne me laisse que 2 heures de visite. Une fois arrivé au sommet de la plus haute tour je me pose et me repose enfin en mangeant mon picnic et en admirant la magnifique vue à 360º du haut des 3000m d'altitude de la forteresse. Le picnic ne fut pas aussi bon que celui avec vous les filles, surtout que j'avais bêtement oublié la mayonnaise, mais sachez que j'ai peaufiné la technique d'ouverture de la boite de thon.

Perché sur un sommet aussi haut, gardé par 3 rangées de remparts dont les plus hauts atteignent 15 mètres et seulement percés de 3 étroites et hautes portes faciles à défendre, la citadelle de Kuelap paraît vraiment imprenable.

A l'intérieur des murs, tours de guet, fort, étrange bâtiment cérémoniel et quantité de maisonnettes rondes. Des fouilles en cours sont en train d'apporter plus d'information sur la civilisation Chachapoyas encore trè###éconnue.
A peu près reposém j'attaque la descente sur un bon rythme. Les racourcis évidents que je ne pris pas en montant car trop fatiguants font clairement gagner du temps comme me le confirmera une petite fille qui habite Kuelap et descend à Tingo pour pouvoir aller au collège le lendemain matin tôt en compagnie de son petit frère. Ensemble commence une descente effrenée, ayant vite fait de me rendre compte que les 1h30 soit disant suffisants pour rallier Tingo, ne le sont qu'au pas de course. Je les lâche dans la dernière partie, du plat avec quelques petites remontées et il est déjà 17h50 quand j'arrive au commissariat de Tingo où les policiers me disent que 2 combis sont partis d'affilée il y a peu de temps. Je le savais déjà, j'avais entendu le son caractéristique de leur klaxon dans la dernière partie du chemin. Ils me disent également qu'il est possible qu'il n'y en ait pas d'autres, mais me garantissent de m'aider à arreter le premier véhicule pour qu'il m'emmène à Chachapoyas. Il reste 1 heure de route pour l'atteindre. 19h est donc le dernier recours pour que je puisse attrapper le bus de 20h. La nuit tombe et toujours aucun véhicule. A 19h15 enfin, j'interroge le conducteur d'un pick-up transportant sur les sièges arrières et assis dans le coffre ce qui me paraît être une famille nombreuse (ou peut-être 2 familles) qui accepte de m'emmener à Chacha et ce sans contrepartie financière. Je lui explique ma situation et après une heure de tape-cul assis à l'arrière du pick-up, il me laisse au croisement de la route de Chachapoyas par où passent nécessairement les bus pour Chiclayo. Je me renseigne aurpès de policiers (les policiers sont mes amis) en poste dans leur voiture qui m'informent que les bus ne sont pas encore passés. Ouf ! Quelle chance ! Ils me disent de monter à bord de leur 4x4 Nissan avec siège en cuir et m'emmènent au commissariat du village un peu plus loin. Là, un policier se charge d'arrêter les bus des 2 compagnies faisant Chachapoyas-Chiclayo, les 2 pleins à craquer... La chance me fait à nouveau défaut... La solution de repli consiste donc à trouver un véhicule qui m'amène à Pedro Ruiz et, de là, arreter les bus pour Chiclayo en provenance de Tarapoto et Yurimaguas et la Selva, beaucoup plus nombreux. Mais dans le pire des cas, ils m'offrent un lit gratuit dans le commissariat pour passer la nuit et prendre un des bus du lendemain. J'aurais du accepter mais je ne connaissais pas alors la suite des évènements... Il est 22h30 quand ils arrêtent une voiture qui veut bien me transporter à Pedro Ruiz. Une heure plus tard me voilà sur le trottoir au bord de la carratera en compagnie de nombreuses personnes qui tentèrent, comme moi, d'arreter les bus pour Chiclayo afin de monter dedans. Là, également, un couple de Français baba-cools en voyage pour 10 mois en Amérique du Sud que j'avais déjà croisés eux descendants, moi montant à Kuelap. Ils s'en vont sur Yurimaguas pour y prendre un bateau pour Iquitos et descendre l'Amazone jusqu'à Manaus. Nous discutons un long moment en attendant leur bus pour lequel ils possèdent déjà un billet tandis qu'aucun bus ne passe dans l'autre sens. Puis ils partent et commencent à passer des bus dans l'autre sens. Mais sans s'arreter : pleins. Un péruvien me tient la patte un bon moment en me posant des quesitons sur la France, son industrie, son éducation, la situation économique et le pourcentage d'employés dans le secteur de l'industrie des boissons alcoolisés. De nombreux autres passèrent encore et je commençais à désespére. On m'apprit qu'étant en période de congés toutes les places étaient prises d'assaut par les personnes visitant ou revenant de visiter leur familles. Vers 2h30, alors que je commence à m'endormir sur mon sac, et suite à l'information de ce qu'il n'y aurait plus de bus jusqu'au lendemain, je me trouve un hospedaje qui me demande 5 soles pour finir la nuit dans un lit. Je paye et je m'endors malgré la glauquitude extrême de la chambre. Une très longue journée se termine enfin...

Temps : Jour J+58
Je n'étais pas sûr de me reveiller à temps pour attraper un des bus en provenance de Chacha passant vers les midis, mais à 10h je suis debout. Renseignement pris, les places sont toutes déjà prises et j'achète pour 25 soles la dernière place du bus de 17h30. Un jus d'ananas, un repas avec des pieds de poules dans ma soupe et 2 heures d'internet. Une bonne journée à ne rien faire. A Leymebamba, j'avais remarqué la disparition de mon jeu de cartes et d'un livret touristique sur Huaraz, tous deux rangés dans la poche avant de mon sac à dos. En voulant visionner mes photos de Kuelap je constate que le câble USB rangé au même endroit a également disparu. J'avais commencé à soupçonner qu'on me les avaient volés dans le camion de Celendin même s'il paraissait difficile à croire qu'on ait pu vouloir voler un jeu de carte et un livret gratuit. Encore moins étant donné que mon sac m'avait servi de coussin cette nuit-là.
Avec 15 minutes de retard décolle le bus. Un trajet bien pénible, étant malade une fois de plus. Quelque chose que j'ai mangé ou bu auparavant me rend l'estomac douloureux et à cela s'ajoute la nausée et la suffocante chaleur à l'intérieur du bus. Il est 2h du matin à Chiclayo et au lieu de dormir inconfortablement dans le terminal, je décide de me payer un taxi et de m'offrir le luxe d'une nuit dans un lit.

Monday, August 29, 2005

Temps : Jour J+54
Arrivée 6h du matin à Trujillo, la première contrainte : se débarasser du backpack. C'est un problème qui se pose chaque jour d'arrivée matinale. Les deux solutions existantes sont : un hôtel oú je me paye une chambre ou une compagnie de bus oú j'achète un billet pour le jour-même et à qui je peux le laisser en garde. Convaincu et décidé à faire tout Trujillo dans la journée, je trouve et j'achète, après une longue marche matinale dans les rues de la ville, mon billet pour Cajamarca pour le bus de 22h. Une bonne chose de faite.
Les différents sites n'ouvrant qu'à 9h, je traine un peu avant d'embarquer dans le premier combi pour les Huacas de la Luna y del Sol.

Les environs de Trujillo renferment quantité de sites précolombiens. Les deux cultures principales de la région furent les Moches (0-700 A.C.) et les Chimus (800-1400 A.C.). La civilisation Moche s'épanouit dans la vallée du Rio Moche (d'où leur nom) et les Huacas sont les ruines les plus intéressantes de cette culture. Il s'agit de 2 temples (traduction du mot quéchua Huaca) entre lesquels des fouilles sont en train mettre à jour une zone résidentielle. Ce qui rend les temples Moches particulièrement passionnants pour les archéologues, c'est qu'au bout de chaque cycle de 100 ans, un niveau supplémentaires était ajouté, délaissant le précédent en le remplissant de brique d'adobe, il servait alors de base à la construction du niveau suivant. Aussi, en retirant lesdites briques sont révélés au grand jour dans toute leur splendeur des reliefs et peintures des parois de près de 2000 ans d'âge. Comme cette civilisation avait pour coutûme de représenter dans les décorations de ses temples mais aussi sur les extraordinaires céramiques de son artisanat plantes, animaux, objets et scènes de la vie quotidienne, ce site se révèle d'une richesse inégalée.


De retour en ville, je veux me renseigner sur les tours avec guide pour Chan-Chan et la Huaca Arco Iris. J'hésite à y aller seul : moins cher mais moins intéressant étant donné que, contrairement à Sol y Luna, le droit d'entrée n'inclut pas la visite guidée.
Le responsable de la première agence où je me renseigne est bon commerçant et baisse le prix de 30 à 20 soles ce qui me convaint. Dèpart du minibus à 14h30.
J'ai donc du temps devant moi pour visiter le musée archéologique qui expose des pièces de céramiques Moche et Chimu qui nous sont parvenus jusque là malgrè l'intense pillage dont les sites furent victime d'abord de la part des espagnols puis des pilleurs de tombes appelés Huaqueros (ce qui signifie creuseurs de trous en référence aux ouvertures béantes qu'ils laissent dans les bâtiment qu'ils pillent).
Déjeuner, Internet, Gravure de 2 CD-RW et un CD-R et Postage dudit CD-R.
La civilisation Chimu domina la région à partir du IXème siècle et implanta la capitale de son empire : Chan-Chan, quelques kilomètres au nord de Trujillo. Plus grande ville précolombienne en Amérique sa population a atteint 80000 personnes. C'est surtout sa superficie qui surprend de premier abord. La ville était constituée de temples, palais royaux et quartiers résidentiels. Mis à part quelques exceptions, il ne reste de tout cela que de vastes étendues remplies de murs d'adobe à moitié détruits et battus par le vent de sable du désert. Quelques temples complètment ensevelis par les sables et redécouverts depuis peu conservent leurs frises originales en relativement bon état tel la Huaca del Arco Iris (appelée ainsi à cause de la représentation symbolique d'un arc-en-ciel dans une frise).

Enfin le principal site touristique de Chan-Chan est le palais de Tschudi.

Les murs des quartiers résidentiels quelques temples plus ou moins bien conservés et les palais royaux. Chaque nouveau seigneur de Chan-Chan se devait de construire son propre palais pour y accueillir des cérémonies, y loger sa suite et sa famille. A sa mort ses servants et plusieurs femmes étaient sacrifiés pour l'accompagner dans l'autre monde, tout ce beau monde enterrés dans le palais qui était alors laissé à l'abandon. C'est un de ces palais, en grande partie restauré qui se visite pour admirer son architecture typique en adobe et les impressionnantes frises et sculptures qui parent ses parois.

Pour finir le tour, un peu de temps libre à Huanchaco, petite station balnéaire de Trujillo, touristique pour ses embarcations traditionnelles en roseau (totora).
22h : départ du bus pour Cajamarca.

Temps : Jour J+55
A 4h du matin, après une nuit de bus, on est pas frais. Quand il s'agit de plus de la deuxième nuit de bus d'affilée et que les journées correspondantes furent remplies de marches et de visites, on est littéralement vidé.
A 4h du matin, le premier problème qui se pose est que faire jusqu'à 7h-8h avant que tout n'ouvre. La réponse ne nécessite pas beaucoup d'effort de réflexion. Après trois heures de sommeil sur un siège de la salle d'attente de la compagnie de bus, un autre problème se pose : passer la nuit à Cajamarca ou bien prendre un bus l'après-midi ou le soir en direction de Chachapoyas. La question se pose encore plus tant el besoin d'une douche et d'une nuit complète dans un bon lit se fait sentir. Il s'agit également de savoir si, comme Trujillo, tout Cajamarca se peut voir en un jour. Je me mets donc en quête des compagnies de bus pour Chachapoyas. Aucune ligne directe, il me faut donc passer par Celendin et espérer qu'il y ait là-bas des bus pour Chachapoyas. Le bus part à 13h pour 4h de route. Je prends donc le pari de visiter Cajamarca en une demi-journée ce qui semble faisable étant donné que c'est plus petit que Trujillo. Les musées n'ouvrant qu'à 9h je dois encore traîner quelque peu d'ici là. Je laisse rapidement tomber Los baños del Inca, site peu intéressant culturellement et pas intéressant quand on a pas la moindre intention de se baigner dans ses eaux thermales. Mon premier objectivf est le musée archéologique qui devrait ouvrir à 8h. A 7h50 je suis dans l'entrée. Pas encore ouvert. 20 minutes plus tard je suis de nouveau à sa porte et l'on m'apprend qu'en raison d'une grève des professeurs d'université il n'ouvrira pas. Un expresso-yaourt-salade de fruit et je me présente à l'entré du Cuarto del Rescate oú l'Empereur Inca Atahualpa fut retenu prisonnier par Pizarro et où la légende veut qu'il ait fait amasser 2 salles remplies d'argent et une remplie d'or comme rançon pour sa libération.

Fermé. Je visite donc auparavant les musées ethnographiques, archéologiques et le complexe Eglise-Hôpital de Belen. Mon dernier acte fut de monter au Cerro Santo Appolonia pour sa vue sur la ville et ses rocs sculptés pré-incas et incas. Je mange puis me voici à bord d'un petit bus avec film musical mexicain des années 40 sur écran plat sur une mauvaise mais jolie route de montagne ; un nouveau départ à l'aventure, loin des routes touristiques (et elle sera au rendez-vous). Une de plus mais pas une de trop car les routes restent mais les paysages changent. Rien de comparable entre les 4h de ce trajet, les 3h de Huaraz à Chavin ou bien les 4h de Huanuco à La Union. De verts prés, des arbres et des vaches, on se croirait presque dans les Alpes. Le film étant relativement classique et ennuyant, mon voisin, étudiant le droit à Trujillo pour devenir avocat et rendant visite à sa famille à Celendin me distrait de sa conversation.
Il est 17h à Celendin et comme annoncé dans le Lonely Planet et contrairement à ce qui a pu m'être dit à Cajamarca, seuls les jeudis et dimanches partent des bus pour Chachapoyas. A peine descendu du bus, un combi passe pour Leymebamba. Très vite je comprends qu'il est à la recherche de passagers et qu'à moins d'un certain nombre il ne partira pas. Aprés avoir fait trois fois le tour de la ville, être passé trois fois par la place d'oú partent camions et combis pour Leymebamba et Chachapoyas, il faut se rendre à l'évidence. Il n'y aura pas suffisamment de voyageurs pour partir ce soir. 2 jeunes qui étaient à bord du combis le délaisse finalement pour s'en aller discuter avec le chauffeur du camion stationné sur la place avec déjà quelques personnes debout à l'arrière. Avec une dizaine de personnes, il n'attendra pas sa cargaison et emmènera tout ce beau monde à Leymebamba pour 10 soles par tête (le combi demandait 25). Les personnes arrivent rapidement et nous démarrons pour nous arreter en ville pour manger avant la longue route qui nous attend : 7 heures en combis, donc beaucoup plus encore en camion. 18h15, la nuit tombe et nous partons. Pour profiter des dernières heures de jour et du paysage je m'installe en hauteur à l'avant les pieds sur la cabine. Celendin étant dans le fond d'une vallée, en sortir nécessite de grimper les pentes d'une montagne, passer le col 500 mètres plus haut et redescendre de l'autre côté dans la vallée du Rio Marañon qui s'appellera plus tard Rio Amazonas. Mais la route... La pire que je vis au Pérou : une piste de terre et de gros cailloux quand ce ne sont pas les nids de poules, Pas entretenue et donc tout sauf plate et régulière. Dans un bus ou un combi, assis dans un siège, ce serait déjà pénible, mais en camion... Surtout sur le toit, il faut bien se cramponner. Au milieu de l'ascencion la nuit est déjà noire et le froid commence à se faire sentir. Mais je tiens. Je veux voir le Rio Marañon. La route est mauvaise et il faut une bonne heure pour basculer dans la descente interminable d'une route pire encore mais le froid disparaît pour laisser place à une chaleur tout tropicale qui s'accroit, malgré la nuit, à mesure que nous descendoncs vers les rives. Il faut deux grosses heures avant que nous n'atteignions le pons qui traverse le Rio, d'une largeur déjà impressionnante à cet endroit pourtant encore très éloigné de son embouchure.

La fatigue de 3 nuits de voyages consécutives se fait intenable et je redescends à l'intérieur me trouver dans le noir une place et une position suffisamment confortable pour dormir (on se fait beaucoup moins exigeant dans ces moments-là). Le reste du trajet reste dans ma mémoire comme une série de moments. La pluie se met à tomber, et je suis reveillé par l'agitation des passagers qui essayent de tirer et amarrer la bâche pour qu'elle couvre la totalité du camion. Evidemment il reste un trou laissant passer quelques goutelettes qui viennent directement sur moi. A mesure que nous approchons de Leymebamba, l'agitation revient de par les passagers qui commencent à descendre un à un, emportant les sacs sur lesquels nous étions tous assis ou allongés. Il devient de plus en plus difficile de dormir malgré l'état avancé de fatigue et l'heure bien matinale. Il est 4h du matin quand je descends du camion, aussi alerte qu'un zombie, je paye le chauffeur et me emts en quête d'un logement. Le seul que je trouve est l'hôtel "de luxe" du coin qui me demande 15 soles pour une nuit qui sera bien courte. Je finis par accepter et je m'endors dans un lit pour la première fois depuis longtemps.

Temps : Jour J+56
Il est 13h quand j'émerge et je savoure l'agréable douche chaude. Je fais mon sac et l'hôtel est désert quand je sors. Tant pis, j'aurais au une nuit gratis pour une fois... Sur la place, à la première tienda, je me renseigne sur les bus pour Tingo ou Chachapoyas. Il n'y en a pas, seulement le matin. Evidemment ce n'est pas ce qui m'avait été annoncé. On ne peut pas se fier aux Péruviens quand il s'agit d'obtenir une information fiable ! Dans la tienda, 3 péruviens partagent des bières. Ils me font signe et m'invitent à boire avec eux. J'accepte et je fais vite la connaissance de Marx, étudiant en mécanique, Jorgen, instituteur et Vuilian, prof de littérature.

Fiers d'être du nord, ils me régalent de bière toute la journée et m'encouragent à rester passer la nuit sur place pour aller à la fête du Colegio qui a lieue le soir même. Marx me dit que je peux dormir chez lui. Devant tant d'hospitalité et n'ayant pas encore assisté à une fête locale, je ne peux refuser. En bons péruviens, étant un jour chômé, ils s'enquillent bière sur bière que je partage avec eux à l'oeil mais avec parcimonie, histoire de tenir jusqu'à la fin de la fête (ce qu'ils ne réussiront pas tous à faire). Je me vois égalemetn nourri d'une assiette de viande grillée. La fin d'après-midi-début de soirée, plusieurs étant déjà passablement ivres, chacun rentre chez soi pour se reposer avant de ressortir pour la fête. Entre temps, dans le courant de l'après-midi, Engel, le frère de Marx est rentré d'une expédition d'un mois oú il accompagnait un prof d'université américain. D'apparence extérieure, il est difficile de croire qu'ils sont frères. Marx est de type péruvien classique : la peau mate et les cheveux raides noirs. Engel, lui, est de peau blanche, cheveux chatains et ondulés. J'en apprends vite plus sur lui. Professeur d'histoire, il part régulièrement en expédition pour découvrir sa région (Amazonas) qui a la particularité d'être une des plus méconnues et dépeuplée du pays. Dégageant le passage à la machette ils partent découvrir la végétation, la faune et les nombreux site de la civilisation Chachapoyas qui laissèrent dans plusieurs endroits inaccessibles, au milieu de falaises à pic dans la Selva Alta (forêt d'altitude, le type de végétation de la région) des peintures rupestres et des momies quand les Huaqueros les ont laissées sur place. Il est également et malgré sont jeune âge (29 ans) candidat à la mairie de cette ville de 2800 votants sous couvert du parti d'intérêt régional : Fuerza Amazonas. C'est trés agréable de rencontrer des gens qui ont un aussi bon sens de l'hospitalité et qui contrairement aux Péruviens du sud ne voient pas dans le touriste qu'une fontaine d'argent. Je n'ai quasiment rien eu à dépenser aujourd'hui et mon carnet de compte peut vous confirmer que ce fut la journée la moins chère de mon voyage jusqu'à présent.
Très intéressant d'assister et de participer à une "baile" surtout en compagnie de connaissances. Dans la cour du collège sur le terrain de sport l'orchestre est en place et entonne les musiques populaires du moment tandis que les gensm professeurs et élèves mélangés dansent au milieu en couple sur ce style de musique connue sous le nom de Cumbia. La fête se continue jusqu'à tard dans la nuit. Beaucoup, en bons péruviens, finissent complètement ivres. Marx par exemple.

Friday, August 26, 2005

Temps : Jour J+53
Je comptais sur une bonne grasse matinée pour me remettre de ces évènements, à 7h je me réveille, 8h je suis levé. Je récupère mon linge, j'achéte mon billet pour Trujillo pour le soir même, une petite marche pour voir un peu la ville de haut -le problème c'est que j'ai peur des chiens (j'ai réalisé cela ici)- et je pars pour Yungay, ville-cimmetierre à 1h30 en bus de là. Ensevelie par un glissement de terrain consécutif au tremblement de terre de 1970, ses 18000 habitants périrent dans la plus grosse tragédie des Andes et il reste un champ d'alluvions et à marcher sur une ville à 6m sous ses pieds. En rentrant, je me paye une délicieuse truite au citron au bistro de los Andes puis une crêpe Ananas-chocolat à la crêperie Patric, le dit bonhomme en train quand j'entrai de discuter avec un couple de médecins retraités belges qui me donnèrent de précieux conseils et une information qui me plût : il serait possible de faire tout ce qu'il y a à faire à Trujillo en 1 jour. Moi qui arrive à 6h demain matin ça tombe bien !

Wednesday, August 24, 2005

Temps : Jour J+50
Une grasse matinée jusqu'à des 10h pour la première fois depuis bien longtemps. Je marche un peu dans la ville, je fais réparer mon bracelet de montre cassé la veille et puis je me décide finalement à partir pour voir la laguna Yarinacocha, un bras mort du Rio Ucayali à quelques 10 minutes de Pucallpa. A mon arrivée, le classique manège des rabatteurs/conducteurs de peki-peki (comparable à une lancha mais avec un moteur rotatif et à gaz) se met en branle autour de moi. Je me décide pour une limite de 20 soles et pour ce prix on m'emmène à Pandisho Albergue pour voir son petit zoo. Tortues, sangliers, ocelots, boas et tripotage d'un alligator plus tard, j'en fais mon repas (ça se nomme lagrato ici). La viande est pas mauvaise. Une petite balade dans la forêt par derrière la propriété, et je rentre sur Pucallpa, ayant pris en mangeant la décision d'embarquer dans le bus de 17h pour Lima qui me déposera à Huanuco. Je paye le bateau 15 soles, 50 centimes de combi, la chambre d'hôtel (10 soles) et le billet de bus (25) et me voilà parti pour un des pires trajets de bus. Malade, une fois de plus. Et pour 12 heures de bus sur une piste à travers la selva. Et la grand-mère assise à côté de moi qui dort la bouche ouverte et dont la tête arrête pas de tomber de côté lorsqu'elle s'endort. De mon côté ! Et qui m'a volé mon polo rézo lors d'un arrêt toilette...

Temps : Jour J+51
Arrivée à Huanuco plus tardive que d'habitude : 6 heures moins le quart. 12 heures de route pour traverser la jungle et sur la dernière partie monter jusqu'à Huanuco à 1800m d'altitude. Le climat y est fort appréciable. Même aussi tôt le matin je n'ai pas froid dans le short-T-shirt dans lesquels je suis partis et que j'avais du mal à supporter dans la chaleur intenable du début de soirée passée dans le bus. De nouveau en pleine boulimie de voyage, une pause d'une petite heure dans un hôtel-restaurant pour petit-déjeuner et me changer de fringues puis j'enchaîne sur un autre bus et 5 heures de pistes montagneuses de toute beauté pour continuer mon ascencion et rejoindre La Union et ses 3200m d'altitude. Tellement beau que j'en oublie de dormir pour regarder le paysage malgré les à peine 3 heures de sommeil que je pus trouver dans le bus.

La dernière heure je craque et m'assoupis tout de même. Il est 13h me voici à La Union et il s'agit de trouver un moyen de locomotion pour me rendre au site de Chavin de Huantar que je souhaite visiter avant de me rendre à Huaraz. Après de longues investigations, il s'avère qu'il est impossible de s'y rendre directement et qu'au final il est plus facile d'aller à Huaraz pour faire l'aller-retour depuis là. L'unique bus de la journée pour Huaraz étant à 4h du matin, me voici donc coincé dans ce trou paumé au milieu des montagnes, sans parler d'un lever tôt en perspective moi qui manque déjà de sommeil. Trou paumé oblige, la douche -dont je rêvais après ces horribles 12 heures dans le bus et ces autres moins désagréables 5 heures asssises- sera chaude, chose surprenante, mais au seau.
5 jours sans voir un seul gringo. Quel changement ! Que c'est agréable ! De gringo il y en a toujours eu un où que je passe ; c'était moi pour les autochtones. Mais de sortir des routes toutes tracées et se rendre dans ces régions que j'ai traversées peu voire pas touristiques m'a fait découvrir une autre facette du Pérou. Le tourisme est autant nuisible que bénéfique pour un pays, particulièrement pour un pays pauvre. Il l'enrichit mais en contre-partie il en change les habitants et les mentalités. La région de Cuzco par exemple me fut insupportable malgré ses richesses et sa beauté. Car les Péruviens n'ont de pensées et d'intérêt envers les gringos que de savoir combien d'argent ils vont pouvoir en soutirer. Ceuz que j'ai croisés depuis 5 jours dans des bus, des restaurants, des gérants d'hôtels ou d'autres magasins venaient me parler par curiosité, posant des questions sur moi et sur mon pays. Cela change tout. Plus courtois, plus aimables et plus intéressants. Celui qui croit se faire une idée des Péruviens en restant dans les parties touristiques se leurre.

Temps : Jour J+52
Lever 3h30 pour départ du bus à 4h. Les voyages sont faits pour tuer la routine, ne sont-ils pas ? En tout cas, c'est un mot qui a disparu de mon vocabulaire depuis que je suis parti. Arrivée à Huaraz à 8h30 je repère les bureaux, un de chaque côté de la rue, des compagnies de bus pour Huari, route passant par Chavin de Huantar. Départ 9h pour l'une et 9h30 pour l'autre qui propose également un départ à 10h30. Je me trouve un hôtel et je petit-déjeune. 1h30 plus tard je me repointe au bureau en question pour prendre le bus de 10h30. Après mûre reflexion, autant se débarasser de Chavin aujourd'hui pour avoir une soirée et la journée de demain tranquille à Huaraz. Evidemment il faut qu'il n'y ait pas de bus à 10h30 aujourd'hui contrairement à ce qui est affiché. Le prochain est à 14h ce qui fait trop tard pour faire l'aller-retour dans la journée. Je remets donc cela à demain mais je me rends chez le concurrent pour leur demander s'il n'y aurait pas une troisième entreprise sur le même créneau. La réponse est non mais par chance (signalons et soulignons-le bien, c'est si rare...) on me propose un billet pour le bus de 10h qui n'est pas plus mentionné sur aucun affichage. Il est 9h55.
Huaraz doit sa renommée et son attrait touristique à la Cordillera Blanca qui longe du nord au sud la vallée où la ville se trouve. Un pays unique où sont réunis plus de 50 pics de 5700m et plus (l'Amérique du Nord en totalise 3, l'Europe aucun), d'où son nom. La route La Union-Huaraz la contourne par le sud, empruntant en partie la route de Lima, en meilleur état (les routes pour Lima sont toujours les meilleures) ; je ne l'avais donc qu'aperçue de loin ce matin. La route Huaraz (3090m)-Chavin (3100m) la traverse avec des vues magnifiques sur les crêtes enneigées environnantes via un tunnel que surplombe de seulement 300 mètres le col de Kahuish qui culmine à 4200m. Une montée splendide pour atteindre le tunnel.

Une attente d'une demi-heure avant que ledit tunnel, en travaux d'agrandissement, ne soit réouvert à la circulation. Effectivement, les travauz venant à peine de commencer, on peut observer un passage creusé dans la pierre plus large que notre bus de moins d'un mètre de part et d'autre. La dernière heure consitue la redescente sur Chavin : une impressionnante série de virages en épingle à cheveu à flanc d'une pente supérieure à 45º asphaltée mais dont l'asphalte a disparue sur certains tronçons, notamment dans lesdits virages.
Pour voyager dans le coin, il ne faut avoir ni peur, ni vertige. Dans ces virages et avec ces pentes, quand, de plus, il se met à pleuvoir au retour à la moitié de la montée, on se demande si les lois de la physique concernant l'adhérence sont les mêmes ici qu'ailleurs. D'autant que vers 4000m la pluie devient neige et un fin manteau blanc commence à vêtir les pentes alentours. Ma première neige andine si je ne m'abuse. Ou peut-être la deuxième ?

Le site de Chavin n'a de premier abord rien de spécialement impressionnant, place carrée cerclée de degrés, un bâtiment un peu plus grand qui domine le reste...

Rien que je n'ai déjà vu dans les nombreux sites incas déjà visités voire à Tihuanaco. Si ce n'est que la civilisation Chavin est antérieure de 2000 ans aux Incas. Or ils possedaient déjà les mêmes techniques avancées, notemment au niveau hydraulique avec un complexe système de canaux et canivaux souterrains d'évacuations des eaux de la place carrée. Culturellement et artistiquement parlant les scupltures en relief des stèles et des façades -comparables à celles des Mayas de la période Copan Ruinas- sont beaucoup plus stylisées que celles des cultures postérieures et eurent une influence considérable sur leur successices (:?????)

Pour voyager dans le coin, il ne faut avoir ni vertige, ni peur. Le premier bus émettait de bruyants claquements au niveau des supensions lorsque celles-ci arrivaient au maximum de leur sollicitation, c'est à dire au plus fort des virages en épingle à cheveu. Quant au deuxième, c'est un long couinement que produisait l'embreyage à chaque changement de rapport. Enfin jusqu'à ce que les freins nous lâchent. Mais reprenons l'histoire depuis le début.
Il est 15 heures quand, de retour des ruines j'ai cherché et trouvé un restaurant et mangé. (Ce qui ne fut pas chose facile car, du retour à la réalité des gringos oblige, à chaque restaurant, le prix doublait dès que je franchissais le seuil et l'accueil et l'amabilité étaient comparables à ceux d'une porte de prison.) De toutes les informations prises ultérieurement et reprises sur place, il devait en être ainsi que le bus de retour de Rio Mosna partait à 16h et celui de Chavin Express à 17h. J'avais donc acheté sur place mon billet pour celui de Rio Mosna qui devait se pointer vers 15h30. 16h15, toujours aucun bus puis arrive celui de Chavin Express... Je me vais donc plaindre au señor de Rio Mosna qui me vendit le billet que son bus est en retard et qu'il me rende mon argent pour que je m'en aille avec celui de Chavin Express. Il me dit que l'autre bus va arriver mais me refile à son collègue de l'autre compagnie. J'embarque donc pour ce qui peut-être (je l'espère) restera comme le pire trajet de bus. Le bus est d'une saleté incroyable et pas loin 2 Péruviens complètement ivres, sans parler d'une brebis pissant dans l'allée centrale et d'un bélier sur le toit (cf. la photo). il ne fait pas bon être trop près de Péruviens ivres et pour ne pas choquer les âmes sensibles que pourraient me lire je ne détaillerai pas plus avant leur comportement durant ces heures passées à leur côté. Nous arrivons tant bien que mal malgré la pluie et la neige à la file d'attente du tunnel. Plus de 40 minutes plus tard la voie est enfin libre et nous entamons la descente, juste après la traversée, durant laquelle petit à petit, tous les bus nous suivant, plus rapide ou plus récents, nous doublent dont évidemment celui de Rio Mosna. Jusqu'à ce que nous nous arretions tout bonnement au milieu de la descente. Un problème de freins pas bien clair que chauffeur et compagnie tentèrent en vain de réparer. Au bout de plusieurs dizaines de minutes infructueuses, plusieurs passagers commencèrent à arreter les rares véhicules qui passaient encore par cette route et cette nuit noire. Quelques camionnettes et combis pleins ou ne voulant pas s'arreter plus tard, un bus d'une agence de tourisme s'arrête et annonce directement son prix pour rentrer les infortunés passagers que nous sommes sur Huaraz : 5 soles ! La moitié du prix du trajet en bus... Nous sommes donc quelques uns à monter et comme seuls deux sièges étaient libres, c'est debout que je passai l'heure et demie restante. Cela me permis néanmoins de négocier mon "passaje" à 3 soles.
Moi qui voulais sortir ce soir à Trujillo, avec la longue journée et ses imprévus, la fatigue me rattrape et je file au lit sitôt après dîner.

Saturday, August 20, 2005

Temps : Jour J+48
Une arrivée encore bien madrugadale, mototaxi puis taxi-collectivo de Satipo pour arriver à Puerto Ocopa à 6h30 du matin afin d'embarquer sur une lancha pour Atalaya.

Lancha qui part tous les jours à 11h voir plus tôt si un minimum de 20 passagers est atteint. Il le fut vers 10h30 mais cela ne nous empecha pas de ne partir qu'une heure plus tard. Avec mon habituelle chance, cela fait de nombreux jours qu'il n'a pas plu (il pleut même pendant la saison sèche dans la forêt amazonienne, juste moins) et le niveau des eaux du Rio Perene est à son point le plus bas de l'année. Ce qui transforme très vite une classique descente de Rio de 6 heures en lancha en une aventureuse descente aux nombreux et rapides rapides, d'autant que l'association de locaux qui gère les lanchas ne s'est pas privée pour surcharger la notre dans un souci de rentabilité maximum (prix de l'essence et des taxes gouvernementales oblige) avec 25 passagers et quantité de bagages et fret de toute sorte. Ainsi, 4 heures de voyages plus tard, dans un passage délicat, l'hélice heurte une pierre. Moteur cassé. Nous nous arretons donc sur le bord et au bout d'une heure de réparation le motoriste réussit à refaire partir le moteur. Il est déjà 16h. Continuant sur ma lancée de bonne fortune, à peine quelques minutes que nous voguons de nouveau que devant nous, sombre comme de l'eau de terre, un orage et la pluie qui va avec se font menaçants. Elle commence rapidement. Ce n'est pas vraiment une pluie à proprement parler. Une pluie tropicale, c'est un robinet de douche laissé ouvert au maximum, c'est toute les eaux du ciel qui se déversent sur le bateau. Quelques dizaines de secondes suffisent pour que nous soyons tous trempés jusqu'aux os, vêtements inclus. Devant la force du déluge, le motoriste décide de s'amarrer pour attendre que ça passe. Les passagers se réfugient sous une bâche de la longueur de la moitié du bateau et se serrent les uns contre les autes. 15 personnes enfermées sous un plastique noir sur lequel le bruit des gouttes de pluie, infernal, redouble. Eux qui se plaignaient du bas niveau des eaux, il monte à vue d'oeil, agitant l'embarcation de part et d'autre. C'est l'Arche de Noé. Plus de 50 minutes plus tard, la pluie ayant à peine diminuée, le chauffeur décide de repartir, les passagers toujours blottis sous la bâche. Il faut bien que nous y arrivions un jour à Atalaya! Mais trop de temps perdu déjàm la pluie devient bruine et continue un on moment avant de s'arreter. 18h : il fait quasiment nuit quand nous acostons pour déposer des passagers. A la demande générale, et comme il est de toute façon impossible de naviguer de nuit, encore plus quand il faut passer au ralenti chaque rapide pour vérifier la profondeur et ne pas risquer d'endommager encore un peu plus le moteur, il est décidé que nosu passerions la nuit dans cette case de bambou, un peu plus haut en remontant dans les terres, habitée par une famille qui voit débarquer de nuit 20 personnes à nourrir et à loger.

La responsable de la lancha accompagnée de l'ainée de la famille part au village d'à côté (15 minutes de marche de là) acheter de quoi préparer un souper frugal pour tout ce monde, pendant que les 2 jeunes filles (de à peine 15-16 ans et déjà enceintes) ramènent une poule qu'elles tuent autour du feu afin de la noyer dans la soupe. Caldo de Gallina (un bouillon e poulet et de spaghettis) et Yuka seront le menu de cette mémorable soirée. Puyis des bâches plastiques sont étendues à même le sol dans une des pièces de la case et dehors à l'emplacement de la table à manger semi-abritée par un toit de palme et tout ce petit monde s'endort tant bien que mal entre les moustiques et le froid des habits que le non-retour du soleil après la pluie n'a pas permis de sécher.

Temps : Jour J+49
Lever tôt, pour rembarquer dans la lancha et repartir tôt et arriver tôt à Atalaya encore 2 heures plus bas. Dès que nous apercevons les rives de la ville, un de mes voisins me casse tout espoir : ma veine me poursuit, la lancha pour Pucallpa n'est pas là. Elle a du partir la veille ou le jour d'avant. En effet, à peine posé le pied à terre, accompagné de mon ami Carlos -jeune dentiste de son état venu remplacer son oncle, dentiste également, parti une semaine en déplacement- nous apprenons que le départ eut effectivement lieu hier au matin et qu'il n'y en aura pas d'autre avant mardi mais que l'avion hebdomadaire pour Pucallpa part ce matin-même. Cela me console que les aventures de la veille ne soient pas responsable de m'avoir fait rater le bateau. Nous sommes samedi, il est 8h du matin. Le choix est donc simple : 4 jours ici à ne rien faire qu'attendre ou 260 soles le billet d'avion. Le temps me fait défaut et quelqu'un m'attend en Colombie, je ne traverserai pas cette partie de la selva mais la survolerai. Après une balade dan les rues de la ville je rejoins donc l'ami Carlo à son cabinet qui sans chômer a déjà commencé à consulter et à faire des interventions. Nous déjeunons ensemble et je passe la fin de matinée et le début d'après-midi dans le cabinet observant à loisir un dentiste péruvien travailler. Arrachage de dent, moulages de la machoire, caries furent mon lot aujourd'hui.

Comme il faut tenir compte des revenus du patient, il fait un amalgamme pour 4€, 2 payables maintenant et 2 plus tard. A intervalle régulier, je retourne à l'agence pour me renseigner sur l'heure de départ. 10h, 11h puis 13h, l'avion n'a toujours pas décollé de Pucallpa. On me dit de me rendre à l'aérodrome pour 14h30, ce que je fait, mais toujours pas de nouvelles de l'avion, jusque un peu plus tard. 14h41 : il décolle de Pucallpa. 15h41 : il atterit à Atalaya et 10 minutes plus tard (quid du check-up de décollage ?) nous nous emvolons par dessus le confluent du Rio Perene et du Rio Ucayali. Me voilá assis juste derrière le pilote

cette fois dans un Cessna de 12 places à admirer au décollage et à l'atterissage la forêt amazonienne de haut.

Thursday, August 18, 2005

Temps : Jour J+46
Un bus nous emmène vers le port de Paracas. Puis un gros hors-bord (20 personnes à bord) rapide comme une Ferrari par rapport aux bateaux-tortues du lac Titicaca nous emporte en un clin d'oeil voir un desin de Candelabre (ou bien est-ce la Croix du Sud) tracé sur le flanc d'une colline et dont on ignore tout puis aux îles elles-mêmes. Bienvenu au paradis du guano. Riche en Nitrogène, ce fut fin XIXème-début XXème le premier produit d'exportation du Pérou, provenant uniquement de ces quelques îles, son épaisseur atteignant 50 mètres par endroit. Le site, dénommé : les Galapagos péruviennes est un endroit unique pour observer toute sorte d'oiseaux (pélicans, cormorans, pingoins...)

mais aussi de nombreuses otaries à crinière (ou lion de mer)

et nous vîmes même des dauphins jouant autour du bateau.

(Vous aurez remarqué que j'ai fait mon Hélène, hihihi les choulies photos d'animaux...)
18h30 : Nouveau départ dans mon voyage. Loin des sentiers battus à plat de couture par les hordes surpeuplées de touristes, j'embarque dans le bus d'une petite compagnie transversale pour Huacanvelica, 10 heures supplémentaires de bus de nuit sur une route non-asphaltée pour regrimper depuis le niveau de la mer jusqu'à 3680m d'altitude vers les grands froids du climat andin.

Temps : Jour J+47
4h30 : Nouvelle arrivée madrugadale. Sortir le sac de la soute et marcher jusqu'à la
gare. Pas aussi facile qu'il n'y paraît quand on manque de sommeil. Je somnole quelque temps dans la salle du télégraphiste en attendant l'ouverture du guichet et de la salle d'attente.
Le train expresso

(il rallie Huancayo en seulement 5 heures pour une distance de 147km) se compose d'une bonne vieille motrice diesel, une voiture de seconde avec banquettes en bois, une voiture de première avec sièges rembourrés et enfin une voiture Buffet plus spacieuse et avec service de repas inclus. Comme il faut savoir vivre dans le luxe et que la différence de prix n'est que de $1, je décide de m'offrir le luxe de la voiture Buffet.
Bon, en fait le train se traine d'une manière affolante, avec des pointes à 30 km/h parfois (!),

les voitures tanguent comme c'est pas permis, la nourriture est payante, bref le seul confort c'est d'avoir des sièges un peu plus larges. Bonjour le luxe !
En arrivant à la gare je me rends directement au bureau de la compagnie qui offre une desserte pour Satipo, prêt à enchaîner 10 heures de bus et 6 heures de train à 10 autres heures de bus (et oui quand la boulimie du voyage me prend, on ne m'arrête plus.) Mais des 4 bus quotidiens annoncés dans le Lonely Planet il n'en reste que deux : un à 6h du matin et un à 7h du soir. Tant pis, cela me permet de m'offrir une après-midi de repos et de balade pour visiter Huancayo, ville importante (400 000 habitants) et peu fréquentée des touristes. Au moment où je formule cela, une famille anglophone et leur guide privé entrent dans la panaderia où je savoure une tarte au chocolat et un délicieux expresso de café péruvien.
Demain, à moi la Forêt Amazonienne !

Tuesday, August 16, 2005

Temps : Jour J+44
Après s'être renseigné sur les prix des vols en reveillant les gardiens de plusieurs hôtels, je me repose enfin dans le fauteuil de l'accueil de l'un d'eux. Avion oblige, la météo est ici une question et un facteur déterminant de la vie quotidienne. Celle-ci devant être meilleure que les jours précédents, on me fait une première estimation de 9h, heure du premier vol. Puis une deuxième, plus optimiste, de 7h30. La Toyota Hi-Ace de l'hôtel me conduit donc à l'aéroport vers les 7h. Pour patienter, une longue vidéo sur la civilisation Nazca. Le brouillard ne veut pas se lever. Je décide de prendre mon petit déjeuner sur place et j'entame l'écriture de ce carnet afin de rattrapper le retard accumulé ces derniers jours. Malheureusement, au lieu de se lever, le brouillard s'épaissit. Dernière estimation en date : 11h. 9 heures sonnent déjà aux pendules inexistantes. Je finis par tomber endormi. En me reveillant vers 11h, j'assiste, 15 minutes plus tard au décollage du premier avion. Les compagnies aériennes envoyant leurs avions tour à tour dasn un ordre défini qui change chaque jour, et la mienne étant dans les dernières à passer ce jour-là, ce n'est que vers midi que le premier avion de Alas Peruanas s'envola du bout de la piste. Assis dans le siège du copilote d'un Skyhawk, notre tour vint 15 minutes plus tard. Un vol riche en sensations fortes.

De sorte que les lignes puissent être apercues des 2 côtés de l'avion, le pilote effectuait sur chacune d'elle de raides boucles afin d'y faire un passage dans les 2 sens. A une altitude moyenne de 300 ou 400 mètres, les figures paraissent relativement petites mais c'est impressionnant à voir.

De retour à l'hôtel, je paye le prix du vol et je monte immédiatement dans un bus pour Ica. Au désert de terre grise et de pierres de Nazca, succède le désert de dunes de sable blanc d'Ica, véritable oasis perdue au milieu. Sans m'attarder sur Ica, je paye un moto-taxi qui m'emmène pour 2.50 soles à Huancachina, station balnéaire encerclée de toute part de hautes dunes autour d'une jolie lagune. Il est tard et le soleil est déjà bas, mais j'entreprends l'ascencion de l'immense dune derrière l'hôtel où je me paye un dortoir pour la nuit (10 soles). Quand j'arrive en haut le soleil est couché (la dune est bien plus haute que celle que nous gravîmes au Maroc) mais cela me permet d'admirer les paysages alentours sous la lumière du couchant. Un sympathique barbecue/boisson est organisé et je m'y remplis la panse pour 15 soles avant de m'en aller coucher, ayant accumulé beaucoup de retard de sommeil ces derniers jours.

Temps : Jour J+45
Un gros tour de cadran plus tard, 10h du matin, départ pour un tour de buggy/sandboard dans les dunes.

Le sandboard, avec des planches en bois de mauvaise facture et des fixations scratch n'est pas si fun car pas contrable comme un snow.

Evidemment, le sable amortissant toute chute (et elles furent nombreuses pour la raison citée précédemment), la vitesse est au rendez-vous sans risque. Le plus amusant au final est de s'asseoir sur la planche et de faire de la luge des sables. Le buggy, par contre, avec un conducteur un peu allumé, comporte les même sensations qu'un grand huit avec virages, montées puis descentes vertigineuses, hauts-le-coeur et sable dans les yeux. Mes lunettes de soleil étant cassées, ma seule protection fut ma casquette. Mais vient un moment où on doit choisir en buggy entre s'accrocher ou empêcher sa casquette de s'envoler au vent. Aussi une trace des Oakland Athletic's demeure au milieu des dunes. Au retour bain dans la piscine de l'hôtel et douche bien mérités.
Direction Ica et de là, Pisco...
La fin d'après-midi fut consacrée à trouver une chambre à 10 soles et réserver le tour aux Islas Ballestas : départ 7h le lendemain.

Monday, August 15, 2005

Temps : Jour J+41
Sur le chemin du Machu Picchu

Aujourd'hui c'est le grand jour. Ce matin, départ à l'aube pour une balade à pied toute la journée depuis Maras (1 heure de route de Cuzco) jusqu'à Urubamba pour de là prendre un autobus pour Ollantaytambo d'où part notre train pour Aguas Callientes (Machu Picchu Pueblo). Enfin ca c'était en théorie. A midi passé nous nous décidons pour un taxi qui nous propose tout le trajet jusqu'à Urubamba inclus l'attente sur le site de Moray pour point trop cher (10 soles par personne). L'avantage quand on est plusieurs c'est que les prix sont divisés par 3.
Moray est un site interessant.

Ses terasses circulaires concentriques auraient été un laboratoire agronomique expérimental où grâce à l'altitude chaque étage dispose de températures différentes, permettant nombre de tests sur les conditions optimales de culture des différentes plantes. Passons sur un autre fabuleux picnic que nous fîmes sur place.

Nous rejoignons ensuite rapidement Urubamba au terme d'une splendide descente dans la vallée puis un collectivo nous dépose à Ollantaytambo.
Meilleur exemple d'urbanisme inca très peu modifié par l'invasion espagnole, la ville est dominée par une forteresse/temple entourée de terasses de cultures.

La nuit tombe derrière nous sur le village et c'est ainsi que nous nous retrouvons sur le quai de la gare, attendant le train pour Aguas Callientes, en retard de 2 heures en chantant des chansons religieuses de scouts cathos belges qui plus est. 3h40 plus tard, le train quitte enfin la gare pour, vers 1h30, arriver à Aguas Callientes. Vers les 2h du matin nous nous endormons dans l'hospedaje que nous avons dénichée.

Temps : Jour J+42
4h30 du matin le réveil sonne, 5h15 nous entamons la marche en direction du Machu Picchu.
Une difficile heure trente de montée en escalier plus tard c'est la claque. Une image pourtant vue et revue, en poster dans chacun des hôtels que j'ai fait au Pérou et même certains en Bolivie. Pourtant, la magie demeure. Surtout que ce lever très matinal me permet d'admirer la sortie du soleil de derrière la chaine de montagnes et l'ensoleillement progressif des ruines et du Huayna Picchu.

Surplombant les ruines du haut de ses 2700m, la montagne jeune -son nom en Quéchua- propose au terme d'une montée à flanc de 1h30 beaucoup moins facile que celle pour monter aux ruines une splendide vue du haut de ses ruines inaccessibles.

Le Machu Picchu est unique. Non seulement les ruines sont exceptionnelles et dans un état de conservation surprenant, mais les paysages alentours, cet encerclement de sommets recouverts d'une dense végétation tropicale et, derrière, un deuxième anneau de sommets dépassants les 5000m et recouverts de glaciers et neiges éternelles. Cela forme un environnement d'une telle surprenante beauté qu'il n'est pas nécessaire de posséder le moindre talent pour faire de belles photographies.

A la limite, il me semble qu'il faudrait presque le faire exprès pour ne pas en faire. Le soleil au rendez-vous tapait fort sur nos têtes pleines d'images de ce lieu exceptionnel et une affluence réduite ; les conditions optimales pour une journée magnifique. Une bonne chose de disposer de la journée pour prendre le temps de faire le tour de ce site immense.
Après tant de marche et tant d'efforts la redescente fut éprouvante pour les muscles des jambes et les genous. Je m'endormis une bonne heure après la douche pendant que les filles furent aux eaux thermales auxquelles le village doit son nom. Un bon repas et une bonne bière et au lit, le train pour rentrer partant à 5h du matin.

Temps : Jour J+43
7 heure du matin, j'émerge et la première chose que je vois en ouvrant les yeux c'est la tête de Cat. Elle fait une drôle de tête. Quelle heure est-il ? Zut ! On a raté le train !!! On se prépare en vitesse et on se renseigne : le prochain part à 8h30. Comment se fait-il qu'aucun de nous 3 n'a entendu aucun des 2 reveils, surtout le portable de Viv' qui a une sonnerie absolument insupportable ?On se rend en vitesse au guichet en s'attendant à devoir livrer d'âpres combats et négociations mais la guichettière, d'office et d'habitude, nous propose 3 places dasn le train de 8h30 moyennant paiement de la différence de prix entre le train backpackers que nous devions prendre et celui-ci qui est Vistadome. C'est à dire un autorail dont les parties latérales du toit sont vitrées, chose utile pour apercevoir l'intégralité du paysage du fond de cette vallée très encaissée. Le changement de programme ne serait qu'un évènement du voyage sans plus, évènement heureux même car il nous permet d'admirer la région de jour le long du chemin, si je n'avais pas acheté quelques jours plus tôt mon billet de bus pour Nazca et si ce bus ne partait pas à 14h le même jour de Cuzco. Nous sommes large et 1h30 de train et 1h30 de taxi serrés en compagnie d'un autre groupe de 3 dont 2 francais plus tard nous sommes à Cuzco. 1h d'internet, 15 minutes de taxi et 15 pénibles heures de bus pour une descente de 3000 mètres plus tard ; 4h30 du matin me voici à Nazca.

Wednesday, August 10, 2005

Temps : Jour J+39
Déjà dix jours et je ne suis toujours qu'à l'extrême sud du Pérou. Or le Pérou, c'est le Pérou et c'est gigantesque. C'est ça de s'être attardé à Arequipa et de s'enraciner encore plus à Cuzco. Je sens la sédentarisation qui me guette. C'est le pire ennemi du voyageur. Mais j'ai toujours la bougeotte. Cette contrainte du Machu Pichu samedi me retarde dans mes plans. Mais j'ai déjà modifié mon itinéraire. La forêt amazonienne si proche et lointaine à la fois, présente, envoûtante mais intouchable m'attire. Dimanche soir je file sur Nazca. Puis Ica, Pisco et las Islas Ballestas. Et de là, au lieu de remonter plein nord sur Lima et filer sur Trujillo, j'ai pris la décision de contourner la capitale péruvienne par l'est : Huancavelica, Huancayo puis Satipo d'où je prendrai le bateau pour Pucallpa (1 à 3 jours de navigation).

Tuesday, August 09, 2005

Temps : Jour J+37/J+38
Hier : Journée Musées (2), aujourd'hui : Visite de Sacsayhuaman + musée. Ce n'est qu'aujourd'hui, après être passé à côté deux foir de nuit que, ce midi, j'ai entrepris la visite du site du site des dents du Puma. Les musées se suivent et se ressemblent. Hier Museo Inka, musée historique qui retrace les différentes civilisations pré-incas puis incas qui habitèrent ces régions puis Museo de Arte Religioso dont l'attrait majeur sont les peintures de l'"escuela Cuzqueña", école de peinture religieuse indigène ayant pris pour modèle les peintures européenes (espagnoles surtout). Aujourd'hui Museo Historico Regional qui présente comme son nom l'indique l'histoire de la région depuis les civilisations pré-incas et incas jusqu'aux oeuvres d'art de l'école Cuzquenienne.
Cuzco est une ville à deux visages : capitale inca, elle fut ensuite un centre colonial important. L'intérêt majeur de son architecture repose donc sur le métissage des architectures inca et coloniale, les espagnols ayant construit leurs maisons et églises sur les fondations de bâtiment incas qu'ils détruisirent et dont ils réutilisèrent les pierres. Certaines qu'ils furent chercher jusqu'à Sacsayuhuaman sur les hauteurs de la ville et dont il ne reste qu'à peine 20% aujourd'hui.
Les Incas bâtirent donc leur capitale Qosko en forme de puma dont les tours et fortifications de Sacsayhuaman représentaient les yeux et les dents. Un système ingénieux de murs en zigzag pour protéger la ville qui obligeait les assaillants à découvrir leurs flancs. Les conquistadors en firent d'ailleurs les frais quand, deux ans après la prise de Cuzco, l'Inka se rebella et se réfugia dans ces murs dont il se servit pour assiéger la ville. Les espagnols ne durent leur salut qu'à une contre-attaque desespérée mais victorieuse de Pizarro accompagné de quelques dizaines de cavaliers.

Monday, August 08, 2005

Temps : Jour J+36
Lever tardif plus brunch comme on les aime, en compagnie des filles qui plus est. Après-midi consacrée à la balade/visite des sites incas aux environs proches de Cuzco : Tambo Machay, Puca Pucara et Q'enko. Sacsayhuaman, le plus grand et le plus proche sera pour un autre jour. Le premier, un bain cérémoniel alimenté par aqueducs et fontaines. Un taxi nous y conduit pour 10 soles et de là, nous entamons la balade en redescendant, à pied, vers les 2 autres sites sur le chemin. Puca Pucara, qui signifie Fort Rouge en Quéchua du fait de la coloration que prennent les pierres sous une certaine lumière, serait en réalité plutôt un pavillon de chasse. Le dernier et plus interessant un gros bloc monolithique creusé d'escaliers, passages, sièges, ornementations zoomorphes et canaux en zigzag (d'où le nom du site) pour l'écoulement du sang ou de la chicha sacrificiels, paraît un site de culte et cérémoniel très important dédié au dieu Jaguar de la guerre qui y devait rendre ses oracles que l'Inka consultait avant de partir en campagne.
Le chemin du retour passe par le Cristo blanco, ridiculement petit par rapport à celui de Cochabamba et son beau point de vue3 sur la ville au soleil couchant.

Je commence à prendre mes repères ici, je connais les rues principales, c'est comme si déjà la ville m'appartenait. Encore plus maintenant que j'ai trouvé un domicile fixe après être passé par 2 endroits : le premier dont je me suis fait virer sans compensations et le deuxième trop glauque et dont la compagnie était un peu trop envahissante. On devient exigeant à force de voyager seul ! L'hospedaje des filles est tout confort : terrasse avec vue sur la ville, cuisine et, comble du luxe, avec salle de bain privée.
Retrouver des personnes connues à un endroit (même brièvement) dans un autre lieu est toujours sympathique surtout des personnes enjouées telles ces chères Cat' et Viv' qui t'en font rencontrer d'autres. Encore mieux quand on décide de partir avec elles en excursions et randonnées. Mais il faut savoir prendre son indépendance et sortir seul à la découverte de nouvelles gens et nouveau lieux.
Ce soir m'en donne un avant-goût, cette semaine en sera la mise en pratique.

Temps : Jour J+35
Pisac, 1h de bus de Cuzco pour un petit village plein de charme au pied d'un cerro et des ruines incas, mais très touristique du même coup. Suivirent ensuite 1h30-2h de montée par terrasses de cultures et escaliers incas.

Un site magnifique et varié perché au sommet de pics rocheux. La vue magnifique sur les vallées environnantes, la perfection dans l'alignement des pierres des murs des temps et fortifications, la magie du site, le bon pic-nic sur place et son organisation parfaite : une journée bien agréable en somme.


C'est bien malheureux ces villes ultra-touristiques oú le roulement des masses sources d'argent est tel que la préoccupation du bien-être du client ou le simple fait d'être commerçant sont devenus quasiment en voie de disparition. Les gérants d'hôtels et autres hospedajes, il ne leur fait rien perdre un client, même encore si celui-ci a pour intention de rester une grosse semaine, quand 5 autres se présenteront le même jour pour le remplacer. Le service dans les bars et restaurants pâtit de ce phénomène de la même façon.

Friday, August 05, 2005

Temps : Jour J+34
Cuzco est décidément un lieu à part. Il n'y a pas autant de touristes que je ne l'aurais cru, mais peut-être tombé-je dans un creux de fréquentation. Ce qui est sûr c'est que les prix y sont 1,5 fois plus élevé que dans le reste du pays ce qui en fait un lieu cher.
Magie d'internet, jusqu'à 13h je ne savais pas que je retrouverai Catherine et sa malade d'amie Viviane, des amis à elles et que je passerais l'après-midi avec elles et la soirée tous ensemble.

Et quelle soirée ! Guidés par les locaux de l'étape, grimper dans la brousse dominant Cuzco en taxi, nous y aventurer plus avant à la lumière de lampes de poches à travers gouffres, rocs à escalader, grottes, crevasses, galleries, gorges... Un gruyère de rochers sur les hbauteurs de la ville avec la vue qui plus est. Puis la redescente à pied en passant par un des fameux sites incas des environs dont l'architecture des constructions fait un effet surprenant de nuit. Et finir dans une boite à contempler le lamentable comportement des touristes et des locaux dans ces lieux d'abandon.

Thursday, August 04, 2005

Temps : Jour J+33
Une arrivée matinale de plus et beaucoup de route lors de ces deux derniers jours. Deux trajets de nuit de 6 heures chacun plus un aller-retour Puno-Isla de Taquile (6 heures de bateau) et enfin la nuit intermédiaire passée sur l'île.

Qui dit lieu perdu sans électricité, dit : comme longue nuit, long sommeil. Et la nuit y est longue (quasiment 12 heures). Mais ces heures de sommeil furent nécessaires pour compenser les 2 froides nuits de bus. La deuxième ne fut cependant pas aussi froide que la première, ma gentille voisine de bus m'ayant preté deux couvertures bien chaudes. Les locaux ne s'y trompent pas. Jamais ils n'entreprennent un voyage sans une ou deux couvertures.
Voilà je suis à Cuzco, sûrement pour un petit moment tant la ville est jolie et tant les environs regorgent de choses à faire et à voir.
Une affaire important s'étant reglée ces derniers jours, je me vois soulagé d'un grand poids et je voyage maintenant le coeur léger ce qui ne m'était pas encore arrivé depuis le début du voyage.

Wednesday, August 03, 2005

Temps : Jour J+32
Une nuit glaciale dans un bus non-chauffé et aux fenêtres comme inexistantes plus une arrivée très "madrugadale" qui me fît attendre de 4h à 6h du matin l'ouverture de la consigne à bagage du Terminal. Mais un jour radieux emplein d'un ciel d'un bel azur à écouter le clapotement des vagues au beau milieu du lac Titicaca. Une île paradis des photographes tout spécialement un jour de fête comme celui-ci ; hommes, femmes et enfants en habits d'apparat mélés aux mille couleurs de ce lieu enchanteur.

Tout apparaît comme une belle mise en scéne mais le voyageur s'y laisse prendre. Celle des îles flottantes du peuple Uros est beaucoup plus grossière. C'est certes impresssionnant à voir (et encore plus à sentir sous ses pieds) mais les 15 minutes d'arrêt que nous y fîmes sur la route de Taquile furent pour moi amplement suffisants. C'est ebauocup plus la nature que le folklore qui donne son cachet à cet île même si ce dernier fait partie de la fête. La rupture la plus marquante avec la Isla del Sol c'est sans doute le système touristique mis en place. Loin du capitalisme sauvage d'un tourisme de masse, ici c'est la communeauté qui fixe règles et prix (un peu hauts d'ailleurs). Le nombre de touristes mettant pied sur l'île est régulé, la majeure partie des capitaines de bateaux faisant le trajet étant des autochtones. Il y a bien, certes, quelques agences qui proposent l'excursion en compagnie de leur propre guide du continent mais ils sont fort mal vus et on leur fait souvent payer le prix fort. Le touriste moyen étant pressé il ne passe que 2 petites heures sur l'île entre 2 bateaux et laisse aux voyageurs qui savent profiter une après-midi, une nuit et une matinée tranquille dans ce lieu apte à la méditation.
Les Taquileños ont un artisanat très développé et hommes comme femmes chacun se doit de tisser ses propres effets en tenant compte d'un code de couleur et vestimentaire très élaboré. Comme, de plus, cette activité est rendue fort lucrative par le commerce engendré par le tourisme, il est rare de croiser, en empruntant ruelles de l'unique pueblo ou sentiers de l'île, une femme sans sa quenouille de laine, ou un homme qui ne soit en train de tisser un bonnet (fort ressemblants à un bonnet de nuit) tout en marchant.

Temps : Jour J+31
Qu'il est bon de se retrouver seul. Le meilleur moment d'un voyage en solitaire c'est cet intervalle entre deux compagnons de voyage, apprécier les 2, passer du bon temps en leur compagnie puis savourer sa liberté retrouvée, son indépendance et retrouver le plaisir perdu de tenir conversation à soi-même.
Plaisir quelque peu gâché dans le bus de nuit pour Puno par un troupeau de 4 français se retrouvant assis juste derrière mon siège qui passèrent la moitié du trajet à se chiffonner et régler des comptes. Quand on ne s'entend pas suffisamment bien pour voyager ensemble, on ne voyage pas.
Les vrais plaisirs du voyage ce sont les départs. Ces renoncements délibérés à des lieux qu'on connaît voire qu'on apprécie pour d'autres, inconnus, et les surprises et mystères qu'ils renferment. Partir, ce n'est pas mourir un peu. Partir c'est vivre. C'est cette constante prise de risque de faire face à l'inconnu dont la vie est faite. La vie est faite d'aventures et de surprises et point de lassitude sédentaire. On est chaque fois plus riche de ce que l'on va découvrir que de ce que l'on laisse derrière soit.

Temps : Jour J+30
Et voilá, j'ai quitté mon second compagnon de voyage. Emballé par les photos que je lui ai montré il s'en est allé pour Tacna et le Chili afin de rallier San Pedro de Atacama, point de départ chilien du tour jusqu'au Salar d'Uyuni. Quant à moi, je me rends enfin à Puno de nuit pour, dès demain matin, embarquer pour la Isla Taquile et le côté péruvien du lac Titicaca. Ce fut une journée de plus à Arequipa, mais une journée plus calme et reposante. J'y ai trouvé le calme et le repos nécessaire pour prendre et mettre en oeuvre la décision d'acheter un appareil numérique (mais certains d'entre vous auront déjà remarqué). Quelques images de-ci de-là viendront peut-être agrémenter (et embellir) ce récit.