Friday, October 12, 2007

Temps : J+9
Je suis réveillé, je regarde l'heure : 8h30, encore 2 heures, autant me rendormir, je me rendors. Le chauffeur vient me réveiller, je suis seul dans le bus dans le parking du Terminal. Je regarde l'heure : 8h40. Un doute m'assaille. Suis-je bien à Villahermosa ? 2 heures de moins que prévu, ça fait beaucoup ou alors les temps indiqués ne sont vraiment pas fiables. Je parcours et me pêrds dans les guichets des différentes compagnies. C'est beaucoup moins bien indiqué que dans les terminals précédents. Toujours endormi, il me faut plusieurs dizaine de minutes pour avoir confirmation de ma situation géographique et pour acheter mon billet pour Palenque à 15h15 pour 50 pesos. Je confie ensuite mon sac à une tienda qui me le garde pour 8 pesos de l'heure; ce qui est un peu cher mais bon. Après une investigation (et contrairement à beaucoup de renseignements pris auprès de différentes pe'rsonnes qui m'indiquaient les taxis) je trouve le mini-bus Volkswagen qui, contre 5 pesos, me dépose direct à l'entrée du musée. Il s'agit d'un parc au bord d'une lagune pour moitié jardin zoologique

et pour moitié promenade au milieu d'un écosystème tropical reconstitué et au long de laquelle une trentaine de sculptures de pierres de taille et de forme variées, rapportées ici par un poète pour les protéger d'une menace de destruction dans leur lieu d'origine, la ville de la Venta, à 170km à l'ouest.


Sans pour autant avoir l'impression de courir, je n'ai pas besoin des 2 heures indiquées sur le guide et les plans du parc pour admirer les différents animaux et compléter les 1,3km de sentier. Si bien qu'à 11h, deux heures après mlon départ, je suis de retour au terminal. Il y a un départ à Palenque à 11h30 mais mon billet n'est pas changeable. C'est la première fois depuis le début de mon voyage, la première fois depuis huit jours que je me retourve dans un terminal avec plusieurs heures à attendre, seul. Vers midi et demi, je sors juste à côté du terminal dans un petit comedor pour manger une "comida corriente".

Pour la première fois aussi, j'écris en "live". La chaleur est lourde et humide, je transpire malgré mon immobilité. Le Terminal est un grand hall bruyant où resonnent les moteurs et klaxons des véhicules qui passent sur le grand boulevard en face, les conversations des gens, les employés des compagnies de transport qui crient comme sur un marché pour vendre leur destination, la musique boom-boom du magasin de disque piratés du Terminal. Encore 25 minutes d'attente et dans 3 heures, à moi une autre chaleur, celle de la forêt tropicale de Palenque.
Il y a des fois où l'on choisit le mauvais côté. Ce fut mon cas dans le bus. Côté droit, celui du soleil. Du coup je n'ai pas pu contempler le paysage à ma guise. Une chaleur dans ce bus, malgré la clim, juste assez forte pour qu'on sache qu'elle existe, pas assez pour rien rafraichir. Bref 3 heures à 35°C dans un bus surchargé, avec mon premier vendeur de remède magique, bref un vrai bus local. Par contre côté forêt, encore une fois un peu décevant : plutôt une savane ; en fait de grands patûrages et quelques grands arbres.

Je me fais du souci. Qu'en sera-t-il à Palenque ? C'est juste avant la ville que la densité d'arbres augmente quelque peu. Mais Palenque se trouve exactement au point où la plaine (une savane de patûrages aujourd'hui) cède la place à la montagne. J'achète quelques bières locales comme promis à Mathieu puis j'arrête le premier minibus qui monte aux ruines en lui demandant de descendre à El Panchan que je pensais être un petit village qui encadre la route où se trouve le lieu d'hébergement où nous avons rendez-vous. Je discute les 15 minutes du trajet avec une allemande qui me rappelle physiquement un peu Ursula. Elle m'emmène sur la route de terre qui pénètre dans la forêt et m'indique Chato's cabaña. En fait, je suis plutôt à un restaurant. En fait, non. Une centaine de mètres d'un chemin terreux terminé par un petit espace de parking. La chaleur est épaisse et terriblement moite. Après avoir crevé de chaud dans le bus, cette chaleur encore plus insupportable m'abat. Au milieu de la haute et dense végétation je traverse un petit rû sur un petit pont de bois et arrive sur une large terrasse abrité par un gros toit tantôt de palme, tantôt de plastique ondulé. De nombreuses tables blanches recouvertes de petites nappes typées mexicain pour les touristes, une scène, un bar. Voilà le restaurant. Je demande des infos sur Chato's, on me répond que le gérant va revenir "ahorita". Je reste un court instant debout chargé avant qu'arrives les 4 filles belges de Chichen Itza. Elles me proposent de m'asseoir avec elles pour partager un verre. Au bout d'un moment plus long qu'un simple "tout de suite" arrive le garçon à qui j'explique ma situation. Il ne sait pas, il n'a pas fait réception ce matin et il n'y a pas de registres avec les noms. La meilleure chose à faire est attendre au restaurant qu'il arrive. Je ne suis pas convaincu mais je n'ai pas le choix. 19h15, ça fait une heure que j'attends, Mathieu paraît enfin. Je lui explique la situation à son tour et il me révèle qu'il comptait venir il y a une heure mais il s'est endormi. Cette heure supplémentaire m'a encore plus trempé car l'humidité n'a cessé d'augmenter jusqu'à ce qu'éclate notre première averse tropicale dans la jungle, à l'instant. Nous traversons la terrasse du restaurant, un nouveau pont puis une sculpture et de hauts bambous marquent le début d'un sentier qui, au milieu de cette végétation humide, laisse à sa droite et à sa gauche de petites "cabanes" (cabañas) de bétons recouvertes de toits dont la palme est souvent renforcée par du plastique ou une bâche. Il fait une nuit d'un noir profond et malgreé sa lampe frontale, Mathieu a du mal à retrouver le chemin de terre qui relie le sentier à notre cabane, plus à l'écart. On entre, catastrophe. Le sol est noir de fourmis. Plusieurs miliers semblent en train de se livrer une guerre intense. Le gérant arrive et nous met dans la chambre accollée avec laquelle est partagée la douche et les toilettes en plein air situées à l'arrière. L'intérieur est sobre : 2 planches de bois sur pied pour sommier et une table.




Je prend enfin la douche froide, espérée depuis plus de 8 heures entouré de végtétation, de noir et de bruits. Heureusement qu'ils fournissent les serviettes car la mienne n'aurait jamais eu pu sécher ici. Nous retournons au restaurant et selon le conseil des belges nous nous laissons tenter par les pizzas. Aucun de nous deux ne terminera la sienne. L'averse s'est agravée mais c'est habituel ici et le toit de la terrasse se révèle sans faille. Et puis cela rafraichit nettement l'air ce qui constitue un plaisir extrême. Quelques bières puis nous allons nous coucher, il est 23h etnosu voulons parcourir à pied les 4-5 kilomètres qui nous séparent des ruines et y arriver assez tôt dans la matinée. D'autant qu'avec l'intense activité nocture, la faune dévorante (spécialement les moustiques -même si à ma grande surprise et malgré l'humidité je n'en ai eu aucun ce soir !) je n'espère pas une bonne nuit.

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