Tuesday, October 30, 2007

Temps : J+25
11h00 : Je suis debout. Pas Mon. Raté pour la balade à la recherche de salamandres au dessus de Pachuca (3 heures de route). De toute façon nous n'avions pas de voiture (les pneus de la Chevy ne sont pas en état pour faire de la caretera).
13h00 : Le père de Cecilia arrive tandis qu'elle se lève, bien malade. Faute de promenade en forêt c'est d'achats dont j'ai absolument besoin de m'occuper ; j'ai repéré où dans le Lonely. Il y a aussi la Basilica de Guadalupe à visiter. Le père envoie sa fille se coucher et me dépose à l'arrêt des micros dans sa Smart jaune.
14h30 : Virgen de Guadalupe.
Sur le Cerro de eypac est apparu la vierge à plusieurs reprises à un indien, Juan Diego vers 1530. Cette apparition est fondatrice et origine de l'expansion catholique en Amérique Latine. En effet, en plus du fait d'apparaître à un indien, signe que ces derniers font aussi partie du troupeau (comprenez genre humain), sur un montagne sacrée, selon les croyances populaires de l'époque, issues de la tradition Mexica (Aztèques), la bonne mère lui demanda d'aller voir le grand prêtre du coin, peut-être était-il même cardinal, pour qu'on lui construise une église. Evidemment le conquistador évangeliste ne croira pas l'indien, à plusieurs reprises, jusqu'à ce que la vierge imprime son image sur le vêtement de Juan Diego. Le sale blanc reconnaîtra enfin son erreur. Sans cet évènement, il est peu probable que la religion catholique eût connu un succès aussi ample et considérable. Bref il aurait fallu l'inventer.
C'est dimanche, c'est la folie, tous les fidèles sont de sortie. Après un changement, le métro me dépose à l'arrêt Villa-Guadalupe, quelques centaines de mètres en dessous du bas de la petite colline. Au sommet une petite église qui commèmore le lieu de l'apparition et au pied une grande basilique aux dômes jaunes et un énorme édifice gris de béton des années 70 quand, déjà, la première se révelait trop petite pour accueillir les fidèles célébrant la Virgen de Guadalupe. Devant la Virgen del Rosario, c'est l'idole la plus vénérée d'Amérique Latine. Ca fait un paquet de milions d'adorateurs. JPII, pour avoir été le Pape canonisateur de ce saint indien a le droit à sa part de vénérations sur le chemin du sommet. La route menant aux basiliques depuis le métro est un large trottoir entouré de deux rangées d'étals, vendeurs de toutes sortes, dont beaucoup de figurines et autres babioles représentant l'image consacrée.

Sur le parvis, c'est la foule. La foule furieuse, la foule adoratrice. Des gens, des gens, des gens, des gens enceintes, des bébés, des gens enceintes portant des bébés, des enfants, des marchants à genoux avec des bébés dans les bras.



Etrange sensation que celle de l'athée short-sandale-T-shirt orange au milieu de toute cette ferveur. Enfin, l'attraction principale de ce haut-lieu touristique, ce sont les tapis-roulants en dessous de l'image tant révérée qui permettent aux fidèles de passer 2 minutes trente précises à l'admirer.
16h00 : Sortie du Métro Zocalo. Les visites du Templo Mayor et du Palacio de Bellas Artes doivent se faire aujourd'hui puisque lundi les musées sont fermés. Par contre aujourd'hui, ils sont gratuits ! Après avoir aperçu le Zocalo recouvert des tentes blanches de la fête du livre -je ne le verrai pas dans son plus simple apparat- j'entre librement dans la promenade surélevée envahie de Mexicains qui surplombe les ruines du temple le plus important de Tenochtitlan, la capital Aztèque qui fut détruite par Hernan Cortès. Ces ruines ont été découvertes dans les années 70 sous un bâtiment colonial et décision a été prise de le détruire. A travers le parcours et le musée on visualise bien les différentes étapes de construction, avec, au centre, le temple le plus ancien (~1350), y compris les étapes post-hispaniques, que ce soient les fondations des bâtiments coloniaux ou cette canalisation d'égouts en brique datant du début du XXème siècle qui a détruit les temples d'une cicatrice rectiligne.



17h20 : Deux stations avant, je descends à Bella Artes. En face de ce beau palais de style néo-classique, le palais postal. Il me manque encore quelques timbres. Mais fermé. Et puis on est dimanche...
Je rentre dans le Palais, j'admire la lourde décoration intérieure, mais on ne me laissera pas admirer plus avant, les célèbres fresques de Diego Rivera. Heure de fermeture. Au coin de l'Alameda, vaste parc planté d'arbres -comme un bois en pleine ville- la Torre Latina, à l'époque de sa construction (1950) la plus haute d'Amérique Latine (188 mètres). Le temps (long) que les deux guichetiers finissent leur comptabilité, je paye les 50 pesos pour accéder au mirador et 2 ascenseurs et 1 escalier me mèneront au 42ème étage. De là, une vue magnifique sur toute la vallée de Mexico. Enfin quand le climat et la pollution le permettent. Ce qui ne doit arriver que quelques jours dans l'année. La vue est belle malgré une portée limitée (la Basilique se distingue mal, quelques kilomères plus au nord) et encore j'ai de la chance, le temps s'est amélioré depuis ce matin.
18h30 : Heure des achats. Je me renseigne pour un magasin de spor. Je voulais un maillot d'un club mexicain : Chivas mais c'est à Guadalajara où je ne suis pas allé ou America. Mais tout le monde semble détester l'America ici et me l'a déconseillé. Le chouchou semble plutôt être les Pumas, le club de l'Université de Mexico (l'UNAM). Je choisis donc le blanc, or et bleu avec la tête de Puma.
Ensuite le marché d'artisanat que j'avais repéré. La plupart des boutiques sont germées, d'autres sont en train. J'effectue mes achats et rentre à la maison.
20h00 : LA faim est grande, je n'ai pas mangé de la journée. Pati se propose de me réchauffer de la nourriture. Je me laisse tenter par l'autre plat vu la veille : porc et pomme de terre sautées avec chicharron en salsa verde. Cela s'avère délicieux. Les chicharrons sont des couennes de porc souvent frites ici noyés dans une sauce faite à base piment.
23h00 : Mon rentre d'avoir préparé un travail avec une amie. Pas de sortie ce soir. De toute façon, le dimanche soir c'est mort. J'ai Yahir et Marcela au téléphone pour convenir, respectivement d'une soirée demain soir et d'un petit-dej/musée mardi matin. Avec Rafa est convenue ma virée à l'UNAM demain matin.

Thursday, October 25, 2007

Temps : J+24
7h00-9h00 : Dans mon sommeil, j'entends Cecilia rentrer et discuter avec Pati, sa tante. C'est le matin.
12h00 : Je suis debout. TV, Wii, Internet.
14h30 :Les emplyés de maison sont là en nombre pour faire les courses et préparer la nourriture de la semaine. En l'absence de Pati et des autres et comme Mon dort encore je leur prête 1000 pesos que devait leur laisser Pati pour les courses, histoire qu'ils ne perdent pas leur temps.
15h30 : Cecilia se lève.
16h00 : Retour des courses, la cuisinière se met au travail. J'attends qu'ele termine pour faire mon repas d'un des plats. Une demi-heure m'annonce-t-elle.
17h00 : Je mange enfin. Viande en sauce avec riz aux carottes. Mon est de retour après une sortie, régler un problème de voiture survenu la veille après la messe.
En fait, je me rends compte que cet horaire de repas que je pensais tributaire d'un lendemain de soirée est normal ici, je pense notamment du au fait que la pause déjeuner est quasi-inexistante dans les écoles et que les élèves ou étudiants mangent vers 16-17h quand ils rentrent. On me demandera souvent a
u cours des jours suivants si je désire manger dans ces eaux-là. Si je me suis levé le matin, ce ne sera quasiment jamais le cas.
18h30 : Montse m'emmène chez Jorge où ils vont se faire à manger. Les 2 sont bien défaits de la fête de la veille. Dans la cuisine, Mauricio, le frère de Jorge, et sa copine se font des hamburgers du Chili's devant le match de foot de Pumas, l'équipe de l'Université de Mexico, l'UNAM, qui perdront 3-2 à la dernière minute. En vrac dans la poelle : onion rings, frites froides, restes du Chili's, saucisses le tout arrosé d'huile. Et oui, on mange aussi sain au Mexique que partout ailleurs... Nous serons un long moment à discuter ainsi dans la cuisine, devant une autre partie, principalement des excès de la fête, conversation qui, si elle peut s'avérer drôle, n'est pas d'un intérêt marqué pour moi.
21h00 : La faim se fait sentir à nouveau et, frustré de hamburger par le Sandborns de la veille, je leur demande un bon hamburger avant que nous sortions dans un bar à la Condesa. Ce sera "Memorables Hamburguesa". Et ça portera bien son nom. Si ni Mau, ni sa copine ne mangeront (ils n'ont même pas terminé le leur tout à l'heure), Jorge et Cecilia partageront un hamburger ; à 3, nous partagerons un panier de délicieuses pommes rapées à la mandoline faites maison ; je partagerai en deux avec moi-même la star de la maison, le burger de 400g d'n bon steak haché. De quoi satisfaire correctement la faim du ventre-sur-patte.
Déposons la copine chez elle et filons sur La Condesa.
La vie sociale de couple est particulière au Mexique, comme j'ai pu le remarquer avec sous les yeux pour exmple Rodrigo et Rafa. D'abord avoir un copain ou une copine (novio, novia) est tellement normal que le cas contraire devient une tare. Peut-être une des raisons qui maintient Cecilia dans cette relation à distance bien compliqué. Ensuite, il s'agit avant tout de préserver les apparences. Même si les deux tourtereaux habitent proche et passent la majeure partie des heures de la journée ensemble, se maintient la tradition d'aller chercher la fille chez ses parents (en voiture pour les classes privilégiées) pour sortir manger ou bien la ramener chez soi. Pour mieux pouvoir la ramener chez elle enfin. Le couple ne passera jamais la nuit ensemble, même si la relation est sérieuse.
22h30-2h00 : Nous ferons deux bars-boites. Le premier où se prépare un concert live mais où nous ne resterons pas plus que le temps d'une bière, une grande salle toute de bois au premier étage, plongée dans l'obscurité au mix très eclectique du DJ.
Le deuxième, le temps de 2 consos, d'abord assis à une table au rez-de-chaussée puis montons profiter de l'ambiance boite plus chaude de l'étage. Le mix est plus logique, par vague, et l'écran géant projette un best-of des vidéos d'Alizée, passage à la Star Ac' et autres clip... !!!
La lolita française dont le moment de gloire, relativement bref en France, semble perdurer au Mexique, est en effet la seule "chanteuse" française qu'on cru bon ou su me citer plusieurs Mexicains lorsque fut abordé ce sujet de conversation.
Temps : J+23
11h00 : Je suis debout, malgré la fatigue. J'ai faim. Mon m'avait dit : soit debout à midi. Le concert commence à 14h.
14h00 : Pas de nouvelles, je l'appelle : elle dit qu'elle arrive. J'ai toujours faim.
14h30-16h00 : A peine de retour nous partons. Elle court depuis le début de la journée et ce n'est pas fini. Nous allons manger après quelques courses. Mon estomac gronde. Elle n'a pas de robe ou pas de chaussures pour le mariage ce soir ! Passons chercher Pao. Puis retirer l'argent du bouquet de la mariée. Puis repassons à la maison pour prendre ma CB. Entre temps j'ai appris que nous allons acheter ma place pour le MOTOROCKR FEST, place qui coûte entre 500 et 1000 pesos ! Je n'ai limite pas assez en liquide. Puis pressing pour la robe de Pao.
16h00 : Puis centre commercial Perisur. Rdv était pris à 16h30 puis décalé à 16h45 avec les amis de Ceci qui m'emmènent au concert. A l'entrée du Centre Commercial, nous nous séparons, Pao va faire ses courses et Ceci et moi allons manger. Salue une amie rencontrée sur le parking. Au magasin de musique pour les places. 800 ou 1000, cette dernière donnant accès à l'espace devant la scène. Les pauvres restent derrière. Je ne crois pas si bien penser. Choisissons 800 puis finalement la plus chère, la même que les amis de Mon, histoire de ne pas me retrouver seul. Ca fait son prix ! Pour ce prix-là en France, je peux aller aux Eurockéennes ou aux Vieilles Charrues, des festivals sur plusieurs jours. Remontons à l'étage de l'espace fast-food. Comme ceux déjà vu en Espagne mais surtout sur le continent américain. Plein. Retrouvons Mario. Redescendons manger au Sandborns. Je crève la dalle.
16h20 : Rdv en bas de San Jeronimo dans 25 minutes ! Entrons au Sandborns. Cecilia part chercer Pao. Mario et moi attendons pour commander. Reviennent plus de 10 minutes plus tard. Avons attendu pour rien. Je suis le seul qui mangera. Commande mon hamburger.
16h40 : Toujours pas de hamburger. Pao repartira avec Mario et demandons à emporter.
16h50 : Je mange un petit hamburger et 4 frites dans la voiture de Mon. J'ai encore faim.
17h00 : Arrêt dans une rue, avant la voie d'accès au Periferico. Un 4x4 blanc nous rejoint d'un U-turn. Je monte. Dedans 4 iconnus : 2 filles, je connais les prénoms : Chrystel et Carla, amies de Cecilia. La première que je suppose être Chrystel, jolie chataine à la peau claire et à côté de qui je m'installe et la deuxième d'un type mexicain plus classique. Celle-ci me présente Antoine -Antoño- plus âgé, type mexicain plus marqué. A gauche de Chrystel, Sergio.
18h00 : Après près d'une heure de route pour rejoindre le Foro Sol, un stade de baseball au milieu d'un virage en U de l'autodrome de Mexico, du côté de l'aéroport, Antoño nous dépose à l'entrée du parking et nous rejoignons l'entrée à pied. Discussion principale du trajet : le récit de comment, la veille au soir, le chanteur et le bassiste d'Incubus, au programme de l'évènement d'aujourd'hui, montèrent dans la voiture de Chrystel pour sortir boire un verre et de comment le chanteur lui donna son numéro. Ce récit je l'entendrai une dizaine de fois au minimum ce jour.
On me détaillera également le programme. Les 2 groupes majeurs : Incubus et The Killers qui jouent en dernier. Le concert se termine à minuit. Egalement 2 groupes mexicains particulièrement connus : Porter et surtout Molotov.
Le premier termine de jouer quand nous entrons sur le terrain dont l'herbe est recouverte d'un sol ammovible. Les 2 groupes américains semblent déternir une immense popularité auprès du public mexicain comme je le réaliserai à maintes reprises, tout particulièrement quand ils seront sur scène. Mais le prochain groupe au ptrogramme est anglais, son nom ne m'a même pas été mentionné quand j'ai demandé à mes nouveaux amis qui jouait, et c'est celui qui m'intéresse le plus de voir -ce n'est pas le cas des mexicains- c'est The Dandy Warhols !
La distinction entre Rock anglais et Rock américain reste forte y compris rapport à leurs zones d'influence respectives.
Mais l'élément principale que je veux souligner dans ce concert, c'est l'impression d'un nouveau pays, d'un nouveau Mexique. Peaux et yeux clairs et un étonnant pourcentage de crinières que je n'aurais jamais cru mexicaines : chatains, blonds... Très peu de peaux foncées/cheveux bruns lisses. Le pourcentage est exactement inverse de celui que j'avais constaté jusque là dans le pays. A 1000 pesos la place, je suis clairement entouré des moins de 1% que la couche riche voire très riche représente dans la population totale. La rupture est violente. Dans cet environnement, à peine si je détonne. Je ne suis pas sûr qu'on se doute que je suis étranger. D'ailleurs les différents groupes d'amis des filles ou de Sergio ne tilteront pas plus que ça. Peut-être est-ce du au fait que la curiosité est moindre chez ces personnes qui ont pour la plupart toutes déjà voyagé en Europe.
Porter : Rock en espagnol avec un chanteur qui n'hésite pas à pousser des vocalises de sa voie assez aigüe.
Dandy Warhols : Que dire de ce groupe de légende ? Du bon brit-rock. Dommage qu'ils n'aient joué à peine que 45 minutes.
Molotov : Un rock à la Red Hot Chili Peppers, avec des textes souvent rappés en argot parfois bien cru. Le son guitare est plus proche souvent d'un Metallica, plus hard rock que les Red Hot.
Au milieu de la foule qui commence à bien s'amasser (plus de 30000 personnes) et bien s'échauffer à partir de ce groupe que tout le Mexique, me dit-on, aime, je sens un malaise monter. Ma tête commence à tourner, je halète. J'essaye de garder mon calme, ne pas penser à la foule qui m'entoure, à l'absence d'espace vital, je ralentis ma respiration pour prendre des inspirations plus profondes. Rien n'y fait. Ma vue se brouille. La scène, les gens m'apparaissent flous. J'attrape le bras de Sergio en lui disant que je ne me sens pas bien mais dans ces moments-là, l'usage d'une autre langue est difficile. J'ai l'impression qu'il met un temps énorme à réagir mais il réagit bien, m'entrainant derrière, quand je serais allé par le côté. Déjà, mes jambes se dérobent sous mon poids et je zigzague avec peine. Un peu en arrière, il y a de l'espace et je peux m'asseoir. Cela me permettra de me remettre. Après plusieurs minutes de repos, cela va mieux. Je me relève, encore faible, et sors de la zone pour chercher à manger. Je me dis que quelques tacos bien pimentés me feront du bien. Ce sera le cas et je profiterai en paix des 2 derniers concerts. Je ne sais si c'était une crise d'hypoglycémie ou d'hypotension mais la fatigue, la faim, une certaine déshydratation sans doute ont été les facteurs déclenchants.
Incubus : Je pense, le groupe préféré des Mexicains présents. Moins le cas en ce qui me concerne. Rock + DJ avec scratchs et samples à la clef. Grosse ambiance.
The Killers : Un chanteur extravagant, rock + organs, quelques tubes, une déco et des éclairage soignés, la recette pour une fin de concert réussie.
00h30 : De retour au parking nous retrouvons Antoño et la voiture. Ce dernier, je l'ai appris entre temps, est simplement le chauffeur et nous a attendu dans le parking tout le temps du concert. En résumé, je suis allé au Motorockr Fest avec chauffeur !
1h30 : On me dépose devant l'ensemble de maison et je file me coucher.

Friday, October 19, 2007

Temps : J+22
A cause du trafic, il nous fallut 10-15 minutes pour atteindre l'arrêt du colectivo. 8h15, après 10 minutes de trajet en mini-bus(3 pesos), je suis au métro. Même trajet, en sens inverse, que la veille, même 2 pesos le trajet. A 9h, je cherche dans le hall du Terminal Norte le guichet de la compagnie qui dessert Teotihuacan. Le prochain bus est à 9h15. 28 pesos l'aller-simple, une heure. C'est un prix pour touriste ! Peu après 10h je suis sur le site. J'y passerai plus de 7h, moins d'une heure de pause pour manger, au moins 15km de marche pour parcourir les 2km nord-sud de l'axe principal, la Calazada de los muertos, les 10km² de superficie de l'ancienne capitale de l'empire le plus grand de Mésoamérique. Le sens de la visite sera en fonction de l'éclairage.

Etant donné l'orientation du site, je commencerai donc par l'ascencion de la Piramide del Sol à l'est, pour terminer par celle de la Luna, point le plus septentrionnal et enfin la Ciudadella. C'est évidemment l'escalade de ces deux points de vue qui constitue le point d'orgue de la visite, notamment les 70 mètres de hauteur de celle du Soleil, troisième plus grande pyramide du monde.

Puis musée du site, musée de la peinture murale -Teotihuacan conservant parmi les plus beaux restes de décoraations murales du pays et les divers palais à visiter.

Au point qu'à 17h20, je me présenterai à la Ciudadela, appelée ainsi à cause du mur qui l'enserre et sur lequel sont construits 12 temples, et l'on me refusera l'entrée à cause de l'heure de fermeture.
Au final, un site intéressant et impressionnant mais pas le plus beau que j'ai vu, notamment à cause de cet usage de différentes pierres de différentes couleurs dont je ne sais si c'était à l'origine ainsi ou de par la restauration. Encore une fois, il faut s'imaginer en voyant ces temples en pierre qu'ils étaient tous chalés et peints de couleurs vives, surtout du rouge.
Enfin l'impression principale qu'il me laisse est celui d'une certaine falsification. De la plupart des bâtiments, on ne voit qaue le sol et le bas des murs ce qui pourrait laisser croire qu'ils ont été sortis de terre ainsi. Mais en regardant le reste du site -foule d'autres bâtiments sensés avoir été là où on ne voit que terre et végétation, et après avoir vu les photos du site avant les premiers travaux de restauration, on réalise que pas une seule pierre que l'on voit n'est d'origine. Et que peut-être si ce site est aussi interessant, c'est juste parce que plus d'efforts et plus de travaux de restauration et reconstruction y ont été menés. L'exemple le plus frappant est justement la Pyramide del Sol, qui avant reconstruction complète fraternisait de gemellité avec la colline-pyramide de Cholula. Ce qui la faisait beaucoup moins sexy. Les spécialistes aujourd'hui jugent qu'un étage de trop a été construit par rapport à l'origine. Même sentiment que pour le théâtre antique de Vaison-la-Romaine finalement. En fait, l'incompréhension qui persiste c'est, quitte à faire le parti-pris de la reconstruction, pourquoi pas un seul édifice n'échappe à cette frustration de l'inachèvement ? Pourquoi ne pas reconstruire autels et temples au sommet des pyramides ? Pourquoi ne pas reconstruire les plafonds, toits, et l'enchev^trement des pièces des palais et des habitations ? Ajouté à cela que toutes les belles pièces : offrandes, stèles, autels, etc ont été déplacés dans divers musées. Pourquoi ne pas avoir laissé au moins une copine in-situ, que les visiteurs puissent aprécier autres choses que quelques escaliers et pierres entassées ?
A peine sorti du site, le bus est déjà là à m'attendre. Il va bien au Terminal, mais s'arrête avant à Indios Verde, le terminus de la ligne verte ce qui m'évite un changement à La Raza, changement où il faut aprcourir des kilomètres de couloirs de marbre entre les 2 lignes. Et puis je vasi pouvoir me faire une idée du temps de aprcours d'une ligvne complète de métro du nord au sud de la ville. En fait ce sera rapé pour le tmeps de parcours puisque la ligne connaîtra des problèmes techniques qui allongeront mon trajet à plus de 2h !
Après une douche bien méritée, nous sortons dîner en compagnie de Pau, une amie de Montse, les deux étant invitées du mariage du lendemain soir. La mariée étant hystorique à la veille de ce jour fatidique, cela change quelque peu les plans de la soirée puisque les filles, marraines du bouquet et amies de la mariée (il y a des parrains-marraines pour tout un tas d'éléments dans un mariage mexicain, entre autres pour la raison que ce sont eux qui payent ce qui les concerne -les filles doivent trouver 1500 pesos !) se doivent de passer chez elle la réconforter et lui tenir compagnie. Nous irons donc avec un six-pack de bière, après avoir dîné pour ma part d'une enchilada-pita et bu deux fois trois verres de la boisson nationale : la bandera (le drapeau). Principe identique au Chile en Nogada, il s'agit de 4 verres de shots vert (citronnade), blanc (tequila) et rouge (jus de tomate épicé) à boire dans l'ordre et cul-sec. Je boirai même deux tequilas de marque différentes histoire de goûter.
Dasn la maison de la mariée, assis entre les cadeaux de la noce, nous retrouveront Jorge et son frère, qui habitent le même ensemble. Tout ce beau monde fera la conversation un moment. Jorge est chaud comme la braise pour sortir dans une boite retrouver Paolina que j'avais rencontrée au King's. Mon me laissera entre ses mains car elle a cours tôt le lendemain. Nous montons chez lui où il me prête un jean et une chemise Zara, assez classe. En effet, nous allons à Santa Fe, dont j'ai déjà parlé, dans un "antro" plutôt classe élevée. Nous ne savons même pas si nous allons rentrer, vu que c'est généralement assez selec. Vu mon état de fatigue, du à l'épuisante journée, nous nous arrêtons dans une TdC (tienda du coin) ou dépanneur comme aimait à dire Mathieu, pour acheter 2 Red Bull. Arrivé devant le bâtiment -la boite est au 7ème étage d'une tour- le Valet Parking s'occupe de la voiture de Jorge (enfin celle de sa mère) et nous nous présentons aux gorilles. Pièces d'identité sont demandées masi comme je n'ai pas la mienne on explique que je suis Français et ça passe. Nous ne paieront mêe pas de cover ! L'ascenceur s'ouvre sur le 7ème et démarre la fête.
Cubas, 2 Rafaras -> 5 mañana
Carte de Jorge ne passe pas alors descente au DAB accompagné par un employé de la boite.

Wednesday, October 17, 2007

Temps : J+21
Peu avant 8h je suis debout et aussitôt habillé, aussitôt parti. Je descends à la station essence et avant d'arrêter un colectivo, j'achète de l'eau et du pain, en prévision des heures que je m'apprête à passer en plein soleil dans ce pays de climat chaud. 8h30 je paye le hcauffeur en montant (8 pesos) et peu après 9h je suis aux portes des ruines. J'attaque la visite. Il fait déjà chaud. Au total, j'aurai rencontré peut-être 4 touristes. Bref un grand moment de tranquilité dans ce site dont les deux particularités sont les niches qui recouvrent de nombreuses façades de temples (dont la fameuse pyramide des niches) et symbolisant le passage vers les mondes souterrains ; et les terrains de jeu de pelote, site où on en a retrouvé le plus grand nombre en Amérique Centrale : 17 au total. Encore une fois comme à Chichen Itza, on ne peut pas escalader les temples ce qui enlève une grande part de l'intérêt.


Enfin le site est en deux parties. La deuxième, El Tajin Chico est composée des plus beaux temples et édifices et se situe en surplomb de la première. Je suis donc le flèchage et tombe sur une barrière. Fermé ? Je franchis la ligne en suivant des ouvriers mais une fois dans la zone, on me fait signe que je n'ai pas le droit d'être ici. Ma visite du site se termine donc à cet endroit précis. Je me dirige vers l'entrée en pensant en moi-même qu'il me reste au moins le musée du site à voir. Les employés à l'entrée me disent qu'il est fermé. Je me plains d'avoir payé le plein tarif alors que n'était accessible qu'à peine la moitié du site. On compâtit et on m'explique que le dernier ouragan a beaucoup endommagé les ruines, fragilisant de nombreux édifices et qu'il s'agit donc là de mesures de sécurité. Ca n'empêche qu'il est 10h, je n'ai pas passé plus d'une heure dans le site, et j'ai vu tout ce que je voulais voir. Je récupère mon équipage et me pose au rond§point où passent les bus. Pensant gagner du temps je marche jusque la route. Le temps que je parcours les 500 mètres du chemin passe un bus qui refuse de me prendre à l'endroit où je suis. Le bus suivant me prend et passe par le site avant de se diriger vers Poza Rica. Bref encore une idée lumineuse !
30 minutes plus tard nous sommes à Poza Rica. J'ai bien fait de ne pas la choisir comme camp de base pour El Tajin. C'est une ville moche de grande activité pétrolière. En effet, avant même d'y arriver, on aperçoit de loin, les torchères brûlantes au dessus de la ville. Selon ma demande, le chauffeur du colectivo me laisse devant l'entrée du Terminal d'Autobus. Le plan est de prendre un bus pour Ciudad de Mexico et demander qu'il me laisse à San Juan Teotihuacan, le village à côté du fameux site archéologique, l'autopista devant y passer d'après la carte du Lonely Planet. Au Terminal on m'oriente vers le Terminal de 2ème classe, à celui de 1ère classe il n'y a que des directs : 192 pesos, 4h30. J'espère payer moins... Heureusement l'autre est au coin de la rue ("a la esquina"). A ma grande surprise, les compagnies de 2ème classe vendent surtout le même direct pour le même prix. Ils offrent également un service "economico" pour 160 pesos. Pas une grosse économie... Malgré celà, il ne semble pas possible de s'arrêter à San Juan, ils peuvent me déposer au péage au mieux. Je me décide à prendre pour 72 pesos un billet pour Tulancingo, bien avant Teotihuacan, en espérant y trouver un bus ou un colectivo pour San Juan. Je me rends sur le quai. Le bus, de passage, n'est pas encore là. A 11h45, heure prévue du départ, toujours pas de sieng du bus. Ca m'a laissé suffisamment de temps pour cogiter et changer d'avis. Je retourne au guichet pour voir si on accepte de changer mon billet pour un direct Mexico. Je paye le complément et me rends sur le quai "Mexico directo"' et monte immédiatement dans le bus qui part quelques minutes plus tard, il est 12h. La route montera depuis le niveau de la mer jusqu'aux 2000 mètres de l'altiplano de la vallée de Mexico. Une bien jolie route encore, qui passe par une impressionnante vallée innondée de barrage hydro-électrique et continue de grimper jusque les sommets du relief, sommets qui se révèlent être un plateau. Mon repas se réduira au seul pain qu'il me reste et une torta vers 15h.
16h30 je découvre le Terminal Norte. Je m'arrête dans le hall à una "caseta" téléphone/internet pour prévenir Cecilia de mon arrivée intempestive. Au bout de plusieurs tentatives, je réussis à la joindre. Elle a un rendez-vous et une conférence et avec le traffic ne sera pas de retour avant 22h à la maison. J'en profite pour passer une heure sur internet et me rendre en métro au centre-ville que je n'ai pas encore vu, malgré mon lourd chargement. Au guichet, je donne une pièce de 5 pesos, prends mon billet et pars. On me rappelle pour ma monnaie ! 3 pesos. 2 pesos le ticket de métro pour aller à l'autre bout du D.F.. De la ville, je verrai -la plus grande partie de nuit- l'activité de jolies rues piétonnes au sud-est de l'Alameda, je dînerai et prendrai une bière. 19h30 je retourne au métro Juarez sur la ligne terminus Université, où juste 2 arrêts avant le terminus se trouve Miguel Angel Quevedo, d'où j'attraperai après une certaine file d'attente un colectivo pour San Jeronimo. J'arrive ainsi vers 20h30 à la maison. Pati, la tante est là, pas au courant de mon retour. Je lui raconte un peu mes impressions du pays, profiterai d'internet et surtout d'une bonne douche. Minuit, Cecilia n'est toujours pas de retour. Elle arrivera un peu plus tard. Sa conférence pour l'Université s'étant terminé à 10h le temps de rentrer... On fixe les plans des prochains jours en fonction de ses disponibilités et de ce qu'elle veut faire. Tous les deux bien fatigués, il est près de 1h, au lit ! Réveil à 7h, pour partir avec elle à 7h50 pour qu'elle me dépose à l'arrêt des colectivos, puis destination : Teotihuacan.
Temps : J+20
Ce matin : Museo de Antropologia. Vers 9h je suis debout, douche. L'habituel café de marmite. Hier il y avait des toasts mais aujourd'hui juste des céréales. Mais avant de partir pour le musée un peu loin du centre-ville, il faut prendre une décision : rester une nuit de plus ou partir. El Tajin. Et après ? Tula ? Teotihuacan ? Les plages du Golfe ? Et combien de temps entre Xalapa et Papantla, où je pense dormir avant de visiter El Tajin le lendemain : 4 heures comme dit mon guide ou 8h d'après l'employé du Terminal que j'ai interrogé hier. Au cas où nous décidions de partir, nous faisons, Alexandre et moi, les sacs, rendons les clefs et descendons nos affaires à l'accueil. Enfin nous partons. En chemin, je me renseigne sur les horaires de 1ère classe pour Papantla : 16h30 et 18h30.
Nous attendons un moment le colectivo qui nous déposera devant l'entrée du musée. Il semble gigantesque vu de l'extérieur. D'une architecture originale avec des salles en enfilade en descente utilisant au mieux le relief naturel, il retrace l'histoire des grandes civilisations précolombiennes de la région. Avec un accent tout particulier sur la culture Olmèque, aussi appelée la "culture mère" dans le sens qu'en plus d'être une des plus anciennes (à partir de 2000 avant J.C.), elle a atteint un niveau de perfection étonnant et supérieur à certains de ses successeurs dans certaines techniques et enfin elle a influencé largement toutes les civilisations suivantes dans toute la Mésoamérique depuis Teotihuacan jusqu'aux Aztèques en passant par les Mayas. De quelle manière cette influence s'exerça et se reconnaît est justement un des éléments bien expliqué dans ce musée avec forces démonstrations et schémas. Enfin, ce qui est malheureusement rare dans la plupart de ce genre de musée, en plus des oeuvres d'art rituelles sont présentés des objets de la vie quotidienne. La plupart des pièces présentées sont plus intéressantes que la plupart de celles que j'avais vues jusque là de par leurs dimensions, leur niveau de détail ou leur complétion.
Pour finir, la maquette du site d'El Tajin m'a définitivement convaincu d'y aller, peu importe la difficulté. Finalement le musée, passionnant, n'était pas si grand puisqu'il ne nous fallut pas plus d'une heure pour le parcourir.
Nous rentrons directement au centre avec un resto du Lonely Planet en vue. La faim se fait grandement sentir, il est près de 13h et nous n'avions quasi-pas petit-déjeuné. Nous entrons sans regarder le menu, nous installons au bord d'une jolie cour en plein air. Il semble qu'un buffet se prépare. Il nous faut attendre quelque peu, il n'est pas encore tout à fait prêt. Les serveurs ne prennent même pas notre commande. Ils supposent avec justesse que nous prendrons le buffet. Ils se contentent juste de déposer une carafe de citronnade bien agréable sur notre table. A peine prêt, nous sommes devant les tables de service. Pour l'entrée : choix entre 2 soupes, une de carottes et une sorte de clado (bouillon avec des légumes en morceaux) mais sans viande. Puis nous passons au plat. Je fais remplir mon assiette, de taille assez conséquente, d'un peu de tout ce qui nous est offert. Viandes, pâtes, pommes de terre, riz et purée de haricots. Je n'aurai même pas besoin de me resservir tellement cette première assiette m'aura suffi. Pourtant c'est à volonté ! Je ne toucherai pas non plus au dessert un espèce de flan aux fruits rouges ou un riz au lait. Le tout pour 35 pesos. 105 pesos et nous aurons mangé tout notre saoûl à 3 ! Après le repas, je veux boire un café, aller sur internet et partir versr 15h-15h30 pour le Terminal. Les deux veulent visiter un village environnant et ils décident de partir immédiatement. Nous nous séparons au coin d'une rue. Malgré le fait d'être dans une région de café (Veracruz), je n'aurai encore une fois pas mon expresso. Même dans un marchand de café où je rentre et où je demande à goûter, on me sert un cafe Americano !
15h30, au Terminal, décidé à payer plus pour prendre le bus ADO de première classe, je demande un billet pour le prochain départ pour Papantla. Ce sera 18h30 me répond-on. Celui de 16h30 est plein. Ca me ferait arriver à 23h passées ! Je me rabats sur celui de deuxième classe qui passe toutes les heures et 14 minutes. Il m'en coûte tout de même 140 pesos. Je me pose donc devant le numéro de quai où il doit arriver avec l'habituelle angoisse de tout ce qui peut merder. Tout marche bien, à 16h04 il est là. J'interroge le chauffeur pour qu'il me fasse signe une fois à Papantla, lui demande l'heure à laquelle nous devrions arriver. 21h. Bon ça peut aller. Nous partons. Sans que j'ai eu le temps de m'en rendre compte nous sommes 1000 mètres plus bas. Le ciel, un peu moins couvert que la veille, reste chargé. Au lieu de prendre la route directe, le bus prend la route de Veracruz. La route sera très belle, du coup : à gauche, les premiers reliefs et leurs différentes nuances de vert. A droite, des lagunes, parfois communiquant directement avec, derrière, le Golfe du Mexique. Nous passons par La Antigua et Villa Rica, deux villes fondées par Hernan Cortes avant de choisir l'emplacement de Veracruz, Villa Rica est la première ville hispanique du Mexique.
La nuit tombe. 19h30. Enième arrêt sur le bas-côté devant un hôtel au bord de la plage pour prendre un groupe de passagers. Le bus cale. Il ne redémarre pas. Le chauffeur aprèys plusieurs essais infructueux part trifouiller dans le moteur. Il revient, au bout de 2-3 essais le moteur se lance mais s'arrête aussitôt. Après quelques tentatives supplémentaires, décision est prise d'abandonner le bus. Tous les passagers descendent avec leurs affaires, puis les hommes pousseront le bus pour le ranger plus proprement sur le côté. Nous allons attendre un autre bus, me dit-on. Quelques bus 1ère classe, des ADO, passent, mais je m'imagine bien que ce ne sont pas eux qui vont nous prendre. Au bout d'un quart d'heure d'attente, un arrive mais il ne va pas à Poza Rica. Tout le monde embarque dedans. Il nous déposera au croisement où il bifurque plusieurs dizaines de kim plus loin. Pas d'attente cette fois, un autre bus de la même compagnie que notre bus initial, vide, nous charge mais il nous dépose à sa destination : Casitas, le village suivant. Nous ne sommes plus que trois : le chauffeur, un homme et moi. Encore 10 minutes d'attente, il est près de 21h, je suis au bord de la route, il fait noir et je ne sais pas où je vais dormir ce soir... Enfin un bus arrive qui nous mènera à destination. 22h15 le bus me dépose à la station essence. Quelques rues en surplomb, on aperçoit l'église qui borde la place centrale. C'est parti pour le tour des hôtels de la ville. Le premier, à côté de la station est à 350 pesos la nuit. Je monte à la place centrale où à un autre dans les mêmes ordres de prix je demande de m'indiquer un logement plus économique. Le Trujillo, environ 150 pesos, à l'ouest de la place. J'arrive, fermé ! Je ferai encore 3-4 autres, fatigué, avec mon bardas sur le dos, avant d'arriver au Familiar où un homme d'âge certain me propose un lit et un ventilateur, rien de plus, pour 100 pesos. Il a l'air peiné de n'offrir que si peu alors que c'est exactement ce que je recherche ! Il monte pour m'ouvrir le passage et me montrer la chambre. C'est une chambre vaste avec 2 lits doubles en coin de rue -un peu bruyant mais bon. Comme pour se justifier, il explique que c'est 200 pesos pour 2 personnes donc 100 pesos pour une. J'aime bien son raisonnement mais ce n'est pas celui des hôteliers rencontrés jusque là. Je pose ma charge lourde et le suis voir la salle de bain. Elle est grande et très propre avec une grande douche. Fièrement, il m'annonce qu'il y a de l'eau chaude. Je lui réponds que par cette chaleur, mon plus grand plaisir est une douche froide. Il m'assure que certains clients préfèrent prendre une douche chaude par grande chaleur. Une fois payé, j'étrenne la douche immédiatement puis m'installe à écrire dans mon lit. Vers minuit et demi, j'éteins. Le réveil est mis pour 7h30.
Temps : J+19
Le lit exerce toujorus autant son fort pouvoir d'attraction mais j'arrive à m'en sortir peu avant 9h. Douche. Pas de petit-dej. Et oui, même pour ce prix-là ! 9h30-10h, j'attaque le parcours fléché de la zone archéologique de Cholula. Un peu d'histoire. Cholula fut un centre refligieux très important pour les différentes cultures de la région et ce, dès l'époque Teotihuacan. C'est vers 1200 Après J.C. que fût bâtie la pyramide à laquelle la ville doit sa renommée. C'est la deuxième plus grande pyramide du monde après Kheops et devant la Piramide del Sol de Teotihuacan. Sa base est même plus large que celle de Kheops (c'est Humboldt en personne qui l'a mesurée le premier) ! Mais quand les Aztèques dominèrent l'ensemble de la région, elle était déjà abandonnée depuis longtemps, même si Cholula restait un centre religieux important. Au point qu'on ne sait pas si les espagnols savaient que la colline sur laquelle ils bâtirent une gélise était un ancien temple.

Première visite : le tunnel. Je suis le premier visiteur de la journée. Plus de 4km de galeries ont été creusées dans le but d'étudier la pyramide et les niveaux antérieurs !

Sur quelques centaines de mètres on peut donc aprécier les différentes couches de l'édifice. On ressort par un autre côté et on se dirige vers la zone de fouille au sud de la pyramide où de nombreux autres édifice de différentes époques ont été mis à jour et restaurés.

On termine par la face Ouest où l'escalier principal d'accès au temple a été entièrement refait. De là je fais un tour du Zocalo pour le voir quand même de jour. Déguste un expresso correct sous les arcades et me rends à l'ouest du Zocalo pour trouver la poste. Il est déjà midi et il me reste le point culminant de la visite : gravir la colline pour visiter l'église et aprécier la vue. Or je veux partir de Puebla pour Xalapa à 14h ce qui m'y amènerait vers 17h. Et je dois encore faire le check-out. Je serai en retard. L'ascencion n'est pas de tout repos. En haut, l'église et la vue vaste sur toute la vallée malgré cette brume continuelle. La plaine et, au loin, les reliefs qui délimitent l'horizon. Je me rappelle les volcans. Je regarde ma carte et porte mon regard vers l'ouest. Rien que cette ligne de crêtes basses et des nuages blancs. Beaucoup de nuages. Mais en plein milieu du ciel, loinn au dessus du sol apparaît floutée par la brume une majestueuse cime enneigée. La vue est saisissante. L'altiplano de Puebla et Cholula est à 2000 mètres d'altitude et les volcans Popo et Izta culminent à plus de 5000 mètres. Mais vus de cette distance, je ne m'attendais pas à ce qu'ils soient aussi haut. L'Izta, j'entends, car aucune trace du Popo si ce n'est une large couverture nuageuse à gauche du premier. Soudain, dans un trou la cime du Popo apparaît à son tour. Encore plus haute que l'Izta. Vu l'impression ressenti, par temps complètement clair cela doit être tout simplement extraordinaire.
Midi moins le quart, je redescends vers l'hôtel. Je monte à ma chambre, remballe et redescends. A 13h pile je suis devant le MacDo et peu après 13h30, le micro s'arrête à l'arrêt du Terminal d'Autobus de Puebla, le CAPU. Cet immense terminal s'apprarente encore plus à un aéroport que ceux que j'avais vu jusque là. Je trouve un bus pour 15h pour Poza Rica (d'où on peut visiter le site d'El Tajin) et il y a celui que je pensais prnedre : 14h pour Xalapa. Après réflexion, je reste sur mon idée première et embarque, en suivant les flèches indiquant les départs de la compagnie de mon choix, sur un des moultes quais dans l'autocar.
Bon pour 3 heures de paysages. L'altiplano d'abord, que je connais bien. A notre gauche nous laissons la Malinche, le troisième volcan de la région, qui paraît petit du haut de ses 4400 mètres. Puis nous bifurquons en direction du Pico de Orizaba, que je ne verrai pas cette fois. Nous traversons une vaste plaine, une sorte de marécage ou de marais salant. Je n'avais pas encore vu terre aussi plate dans ce pays tant valloné. Enfin nous atteignons le très large cône applati du Cofre de Perote, un volcan éteint de 4200 mètres d'altitude par le Sud-Ouest. Xalapa s'étend au pied du relief côté Est. Il faudra plus d'une heure pour en faire le tour. Sur le versant par lequel nous arrivons la végétation et le climat, secs tous les deux avec ses pentes de terre beige et ses colonies de cactus. Puis, au détour d'un virage, nous basculons sur le versant Nord-Nord-Est, du côté du Golge du Mexique, et le paysage change radicalement comme en un clin d'oeil. La montagne se pare de vert, les pentes d'herbe et d'arbres, en grande majorité des conifères. De même le ciel dégagé s'est empli de nuages typique d'une région humide. Il est 17h quand en bas dans la vallée paraît une ville : Xalapa, 1400 mètres d'altitude. Avec une demi-heure de retard, le bus entre dans le Terminal. De là un combi m'emmène au centre. En fait la ville est tout sauf une plaine. Je vais direct à l'Hostal Las Nieblas le moins cher d'après le guide. 160 pesos pour un dortoir ! Plus mon voyage avance, plus les prix augmentent ! Dès la première négociation, Luci, la réceptionniste me propose 140. Elle ne peut pas moins car il faut avoir la carte de membre de Hostelling International pour avoir le tarif de 120 pesos. Histoire de me convaincre elle me dit qu'il y a une Française en ce moment. Je lui réponds que c'est trop cher et que dans mon guide il y a un hôtel à 100 ou 110 pesos. Je m'y rends donc, un peu plus loin dans la ville. Là, sans négociation possible, c'est 140 pesos mais pour une chambre simple avec sdb privée. Je retoure à Las Nieblas et lui demande si ça marche si on fait comme si j'étais membre de HI. C'est OK. 18h passées je monte mes affaires à la chambre. A l'intérieur, lisant, Alexandre, un suisse-allemand. L'hostal est vraiment très joli avec, à l'étage, une sortie sur une terrasse puis un espace cuisine/salle à manger et une deuxième terrasse. Des lieux conviviaux et agréables sont propoces à une bonne ambiance et des rencontres. Les chambres impec avec lockers et lavabos et enfin toilettes et douches très propres, ,de pratiques douches individuelles. Nous nous installons sur la terrasse en compagnie de quelques bières en attendant le retour d'Orlane, 25 ans, de Toulouse (information lues dans le registre de l'hostal, sauf sa ville d'origine que son accent ne pourra pas lui faire renier). Le ciel est toujours autant couvert. Ils ont déjeuné tard et donc je sors dîner seul ce qui me permettra de faire un rapide tour de la ville. Un petit menu soupe-plat-dessert-boisson à 28 pesos puis je réintègre l'hostal. Plus tard nous sortons dasn un café ambiance orientale sympa et quand vient l'heure nous nous mettons en marche vers la zone où sont les clubs. Nous avions quelques espoirs mais tout est fermé en ce lundi soir. Retour au centre-ville où je terminerai la soirée par un dessert et un punch cubain dans un restaurant-bar... cubain. En rentrant, les deux zozios continuent leur discussion et je vais me coucher. 1h a déjà sonné depuis un moment.

Sunday, October 14, 2007

Temps : J+18
Malgré le réveil qui sonnera à 8h, ce n'est que vers midi que je me lève. Je ne sais si j'étais particulièrement fatigué ou si c'est ce confort nouveau pour moi d'un lit double. Ma journée à Puebla se réduira donc à une après-midi. Comme je pense visiter Cholula demain matin et partir en milieu de journée, je décide de passer une nuit de plus dans cet hôtel malgré le prix. Le micro me débarque à l'ouest du Zocalo. Je marche jusque là. Une ambiance de fête règne. Une scène est montée, les rues sont fermées à la circulation, des marchands pullulent sur la place en réfection : nourriture, doucheurs, churros, ballons, jouets...

Objectif : manger et musée Amparo. Préoccupation auxiliaire : trouver un cyber-café avec un lecteur de carte mémoire pour décharger le mienne sur ma clef USB et pouvoir publier certaines photos sur le blog. Toute l'après-midi, chaque cyber que je croiserai, je rentrerai demander s'il y a. Mais il semble que personne n'en ait...
Proche d'un mignon petit marché ancien transformé en marché d'artisanat, je me décide pour goûter le plat national : Chile en Nogada dans un restaurant aux jolies céramiques, une particularité de la ville, les azulejos.


Puebla est une jolie ville. Dans un style encore différent. Des bâtiments plus hauts aux architectures plus recherchées, notamment les magnifiques céramiques de leur façades lui confèrent une certaine ressemblance avec une ville espagnole comme Madrid.

Et son imparable système de numérotation de rue : 4 rues principales aux noms illustres se croisent au niveau du Zocalo. De là les rues Nord et Est (Oriente) paires augmentent au fur et à mesure qu'on s'en éloigne. De même, les rues Sud et Ouest (Poniente) impaires augmentent de 2 en 2. Ainsi il est très facile où que l'on soit de trouver une adresse, le Zocalo ou bien se situer géographiquement et cardinalement par rapport à ce dernier.
Le Chile en Nogada est un piment vert frit et fourré recouvert d'une sauce blanche doucereuse aux noix et de graines de grenade. Vert, Blanc, Rouge : les couleurs du drapeau. D'où son son surnom de plat national. Puis je descends la calle 6 Sur vers le quartier de l'université où se trouve le musée Amparo. C'est une rue très animée, où l'on trouve en temps normal des vendeurs d'artisanat, mais aujourd'hui c'est carrément une immense brocante. Quel bonheur de se sentir anonyme, de ne pas être harcelé par les marchands, dans ce fouilli d'étals et ce brouhaha de gens ! C'est dimanche aussi chaque église que je visite est en plein culte, y compris la cathédrale. Les photos sont interdites dans le musée et le portique détecte mon appareil photo dans ma poche. Il me faut le laisser dans mon sac à la consigne. Dommage ! Dans un grand bâtiment colonial, la riche collection privée comportant de très belles pièces explique avec clarté la complexe chronologie, influences et échanges directs entre les nombreuses civilisations préhispaniques de Mésoamérique. Les salles de l'époque coloniale sont radicalement différentes. Réaménagées, remeublées comme à l'époque glorieuse du bâtiment, parquets, tentures et une collection d'art religieux. Egalement une cuisine de l'époque reconstituée avec tous ses équipements.
En sortant du musée il est déjà 15h30 et je veux monter au fort de Loreto, monument historique et patriotique qui domine la ville et contien le musée de la "No Intervencion" Mais en face du musée un des ordis du cyber a un lecteur de carte mais le jeune qui le tient ne sait pas le faire marcher, en fait je me rends compte qu'il n'y a pas les drivers. Une heure d'internet passe. Puis je descends sur le grand boulevard où j'attrape un micro pour le Cerro. Manque de pôt celui que j'ai pris ne fait que le contourner. Je termine donc l'ascencion à pied. Peu avant sur un vaste ront-point parents et enfants jouent aux petites voitures à moteur ou dans l'eau d'un impressionnant monument fontaine.

Le fort est décevant : petit fort de béton au centre duquel une église peinte en jaune dénote. La rue principale de toutes les villes mexicaines s'appelle Cinco de Mayo pour commémorer le 5 mai 1862 où, à l'aide de ce fort, les troupes mexicaines vainquirent des troupes françaises, fatiguées et affaiblies par les maladies, de Napoléon III, en grande partie composées de régiments de Zouaves. C'est la victoire militaire mexicaine la plus célébrée, oubliant que 5 ans après, les français revinrent en plus grand nombre et prirent Puebla. Le musée retrace la bataille et les évènements qui l'ont amenée et lui ont succédée. Dans la tempête des réformes menées par le gouvernement de Benito Juarez, fut promulgué un acte dans lequel le Mexique annonce l'arrêt du paiement de sa dette extérieure. L'Angleterre, la France et l'Espagne, les 3 pays concernés (pour un total de 60 milions de pesos) se réunirent pour décider des suites à donner. La France étant disposée à intervenir militairement, les deux autres la laissèrent faire. De nombreux partisans de la restauration s'allièrent aux Français. La guerre se terminera par l'instauration d'un Empire constitutionnel dirigé par Maximilien de Habsbourg. Plus tard Porfirio Diaz profitera de la renommée que lui confèra sa participation à cette victoire pour instaurer sa dictature.
Je redescends à pied par l'autre côté. Zut le guide mentionnait que le point de vue permettait d'apercevoir les deux fameux volcans qui séparent Puebla de Mexico, l'Iztaccihuatl et le Popocatepetl, toujours actif. Et dire que je n'ai toujours pas vu de volcan depuis que je suis au Mexique ! Au détour d'une rue en rentrant sur le Zocalo une jolie cour intérieure attire mon attention. C'est un café. Je rentre et commande un expresso. Il est bon. Je me sens ici comme en Amérique du Sud, frustré d'expresso et de bon café. Je profite donc du joli patio de cet édifice colonial pour écrie un peu. Nouveau passage sur internet. Me voici au Zocalo. Il est 19h, la nuit est tombée, l'ambiance est montée d'un cran autour de la scène où auront lieu tour à tour : concert, animations et propagande politique. Je continue ma promenade dans la calle 5 de Mayo avec sa foule et ses nombreux vendeurs de tout et de rien. J'hésite à dîner mais je ne trouve rien à ma guise et de nouveau au Zocalo, je craque pour un churros relleno, il s'agit d'un gros churros unique rempli de chocolat en son centre. Quelques fusées de feux d'artifice tirées depuis le Zocalo annonceront la fin de la fête. 21h. Je me mets en quête d'un bar sympa dans le quartier étudiant. Peine perdue : la plupart sont fermés et les autres sont morts. C'est dimanche soir... J'atteris dans un cyber-café encore ouvert où enfin un lecteur de carte mémoire me permettra de voir sur grand écran mes photos pour la première fois depuis Villahermosa ! 22h45. Je songe qu'il faudrait peut-être me hâter vers le départ des micros pour Cholula, à l'autre bout de la ville car je ne me suis même pas renseigné jusqu'à quelle heure il y en a. 22h55. La Calle 6 Poniente est déserte. Les portes du Terminal sont fermées, seul un bus éteint stationne devant. Je le dépasse à la recherche d'une âme qui vive. En me retournant, je constate qu'un chauffeur est à bord à son poste. Je lui demande s'il va partir pour Cholula. Affirmatif. Ouf ! En effet moins de deux minutes plus tard nous sommmes en chemin. Je lance la conversation en lui demandant jusqu'à quelle heure il y a un service. Il me répond que 22h55 est le dernier. Quelle chance ! Mazette !
Je descends au Burger King-Mac Donald's, point de repère pour rejoindre l'hôtel. J'arrive dans ma chambre avec une bouteille de bière et une "cemita" (sandwich type hamburger avec des morceaux de "bistec" et de la sauce pimentée) achetés en chemin et je me mets à écrire. Quel confort de pouvoir manger, boire et écrire dans sa chambre avant de se coucher. C'est un plaisir que les dortoirs m'avaient complètement fait oublier. Minuit trente, je me couche.
Temps : J+17
Lever 8h, café, discussion avec 3 suédoises et départ pour l'hôtel Rivera del Angel à 8h45. Mon sac est fait, les draps et les clés rendus. Prêt à quitter Oaxaca aussitôt que je rentre de Monte Alban. Quand j'arrive à l'hôtel c'est 38 pesos qu'on me demande pour l'aller-retour à Monte Alban ; encore un exemple d'inflation par rapport à mon guide, pourtant récent. Pour un départ à 9h30, le bus arrive au site vers 10h et reprend les passagers au retour 3 heures plus tard, soit 13h. Il ne faut pas le rater car sinon ils demandent un surplus. De toute façon mon guide annonçait qu'ils ne laissaient que deux heures sur place donc ça devrait être suffisant. Pas de nouvelles de mes nouveaux amis de la veille, tant pis. Après être sortie de la partie plane de la ville, le bus attaque la motnée dans les quartiers plus pauvres à flanc des reliefs qui dominent la ville.
Comme son nom l'indique, le site recouvre le sommet d'une montagne autour de 1900 mètres d'altitude, soit 400m au-dessus de Oaxaca. J'entends un guide expliquer à un couple français que le blanc (alban) fait référence aux jolies fleurs blanches qui parsèment une belle espèce d'arbre très répandue sur le reflief. En effet, en sus de l'intérêt archéologique et anthropologique du site, de son mélange d'influence Mixtèque et Zapatèque, de son emplacement stratégique pour contrôler la vallée de Oaxaca, unique voie de passage et d'échange entre le nord (Teotihuacan, Aztèques) et le sud (Mayas, côte pacifique et caraïbes), c'est la magnifique végétation recouvrant le lieu qui sera l'objet de la moitié de mon attention et de la moitié de mes photographies. Certains arbres sont d'une beauté telle qu'ils semblent avoir été plantés là dans le seul but d'être sujet de photographie. Le panorama est magnifique et les ruines impressionnantes. J'ai pris beaucoup de plaisir, 2h30 durant, à me promener entre arbres et édifices.
Retour en ville, je marche jusque l'hostal. A 14h je refais le même chemin en sens inverse sous un soleil brûlant, avec toutes mes affaires, et au-delà jusqu'au Terminal 2ème classe où je pense attraper le bus de 15h pour Puebla que j'avais repéré la veille. A peine arrivé je suis assailli par un emploé de Flipsa qui me force presque à prendre son bus au même prix (140 pesos) et qui part une demi-heure avant, soit 14h30. Bon ça m'arrange. Je paye le billet. Devant le bus, je demande la durée du trajet : 5 heures ! La veille on m'avait annoncé 3. J'imagine que ce bus fera de nombreux arrêts pour durer autant. Puis je m'informe sur le lieu d'arrivée. Me déposera-t-il au Terminal ? Non ! Il continue vers Mexico et dépose les passagers pour Puebla au bord de l'autoroute. Y a-t-il des micros pour le centre depuis cet endroit ? Non, Taxis ! Je commence à sérieusement regretter de m'être laissé embarquer dans cette galère. D'autant qu'une fosi à Puebla il faut me rendre au centre, de là à l'endroit où partent les colectivos pour Cholula où j'ai décidé de rester plutôt qu'à Puebla suivant le conseil de Jorge, le gars d'hier soir. Et une fois à Cholula, encore faut-il trouver un logement. Les réjouissances sont loin d'être finies.
Nous voilà partis. Après quelques premiers arrêts dans des villes/villages des environs, nous rejoignons enfin la fameuse autoroute à péage Puebla-Oaxaca. Large, deux fois deux voies avec bande d'arrêt d'urgence et terre-plein central ; je pense voir là la première vraie autoroute depuis que je suis au Mexique. Cela n'empêche nullement le bus de s'arreter sur le bas-côté pour prendre un passager ou de sortir à une station essance pour rejoindre la route normale en direction d'un petit patelin. Mais ce sera de courte durée. L'altiplano creusé d'étroits canyons par l'érosion, la route se réduit à une voie. Le paysage devient un peu méditerrannéen avec une végétation sèche assez basse, mis à part les cactus qui dépassent, qui recouvrent les reliefs. Soudain nous nous arretons. Devant nous une longue file de véhicules. J'entends expliquer qu'à cause des travaux cette portion d'autoroute ne circule que sur une seule voie en alternance. On annonce 15 minutes d'atttente. Une aubaine pour les vendeurs de toute sorte avec leur sac ou leur bassine sur la tête. Glaces, rafraichissements, sandwichs. On a là l'embarras du choix. N'ayant pas mangé à midi, je ferai mon affaire d'une torta (sandwich pomme de terre-poulet-piment) pour 10 pesos puis quelques heures après d'une empanadas pour 6 autres. Rien à voir avec les délicieuses empanadas d'Amérique du Sud. Le tronçon bloqué est plutôt long et il y en aura un certain nombre d'autres. A un pégage nous aurons le droit à une fouille complète du bus et de ses passagers par l'armée. Les plots n'empêcheront par le chauffeur de doubler des véhicules trop lent par la voie non-asphaltée en travaux. Tout ce trajet montagneux sera d'ailleurs la foire aux dépassements : je te double dans la descente, tu me doubles dans la montée. J'ai appris avec étonnement qu'une autoroute large 2 fois une voie comme celle-là est en fait une 3 voies : la voie du milieu, à cheval sur la ligne continue jaune servant à doubler. Du moment que ça passe en largeur ! Jusque là, la route à 2000 mètres d'altitude ne franchissait que peu de ponts. L'étroitesse des ravines ne les rendait pas nécessaire. Tranchées et remblais suffisaient. Mais nous reprenons une ascencion et attaquons une vraie zone montagneuse avec virages, route à flanc de pente et longs viaducs ; le tout entre 2500 et 3000m avec de hauts abres-cactus très impressionnants pour toute végétation. Nous redescendons sur un nouvel altiplano à 2000 mètres d'altitude, celui de Puebla. Il est 19h30 mais il reste 70km soit une bonne heure. Soudain au détour d'un virage, derrière les montagnes basses qui forment la ligne d'horizon apparaît loin audessus le haut d'un impressionnant cône enneigé. Il s'agit du Pico de Orizaba, le point culminant du Mexique avec ses 5610 mètres.
La nuit est noire et il est plus de 20h30 quand on nous descend au bord de l'autoroute. Ces travaux nous ont mis 1 heure dans la vue. Mais jamais ce trajet n'est faisable en 3 heures. Le mec d'hier avait fumé... Le jeune, environ la trentaine, monté en chemin que j'avais repéré puisqu'il descendait à Puebla, demande des renseignements à d'autres passagers qui viennent de descendre. Je m'approche et l'interroge pour savoir quel était l'objet de sa requête et il me répond que c'était pour le chemin pour attraper les micros pour le centre. Cela ne me rassure pas, mais bon. Je lui explique que je veux passer la nuit à Cholula et que je le suis, ne connaissant pas le coin. Nous traversons deux ponts piétons au-dessus de l'autoroute puis traversons une large avenue avant de trouver l'arrêt des micros. nous montons ensemble et il me paye même le trajet (4 pesos). Sa femme vit à Puebla et lui travaille à Oaxaca pour Coca-Cola. Il m'indique où descendre et quel autre micro prendre qui me rapproche du point de départ des colectivos pour Cholula, à l'est de la ville. Je le remercie et nosu nous saluons. Au moment où j'arrive, le bus pour Cholula part sous mes yeux. Un autre s'avance, je monte, paye le trajet (5 pesos) et à peine quelques minutes plus tard nous sommes partis. La course doit durer 30 minutes. Je suis la route sur mon plan. Nous dépassons la zone archéologique, à l'est du Zocalo, tournons vers le Zocalo puis une nouvelle fois à droite, puis à gauche... Je laisse faire jusqu'à ce que le Zocalo commence à être loin. Je demande finalement au chauffeur. C'est loin mais il arrive bientôt au terminal et repartira immédiatement dans l'autre sens. Il me laissera finalement à 5 ou 6 rues à l'ouest du Zocalo. Je finirai à pied. Pas un seul hôtel jusqu'au Zocalo. Premier hôtel : 350 pesos la chambre pour une personne. Le lieu n'est même pas spécialement joli. Je me demande ce qu'ils font pour ce prix-là. Je m'enquiers d'autres hôtels, hostals ou casa de huespedes dans mes tarifs. Ils me disent que le moins cher que je pourrai trouver à Cholula est 180 pesos. Et dire que le Lonely Planet annonçait qu'à Cholula on peut trouver des logements moins cher qu'à Puebla ! Les 2 moins chers du Lonely sont à $16,50 et $16. J'arrive au premier. On m'y demande 180 sans négociation possible. Je me décide à parcourir tout le chemin jusqu'au deuxième plein ouest de la ville. Il est près de 23h. Je passe la pyramide, une petite colline en haut de laquelle trône une petite église, quelques bars et boites branchées (c'est ici que sortent les étudiants de l'Université proche) et arrive à l'hôtel Las Americas. Il ne paye pas de mine de l'extérieur. Là encore, 180 pesos. Le réceptionniste transmet ma demande à un homme d'âge mûr, un espagnol à en juger par son accent, sûrement le propriétaire. Il commence à me parler puis s'interromp pour s'occuper d'une fmaille mexicaine qui vient d'arriver ! J'attends, debout avec mon sac toujours sur le dos. La famille part prendre possession de leurs chambres. Le proprio revient vers moi pour me proposer 140 pesos et s'excuse disant qu'il ne voulait pas faire cette offre devant les autres clients. Las, j'accepte. Je monte mes affaires et ressors aussitôt manger et boire un verre. Une taqueria au coin de la rue (il y en a 4 dans les 100 mètres alentours) fera l'affaire, puis, seul bar au milieu de toutes ces discothèques, je siroterai une bière au Pub que j'avais aperçu en passant. Et puis au lit !
Temps : J+16
Peu avant 8h mon réveil sonne. Dans le dortoir quasi-plein, personne ne bronche. Encore dans le colletard, je m'habille puis me rends à la cuisine. Je pensais que nous irions ensemble acheter les petits gateaux mais Stefanie est déjà assise devant un énorme sac plastique. Je goûte différentes pièces que j'arrose de l'immonde café lyophilisé préparé à la marmite -le même qu'à l'hostal de San Cristobal. Finalement je décide de l'accompagner. Quelques visites d'églises dont la cathédrale et le tour des boutiques de souvenir et d'artisanat et du marché. A part le chocolat qui sert pour des préparations à boire et dans le fameux "mole", la principale spécialité culinaire de Oaxaca est le Mezcal. On en trouve bien sûr dans tout le Mexique, comme la Tequila, mais c'est à partir des magueys (agaves) de la région qu'il est fabriqué. Nous ne manquerons donc pas de faire deux ou trois boutiques de mezcal où nous sera proposé dans chacune la traditionnelle dégustation des 3 différentes sortes : blan (qui vient d'être distillé), gusano (avec un ver blanchâtre qui flotte dedans et lui donne un bon goût) et reposado (vieilli en fût). Bref, de quoi se mettre en jambe, surtout le matin comme ça, quasi à jeun. Une fois que Stefanie a trouvé tous ses présents, nous repassons à l'hostal pour qu'elle puisse faire ses bagages. Nous tombons sur 3 allemands que j'avais aperçu la veille et avec qui j'entame la discussion dans une alternance de Français-Anglais-Allemand-Espagnol. Eux partent du Mexique pour faire le grand tour. 1 an de leur vie qu'ils consacrent à l'Amérique Latine. les chanceux ! Leurs sacs déjà sur le dos, ils s'apprêtent à partir pour la côte Pacifique. Je leur recommande Zipolite. Je leur donnerai quelques conseils pour l'Amérique du Sud avec, à mon sens, les sites à ne pas manquer (Nord du Pérou, Machu Pichu, Arequipa, La route de la mort, le salar de Uyuni, ...) en insistant tout particulièrement sur ceux qui sotn moins touristiques ou moins populaires.
Une fois Stefanie prête, nous sortons déjeuner dans un restaurant fin où elle trouvera un plat végétarien à sa guise et où je testerai une deuxième fois le mole fait avec du cacao pour arroser du riz et un filet de poulet. Il me pèsera lourdement sur l'estomac toute l'après-midi. Le soleil tape violemment sur nos têtes et sur les casques des policiers qui, accompagnés de matraques, servent de plots pour interdire certaines rues à la circulation. De retour à l'hostal, je décide de l'accompagner et de lui galamment porter son sac à dos jusqu'au Terminal d'où part son bus pour Mexico. Je compte visiter Mitla cet après-midi et c'est presque mon chemin. La marche sera pénible. 20 bonnes minutes bien chargé sous un soleil de plomb.? Nous n'arrivons qu'avec 10-15 minutes d'avance sur 14h20, l'horaire de son départ. De nouveaux adieux -on finit par ne plus les compter, même si chacun à une saveur différente. Je remonte l'Avenida ferocarril qui porte une voie ferrée desaffectée en son terre-plein entral pour atteindre le Terminal de 2ème classe où m'attend un bus qui me déposera 1h15 plus tard en bas du village de Mitla. Je remonte donc la rue principale sur 1,5km avant d'arriver aux ruines. La principale particularité de ce site, outre qu'il s'agit d'un site Mixtèque occupé entre 1000 et 1400 AC, est que les ruines sont en plein milieu du village. Le preimer ensemble que je visite est d'ailleurs accolé à des maisons ou des potagers. Ce n'est pas passionnant. Il s'agit d'une cour carrée entourée de murs dans lesquelles des ouvertures donnent accès à des salles de petite dimension. Le tout en pierre, couvert d'un stuc gris qui portait sûremnt autre fois des peintures colorées. Le deuxième ensemble est composé de 3 cours avec des passages menant de l'une à l'autre. Ne restent que deux. Une intact, l'autre qui servit de sacristie ou de logement au curé. Le troisième se trouve sous l'église actuelle qui utilisa une grande partie des matériaux des ruines pour sa construction. Le dernier ensemble est le plus beau et le plus intéressant -c'est d'ailleur le seul où l'entrée soit payante. Une cours aux dimensions moins familiales, des restes de peinture rouge sur les parois et des salles restaurées. Au fond des cours, des tombes qui se visitent.
Je retourne au croisement en bas du village et au bout de 10 minutes, je monte dans le bus pour Oaxaca. J'avasi envisager m'arreter à El Tule avant de retourner en ville, dans ce village, un arbre vieux de plusieurs miliers d'années constitue la plus grande biomasse du monde : une cinquantaine de mètres de diamètre sur la même en hauteur. Mais, étant à Mitla à 18h, il est déjà plus de 19h et il fait nuit quand je demande au chauffeur de me déposer à un endroit que j'avais repéré sur mon plan et qui est plus proche de l'hostal que le terminal. En rentrant : douche, internet, et je suis prêt à sortir. Ne trouvant aucun voyageur prêt à m'accompagner dasn l'hostal, je sortirai donc seul à la découverte de la vie nocture de Oaxaca. Je fais le tour des différents endroits dont j'ai eu écho, évite ceux où l'entrée est payante, commence par un bar branché rock où je goûte un cocktail au mezcal. Plus tard, après un hamburger de 20 pesos dans la rue, j'essaierai un nouvel endroit. Assis au bar où je sirote une bière, je repère dans un coin deux blondes dont une très jolie et une brune, accompagnées d'un mec, manifestement mexicain. J'aborde la conversation avec Jorge (1 Mexicain sur deux à qui je demande son prénom s'appelle Jorge) avec qui je sympathise immédiatement. La blonde jolie est hollandaise et c'est sa copine. Les deux autres sont allemandes (oui, encore !) et je discuterai pas mal avec la brune. Ils étudient à Puebla en échange universitaire (sauf le Mexicain) et après Oaxaca se rendent sur la côte pacifique pour profiter de leur temps libre et visiter un peu. La soirée avance et vers 1h je me décide à partir. Je leur dis mon intention d'aller visiter Monte Alban le lendemain à 8h30, heure de départ du bus de l'hôtel Rivera. Ils souhaitent y aller mais c'est un peu tôt pour eux et nous nous donnons rendez-vous là-bas à 9h15 pour' prendre le bus suivant. Zzzzzzzz.....

Friday, October 12, 2007

Temps : J+15
J'émerge de mon coma semi-conscient vers 9h. Petit-dej nous discutons pour savoir quand nous quittons ce lieu. Je veux partir cette aprem ou ce soir au plus tard, Mathieu pense rester une nuit de plus. Il changera d'avis une fois de plus. Nous allons au village nous renseigner sur les horaires de bus pour Oaxaca. Dans le guide, Atlantida était recommandé. Finalement c'est à l'hostal que Hilario me propose d'appeler et réserver mon bus. Entre 15h30 et 17h30 je choisi le premier, vu que ce sont 6 heures de trajet et qu'il me faudra trouver un logement une fois à Oaxaca. J'essaye de convaincre Mathieu de venir avec moi à Oaxaca, sans succès. Nous aurons 4 heures devant nous pour que je profite au maximum des dernières heures dans ce lieu enchanteur. Un peu de nudisme, un excellent dernier bain avec des vagues bien en furie puis, malgré le bref rayon de soleil du lever, éclate un orage et la pluie accompagne les embruns. Nous retournons à l'hôtel partager une dernière bière avant de se séparer. En fait il pense m'accompagner à Puerto Angel pour poster une carte et de là je pourrai prendre un colectivo pour Pochutla. Midi arrive et comme il me voit faire mon sac il décide de faire le sien et de partir pour la frontière guatemaltèque dès aujourd'hui. 14h nous marchons vers la route au nord du village et attendons le premier colectivo qui passe. Finalement nous rentrerons par la même route qu'à l'aller. La camioneta traine un peu et j'arrive juste à l'heure (30 minutes en avance) au mini-terminal-hôtel devant lequel stationne une fourgonnette chrysler. Je prends le temps d'accompagner Mathieu au Terminal 1ère classe d'où partira son bus pour la frontière à 18h40, ainsi qu'acheter pain et clémentines, le repas typique d'un voyage en bus. Le chauffeur charge mon sac dans le véhicule, et déjà ce sont les adieux. Ces 11 jours de voyage en sa compagnie m'ont paru une éternité. 11 jours de fun sans le moindre instant de tension, c'est assez rare pour être souligné. Nous nous reverrons, d'autant que cet habitant du Nouveau-Monde n'a jamais vu l'Ancien et ne connaît pas la Normandie, terre de ses ancêtres. Je lui dois beaucoup de bons moments, un accent quebecois qui m'a possédé à mon insu au point de stupéfier d'autres français que je rencontrais, et quelques drôles expressions colloquiales. Mathieu, au moment où j'écris ces lignes, les cores sont de 2-1 et 2-2.
Il y a deux chemins pour faire Pochutla-Oaxaca. Le plus cours (6 heures) est le plus mauvais mais aussi le plus pittoresque. Le deuxième par Puerto Escondido, emprunte une route plus large avec un meilleur revêtement qui rallonge le trajet à 10-12h. C'est le premier qui bien évidemment fut l'objet de mon choix. Dès la sortie de la ville, à quelques dizaines de mètres d'altitude, nous grimpons immédiatement. J'en prends pour plus de 3 heures d'épingles à cheveux pris à toute bringue par le chauffeur/pilote. Je suis content d'avoir choisi cette compagnie : le véhicule semble fiable, les 3 rangées de banquettes où nous ne sommes que 3 passagers, confortables et il y a la clim qui, bientôt, ne sera plus utile. Il faut quand même avoir un coeur qui aime danser la valse et changer de bord dans la cage thoracique. C'est un peu contre mes principes, mais bon. Les vallées sont encaissées et la région très accidentée tandis que nous dépassons une végétation luxuriante, proche de celle de Palenque. Peu avant 1000 mètres, nous entrons dans les nuages. La température baisse nettement. Quand nous en sortons, la flore a changé. Les conifères ont remplacé les feuillus d'un écosystème plus tropical. Nous avons déjà dépassé 1500 mètres, l'altitude de Oaxaca, ma destination. La montée continuera dans ce paysage plus tempéré jusque des passages très beaux, notamment de longues lignes de crêtes à prêt de 3000 mètres d'altitude. Les lacets n'en finissent pas. Vers 19h nous avons bien entamé la descente vers les vastes plaines d'altitude au fond desquelles, je suppose, se trouve Oaxaca. La nuit tombe sur un nouveau paysage. Les virages se radoucissent et je m'étend sur ma banquette pour somnoler un peu. Nous nous arreterons un long moment chez un électricient-garagiste à tout faire. Problèmes de phares. Le chauffeur communique par C-B avec le central mais l'expression typique qu'ils emploient ne me permet pas d'en savoir d'avantage. Vu que, de nuit à Oaxaca, je dois me rendre au centre ville et trouver un logement, le fait d'avoir du retard ne me rassure pas. Je me rendors. Au dernier arrêt impoirtant avant l'arrivée montent de nombreuses personnes ce qui m'oblige à me relever. Nous devrions déjà être arrivé. Le jeune qui s'asseoit à côté de moi engage rapidmeent la conversation alors que je suis bien dans les vapes. Il me raconte toute sa vie en une demi-heure de temps et pue l'alcool. Il revient de quelques jours chez un ami. Après plusieurs échecs universitaires, il étudie dans une école de cuisine de Oaxaca pour reprendre le restaurant de sa grand-mère à Puebla. Il est un peu pesant mais gentil. Arrivé à Oaxaca, j'ai froid : la nuit en altitude toujours en short-T-shirt. Nous faisons un bout de chemin ensemble vers le nord avant que je bifurque vers l'est en direction de l'hostal Luz de Luna Nuyoo. Avec un plan, le parcours de ces cités orthogonales est toujours aussi facile, sauf quand votre objectif se situe proche du plan de symmétrie de la ville car de chaque côté du Zocalo, les rues changent de nom. Oaxaca est dans un tout autre style que San Cristobal. Des maisons plus parallepipédiques, plus austères, ces rues de larges pavés gris. 70 pesos pour un dortoir d'une dizaine de lit qui donne directement sur le patio agrémenté de plantes, de hammacs et d'une fontaine en son centre. Par contre pour ce prix, ni serviettes fournies, ni petit-dej. Je sors pour une courte promenade pour découvrir le Zocalo et ses environs. Les rues sont animées et l'ambiance est agréable. Un passage sur internet et un rapide hot-dog dont les différents piments (j'ai demandé "con todo") me chatouilleront vivement les papilles. De retour à l'hostal, je me dirige vers la cuisine mise à disposition dans l'espoir de lier conversation. Manque de chance, il n'y a qu'un couple de Français assis à la table et une petite blonde derrière le bar avec le gérant et un employé de l'hostal qui regardent une comédie espagnole via un vidéo-projecteur. Je m'installe donc à table en sirotant une bière. Après un moment, la petite blonde me demande de l'eau et nous abordons la conversation. Stefanie a 24 ans, étudiante en médecine, elle a passé deux mois à travailler comme volontaire dont un au Guatemala et elle rentre demain à Mexico pour prendre son avion du retour. Mon allemand me coûte beaucoup d'effort. Nous parlons petit-dej et elle me recommande une panaderia à côté. Le film se termine, nous nous donnons rendez-vous à 8h le lendemain. Elle doit faire ses achats de souvenirs et je veux partir tôt pour Monte Alban.
Temps : J+14
8h nous vera éveillés tous les deux à contempler végétation luxuriante et reliefs qui borderont les deux dernières heures de notre trajet. A Pochutla, à l'endroit précis où nous dépose le bus, et malgré l'insistance et les énormes mensonges des taxis, nous attraperons un colectivo -différents ici : des pick-up Nissan où une bâche et deux planches de bois font office de toit et de sièges- pour Zipolite. Si je m'attendais à plus de chaleur en descendant du bus à Pochutla, au fur et à mesure des 40 minutes pour faire le grand tour par Mazunte et San Augustinillo, la végétation de la côte accidentée, nous ne pouvons plus supporter nos pantalons, t-shirts à manches longues et pulls nécessaires pour passer la nuit dans le bus. La camionnette nous dépose et nous descendons le chemin terreux vers l'océan, caché par les maisons et cabanes faisant presque toutes hôtel, comme partageant la plage en tranches. C'est après avoir visité un premier hôtel que nous arrivons enfin sur le sable. Le ciel est épais. Pas un brin de bleu. La plage n'est pas très large, du fait du relief qui forme une série de baies sablonneuses plus ou moins grandes, séparées par des rochers, qui ne communiquent parfois pas entre elles. Mais plus que tout, c'est l'océan qui est splendide. Cela tombe bien, c'est pour cela que nous sommes ici. Une belle eau pleine d'écume et 5 ou 6 endroits différents où cassent des vagues de différentes tailles. Au plus loin, les plus grosses. D'ici on leur donnerait facile des 2-3 mètres de haut. Loin mais pas si loin. Mais loin comme nous le constaterons une demi-heure plus tard lors de notre premier bain. Deuxième lieu que nous visiterons qui ressemble plus à un resto vu de la plage et dont les mignonnes tables, bains de soleil, la jolie cour de cocotiers, emporteront notre adhésion. Les chambres sont correctes sans plus, sans moustiquaire et avec un pauvre ventilateur, et la salle de bain/douches/toilettes plutôt dans la catégorie inférieure. Ces dernières sont d'ailleurs de vrais guet-apens de moustiques comme je le vérifierai dès mon premier séjour sur le trône, où ces fourbes volants profitent du moment de la plus grande faiblesse humaine pour goûter aux chairs souvent cachées et sûrement plus savoureuses. Comme des gammins, ni une ni deux, nous sommes en maillot et courrons à l'eau. Une eau chaude, encore plus que celle des Caraïbes. Une eau pratiquement à la température de l'air pour sentir aussi peu de différence. Et puis les vagues... Le gérant de l'hôtel nous a prévenu contre les dangers des courants, ce qu'avaient fait avant lui mon guide et Mathieu qui a déjà passé une semaine à San Augustinillo l'année passée. Le fond descend assez rapidmeent mais remonte plus loin puis redescend. En fait ce sont surtout les vagues. Les premières petites font déjà sentir leur force et atteignent déjà facilement une cinquantaine de centimètres. Dès le deuxième rideau, cela se complique. Dans un moment un peu turbulant comme maintenant, il est impossible de leur tenir tête sans être balancé dare-dare vers la plage. Technique de surfeur, il faut plonger sous la vague et ressortir derrière pour éviter le courant. Une fois passé ce nouvel écueil, à quelques mètres devant nous se dressent les immenses vagues du Pacifique, chacune de 1 à 2 mètres de hauteur. A partir de cet endroit, c'est le courant vers le large qui devient prépondérant, d'où les mises en garde. Nous n'osons pas pénétrer plus avant pour notre premier bain. Nous déjeunerons un peu plus loin sur la plage, mais les prix et la quantité seront un peu du foutage de gueule. L'après-midi passera bien tranquillement entre promenades sur la plage, bains, et détente. Nous escaladons les roches qui terminent la plage côté est pour nous retrouver dans une charmante petite double crique bucoliquement intitulée "playa del amor". Le meilleur bain sera celui que nous avait annoncé le gérant de l'hostal, vers 18h. Je connais depuis lors le plaisir et l'adrénaline que provoquent le fait d'être en dessous et au dessus d'une vague de plusieurs mètres à l'instant précis où elle casse. Nous ferons connaissance d'un compatriote de Mathieu d'une quarantaine d'année qui travaille à un des hostals voisins du nôtre. En fait cette plage est un repère de vieux et nouveaux hippies. Nous souhaitions y dîner car il nous avait vanté sa cuisinière mais elle ne travaille pas ce soir et il nous conseille un très bon resto, un peu plus haut dans le village -pas en bord de mer- où nous serons les uniques clients de la soirée mais qui valait la peine avec ses énormes assiettes (filet de poisson pour moi et crevettes pour lui) pour un prix correct. Nous profiterons des hammacs, de lanuit, de l'air et du bruit de la mer avant d'aller nous coucher pour la pire nuit de mon séjour. Chaleur, mouches qui piquent, moustiques, me traumatiseront ou me feront délirer toute la nuit.
Temps : J+13
Presque 10h quand je me réveille. J'avais besoin de récupérer. Raté pour la rando que nous voulions faire. De toute façon le temps est bien mauvais. Il pleut continûment et tout est couvert. L'argent sera la préoccupation de la matinée. Plusieurs personnes dont Mathieu ne parviennent pas à retirer de l'argent avec leur carte. Il faut le tour de presque tous les DAB de la ville sans succès. Je souhaitais partir dès ce soir et lui préferai rester une nuit de plus mais étant donnée la situation, le fait qu'à Oaxaca, il y a plus de chances que sa carte marche, il se rallie à mon avis. Comme je suis au bout de ma réserve, je retire également, sans problème, et lui prête 500 pesos. Nous nous renseignons sur horaires et prix des bus pour aller sur la côte pacifique, Pochutla : 12 heures, 330 pesos. Pas donné ! Bien que l'heure du check-out soit passée, nous expliquons nos problèmes d'argent et le réceptionniste prend note de notre départ. En fait c'est un petit mensonge puisque entre temps, Mathieu a réussi à retirer dans un distributeur de Scotia Bank. Nous profitons donc pleinement de notre après-midi, déjeuner au "caldero" qui n'a que des soupes et potages ("caldos") à la carte. La mienne particulièrement savoureuse. Musée de l'ambre, la région étant un gros producteur avec explications pour reconnaître la véritable des imitations en pâte de verre. Puis nous montons les escaliers à Santo Domingo et son point de vue sur une partie de la ville où un couple de jeunes retraités avignonais en voyage organisé échangera ses impressions du pays avec les nôtres. Un dernier tour de la ville, nous rentrons à l'hostal discuter avec Antoño. Les adieux seront chaleureux. Je l'invite à me rendre visite à Paris quand il veut. 21h nous montons jusqu'au Terminal où nous faisons notre souper de pain et de clémentines. Bus 1ère classe, quasi-vide, nous dormirons bien.
Temps : J+12
Après une journée de repos, il est temps de s'activer si l'on veut voir tout ce qu'il y a à voir à San Cristobal. Les musées par exemple. Ca commence bien, aujourd'hui c'est lundi, tous les musées sont fermés. Sauf Na Bolom. Voilà pour notre première visite. Magnifique propriété coloniale restaurée, autrefois une industrie, qui abrite et poursuit les travaux de Franz et Trudy Blom, archéologue-aventurier et journaliste d'origine suisse qui ont oeuvré pour les indigènes mayas de la forêt de Lacandon qui fait la frontière avec le Guatemala. Des photos qui montre la vie des indiens dans la forêt il y a 50 ans, une exposition sur les découvertes de Franz qui fut l'un des premiers à fouiller Bonampak et Yachilan, des explications sur leur mode de vie.

Derrière, un grand jardin botanique.

Bref un excellent musée qui continue d'oeuvrer en faveur de ces populations et contre la déforestation.
Après un repas un peu trop léger à mon goût, retour à l'hostal où nous avons rendez-vous à 14h pour partir en excursion à cheval. Je ne sais pas bien en quoi cela consiste, juste 5h de balade pour $12,5 et que ceux qui l'ont déjà fait nous l'ont chaudement recommandé. C'est ainsi qu'un groupe d'une douzaine de boys suisses, français et mon petit quebecois embarque à l'arrière d'un pick-up gris à travers les bouchons de San Cristobal qui nous ferons mettre près d'une heure pour rejoindre notre destination de l'autre côté de la ville. Je m'attendais à une écurie, c'est un grand terrain vague (peut-on appeler cela un patûrage ?) où nous attendent les chevaux déjà harnachés. Ils sont un peu plus épais que les vieilles carnes aperçues jusque là dans le pays mais plusieurs paraissent assez âgés. En ce qui me concerne j'ai un brun pas trop âgé ! Je monte, pas de réglage d'étrier, c'est parti ! Idem pour les autres. On ne nous demande même pas si on en a déjà fait ou pas. Nous quittons le terrain vague en file indienne et une fois sur la route, nous bifurquons immédiatement sur une route secondaire ; tantôt bitume, tantôt terre et cailloux ; jusqu'à ce que nous prénétrions dans la forêt. Pas besoin de beaucoup de temps pour me rendre compte que mon cheval est le chef : il aime marcher le premier et si il entend que ça accélère derrière lui, il accélère immédiatmeent. Je lutterai donc toute l'après-midi pour le faire ralentir voire il était souvent impossible de le mettre à l'arrêt complet. Pratique pour prendre des photos ! Avant la forêt, déjà je m'essaye à quelques trots rapides. Puis nous arrivons dans un petit champ d'herbe bien dégagé et aussitôt, Tsunami part au galop. La Suisse est loin derrière moi; aussi je fonctionne à l'instinct mais cela marche bien et je trouve rapidement mes repères : trot assis, trot enlevé, galop... J'évite le tape-cul pour preuve le peu de courbatures que j'aurai le lendemain comparé à mes compagnons. Nous ferons aussi des petits chemins plus boueux, ou de galets ou traverserons un petit cours d'eau. Bref, même si les chevaux connaissent par coeur le chemin (ils le font deux fois par jour), des passages étroits et délicats où il sera bon d'indiquer le chemin le plus facile au cheval. Au bout du premier galop mon appareil, attaché à mon coup, mitraille ma poitrine de coups, puis je vois quelque chose voler. 200-300 mètres plus loin, je me rends compte que c'était ma carte mémoire. Bordel ! Pas encore ! J'explique à Jorge, le vaqueros qui ferme la marche et il se met en cherche. Mon cheval refuse catégoriquement de revenir en arrière et je dois le confier à quelqu'un pour retourner à pied dans la plaine herbeuse. Je retrace le parcours du cheval un peu à droite en arrière de là où je l'ai vue tomber. Rien. J'indique à Jorge qui cherchait du mauvais côté l'endroit où il faut concentrer nos recherches. Mais avant de parvenir dans ma zone il me dit avoir trouvé quelque chose. C'est ça ! Quel soulagement ! Et loin de là où je l'avais vue tomber...
Ensuite nous rejoignons le chemin caillouteux qui monte à travers la montagne, l'ancienne route, non-asphaltée, de San Juan de Chamula. Ce village est l'un des 2 villages où les tours de San Cristobal amènent le plus. Forte concentration indigène qui maintiennent vives leurs traditions et leurs cultures. La visite de l'église se paye d'ailleurs, pour pouvoir assister aux adorations et aux rites de guerrisseurs. Mais nous n'en auront pas le temps, une petite heure de repos pour une bière fraiche, flâner dans le marché typique sur la vaste place que borde l'église, où les femmes, à même le sol, vendent leur maigre production : fruits, légumes...


Ici et San Cristobal me rappellent plus le Guatemala que le reste du Mexique. La population, issue des Mayas, est la même, même forme de (sur)vie et beaucoup plus de mendicité, surtout des enfants, qui, après s'être vu refuser ce qu'ils vendent, finissent par quémander quelques pesos, voire à manger ou à boire. Quand il s'agit de petiots de 4 ou 5 ans, c'est impossible de refuser. Déjà, il faut retourner aux chevaux, même trajet exactement , un peu plus d'une heure de cheval encore donc où Tsunami se paiera même le luxe de partir au triple galop sur quelques dizaines de mètres. Et des 3 chevaux les plus rapides, c'est le mien qui gagnera la course finale dans le patûrage.





Nous aurons été très chanceux avec la météo car la pluie menaçait et le ciel était très couvert et finalement, ce fut très convenable.
De retour à l'hostal, douche, repos, bière et écriture. Assez tard, nous sortirons aux hamburgers de la veille puis dans un bar mais l'ambiance est inexistante en ce lundi soir. La fatique me rattrape et vers 1h je vais dormir. Mathieu tardera jusque 4h.