Saturday, August 20, 2005

Temps : Jour J+48
Une arrivée encore bien madrugadale, mototaxi puis taxi-collectivo de Satipo pour arriver à Puerto Ocopa à 6h30 du matin afin d'embarquer sur une lancha pour Atalaya.

Lancha qui part tous les jours à 11h voir plus tôt si un minimum de 20 passagers est atteint. Il le fut vers 10h30 mais cela ne nous empecha pas de ne partir qu'une heure plus tard. Avec mon habituelle chance, cela fait de nombreux jours qu'il n'a pas plu (il pleut même pendant la saison sèche dans la forêt amazonienne, juste moins) et le niveau des eaux du Rio Perene est à son point le plus bas de l'année. Ce qui transforme très vite une classique descente de Rio de 6 heures en lancha en une aventureuse descente aux nombreux et rapides rapides, d'autant que l'association de locaux qui gère les lanchas ne s'est pas privée pour surcharger la notre dans un souci de rentabilité maximum (prix de l'essence et des taxes gouvernementales oblige) avec 25 passagers et quantité de bagages et fret de toute sorte. Ainsi, 4 heures de voyages plus tard, dans un passage délicat, l'hélice heurte une pierre. Moteur cassé. Nous nous arretons donc sur le bord et au bout d'une heure de réparation le motoriste réussit à refaire partir le moteur. Il est déjà 16h. Continuant sur ma lancée de bonne fortune, à peine quelques minutes que nous voguons de nouveau que devant nous, sombre comme de l'eau de terre, un orage et la pluie qui va avec se font menaçants. Elle commence rapidement. Ce n'est pas vraiment une pluie à proprement parler. Une pluie tropicale, c'est un robinet de douche laissé ouvert au maximum, c'est toute les eaux du ciel qui se déversent sur le bateau. Quelques dizaines de secondes suffisent pour que nous soyons tous trempés jusqu'aux os, vêtements inclus. Devant la force du déluge, le motoriste décide de s'amarrer pour attendre que ça passe. Les passagers se réfugient sous une bâche de la longueur de la moitié du bateau et se serrent les uns contre les autes. 15 personnes enfermées sous un plastique noir sur lequel le bruit des gouttes de pluie, infernal, redouble. Eux qui se plaignaient du bas niveau des eaux, il monte à vue d'oeil, agitant l'embarcation de part et d'autre. C'est l'Arche de Noé. Plus de 50 minutes plus tard, la pluie ayant à peine diminuée, le chauffeur décide de repartir, les passagers toujours blottis sous la bâche. Il faut bien que nous y arrivions un jour à Atalaya! Mais trop de temps perdu déjàm la pluie devient bruine et continue un on moment avant de s'arreter. 18h : il fait quasiment nuit quand nous acostons pour déposer des passagers. A la demande générale, et comme il est de toute façon impossible de naviguer de nuit, encore plus quand il faut passer au ralenti chaque rapide pour vérifier la profondeur et ne pas risquer d'endommager encore un peu plus le moteur, il est décidé que nosu passerions la nuit dans cette case de bambou, un peu plus haut en remontant dans les terres, habitée par une famille qui voit débarquer de nuit 20 personnes à nourrir et à loger.

La responsable de la lancha accompagnée de l'ainée de la famille part au village d'à côté (15 minutes de marche de là) acheter de quoi préparer un souper frugal pour tout ce monde, pendant que les 2 jeunes filles (de à peine 15-16 ans et déjà enceintes) ramènent une poule qu'elles tuent autour du feu afin de la noyer dans la soupe. Caldo de Gallina (un bouillon e poulet et de spaghettis) et Yuka seront le menu de cette mémorable soirée. Puyis des bâches plastiques sont étendues à même le sol dans une des pièces de la case et dehors à l'emplacement de la table à manger semi-abritée par un toit de palme et tout ce petit monde s'endort tant bien que mal entre les moustiques et le froid des habits que le non-retour du soleil après la pluie n'a pas permis de sécher.

Temps : Jour J+49
Lever tôt, pour rembarquer dans la lancha et repartir tôt et arriver tôt à Atalaya encore 2 heures plus bas. Dès que nous apercevons les rives de la ville, un de mes voisins me casse tout espoir : ma veine me poursuit, la lancha pour Pucallpa n'est pas là. Elle a du partir la veille ou le jour d'avant. En effet, à peine posé le pied à terre, accompagné de mon ami Carlos -jeune dentiste de son état venu remplacer son oncle, dentiste également, parti une semaine en déplacement- nous apprenons que le départ eut effectivement lieu hier au matin et qu'il n'y en aura pas d'autre avant mardi mais que l'avion hebdomadaire pour Pucallpa part ce matin-même. Cela me console que les aventures de la veille ne soient pas responsable de m'avoir fait rater le bateau. Nous sommes samedi, il est 8h du matin. Le choix est donc simple : 4 jours ici à ne rien faire qu'attendre ou 260 soles le billet d'avion. Le temps me fait défaut et quelqu'un m'attend en Colombie, je ne traverserai pas cette partie de la selva mais la survolerai. Après une balade dan les rues de la ville je rejoins donc l'ami Carlo à son cabinet qui sans chômer a déjà commencé à consulter et à faire des interventions. Nous déjeunons ensemble et je passe la fin de matinée et le début d'après-midi dans le cabinet observant à loisir un dentiste péruvien travailler. Arrachage de dent, moulages de la machoire, caries furent mon lot aujourd'hui.

Comme il faut tenir compte des revenus du patient, il fait un amalgamme pour 4€, 2 payables maintenant et 2 plus tard. A intervalle régulier, je retourne à l'agence pour me renseigner sur l'heure de départ. 10h, 11h puis 13h, l'avion n'a toujours pas décollé de Pucallpa. On me dit de me rendre à l'aérodrome pour 14h30, ce que je fait, mais toujours pas de nouvelles de l'avion, jusque un peu plus tard. 14h41 : il décolle de Pucallpa. 15h41 : il atterit à Atalaya et 10 minutes plus tard (quid du check-up de décollage ?) nous nous emvolons par dessus le confluent du Rio Perene et du Rio Ucayali. Me voilá assis juste derrière le pilote

cette fois dans un Cessna de 12 places à admirer au décollage et à l'atterissage la forêt amazonienne de haut.

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