Wednesday, August 03, 2005

Temps : Jour J+32
Une nuit glaciale dans un bus non-chauffé et aux fenêtres comme inexistantes plus une arrivée très "madrugadale" qui me fît attendre de 4h à 6h du matin l'ouverture de la consigne à bagage du Terminal. Mais un jour radieux emplein d'un ciel d'un bel azur à écouter le clapotement des vagues au beau milieu du lac Titicaca. Une île paradis des photographes tout spécialement un jour de fête comme celui-ci ; hommes, femmes et enfants en habits d'apparat mélés aux mille couleurs de ce lieu enchanteur.

Tout apparaît comme une belle mise en scéne mais le voyageur s'y laisse prendre. Celle des îles flottantes du peuple Uros est beaucoup plus grossière. C'est certes impresssionnant à voir (et encore plus à sentir sous ses pieds) mais les 15 minutes d'arrêt que nous y fîmes sur la route de Taquile furent pour moi amplement suffisants. C'est ebauocup plus la nature que le folklore qui donne son cachet à cet île même si ce dernier fait partie de la fête. La rupture la plus marquante avec la Isla del Sol c'est sans doute le système touristique mis en place. Loin du capitalisme sauvage d'un tourisme de masse, ici c'est la communeauté qui fixe règles et prix (un peu hauts d'ailleurs). Le nombre de touristes mettant pied sur l'île est régulé, la majeure partie des capitaines de bateaux faisant le trajet étant des autochtones. Il y a bien, certes, quelques agences qui proposent l'excursion en compagnie de leur propre guide du continent mais ils sont fort mal vus et on leur fait souvent payer le prix fort. Le touriste moyen étant pressé il ne passe que 2 petites heures sur l'île entre 2 bateaux et laisse aux voyageurs qui savent profiter une après-midi, une nuit et une matinée tranquille dans ce lieu apte à la méditation.
Les Taquileños ont un artisanat très développé et hommes comme femmes chacun se doit de tisser ses propres effets en tenant compte d'un code de couleur et vestimentaire très élaboré. Comme, de plus, cette activité est rendue fort lucrative par le commerce engendré par le tourisme, il est rare de croiser, en empruntant ruelles de l'unique pueblo ou sentiers de l'île, une femme sans sa quenouille de laine, ou un homme qui ne soit en train de tisser un bonnet (fort ressemblants à un bonnet de nuit) tout en marchant.

Temps : Jour J+31
Qu'il est bon de se retrouver seul. Le meilleur moment d'un voyage en solitaire c'est cet intervalle entre deux compagnons de voyage, apprécier les 2, passer du bon temps en leur compagnie puis savourer sa liberté retrouvée, son indépendance et retrouver le plaisir perdu de tenir conversation à soi-même.
Plaisir quelque peu gâché dans le bus de nuit pour Puno par un troupeau de 4 français se retrouvant assis juste derrière mon siège qui passèrent la moitié du trajet à se chiffonner et régler des comptes. Quand on ne s'entend pas suffisamment bien pour voyager ensemble, on ne voyage pas.
Les vrais plaisirs du voyage ce sont les départs. Ces renoncements délibérés à des lieux qu'on connaît voire qu'on apprécie pour d'autres, inconnus, et les surprises et mystères qu'ils renferment. Partir, ce n'est pas mourir un peu. Partir c'est vivre. C'est cette constante prise de risque de faire face à l'inconnu dont la vie est faite. La vie est faite d'aventures et de surprises et point de lassitude sédentaire. On est chaque fois plus riche de ce que l'on va découvrir que de ce que l'on laisse derrière soit.

Temps : Jour J+30
Et voilá, j'ai quitté mon second compagnon de voyage. Emballé par les photos que je lui ai montré il s'en est allé pour Tacna et le Chili afin de rallier San Pedro de Atacama, point de départ chilien du tour jusqu'au Salar d'Uyuni. Quant à moi, je me rends enfin à Puno de nuit pour, dès demain matin, embarquer pour la Isla Taquile et le côté péruvien du lac Titicaca. Ce fut une journée de plus à Arequipa, mais une journée plus calme et reposante. J'y ai trouvé le calme et le repos nécessaire pour prendre et mettre en oeuvre la décision d'acheter un appareil numérique (mais certains d'entre vous auront déjà remarqué). Quelques images de-ci de-là viendront peut-être agrémenter (et embellir) ce récit.

1 comment:

Renaud Delaplace said...

genre tu essayes de me faire croire que tu t'ennuies en Angleterre... Désolé mais ça ne marche pas.