Friday, October 12, 2007

Temps : J+15
J'émerge de mon coma semi-conscient vers 9h. Petit-dej nous discutons pour savoir quand nous quittons ce lieu. Je veux partir cette aprem ou ce soir au plus tard, Mathieu pense rester une nuit de plus. Il changera d'avis une fois de plus. Nous allons au village nous renseigner sur les horaires de bus pour Oaxaca. Dans le guide, Atlantida était recommandé. Finalement c'est à l'hostal que Hilario me propose d'appeler et réserver mon bus. Entre 15h30 et 17h30 je choisi le premier, vu que ce sont 6 heures de trajet et qu'il me faudra trouver un logement une fois à Oaxaca. J'essaye de convaincre Mathieu de venir avec moi à Oaxaca, sans succès. Nous aurons 4 heures devant nous pour que je profite au maximum des dernières heures dans ce lieu enchanteur. Un peu de nudisme, un excellent dernier bain avec des vagues bien en furie puis, malgré le bref rayon de soleil du lever, éclate un orage et la pluie accompagne les embruns. Nous retournons à l'hôtel partager une dernière bière avant de se séparer. En fait il pense m'accompagner à Puerto Angel pour poster une carte et de là je pourrai prendre un colectivo pour Pochutla. Midi arrive et comme il me voit faire mon sac il décide de faire le sien et de partir pour la frontière guatemaltèque dès aujourd'hui. 14h nous marchons vers la route au nord du village et attendons le premier colectivo qui passe. Finalement nous rentrerons par la même route qu'à l'aller. La camioneta traine un peu et j'arrive juste à l'heure (30 minutes en avance) au mini-terminal-hôtel devant lequel stationne une fourgonnette chrysler. Je prends le temps d'accompagner Mathieu au Terminal 1ère classe d'où partira son bus pour la frontière à 18h40, ainsi qu'acheter pain et clémentines, le repas typique d'un voyage en bus. Le chauffeur charge mon sac dans le véhicule, et déjà ce sont les adieux. Ces 11 jours de voyage en sa compagnie m'ont paru une éternité. 11 jours de fun sans le moindre instant de tension, c'est assez rare pour être souligné. Nous nous reverrons, d'autant que cet habitant du Nouveau-Monde n'a jamais vu l'Ancien et ne connaît pas la Normandie, terre de ses ancêtres. Je lui dois beaucoup de bons moments, un accent quebecois qui m'a possédé à mon insu au point de stupéfier d'autres français que je rencontrais, et quelques drôles expressions colloquiales. Mathieu, au moment où j'écris ces lignes, les cores sont de 2-1 et 2-2.
Il y a deux chemins pour faire Pochutla-Oaxaca. Le plus cours (6 heures) est le plus mauvais mais aussi le plus pittoresque. Le deuxième par Puerto Escondido, emprunte une route plus large avec un meilleur revêtement qui rallonge le trajet à 10-12h. C'est le premier qui bien évidemment fut l'objet de mon choix. Dès la sortie de la ville, à quelques dizaines de mètres d'altitude, nous grimpons immédiatement. J'en prends pour plus de 3 heures d'épingles à cheveux pris à toute bringue par le chauffeur/pilote. Je suis content d'avoir choisi cette compagnie : le véhicule semble fiable, les 3 rangées de banquettes où nous ne sommes que 3 passagers, confortables et il y a la clim qui, bientôt, ne sera plus utile. Il faut quand même avoir un coeur qui aime danser la valse et changer de bord dans la cage thoracique. C'est un peu contre mes principes, mais bon. Les vallées sont encaissées et la région très accidentée tandis que nous dépassons une végétation luxuriante, proche de celle de Palenque. Peu avant 1000 mètres, nous entrons dans les nuages. La température baisse nettement. Quand nous en sortons, la flore a changé. Les conifères ont remplacé les feuillus d'un écosystème plus tropical. Nous avons déjà dépassé 1500 mètres, l'altitude de Oaxaca, ma destination. La montée continuera dans ce paysage plus tempéré jusque des passages très beaux, notamment de longues lignes de crêtes à prêt de 3000 mètres d'altitude. Les lacets n'en finissent pas. Vers 19h nous avons bien entamé la descente vers les vastes plaines d'altitude au fond desquelles, je suppose, se trouve Oaxaca. La nuit tombe sur un nouveau paysage. Les virages se radoucissent et je m'étend sur ma banquette pour somnoler un peu. Nous nous arreterons un long moment chez un électricient-garagiste à tout faire. Problèmes de phares. Le chauffeur communique par C-B avec le central mais l'expression typique qu'ils emploient ne me permet pas d'en savoir d'avantage. Vu que, de nuit à Oaxaca, je dois me rendre au centre ville et trouver un logement, le fait d'avoir du retard ne me rassure pas. Je me rendors. Au dernier arrêt impoirtant avant l'arrivée montent de nombreuses personnes ce qui m'oblige à me relever. Nous devrions déjà être arrivé. Le jeune qui s'asseoit à côté de moi engage rapidmeent la conversation alors que je suis bien dans les vapes. Il me raconte toute sa vie en une demi-heure de temps et pue l'alcool. Il revient de quelques jours chez un ami. Après plusieurs échecs universitaires, il étudie dans une école de cuisine de Oaxaca pour reprendre le restaurant de sa grand-mère à Puebla. Il est un peu pesant mais gentil. Arrivé à Oaxaca, j'ai froid : la nuit en altitude toujours en short-T-shirt. Nous faisons un bout de chemin ensemble vers le nord avant que je bifurque vers l'est en direction de l'hostal Luz de Luna Nuyoo. Avec un plan, le parcours de ces cités orthogonales est toujours aussi facile, sauf quand votre objectif se situe proche du plan de symmétrie de la ville car de chaque côté du Zocalo, les rues changent de nom. Oaxaca est dans un tout autre style que San Cristobal. Des maisons plus parallepipédiques, plus austères, ces rues de larges pavés gris. 70 pesos pour un dortoir d'une dizaine de lit qui donne directement sur le patio agrémenté de plantes, de hammacs et d'une fontaine en son centre. Par contre pour ce prix, ni serviettes fournies, ni petit-dej. Je sors pour une courte promenade pour découvrir le Zocalo et ses environs. Les rues sont animées et l'ambiance est agréable. Un passage sur internet et un rapide hot-dog dont les différents piments (j'ai demandé "con todo") me chatouilleront vivement les papilles. De retour à l'hostal, je me dirige vers la cuisine mise à disposition dans l'espoir de lier conversation. Manque de chance, il n'y a qu'un couple de Français assis à la table et une petite blonde derrière le bar avec le gérant et un employé de l'hostal qui regardent une comédie espagnole via un vidéo-projecteur. Je m'installe donc à table en sirotant une bière. Après un moment, la petite blonde me demande de l'eau et nous abordons la conversation. Stefanie a 24 ans, étudiante en médecine, elle a passé deux mois à travailler comme volontaire dont un au Guatemala et elle rentre demain à Mexico pour prendre son avion du retour. Mon allemand me coûte beaucoup d'effort. Nous parlons petit-dej et elle me recommande une panaderia à côté. Le film se termine, nous nous donnons rendez-vous à 8h le lendemain. Elle doit faire ses achats de souvenirs et je veux partir tôt pour Monte Alban.

1 comment:

maman said...

papa parie que tu n'auras pas le temps de finir les J avant ton retour !!!