Sunday, October 14, 2007

Temps : J+18
Malgré le réveil qui sonnera à 8h, ce n'est que vers midi que je me lève. Je ne sais si j'étais particulièrement fatigué ou si c'est ce confort nouveau pour moi d'un lit double. Ma journée à Puebla se réduira donc à une après-midi. Comme je pense visiter Cholula demain matin et partir en milieu de journée, je décide de passer une nuit de plus dans cet hôtel malgré le prix. Le micro me débarque à l'ouest du Zocalo. Je marche jusque là. Une ambiance de fête règne. Une scène est montée, les rues sont fermées à la circulation, des marchands pullulent sur la place en réfection : nourriture, doucheurs, churros, ballons, jouets...

Objectif : manger et musée Amparo. Préoccupation auxiliaire : trouver un cyber-café avec un lecteur de carte mémoire pour décharger le mienne sur ma clef USB et pouvoir publier certaines photos sur le blog. Toute l'après-midi, chaque cyber que je croiserai, je rentrerai demander s'il y a. Mais il semble que personne n'en ait...
Proche d'un mignon petit marché ancien transformé en marché d'artisanat, je me décide pour goûter le plat national : Chile en Nogada dans un restaurant aux jolies céramiques, une particularité de la ville, les azulejos.


Puebla est une jolie ville. Dans un style encore différent. Des bâtiments plus hauts aux architectures plus recherchées, notamment les magnifiques céramiques de leur façades lui confèrent une certaine ressemblance avec une ville espagnole comme Madrid.

Et son imparable système de numérotation de rue : 4 rues principales aux noms illustres se croisent au niveau du Zocalo. De là les rues Nord et Est (Oriente) paires augmentent au fur et à mesure qu'on s'en éloigne. De même, les rues Sud et Ouest (Poniente) impaires augmentent de 2 en 2. Ainsi il est très facile où que l'on soit de trouver une adresse, le Zocalo ou bien se situer géographiquement et cardinalement par rapport à ce dernier.
Le Chile en Nogada est un piment vert frit et fourré recouvert d'une sauce blanche doucereuse aux noix et de graines de grenade. Vert, Blanc, Rouge : les couleurs du drapeau. D'où son son surnom de plat national. Puis je descends la calle 6 Sur vers le quartier de l'université où se trouve le musée Amparo. C'est une rue très animée, où l'on trouve en temps normal des vendeurs d'artisanat, mais aujourd'hui c'est carrément une immense brocante. Quel bonheur de se sentir anonyme, de ne pas être harcelé par les marchands, dans ce fouilli d'étals et ce brouhaha de gens ! C'est dimanche aussi chaque église que je visite est en plein culte, y compris la cathédrale. Les photos sont interdites dans le musée et le portique détecte mon appareil photo dans ma poche. Il me faut le laisser dans mon sac à la consigne. Dommage ! Dans un grand bâtiment colonial, la riche collection privée comportant de très belles pièces explique avec clarté la complexe chronologie, influences et échanges directs entre les nombreuses civilisations préhispaniques de Mésoamérique. Les salles de l'époque coloniale sont radicalement différentes. Réaménagées, remeublées comme à l'époque glorieuse du bâtiment, parquets, tentures et une collection d'art religieux. Egalement une cuisine de l'époque reconstituée avec tous ses équipements.
En sortant du musée il est déjà 15h30 et je veux monter au fort de Loreto, monument historique et patriotique qui domine la ville et contien le musée de la "No Intervencion" Mais en face du musée un des ordis du cyber a un lecteur de carte mais le jeune qui le tient ne sait pas le faire marcher, en fait je me rends compte qu'il n'y a pas les drivers. Une heure d'internet passe. Puis je descends sur le grand boulevard où j'attrape un micro pour le Cerro. Manque de pôt celui que j'ai pris ne fait que le contourner. Je termine donc l'ascencion à pied. Peu avant sur un vaste ront-point parents et enfants jouent aux petites voitures à moteur ou dans l'eau d'un impressionnant monument fontaine.

Le fort est décevant : petit fort de béton au centre duquel une église peinte en jaune dénote. La rue principale de toutes les villes mexicaines s'appelle Cinco de Mayo pour commémorer le 5 mai 1862 où, à l'aide de ce fort, les troupes mexicaines vainquirent des troupes françaises, fatiguées et affaiblies par les maladies, de Napoléon III, en grande partie composées de régiments de Zouaves. C'est la victoire militaire mexicaine la plus célébrée, oubliant que 5 ans après, les français revinrent en plus grand nombre et prirent Puebla. Le musée retrace la bataille et les évènements qui l'ont amenée et lui ont succédée. Dans la tempête des réformes menées par le gouvernement de Benito Juarez, fut promulgué un acte dans lequel le Mexique annonce l'arrêt du paiement de sa dette extérieure. L'Angleterre, la France et l'Espagne, les 3 pays concernés (pour un total de 60 milions de pesos) se réunirent pour décider des suites à donner. La France étant disposée à intervenir militairement, les deux autres la laissèrent faire. De nombreux partisans de la restauration s'allièrent aux Français. La guerre se terminera par l'instauration d'un Empire constitutionnel dirigé par Maximilien de Habsbourg. Plus tard Porfirio Diaz profitera de la renommée que lui confèra sa participation à cette victoire pour instaurer sa dictature.
Je redescends à pied par l'autre côté. Zut le guide mentionnait que le point de vue permettait d'apercevoir les deux fameux volcans qui séparent Puebla de Mexico, l'Iztaccihuatl et le Popocatepetl, toujours actif. Et dire que je n'ai toujours pas vu de volcan depuis que je suis au Mexique ! Au détour d'une rue en rentrant sur le Zocalo une jolie cour intérieure attire mon attention. C'est un café. Je rentre et commande un expresso. Il est bon. Je me sens ici comme en Amérique du Sud, frustré d'expresso et de bon café. Je profite donc du joli patio de cet édifice colonial pour écrie un peu. Nouveau passage sur internet. Me voici au Zocalo. Il est 19h, la nuit est tombée, l'ambiance est montée d'un cran autour de la scène où auront lieu tour à tour : concert, animations et propagande politique. Je continue ma promenade dans la calle 5 de Mayo avec sa foule et ses nombreux vendeurs de tout et de rien. J'hésite à dîner mais je ne trouve rien à ma guise et de nouveau au Zocalo, je craque pour un churros relleno, il s'agit d'un gros churros unique rempli de chocolat en son centre. Quelques fusées de feux d'artifice tirées depuis le Zocalo annonceront la fin de la fête. 21h. Je me mets en quête d'un bar sympa dans le quartier étudiant. Peine perdue : la plupart sont fermés et les autres sont morts. C'est dimanche soir... J'atteris dans un cyber-café encore ouvert où enfin un lecteur de carte mémoire me permettra de voir sur grand écran mes photos pour la première fois depuis Villahermosa ! 22h45. Je songe qu'il faudrait peut-être me hâter vers le départ des micros pour Cholula, à l'autre bout de la ville car je ne me suis même pas renseigné jusqu'à quelle heure il y en a. 22h55. La Calle 6 Poniente est déserte. Les portes du Terminal sont fermées, seul un bus éteint stationne devant. Je le dépasse à la recherche d'une âme qui vive. En me retournant, je constate qu'un chauffeur est à bord à son poste. Je lui demande s'il va partir pour Cholula. Affirmatif. Ouf ! En effet moins de deux minutes plus tard nous sommmes en chemin. Je lance la conversation en lui demandant jusqu'à quelle heure il y a un service. Il me répond que 22h55 est le dernier. Quelle chance ! Mazette !
Je descends au Burger King-Mac Donald's, point de repère pour rejoindre l'hôtel. J'arrive dans ma chambre avec une bouteille de bière et une "cemita" (sandwich type hamburger avec des morceaux de "bistec" et de la sauce pimentée) achetés en chemin et je me mets à écrire. Quel confort de pouvoir manger, boire et écrire dans sa chambre avant de se coucher. C'est un plaisir que les dortoirs m'avaient complètement fait oublier. Minuit trente, je me couche.

1 comment:

Unknown said...

Bon pour résumer, tu t'es payé un vrai plaisir digne de la balade qu'on avait fait Cécile et moi en Bretagne, avec des beaux paysages et des triples galops à volonté !
Et tu fais de la salsa aussi !
Je t'envie tellement (et bravo pour le vocabulaire équin)...
Enfin sauf pour les moustiques, les transports galères et les nuits blanches !
Moi j'ai repris l'équitation samedi matin avec session à la jambe au pas et au trot, et ben ça fait deux jours que je marche comme une mamie à cause des courbatures !!!